Historique
Sur le papier, la Corée du Nord aligne un nombre considérable d'appareils de combat et de support. Cependant, les chiffres sont trompeurs. Bien que mettant en ligne plusieurs centaines d'appareils, ceux-ci sont pour la plupart anciens voire complètement démodés. La crise économique frappant le pays et la hausse du prix du pétrole ont drastiquement réduit le temps de vol annuel des équipages (estimé à environ 20 heures par an, dans le meilleur des cas) et la fin des flux de pièces détachées en provenance d'Union Soviétique ont cloué au sol une large part des appareils.
D'une manière générale, les données manquent pour étudier cette force aérienne : l'ordre de bataille actuel est mal connu et les unités ne sont pas toutes identifiées. De surcroît, le régime nord-coréen maintient un certain secret sur ses infrastructures : les bases aériennes identifiées sont nombreuses, parfois pourvues de tunnels de maintenance et d'installations de stockage sous des collines. Il existe aussi quantité de portions de routes ou d'autoroutes aménagées ainsi que plusieurs sites-leurres. Mais la conception de ces infrastructures est souvent ancienne. On ne trouve quasiment pas d'abris bétonnés et leur état apparent laisse parfois à désirer.
Selon un rapport sud-coréen, l'armée de l'air nord-coréenne mettait en œuvre en 1999 pas moins de 1 670 appareils répartis en 850 appareils de combat, 510 de support et 310 hélicoptères. Les données plus récentes fournies par le Military Balance 2020 donnent 545 avions de combat opérationnels, un peu plus de 200 avions de transport (pour l'immense majorité des appareils légers), autant d'avions d'entraînement et 286 hélicoptères. A quoi il faut rajouter plusieurs centaines de missiles antiaériens et quelques drones.
La structure de cette force est basée sur une organisation en régiments eux-mêmes intégrés à des divisions, au nombre de six. Trois d'entre elles assurent la défense d'une partie de l'espace aérien nord-coréen : la première s'occupe de la côte occidentale et de la région de Pyongyang, la seconde de la côte orientale et la troisième du sud du pays et de la zone démilitarisée. La huitième division aérienne se charge des missions de formation. Deux divisions supplémentaires, la quatrième et la cinquième, s'occuperaient des opérations de transport. Il existerait également plusieurs régiments indépendants dont on sait fort peu de choses dont un régiment dédié à la guerre électronique, un aux essais en vol et un à la coopération avec la marine. Enfin, la compagnie aérienne nationale Air Koryo est susceptible d'apporter son appui en cas de besoin.