Historique
Le 11 mars 1947 (date à laquelle 20 Derwent V, 10 Nene I et 5 Nene II furent commandés au Royaume-Uni), le gouvernement soviétique lança 2 appels d'offres, tous deux concernant un chasseur de première ligne. Ce qui les différenciaient, c'était la motorisation : le premier devait recevoir un Rolls-Royce Nene et l'autre un Derwent V. Le dernier était destiné à compléter le premier.
MiG répondit à l'appel d'offre concernant le Nene avec l'I-310 (futur MiG-15), tandis que Yakovlev répondit à l'appel d'offre concernant le Derwent V avec le Yak-30. Lavotchkine répondit aux deux appels d'offres avec, dans le cas du Nene, le La-168 et dans le cas du Derwent V, le La-172 (futur La-15) et le La-174TK.
MiG mit à profit les enseignements tirés des études allemandes de la seconde guerre mondiale, dont peut-être le Ta-183 pour ce qui est du design général. Le projet fut alors un des premiers à recevoir une aile en flèche de 35 °.
Le prototype S-01 décolla pour la première fois le 19 décembre 1947 avec un réacteur Nene I aux mains de V.N.Youganov. Les essais se montrent très satisfaisants et la production en grande série est décidée le 15 mars 1948, alors que son concurrent n'a pas encore volé. Deux autres prototypes volèrent le 27 mai et le 17 juin 1948, le troisième préfigurant la série. Le premier exemplaire de série vola le 31 décembre 1948. Les premiers MiG-15 entrèrent en service en 1949.
Cependant, la première version montre des défauts, en particulier une tendance à cabrer en vol transsonique et une tendance à se mettre en vrille irrécupérable. Cela rend nécessaire le lancement d'une nouvelle version, le MiG-15bis, qui vola dès septembre 1949. Parmi les améliorations, on notera un nouveau réacteur, le Klimov Vk-1, qui était un RD-45F amélioré.
Quelques sous-variantes virent le jour : le MiG-15P équipé d'un radar Izumrud, le MiG-15bisS d'escorte avec des réservoirs supplémentaires de 600 litres et construit à 49 exemplaires, et le MiG-15BisR de reconnaissance, avec une caméra à la place d'un canon de 23 mm, construit à 364 exemplaires. La version MiG-15UTI, nommée Midget, sera l'équivalent du T-33 et sera construit à 3000 exemplaires. Il servira également de base au missile air-sol KS-1 Komet.
Le MiG-15 fit son apparition dans les cieux de Corée en novembre 1950. Il surclassa la totalité des appareils américains alors déployés et obligea les États-Unis à envoyer le F-86. Même contre ce nouvel adversaire, il se révéla techniquement supérieur : il démontrait un meilleur armement, une meilleure résistance, une meilleure vitesse ascensionnelle, et était globalement plus manœuvrable en haute altitude. Ce fut le premier chasseur soviétique à inspirer crainte et respect, au point d'amener les américains à offrir 100000 dollars au pilote qui passerait à l'Ouest avec sa machine. Plusieurs le feront.
Après 1958, il fut cantonné aux missions air-sol. Youri Gagarine se tuera dans le crash de son MiG-15UTI. Il fut également construit sous licence, en Pologne sous la dénomination Lim-1 et Lim-2 (MiG-15Bis), en Tchécoslovaquie sous la dénomination S-102 et S-103 (MiG-15bis).
En ce qui concerne la Chine, elle n'eut jamais de MiG-15, mais des MiG-15Bis fournis par l'URSS et utilisés sous la dénomination J-2. Ils furent réexportés sous la dénomination F-2. Elle produisit sous licence le MiG-15UTI sous la dénomination JJ-2, et celui-ci fut exporté sous la dénomination FT-2.
La production soviétique du MiG-15, toutes variantes confondues, atteint 13100 exemplaires, auxquels il faut rajouter la production tchèque (3454 exemplaires), polonaise (au moins 727 exemplaires) et chinoise. On évoque parfois le chiffre de 18000 exemplaires. 37 pays l'utilisèrent, le plus souvent dans la version biplace. Il serait encore en service en Corée du Nord et en Chine.
Texte de Clansman.
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