Historique
Le F-5A avait rempli à merveille sa fonction de chasseur léger auprès des alliés des USA les moins fortunés. C'est pourquoi les Etats-Unis lancèrent le programme IFA (International Fighter Aircraft) afin de le remplacer, avec des performances accrues en combat aérien. Il s'agissait aussi de proposer un appareil capable de s'opposer au MiG-21, léger, maniable et peu coûteux. Northrop proposa le F-5A-21, avec une cellule agrandie contenant plus de carburant, des réacteurs J-85-21 plus puissants, des extensions de bords d'attaque et des entrées d'air retravaillées, et enfin un radar, l'Emerson Electric AN/APQ-153. Northrop remporta le concours le 20 novembre 1970.
Le prototype du
F-5E Tiger II vola le 11 août 1972. Le prototype de la version biplace, le F-5F, suivit le 25 septembre 1974. Cette variante était pourvue d'un seul canon et d'un radar équivalent, le Emerson AN/APQ-157. Ces radars seront plus tard remplacés par des AN/APG-69 ou des radars équivalents. La mise au point des réacteurs s'avéra plus compliquée que prévue. La version de reconnaissance RF-5E TigerEye suivit un peu plus tard, pourvue d'un seul canon et de caméras en lieu et place du radar. Le F-5E commencera à être livré en 1973.
Ses capacités proches du MiG-21 en ont fait la monture standard des Agressors avant son remplacement par des F-16. Ce n'est donc que sous cette forme que l'US Air Force l'utilisa de 1975 à 1990, au sein des 64th Aggressor Squadron et 65th Aggressor Squadron, à Nellis Air Force Base dans le Nevada, au sein du 527th Aggressor Squadron à Alconbury RAF Base au Royaume-Uni, et au sein du 26th Aggressor Squadron à Clark Air Force Base dans les Philippines. Les Marines l'utilisent au sein du VMFT-401 dans un rôle identique à Yuma.
L'US Navy en fit sa cheville ouvrière de sa fameuse Naval Fighter Weapons School (Top Gun pour les intimes) dans ses squadrons VC-13, VF-43, VF-45, VF-126, et VFA-127. Il apparaît dans le film "Top Gun", figurant des "MiG-28" fictifs. Les deux dernières unités de l'US Navy à employer encore le F-5E sont le VFC-13 et le VFC-111, qui utilisent d'anciens F-5E suisses.
Cependant, le F-5E fut un énorme succès commercial. La production s'acheva en janvier 1987 avec 1399 exemplaires au total. Northrop construisit 792 F-5E, 140 F-5F and 12 RF-5E. L'appareil fut également produit sous licence en Malaisie (61 exemplaires), en Suisse par F+W à partir de 1976 (98 exemplaires), en Corée du Sud (68 exemplaires) et à Taïwan par AIDC à partir de 1973 (242 exemplaires).
Le F-5E est encore utilisé de nos jours dans nombres de forces aériennes. Il a été modernisé au Brésil (F-5BR, modernisés par la société israélienne Elbit), à Singapour sous la dénomination F-5S, en Thaïlande sous la dénomination F-5T Tigris, à Taïwan. Il a donné naissance en Iran à l'Azarakhsh et au Saeqeh (Foudre) construits par HESA. Le dernier possède une double dérive et des modifications mineures (24 appareils seront concernés). Il est encore utilisé par la Patrouille Suisse. Sa cellule a servi de base à plusieurs projets : le F-20, le X-29, le YF-17, et même un projet de la NASA afin de réduire le bang sonique (Shaped Sonic Boom Demonstration).
Le F-5E fut déployé par les Taïwanais et l'Arabie Saoudite au Yemen de 1979 à 1985, par l'Iran contre les appareils Irakiens, pendant la guerre du golfe par l'Arabie Saoudite. Un F-5 brésilien modernisé put enregistrer un kill contre des Mirage 2000 lors d'un exercice Cruzex.
Le F-5E s'est donc avéré un appareil à l'encontre des habitudes américaines, léger, maniable, peu pourvu en électronique, et économique. Mais il s'agit d'un appareil qui a satisfait de nombreuses forces aériennes dans le monde, démontrant malgré tout de bonnes capacités. On évalue son prix de vol horaire à un tiers de celui d'un F/A-18.
Texte de Clansman.
En SuisseLe F-5E fut choisi pour remplacer le Venom dans des missions de défense aérienne, tandis que les missions d'attaque au sol revenaient aux Hawker Hunter. 66 F-5E (ainsi que 6 F-5F) furent commandés en 1976. Les composants ont été construits par Northrop, mais l'assemblage se fit par F+W, à Emmen. L'entrée en service se fit en 1978. En 1982, F+W rajouta une antenne VHF en position dorsale, derrière le cockpit.
Une tranche supplémentaire de 32 F-5E (et 6 F-5F supplémentaires) furent commandés en 1981. Là aussi, la construction des composants fut assurée par Northrop, et l'assemblage final en Suisse, en 1983-1984. Les F-5E sont immatriculés J-3001 à J-3098.
En juillet 2017, il restait 20 F-5E en service, du fait de leur vieillissement et de fissures découvertes. Des F-5E suisses furent loués à l'Autriche et d'autres vendus aux États-Unis, où ils servent sous la désignation F-5N au sein d'escadrons Agressors.
Pays utilisateurs
- Bahreïn :
Armée de l'air bahreïnienne (8 exemplaires)
- Brésil :
Armée de l'air brésilienne (66 exemplaires) — - Corée du Sud :
Armée de l'air sud-coréenne (126 exemplaires initialement, 114 exemplaires actuellement)
- États-Unis :
US Navy (37 exemplaires) — - États-Unis :
USMC (5 exemplaires) — - Honduras :
Armée de l'air hondurienne (10 exemplaires initialement, 6 exemplaires actuellement)
- Indonésie :
Armée de l'air indonésienne (12 exemplaires initialement, 7 exemplaires actuellement)
- Iran :
Armée de l'air iranienne (141 exemplaires initialement, 26 exemplaires actuellement)
- Kenya :
Armée de l'air kenyanne (22 exemplaires initialement, 17 exemplaires actuellement)
- Malaisie :
Armée de l'air malaisienne (18 exemplaires initialement, 4 exemplaires actuellement)
- Maroc :
Armée de l'air marocaine (26 exemplaires initialement, 19 exemplaires actuellement)
- Mexique :
Armée de l'air mexicaine (10 exemplaires initialement, 8 exemplaires actuellement)
- Suisse :
Forces aériennes suisses (98 exemplaires initialement, 20 exemplaires actuellement) — - Taïwan :
Armée de l'air taïwanaise (242 exemplaires initialement, 24 exemplaires actuellement)
- Thaïlande :
Armée de l'air thaïlandaise (40 exemplaires initialement, 11 exemplaires actuellement)
- Tunisie :
Armée de l'air tunisienne (14 exemplaires initialement, 5 exemplaires actuellement)
- Yémen :
Armée de l'air yéménite (12 exemplaires initialement, 8 exemplaires actuellement)