Historique
Forte de l'expérience accumulée avec le Sea Hawk et du P1052, Hawker répondit à une spécification de l'Air Ministry concernant un nouvel intercepteur de jour. Développé dès janvier 1948 par Sir Sidney Camm, le P.1067 se caractérisait par une aile en flèche de 35°, mais dû être modifié plusieurs fois. Le prototype prit l'air le 20 juillet 1951 aux mains de Neville Duke.
Les premiers exemplaires de la série F.1, qui vola le 16 mars 1953, entrèrent en service en juillet 1954. Ils étaient équipés d'un Avon 113 et furent construits à 139 exemplaires. Le F.2, qui vola dès le 14 octobre 1953, était équipé d'un Sapphire 101 et fut construit à 45 exemplaires. Ces deux versions initiales avaient de nombreuses maladies de jeunesse : elles avaient une autonomie limitée, et les 4 canons Aden endommageaient le réacteur lors de tirs.
Le F.3, un prototype modifié et piloté par Neville Duke, battit un record de vitesse avec 1 163,2 km/h sur 3 km le 7 septembre 1953. Il est désormais visible au musée de Tangmere, Sussex.
Le F.4 entré en service en 1955 corrigeait les défauts des F.1, par l'adoption d'un nouveau réacteur Avon 115 et d'un système de récupération de douilles. Il fut construit à 349 exemplaires et fut le premier à être proposé à l'exportation. Il fut construit sous licence par les Hollandais et les Belges. Les Suédois l'utilisèrent sous le nom de J-34, et il fut également utilisé par les Danois et les Péruviens.
Le F.5 reprenait le moteur du F2, mais avec les modifications du F.4. 105 exemplaires furent construits.
Le F.6 avait un nouveau réacteur, un Avon 203, et une nouvelle aile. Il fut produit à 621 exemplaires et connut également un vif succès à l'exportation, en Inde, en Suisse et en Arabie Saoudite. De nombreux exemplaires de la RAF furent revendus plus tard à d'autres pays.
Le T.7 fut la première version d'entraînement, les pilotes étaient placés côte-à-côte. Il servit à la RAF pour entraîner les pilotes de F.4 et 65 exemplaires furent construits, 11 autres furent modifiés. Il fut exporté au Danemark, au Pérou sous la dénomination, en Abu Dhabi, au Qatar. L'Arabie Saoudite en reçut 2 d'occasion. Le T.8 est l'équivalent pour la Royal Navy, 10 exemplaires furent produits et 34 furent modifiés.
Les FGA.9, spécialisés dans l'attaque au sol et emportant 3400 kg de charges externes, étaient tous des F.6 modifiés, au nombre de 128. Le premier des deux prototypes décolla le 3 juillet 1959. Ils furent exportés en Inde, au Koweit, en Suisse, en Irak, au Liban, au Chili, en Jordanie, à Singapour, à Abu Dhabi, au Qatar, en Rhodésie et au Kenya.
Le FR.10 était une version de reconnaissance, dont le premier exemplaire décolla le 7 novembre 1959. 33 F6 furent modifiés en FR10, prototype compris. Le Chili et l'Abu Dhabi l'utilisèrent, l'Inde semble avoir modifié au moins un exemplaire en FR.10.
Le T.66 était une version d'entraînement spécialement conçue pour l'export : l'Inde fut la première à l'utiliser, suivie de la Jordanie et du Liban. Le Koweït, la Suisse, l'Irak, Le Chili, Singapour et le Kenya en reçurent également. Comptons également 40 F.4 convertis en GA.11 pour la Royal Navy, le PR.11 de reconnaissance, et un exemplaire de F.6 converti en Mk 12.
Le Hunter connut son baptême du feu lors de la crise de Suez. Depuis, on le vit à Aden, au Brunei et à Bornéo, en Somalie, la Rhodésie puis plus tard le Zimbabwe l'utilisa, lors de la guerre d'indépendance du Yémen, des guerres indo-pakistanaise de 1965 et de 1971, de la guerre des six jours et du Kippour, et enfin ce sont des Hunter qui bombardèrent le palais présidentiel lors du coup d'État chilien le 11 septembre 1973.
Enfin, la Somalie et Oman en reçurent un certain nombre, d'ailleurs incertain, d'occasion. Le Zimbabwe récupéra quelques appareils ex-rhodésiens et ses effectifs furent complétés par le Royaume-Uni. La Jordanie aussi dut reconstruire sa flotte après la guerre des Six jours.
Le Hunter fut utilisé dans nombre de patrouilles aériennes : les Blacks Arrows et les Blue Diamonds en Angleterre, utilisaient de larges formations, jusqu'à 22 appareils.
1932 exemplaires prototypes compris ont été construits, dont 102 biplaces, jusqu'en 1966. La Belgique et la Hollande en construisirent 445 sous licence, principalement des F4 et F6. Il semble toujours être en service au Liban, et chez nombre de contractants civils.
Au final, le Hunter fut un des premiers avions de combat à ailes en flèche de la Grande-Bretagne, capable de dépasser le mur du son en piqué. Même si sa mise au point fut difficile, sa carrière, que ce soit en termes de longévité, de succès à l'exportation, de popularité auprès de ses pilotes, de participations à divers conflits témoigne qu'il s'agit d'un appareil largement réussi.
Texte de Clansman.
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