Ki-43-IIb
Nakajima Ki-43 Hayabusa Oscar
Rappels
- Catégorie : Avion de combat
- Constructeur : Nakajima
- Premier vol : 1939
- Production : 5 919 appareils construits (cellules neuves)
Historique
La fin de l'année 1941 et les premiers mois de l'année 1942 virent le Japon passer à l'offensive dans le Pacifique. Les forces japonaises lancèrent de nombreuses offensives, soutenues par leurs forces navales et aériennes. Les militaires occidentaux débordés durent rapidement rectifier leur jugement sur les matériels japonais et accumuler le maximum de renseignements sur eux. Mais le manque d'informations général et l'urgence de la situation firent que des confusions se firent. C'est pour cela par exemple que l'on avait tendance à voir des chasseurs A6M Zero partout, y compris à l'intérieur des terres. En réalité, les Alliés ne découvrirent que plus tard qu'ils avaient aussi affaire à un modèle certes proche du Zero mais qui n'en était pas un, et qui n'appartenait pas à des unités de la marine impériale mais à celles de l'armée : le Ki-43 Hayabusa (désigné Oscar par le renseignement allié).Le Ki-43 répondait à une demande de l'armée impériale japonaise qui voulut, en décembre 1937, trouver un remplaçant au chasseur Nakajima Ki-27. Ce dernier entrait alors à peine en service, mais les responsables militaires du Kôkû-Honbu (État-Major de l'armée impériale) souhaitaient disposer au plus vite d'une version plus moderne et plus performante encore. Pour ce faire, ils s'adressèrent à son constructeur, le plus à même de travailler sur son successeur.
Les exigences des militaires étaient très élevées. Le nouvel avion devait être capable d'atteindre la vitesse de 500 km/h, tout en demeurant aussi maniable que le Ki-27. Il devait pouvoir franchir une distance de 800 km, et atteindre les 5 000 m d'altitude en 5 minutes maximum. Nakajima confia le développement de cet appareil à une équipe d'ingénieurs dirigée par Hideô Itokawa (qui devait se faire connaître après-guerre comme l'un des pionniers de la recherche spatiale japonaise). Ceux-ci se mirent rapidement au travail et furent en mesure de proposer trois prototypes au début de l'année 1939.
Les essais des prototypes débutèrent au printemps 1939. Ils se révélèrent satisfaisants dans l'ensemble, l'appareil respectant les exigences initiales. Cependant, les pilotes qui testèrent les prototypes, habitués à voler sur des avions pourvus de trains d'atterrissages non rétractables se montrèrent sceptiques. Dans le même temps, certains officiers se plaignaient du poids de l'appareil, qu'ils jugeaient trop lourd. Il fallut mener de nouveaux essais, l'équipe d'Itokawa procédant à des modifications, notamment en allégeant au maximum la cellule et en installant une nouvelle verrière.
Durant l'été 1940, dix appareils de présérie furent à leur tour soumis à des essais intensifs. Ils servirent également à tester de nouvelles solutions techniques. La plus importante consista à installer sur la voilure des hypersustentateurs (dont la forme particulière les fit surnommer "ailes de papillon"), qui permettaient, quand ils étaient ouverts, d'effectuer des virages très serrés. Cette particularité fut jugée très favorablement par les équipages japonais, car elle renforçait l'efficacité de l'avion en combat rapproché.
Finalement, le Kôkû-Honbû se déclara satisfait et accepta de commander le nouvel appareil. Celui-ci reçut la désignation de chasseur de l'Armée type 1. Il fut plus connu comme le Nakajima Ki-43 Hayabusa (faucon pèlerin, en japonais). Les premiers appareils fabriqués en série par Nakajima entrèrent en service au mois de février 1941, et furent envoyés en Chine pour être testés en conditions réelles.
Le Ki-43 était un chasseur monoplan, aux lignes très pures, avec une voilure implantée en position basse. Vu de profil, il ressemblait effectivement au chasseur de la marine, l'A6M. Il était construit entièrement en métal, mais pesait malgré tout à peine plus de deux tonnes en charge. Le train d'atterrissage principal était rétractable, une roulette de queue supportant la queue de l'appareil au sol.
Le pilote prenait place dans un cockpit fermé par une verrière coulissante (même si certains pilotes japonais préféraient voler avec la verrière ouverte), offrant une bonne visibilité, juste derrière le moteur. Celui-ci était un Ha-25 en étoile, développant une puissance de 990 ch et entraînant une hélice bipale en métal à pas variable. Il était très reconnaissable grâce à la position du radiateur, sous le capot-moteur. Allié à la légèreté de la structure, il permettait de frôler les 500 km/h en vitesse de pointe.
La maniabilité du Ki-43 était son arme la plus dangereuse, surtout entre les mains d'un pilote confirmé. Très agréable à piloter, capable de monter très vite en altitude, il surprit bien des pilotes alliés, entraînés à mener des combats rapprochés. Contre l'Hayabusa, ces tactiques se révélèrent vaines, et rapidement très dangereuses. En utilisant leurs volets et leurs hypersustentateurs, les pilotes de Ki-43 prenaient généralement l'avantage sur tous les chasseurs alliés déployés dans le Pacifique en 1941 et 1942. Mais ils devaient faire face à plusieurs problèmes sérieux.
Le manque de puissance de feu apparut progressivement. L'armement fixe de l'avion était extrêmement réduit. Les ingénieurs de Nakajima avaient seulement installé deux emplacements pour mitrailleuses sur le capot-moteur, et d'un viseur tubulaire pour le pilote : celles-ci pouvaient être de calibre 7,7 ou 12,7 mm. Sous la voilure, des petites bombes pouvaient être montées. Le Ki-43 pouvait aussi être pourvu de deux réservoirs auxiliaires de 200 litres chacun.
C'était peu, et cela fut de plus en plus insuffisant à mesure que le conflit s'éternisait. Face à des chasseurs de plus en plus couramment équipés de quatre, six, voire huit mitrailleuses, et bientôt de canons, l'Hayabusa put de moins en moins rivaliser.
Au manque d'armement s'ajouta également l'absence totale de protection de la cellule et du cockpit. Le Ki-43 n'était équipé d'aucun blindage, et ses réservoirs d'essence n'étaient pas non plus auto-obturants. Face à des tirs venant du sol ou d'autres avions, l'appareil était extrêmement vulnérable. Les mitrailleuses calibre 12,7 mm des bombardiers alliés surprirent à leur tour de nombreux pilotes japonais trop confiants dans les capacités de leur machine.
Malgré tout, des centaines de Ki-43 furent déployés, généralement avec succès, en Asie du Sud-Est. On les vit à l’œuvre en Birmanie, en Indochine, en Indonésie, en Malaisie ou encore au-dessus de Singapour. Ils assurèrent des missions de chasse et d'escorte. Ainsi, le 50è Hikô-Sentaï fut engagé au nord de la Birmanie pour contrer le pont aérien allié au-dessus de l'Himalaya et destiné à ravitailler les forces chinoises. D'autres furent utilisés pour l'instruction des pilotes de chasse japonais, notamment à l'école de chasse d'Akeno.
Le Ki-43 permit à de nombreux pilotes japonais d'obtenir le statut d'as. Ainsi, Satoru Anabuki se fit connaître en Birmanie à la fin de l'année 1942, au sein du 50è Hikô-Sentaï, abattant plusieurs chasseurs Hurricane et bombardiers Blenheim en quelques semaines. Yoheï Hinoki combattit à Singapour, abattant notamment deux Hurricane le 31 janvier 1942, avant d'être envoyé dans la même région à la même époque qu'Anabuki : il devait y acquérir en plus son surnom de "faucon royal".
Finalement, les limitations de plus en plus criantes du Ki-43 incitèrent les militaires à demander son remplacement par une version plus évoluée. A l'été 1942, Nakajima lança le développement du Ki-43-II, qui devait apparaître à la fin de l'année.
Au total, 765 exemplaires du Ki-43-1 furent produits, en plus des 3 prototypes et des 10 avions de présérie. L'immense majorité sortit des chaînes de Nakajima, entre avril 1941 et février 1942.
Texte de Ciders, avec son aimable autorisation.
Anciens pays utilisateurs
- Chine : Armée de l'air chinoise
- Corée du Nord : Armée de l'air nord-coréenne
- France : Armée de l'Air et de l'Espace
- Indonésie : Armée de l'air indonésienne
- Japon impérial : Armée de l'air japonaise impériale
- Mandchoukouo : Armée de l'air mandchoue
- Taïwan : Armée de l'air taïwanaise
- Thaïlande : Armée de l'air thaïlandaise (24 exemplaires)
Versions
- Nakajima Ki-43-I : Version initiale de série, 765 exemplaires.
- Nakajima Ki-43-II : Version améliorée apparue en 1942, 3485 exemplaires.
- Nakajima Ki-43-III : Ultime version, apparue en 1944. 1501 exemplaires.
- Nakajima Ki-62 : Projet d'une version plus puissante et armée de canons de 30 ou 40 mm
- Tachikawa Ki-43 : Exemplaires construits par Tachikawa (2629).
Longueur | Envergure | Hauteur | Surface alaire | Masse à vide | Masse maxi au décollage | Plafond opérationnel | Vitesse maximale HA | Distance franchissable | Charge militaire | Équipage | |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Nakajima Ki-43-I | 8,83 m (28,97 ft) | 11,43 m (37,5 ft) | 3,27 m (10,728 ft) | 22 m² (237 sq. ft) | 1 580 kg (3 483 lbs) | 2 048 kg (4 515 lbs) | 11 700 m (38 386 ft) | 490 km/h (304 mph, 265 kts) | 1 200 km (746 mi, 648 nm) | 60 kg (132 lbs) | 1 |
Nakajima Ki-43-II | 8,92 m (29,265 ft) | 10,83 m (35,531 ft) | 3,27 m (10,728 ft) | 21,4 m² (230,348 sq. ft) | 1 975 kg (4 354 lbs) | 2 642 kg (5 825 lbs) | 11 200 m (36 745 ft) | 515 km/h (320 mph, 278 kts) | 1 620 km (1 007 mi, 875 nm) | 500 kg (1 102 lbs) | 1 |
Sur le forum…
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Et évidemment, je me rends compte que j'ai oublié deux-trois trucs. Je modifie la fiche en conséquence.Ah que je destroye tout ! Ou pas. Sur AMN : Ciders, commandeur suprême, 10872 messages, inscrit le 02 septembre 2006, à 22 h 18
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" J’ignore la nature des armes que l’on utilisera pour la troisième guerre mondiale. Mais pour la quatrième, on se battra à coup de pierres." A. Einstein "Pire que le bruit des bottes, le silence des pantoufles." Max Frisch
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Rang, sang, race et dieux n'entrent en rien dans le partage du vice… et de la vertu. (de Cape et de Crocs, tome 1).>> N'oubliez pas de lire et de relire le Réglement du forum>> N'oubliez pas de consulter les index des sujets avant de poster les vôtres.
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Et voici la deuxième partie, consacrée au Ki-43-II et au Ki-43-III.
…
Historique :
L'année 1942 vit le triomphe du Nakajima Ki-43, mais aussi la manifestation tangible de ses limitations. Le début des campagnes japonaises contre les positions américaines et européennes en Asie et dans le Pacifique avait démontré la capacité de l'aviation japonaise à porter des coups terribles. Mais une fois plus ou moins remis des chocs initiaux, les pilotes alliés avaient appris à découvrir les déficiences des avions qu'ils avaient à affronter. L'un des premiers à en souffrir fut le Ki-43.
A la fin du printemps 1942, il devint évident qu'il était absolument nécessaire d'améliorer le Ki-43 ou de lui trouver un remplaçant. L'arrivée croissante sur le front de chasseurs alliés de plus en plus performants entraînait des pertes de plus en plus sensibles parmi les avions et les équipages japonais. Si les Ki-43 parvenaient à se défaire des Hurricane britanniques ou des P-40 américains, ils se retrouvaient en difficulté face aux Spitfire ou aux Wildcat. Aussi, Nakajima reçut l'ordre de concevoir un Hayabusa amélioré.
La même équipe qui avait travaillé sur le Ki-43-I se mit au travail sur son successeur. Hideô Itokawa et ses ingénieurs tentèrent de répondre aux demandes des pilotes japonais, et se basèrent sur les rapports des combats avec les appareils alliés. Ils décidèrent de mettre l'accent sur trois domaines précis : l'augmentation des performances, l'amélioration de l'armement et le renforcement de la protection de l'avion. Le processus de conception fut mené aussi vite que possible : cinq prototypes, suivis de trois avions de présérie furent construits puis intensément testés. Finalement, les premiers Ki-43-II de série sortirent des chaînes de Nakajima en novembre 1942. Ils furent immédiatement envoyés sur le front.
Extérieurement, le Ki-43-II se distinguait peu de son prédécesseur. Son fuselage était plus long de neuf centimètres, tandis que sa voilure était raccourcie d'une cinquantaine de centimètres. La partie réservée au moteur fut également légèrement modifiée, selon la période de production : ces modifications touchèrent les prises d'air, les collecteurs d'échappement ou encore la forme des radiateurs d'huile. Mais la modification la plus visible concernait l'hélice elle-même, qui était désormais constituée de trois pales métalliques, à vitesse constante.
Le moteur du Ki-43-II était le Nakajima Ha-115 en étoile, d'une puissance de 1 150 ch, contre 990 ch pour le Ha-25 du Ki-43-I. Cette nouvelle motorisation permettait une amélioration de la vitesse, qui passait à 515 km/h en pointe. Cependant, il augmentait le poids de l'avion, ce qui altérait légèrement la vitesse ascensionnelle. L'autonomie était similaire, mais pouvait être accrue là encore par l'emport de deux réservoirs auxiliaires sous voilure, de 200 litres chacun.
L'armement fut lui aussi modifié. L'antique viseur tubulaire placé dans le cockpit fut remplacé par un collimateur à réflecteur plus précis et plus pratique. Le Ki-43-II conserva son armement de deux mitrailleuses, mais elles furent désormais systématiquement de calibre 12,7 mm. Les ingénieurs japonais qui travaillèrent dessus améliorèrent leur système d'alimentation, au prix d'une légère réduction de leur capacité en munitions (250 coups par mitrailleuse, contre 270 pour les armes du Ki-43-I). On y adapta également de nouvelles munitions supposées plus efficaces que les cartouches antérieures… ce qui se révéla exact à l'usage.
Enfin, la protection du pilote fut également abordée. Les réservoirs de carburant furent modifiés pour limiter leur vulnérabilité aux tirs adverses. Le cockpit reçut une plaque de blindage dorsale, d'une épaisseur de 13 mm, tandis que la structure du fuselage était légèrement renforcée. La verrière retouchée améliorait encore la visibilité depuis le cockpit.
Les Ki-43-II furent engagés partout où des unités de l'armée impériale se battaient. On les vit notamment en action sur le théâtre d'opérations de Nouvelle-Guinée, où ils souffrirent beaucoup du climat, du manque de maintenance mais aussi de l'arrivée de chasseurs alliés encore plus modernes, tels que les Vought F-4U Corsair ou les Grumman F-6F Hellcat. Pour tenter de retarder l'inévitable, Nakajima décida de produire une ultime variante du Ki-43, le Ki-43-III, qui arriva en première ligne à la fin de l'année 1944.
Le Ki-43-III se distinguait de ses prédécesseurs par son moteur, une variante du Ha-112 désignée Ha-112-II-II, poussée à 1 230 ch et qui disposait en outre d'un système de suralimentation. Ainsi motorisé, il était le plus rapide des Hayabusa, avec 555 km/h en pointe. Mais il conservait le même armement : seuls deux exemplaires, baptisés Ki-43-IIIb, reçurent un canon Ho-5 calibre 20 mm, pour mener des essais, qui furent finalement peu concluants.
Si Nakajima cessa de sortir des Ki-43 de ses usines en octobre 1944, les usines Tachikawa continuèrent jusqu'à la fin du conflit, en août 1945. A cette date, il ne restait plus beaucoup de Ki-43 en état de vol. Beaucoup, engagés dans la défense du territoire métropolitain japonais, avaient été déployés pour tenter de contrer les bombardements stratégiques alliés, sans grand succès. D'autres servirent d'avions-suicide pour mener des opérations désespérées, un grand nombre étant détruits durant la bataille d'Okinawa.
Les ultimes exemplaires encore opérationnels furent désarmés et mis hors service à l'arrivée des forces d'occupation alliées, puis démolis. Quelques-uns furent confiés à des musées, après avoir été testés en vol (des appareils capturés les années précédentes avaient déjà été essayés au profit des services de renseignements alliés). Il n'en resterait aujourd'hui qu'un seul capable de voler.
En dehors du territoire japonais, les Ki-43 abandonnés sur les terrains japonais furent saisis par les puissances coloniales ou les nouveaux pays apparus après-guerre. La Chine nationaliste récupéra assez d'appareils pour monter plusieurs escadrilles opérationnelles. Plus curieusement, la France put remettre en état plusieurs chasseurs, dont des Ki-43-III, à partir d'exemplaires capturés en Indochine. Mais ceux-ci ne volèrent pas longtemps, faute de pièces de rechange. On trouva même quelques Ki-43 fonctionnels en Corée du Nord.
Au total, en tenant compte des prototypes et avions de présérie, 3 485 Ki-43-II et 1 501 Ki-43-III furent produits.
………………………………………………………………………………………
Caractéristiques :
Version :
Nakajima KI-43-II
Type :
Chasseur
Équipage :
1 pilote
Motorisation :
1 Nakajima Ha-115 de 14 cylindres en double étoile, à refroidissement par air, d'une puissance de 1 150 ch
Poids :
Masse à vide : 1 975 kg
Masse maximale au décollage : 2 642 kg
Performances :
Vitesse maximale : 515 km/h à 4 000 m
Vitesse ascensionnelle : 5 000 m en 5 mn 50 s
Plafond pratique : 11 200 m
Distance franchissable maximale : 1 620 km
Dimensions :
Envergure : 10,83 m
Hauteur : 3,27 m
Longueur : 8,92 m
Surface alaire : 21,4 mètres carrés
Armement :
2 mitrailleuses frontales Ho-103 type 1 calibre 12,7 mm (250 cartouches par mitrailleuse)
Charge extérieure : 60 à 500 kg de bombes
………………………………………………………………………………………
Images :
Ki-43-II au sol
Ki-43-II capturé et repeint aux couleurs américaines
Magnifique représentation en couleurs d'un Ki-43-II
Ki-43-III aux cocardes françaisesAh que je destroye tout ! Ou pas. Sur AMN : Ciders, commandeur suprême, 10872 messages, inscrit le 02 septembre 2006, à 22 h 18 -
Et une de plus, merci Cidou¤ Nicolas Sur AMN : Nico2, inscrit le 09 Jan 2006, 16:45>> N'oubliez pas de lire et de relire le Règlement du forum.>> N'oubliez pas de consulter les index des sujets avant de poster les vôtres.
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Il n'était pas encore présent sur le site, ce qui était dommage. Voici donc, en deux fiches, l'histoire du légendaire faucon pèlerin, le Nakajima Ki-43.
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Historique :
La fin de l'année 1941 et les premiers mois de l'année 1942 virent le Japon passer à l'offensive dans le Pacifique. Les forces japonaises lancèrent de nombreuses offensives, soutenues par leurs forces navales et aériennes. Les militaires occidentaux débordés durent rapidement rectifier leur jugement sur les matériels japonais et accumuler le maximum de renseignements sur eux. Mais le manque d'informations général et l'urgence de la situation firent que des confusions se firent. C'est pour cela par exemple que l'on avait tendance à voir des chasseurs A6M Zero partout, y compris à l'intérieur des terres. En réalité, les Alliés ne découvrirent que plus tard qu'ils avaient aussi affaire à un modèle certes proche du Zero mais qui n'en était pas un, et qui n'appartenait pas à des unités de la marine impériale mais à celles de l'armée : le Ki-43 Hayabusa (désigné Oscar par le renseignement allié).
Le Ki-43 répondait à une demande de l'armée impériale japonaise qui voulut, en décembre 1937, trouver un remplaçant au chasseur Nakajima Ki-27. Ce dernier entrait alors à peine en service, mais les responsables militaires du Kôkû-Honbu (État-Major de l'armée impériale) souhaitaient disposer au plus vite d'une version plus moderne et plus performante encore. Pour ce faire, ils s'adressèrent à son constructeur, le plus à même de travailler sur son successeur.
Les exigences des militaires étaient très élevées. Le nouvel avion devait être capable d'atteindre la vitesse de 500 km/h, tout en demeurant aussi maniable que le Ki-27. Il devait pouvoir franchir une distance de 800 km, et atteindre les 5 000 m d'altitude en 5 minutes maximum. Nakajima confia le développement de cet appareil à une équipe d'ingénieurs dirigée par Hideô Itokawa (qui devait se faire connaître après-guerre comme l'un des pionniers de la recherche spatiale japonaise). Ceux-ci se mirent rapidement au travail et furent en mesure de proposer trois prototypes au début de l'année 1939.
Les essais des prototypes débutèrent au printemps 1939. Ils se révélèrent satisfaisants dans l'ensemble, l'appareil respectant les exigences initiales. Cependant, les pilotes qui testèrent les prototypes, habitués à voler sur des avions pourvus de trains d'atterrissages non rétractables se montrèrent sceptiques. Dans le même temps, certains officiers se plaignaient du poids de l'appareil, qu'ils jugeaient trop lourd. Il fallut mener de nouveaux essais, l'équipe d'Itokawa procédant à des modifications, notamment en allégeant au maximum la cellule et en installant une nouvelle verrière.
Durant l'été 1940, dix appareils de présérie furent à leur tour soumis à des essais intensifs. Ils servirent également à tester de nouvelles solutions techniques. La plus importante consista à installer sur la voilure des hypersustentateurs (dont la forme particulière les fit surnommer "ailes de papillon"), qui permettaient, quand ils étaient ouverts, d'effectuer des virages très serrés. Cette particularité fut jugée très favorablement par les équipages japonais, car elle renforçait l'efficacité de l'avion en combat rapproché.
Finalement, le Kôkû-Honbû se déclara satisfait et accepta de commander le nouvel appareil. Celui-ci reçut la désignation de chasseur de l'Armée type 1. Il fut plus connu comme le Nakajima Ki-43 Hayabusa (faucon pèlerin, en japonais). Les premiers appareils fabriqués en série par Nakajima entrèrent en service au mois de février 1941, et furent envoyés en Chine pour être testés en conditions réelles.
Le Ki-43 était un chasseur monoplan, aux lignes très pures, avec une voilure implantée en position basse. Vu de profil, il ressemblait effectivement au chasseur de la marine, l'A6M. Il était construit entièrement en métal, mais pesait malgré tout à peine plus de deux tonnes en charge. Le train d'atterrissage principal était rétractable, une roulette de queue supportant la queue de l'appareil au sol.
Le pilote prenait place dans un cockpit fermé par une verrière coulissante (même si certains pilotes japonais préféraient voler avec la verrière ouverte), offrant une bonne visibilité, juste derrière le moteur. Celui-ci était un Ha-25 en étoile, développant une puissance de 990 ch et entraînant une hélice bipale en métal à pas variable. Il était très reconnaissable grâce à la position du radiateur, sous le capot-moteur. Allié à la légèreté de la structure, il permettait de frôler les 500 km/h en vitesse de pointe.
La maniabilité du Ki-43 était son arme la plus dangereuse, surtout entre les mains d'un pilote confirmé. Très agréable à piloter, capable de monter très vite en altitude, il surprit bien des pilotes alliés, entraînés à mener des combats rapprochés. Contre l'Hayabusa, ces tactiques se révélèrent vaines, et rapidement très dangereuses. En utilisant leurs volets et leurs hypersustentateurs, les pilotes de Ki-43 prenaient généralement l'avantage sur tous les chasseurs alliés déployés dans le Pacifique en 1941 et 1942. Mais ils devaient faire face à plusieurs problèmes sérieux.
Le manque de puissance de feu apparut progressivement. L'armement fixe de l'avion était extrêmement réduit. Les ingénieurs de Nakajima avaient seulement installé deux emplacements pour mitrailleuses sur le capot-moteur, et d'un viseur tubulaire pour le pilote : celles-ci pouvaient être de calibre 7,7 ou 12,7 mm. Sous la voilure, des petites bombes pouvaient être montées. Le Ki-43 pouvait aussi être pourvu de deux réservoirs auxiliaires de 200 litres chacun.
C'était peu, et cela fut de plus en plus insuffisant à mesure que le conflit s'éternisait. Face à des chasseurs de plus en plus couramment équipés de quatre, six, voire huit mitrailleuses, et bientôt de canons, l'Hayabusa put de moins en moins rivaliser.
Au manque d'armement s'ajouta également l'absence totale de protection de la cellule et du cockpit. Le Ki-43 n'était équipé d'aucun blindage, et ses réservoirs d'essence n'étaient pas non plus auto-obturants. Face à des tirs venant du sol ou d'autres avions, l'appareil était extrêmement vulnérable. Les mitrailleuses calibre 12,7 mm des bombardiers alliés surprirent à leur tour de nombreux pilotes japonais trop confiants dans les capacités de leur machine.
Malgré tout, des centaines de Ki-43 furent déployés, généralement avec succès, en Asie du Sud-Est. On les vit à l’œuvre en Birmanie, en Indochine, en Indonésie, en Malaisie ou encore au-dessus de Singapour. Ils assurèrent des missions de chasse et d'escorte. Ainsi, le 50è Hikô-Sentaï fut engagé au nord de la Birmanie pour contrer le pont aérien allié au-dessus de l'Himalaya et destiné à ravitailler les forces chinoises. D'autres furent utilisés pour l'instruction des pilotes de chasse japonais, notamment à l'école de chasse d'Akeno.
Le Ki-43 permit à de nombreux pilotes japonais d'obtenir le statut d'as. Ainsi, Satoru Anabuki se fit connaître en Birmanie à la fin de l'année 1942, au sein du 50è Hikô-Sentaï, abattant plusieurs chasseurs Hurricane et bombardiers Blenheim en quelques semaines. Yoheï Hinoki combattit à Singapour, abattant notamment deux Hurricane le 31 janvier 1942, avant d'être envoyé dans la même région à la même époque qu'Anabuki : il devait y acquérir en plus son surnom de "faucon royal".
Finalement, les limitations de plus en plus criantes du Ki-43 incitèrent les militaires à demander son remplacement par une version plus évoluée. A l'été 1942, Nakajima lança le développement du Ki-43-II, qui devait apparaître à la fin de l'année.
Au total, 765 exemplaires du Ki-43-1 furent produits, en plus des 3 prototypes et des 10 avions de présérie. L'immense majorité sortit des chaînes de Nakajima, entre avril 1941 et février 1942.
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Caractéristiques :
Version :
Nakajima Ki-43-I
Type :
Chasseur
Équipage :
1 pilote
Motorisation :
1 Nakajima Ha-25 de 14 cylindres en étoile, à refroidissement par air, d'une puissance de 990 ch
Poids :
Masse à vide : 1 580 kg
Masse maximale au décollage : 2 048 kg
Performances :
Vitesse maximale : 490 km/h à 4 000 m
Vitesse ascensionnelle : 5 000 m en 5 mn 30 s
Plafond pratique : 11 700 m
Distance franchissable maximale : 1 200 km
Dimensions :
Envergure : 11,43 m
Hauteur : 3,27 m
Longueur : 8,83 m
Surface alaire : 22 mètres carrés
Armement :
2 mitrailleuses frontales dans le capot moteur, de configuration variable :
- 2 type 89 calibre 7,7 mm (500 cartouches par mitrailleuse)
- 1 type 89 calibre 7 mm (500 cartouches) et 1 Ho-103 calibre 12,7 mm (270 cartouches)
- 2 Ho-103 calibre 12,7 mm calibre 12,7 mm (270 cartouches par mitrailleuse)
Charge extérieure : 30 à 60 kg de bombes
Pays utilisateurs (toutes variantes confondues) :
Chine, Chine nationaliste (Taïwan), Corée du Nord, France, Indonésie (rebelles indépendantistes), Japon, Mandchukuo, Thaïlande
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Images :
Un Ki-43-1 magnifiquement conservé
Profil des trois variantes principales du Ki-43
Plans trois vues du Ki-43-1
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Sources :
- Bernard Baeza, Les avions de l'armée impériale japonaise. 1910-1945, Editions Lela Presse, 2011
- L'Encyclopédie des Armes. Volume 9, Edtions Atlas, 1983
- http://www.militaryfactory.com/aircraft/detail.asp?aircraft_id=617
- http://www.aviation-history.com/nakajima/ki43.html
- http://www.avionslegendaires.net/avion-militaire/nakajima-ki-43-hayabusa-oscar/
- http://en.wikipedia.org/wiki/Nakajima_Ki-43
- http://www.cieldegloire.com/index.php
Ah que je destroye tout ! Ou pas. Sur AMN : Ciders, commandeur suprême, 10872 messages, inscrit le 02 septembre 2006, à 22 h 18