Curtiss P-36 Hawk

Rappels

  • Catégorie : Avion de combat
  • Constructeur : Curtiss drapeau du pays
  • Premier vol : 6 mai 1935
  • Production : 1 115 appareils construits (cellules neuves)
Curtiss P-36 Hawk

Historique

Le Curtiss model 75 fut conçu sur fonds privés par Donovan Berlin en 1934, comme avion de chasse monomoteur monoplace. Il fut un des premiers avions de chasse moderne, de construction métallique (avec des gouvernes entoilées), à train rentrant et cockpit fermé. Il disposait d'un moteur en étoile Wright XR-1670-5 de 900 hp, mais pas de blindage et de réservoirs auto-obturants : ce manque était assez courant à l'époque. Son armement consistait en une mitrailleuse de 7,62 mm et d'une autre de 12,7 mm. Son train d'atterrissage principal s'orientait de 90° avant de se rétracter.

Il effectua son vol inaugural le 6 mai 1935. Il atteignit la vitesse de 452 km/h pendant les essais. Dès le 27 mai, il fut envoyé à Wright Field afin d'être comparé au Seversky P-35. Curtiss profita du retard provoqué par le crash du P-35 pour remplacer le moteur, peu fiable, par un Wright XR-1820-39 Cyclone de 950 hp. Le prototype fut alors désigné Model 75B.

Il fut déclaré vainqueur du concours et reçut une commande de 77 exemplaires. Le 16 juin 1936, 3 prototypes Y1P-36 (Model 75E, moteur Pratt & Whitney R-1830-13 Twin Wasp) furent commandés. Faisant la preuve de leurs performances, ils permirent la commande de 210 P-36A en 1937. Le P-36 s'avérait maniable grâce à sa faible charge alaire et rapide en montée grâce à son ratio poids/puissance.

Il entra en service au sein du 20th Pursuit Group en avril 1938. Il souffrit de défauts de jeunesse, en particulier de l'échappement du moteur, du train d'atterrissage et d'une cellule faible à certains endroits. Lorsque ces problèmes furent résolus, l'appareil fut considéré obsolète, et relégués à l'entraînement ou à des détachements outremer. Il fut livré à Pearl Harbor en février 1941 et son unique engagement au sein de l'USAAC fut le 7 décembre. 5 des 39 P-36A présents purent décoller et deux A6M2 Zéro furent abattus pour la perte d'un P-36.

La France fut apparemment un des premiers clients export du P-36. Avant même la production du P-36A, l'armée de l'air était en pourparlers pour l'achat de 300 exemplaires. Mais le coût élevé (double de celui d'un MS.406), la lenteur des livraisons, l'opposition de l'USAAC (confrontée alors au même problème) faillirent enterrer le projet et il fallut l'intervention directe de Roosevelt pour permettre à Michel Détroyat de tester un Y1P-36. Son enthousiasme et la menace allemande firent le reste.



La France reçut 416 H75 en 4 lots distincts, à partir de décembre 1938 et entrèrent en service en mars 1939. 4 groupes de chasse en étaient équipés lors de la déclaration de guerre. Le 8 septembre 1939, ils remportèrent la première victoire alliée sur 2 Bf 109E, revendiquée par le II/4. Ils remportèrent 233 victoires confirmées et 84 probables, pour la perte de 29 d'entre eux en combat aérien, une centaine toutes causes confondues. Soit un tiers des victoires remportées par l'Armée de l'air, alors qu'il ne représentait que 13 % des chasseurs monomoteurs monoplaces. 7 des 11 as français de la bataille de France étaient sur H75. 231 appareils restaient en service en juillet 1940. Après l'armistice, ils se réfugièrent en Afrique du Nord pour éviter d'être capturés. Lors de l'opération Torch, ils se frotteront aux F4F Wildcat, en abattront 7 pour la perte de 15 d'entre eux. Ils seront remplacés par les P-39 et P-40. Une centaine de survivants servirent à des missions d'entraînement ou de liaison, et les ultimes appareils volants servirent à Cazaux jusqu'en 1949.

D'autres H75 français se réfugièrent en Grande-Bretagne. Celle-ci avait évaluée un H75A2 avec un Spitfire Mk I, et le premier s'était avéré plus manœuvrant en combat tournant et disposait d'une meilleure visibilité. En revanche, le Spitfire pouvait rompre le combat quand il l'entendait. La RAF n'acheta pas de P-36, mais désigna les H75 français "Mohawk". Ils entrèrent en service dans la RAF (deux squadrons, le 5 et le 155, l'utilisèrent pour l'escorte de bombardiers et l'attaque au sol) et dans la Royal India Air Force. HAL fut chargée de construire 48 Mohawk IV, dont le premier vola le 31 juillet 1942. Seuls 5 furent construits. L'Inde reçut également 74 Mohawk IV (ex-français), 10 Hawk ex-iraniens, ainsi que des H75A-5 construits sous licence en Chine. La RAF et l'Inde retirèrent les Hawk du service en 1944. 12 Mohawk furent cédés au Portugal, qui les utilisa pour défendre les Açores.



L'Afrique du Sud reçut 72 Mohawk IV à la mi-1941, qui servirent en Afrique du Nord-Est, puis à la défense territoriale de l'Afrique du Sud.

44 Hawk au moins furent capturés par la Luftwaffe, puis transférés à la force aérienne finlandaise du 23 juin 1941 (le lendemain de Barbarossa) à 1944. La majorité (36 exemplaires) était française, mais d'autres venaient de Norvège. Quoiqu'il en soit, ils obtinrent 190 victoires pour la perte de 15 d'entre eux. Bien que les Finnois installèrent un armement plus conséquent et donc plus efficace (jusqu'à deux, voire quatre mitrailleuses de 7,7 mm par aile), les performances n'en souffrirent pas. Ils furent utilisés jusqu'en 1948.

Une version simplifiée à train d'atterrissage fixe fut créée à la demande de certains clients, afin de simplifier les opérations de maintenance au sol : L'Argentine par exemple reçut 30 Hawk 75O. La FMA devait en construire 200 sous licence, mais seuls 20 furent achevés. Ceux-ci utilisaient le même moteur Wright Cyclone R-1820-G5 que les B-10 et Northrop 8 alors en service. Ils furent utilisés jusqu'en novembre 1954.

La Thaïlande reçut des Hawk 75N (à train fixe eux aussi), qui furent utilisés lors de la guerre contre la France en 1941. Ils servirent aussi contre les Japonais lorsqu'ils envahirent la Thaïlande, au lendemain de Pearl Harbor.

D'autre part, la Chine nationaliste reçut un Hawk 75H (lui aussi à train fixe), destiné soi-disant à l'usage personnel de Claire Lee Chennault. Elle reçut également 2 Hawk 75Q, des Hawk 75M et enfin la production sous licence du Hawk 75A-5, transférée plus tard en Inde sous la dénomination Mohawk IV.

La Norvège commanda 24 H75A-6 (moteur Twin Wasp). Aucun d'entre eux n'était prêt lors de l'invasion par les Allemands et ils finirent en Finlande. 36 Hawk A-8 (moteur Cyclone) avaient été commandés et reçus par le gouvernement norvégien en exil, au Canada pour l'entraînement. 30 d'entre eux furent revendus à l'USAAC sous la désignation P-36G. 28 d'entre eux furent revendus au Pérou en 1943 dans le cadre de la loi Prêt-Bail.



La Hollande avait commandé 24 Hawk 75A-7 pour sa force aérienne en Asie en octobre 1939. Ils étaient armés de deux mitrailleuses 0.303 dans les ailes, d'une autre dans le capot moteur et d'une mitrailleuse 0.50 au même endroit. Cette dernière fut parfois remplacée par 6 bombes de 50 livres. Livrés en 1940, ils servirent à contre-attaquer les Japonais à Malacca, Sumatra et Java, avec succès contre les bombardiers.

1115 P-36 furent construits, dont 900 pour l'export. Il servit de base aux prototypes YP-37 et XP-42, ainsi qu'au P-40. 4 exemplaires ont survécu, dont un P-36 exposé aux États-Unis, un H75N exposé en Thaïlande, un H75A-6 en Nouvelle-Zélande. Un exemplaire, appartenant à The Fighter Collection de Duxford, est présenté en vol aux couleurs françaises.

Le P-36 fut un des premiers avions de chasse moderne, contemporain des Bf 109 et Hurricane. Il passe pour avoir été rapidement obsolète, mais il put malgré tout tirer son épingle du jeu. Il reste surtout célèbre pour avoir été l'avion de chasse le plus efficace de la bataille de France.

Anciens pays utilisateurs

Versions

  • Curtiss H75A-1 Mohawk I : 1er lot de production pour la France.
  • Curtiss H75A-2 Mohawk II : 2e lot de production pour la France.
  • Curtiss H75A-3 Mohawk III : 3e lot de production pour la France.
  • Curtiss H75A-4 Mohawk IV : 4e et dernier lot de production pour la France.
  • Curtiss H75A-5 : Version construite en Chine, puis en Inde, et similaire au H75A-4 (Mohawk IV).
  • Curtiss H75A-6 : Version destinée à la Norvège (moteur Twin Wasp).
  • Curtiss H75A-7 : Version destinée aux Pays-Bas.
  • Curtiss H75A-8 : Version destinée à la Norvège (moteur Cyclone).
  • Curtiss H75A-9 : 10 exemplaires livrés à l'Iran. Furent capturés par les Anglais en 1941 et cédés à l'Inde (Mohawk IV).
  • Curtiss H75C-1 : Désignation officielle des P-36 utilisés par la France.
  • Curtiss H75M : Version destinée à la Chine.
  • Curtiss H75N : Version destinée à la Thaïlande, avec un train fixe. 12 exemplaires.
  • Curtiss H75P : Désignation du XP-40.
  • Curtiss H75Q : 2 démonstrateurs construits pour la Chine.
  • Curtiss H75R : P-36A modifié pour tester un turbo compresseur, test non concluant, et reconverti en P-36 de base.
  • Curtiss P-36A : Version pour l'USAAC. 210 exemplaires commandés, 178 livrés.
  • Curtiss P-36B : P-36A doté d'un moteur R-1830-25 de 1100 hp. Il atteignit 504 km/h lors des essais et fut remis au standard P-36A.
  • Curtiss P-36C : Moteur R-1830-17 de 1200 hp et deux mitrailleuses de 7,62 mm supplémentaires dans les ailes (4 au total). Les 30 derniers P-36A furent construits à ce standard.
  • Curtiss P-36G : Désignation des H75A-8 au sein de l'USAAC.
  • Curtiss XP-36D : P-36A modifié, avec 2 mitrailleuses de 12,7 mm dans le nez et quatre mitrailleuses de 7,62 mm dans les ailes.
  • Curtiss XP-36E : P 36A (s/n 38-147) avec ailes externes modifiées, chacune avec 4 mitrailleuses de .30 (soit 8 mitrailleuses d'aile au total). Les 2 x 12,7 mm de nez étaient conservées mais rendues inopérantes.
  • Curtiss XP-36F : P-36A doté de deux canons Madsen de 23 mm sous les ailes. Les tests montrèrent que la vitesse était abaissée jusqu'à 426 km/h. Il fut donc remis au standard P-36.
  • Curtiss XP-37 : Moteur Allison V-1710.
  • Curtiss XP-42 : P-36A s/n 38-004, avec un P&W Twin Wasp R-1830-31, de 1050 hp.
  • FMA H75O : Version destinée à l'Argentine, avec un train fixe. 30 exemplaires construits par Curtiss et 20 par la FMA.

Sur le forum…

  • c'était au dessus du Mékong, pas en AFN :hehe:
    le Quiz aviation
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  • Original de le retrouver là-bas, si loin :)
    ¤ Nicolas Sur AMN : Nico2, inscrit le 09 Jan 2006, 16:45>> N'oubliez pas de lire et de relire le Règlement du forum.>> N'oubliez pas de consulter les index des sujets avant de poster les vôtres.
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  • Hawk 75N
    ex RTAF
    Image
    un des 12 appareils qui a affronté les MS.406 de Vichy de septembre 1940 à janvier 1941
    le Quiz aviation
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  • d'autres infos (du Profile 80 "the Curtiss Hawk 75", Profile publications, Windsor, 1971)

    - P 36A : 210 exemplaires commandés (s/n 38-001 à 38-210), mais seulement 178 livrés comme tels
    - P 36 C : les 30 exemplaires sont les 30 derniers P 36A transformés avec les 4 mitrailleuses d'aile (s/n 38-181 à 38-210)
    - P 36E : P 36A (s/n 38-147) avec ailes externes modifiées, chacune avec 4 mitrailleuses de .30 (soit 8 mitrailleuses d'aile au total). Les 2x12,7 de nez étaient conservées mais rendues inopérantes

    - H 75N : certaines sources font état de 25 appareils commandés. Un exemplaire existe encore au musée de la Force Aérienne Thai, à Dong Muang (coté militaire de l'ancien aéroport international)

    - XP 37 (désignation Curtiss 75I (lettre I), s/n 37-375) test avec un Allison V-1710 de 12 cylindres en V, de 1150 vp au décollage et 1000 à 6 000 m, suivis par 13 appareils de présérie YP 37 (s/n 38-472 à 38-484), mais avec une version de puissance réduite (V-1710-21, 1000 hp au décollage et 800 hp à 7 500m)
    - model 75P : P 36A 38-010, converti avec moteur Allison V-1710-19 de 12 cylindre en V, de 1160 hp au décollage. Redésigné XP 40
    - model 75R : P 36A pour tester un turbo compresseur, test non concluant, et reconverti en P 36 de Base
    - model 75S : P 36A s/n 38-004, avec un P&W Twin Wasp R-1830-31, de 1050 hp, dans un capot moteur très enveloppant avec une casserole d'hélice plus grande, afin d'améliorer l'aérodynamique des moteurs en étoile. Test non concluant, appareil conservé par la Material Division de Wright Field pour des essais divers, redésigné XP 42
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  • J'ai enrichi la fiche avec la plupart de tes infos. Merci !
    Rang, sang, race et dieux n'entrent en rien dans le partage du vice… et de la vertu. (de Cape et de Crocs, tome 1).>> N'oubliez pas de lire et de relire le Réglement du forum>> N'oubliez pas de consulter les index des sujets avant de poster les vôtres.
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  • Quelques données complémentaires, trouvées dans un ouvrage de Dominique Breffort, L'aviation française, 1939-1942.

    Selon Breffort, il y avait quatre groupes de chasse équipés du H-75 en septembre 1939 :

    - GC I/4 : Wez-Thuizy
    - GC II/4 : Xaffevillers
    - GC I/5 : Suippes
    - GC II/5 : Toul (Croix-de-Metz)

    A la fin du mois de mai, le GC III/2 sera transformé et perdra ses MS.406.

    Durant la Drôle de Guerre, on compterait 42 victoires sûres et 22 probables, pour 18 avions perdus (et 5 pilotes décédés). On envoie les avions soutenir les troupes au sol en Belgique en mai 1940, avant qu'ils ne soient progressivement repoussés vers d'autres aérodromes. Les survivants sont envoyés en Afrique du Nord à partir du 20 juin. Bilan : 233 victoires sûres, 84 probables, une centaine d'avions perdus (toutes causes confondues) et une trentaine de pilotes tués.

    231 appareils recensés le 20 juillet 1940, dont 45 en métropole et une centaine au Maroc. Trois unités actives après l'Armistice : le GC I/4 à Dakar, le GC I/5 à Rabat et le GC II/4 à Casablanca. La centaine de survivants en novembre 1942 servira à des missions d'entraînement ou de liaison, et les ultimes appareils volants servent à Cazaux jusqu'en 1949.
    Ah que je destroye tout ! Ou pas. :pSur AMN : Ciders, commandeur suprême, 10872 messages, inscrit le 02 septembre 2006, à 22 h 18
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  • La fiche sur le site
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  • Le Curtiss model 75 fut conçu sur fonds privés par Donovan Berlin en 1934, comme avion de chasse monomoteur monoplace. Il fut un des premiers avions de chasse moderne, de construction métallique (avec des gouvernes entoilées), à train rentrant et cockpit fermé. Il disposait d'un moteur en étoile Wright XR-1670-5 de 900 hp, mais pas de blindage et de réservoirs auto-obturants : ce manque était assez courant à l'époque. Son armement consistait en une mitrailleuse de 7,62 mm et d'une autre de 12,7 mm. Son train d'atterrissage principal s'orientait de 90° avant de se rétracter.

    Il effectua son vol inaugural le 6 mai 1935. Il atteignit la vitesse de 452 km/h pendant les essais. Dès le 27 mai, il fut envoyé à Wright Field afin d'être comparé au Seversky P-35. Curtiss profita du retard provoqué par le crash du P-35 pour remplacer le moteur, peu fiable, par un Wright XR-1820-39 Cyclone de 950 hp. Le prototype fut alors désigné Model 75B.

    Il fut déclaré vainqueur du concours et reçut une commande de 77 exemplaires. Le 16 juin 1936, 3 prototypes Y1P-36 (Model 75E, moteur Pratt & Whitney R-1830-13 Twin Wasp) furent commandés. Faisant la preuve de leurs performances, ils permirent la commande de 210 P-36A en 1937. Le P-36 s'avérait maniable grâce à sa faible charge alaire et rapide en montée grâce à son ratio poids/puissance.

    Il entra en service au sein du 20th Pursuit Group en avril 1938. Il souffrit de défauts de jeunesse, en particulier de l'échappement du moteur, du train d'atterrissage et d'une cellule faible à certains endroits. Lorsque ces problèmes furent résolus, l'appareil fut considéré obsolète, et relégués à l'entraînement ou à des détachements outremer. Il fut livré à Pearl Harbor en février 1941 et son unique engagement au sein de l'USAAC fut le 7 décembre. 5 des 39 P-36A purent décoller et deux A6M2 Zéro furent abattus pour la perte d'un P-36.

    La France fut apparemment un des premiers clients export du P-36. Avant même la production du P-36A, l'armée de l'air était en pourparlers pour l'achat de 300 exemplaires. Mais le coût élevé (double de celui d'un MS.406), la lenteur des livraisons, l'opposition de l'USAAC (confrontée alors au même problème) faillirent enterrer le projet et il fallut l'intervention directe de Roosevelt pour permettre à Michel Détroyat de tester un Y1P-36. Son enthousiasme et la menace allemande firent le reste.

    La France reçut 416 H75 en 4 lots distincs, à partir de décembre 1938 et entrèrent en service en mars 1939. Le 8 septembre 1939, ils remportèrent la première victoire alliée sur 2 Bf 109E, revenidquée par le II/4. Ils remportèrent 330 victoires confirmées et 80 probables, pour la perte de 29 d'entre eux en combat aérien. Soit plus d'un tiers des victoires remportées par l'Armée de l'air, alors qu'il ne représentait que 13 % des chasseurs monomoteurs monoplaces. 7 des 11 as français de la bataille de France étaient sur H75. Après l'armistice, ils se réfugièrent en Afrique du Nord pour éviter d'être capturés. Lors de l'opération Torch, ils se frotteront aux F4F Wildcat, en abattront 7 pour la perte de 15 d'entre eux. Ils seront remplacés par les P-39 et P-40.

    D'autres H75 français se réfugièrent en Grande-Bretagne. Celle-ci avait évaluée un H75A2 avec un Spitfire Mk I, et le premier s'était avéré plus manoeuvrant en combat tournant et disposait d'une meilleure visibilité. En revanche, le Spitfire pouvait rompre le combat quand il l'entendait. La RAF n'acheta pas de P-36, mais désigna les H75 franaçais "Mohawk". Ils entrèrent en service dans la RAF (deux squadrons, le 5 et le 155, l'utilisèrent pour l'escorte de bombardiers et l'attaque au sol) et dans la Royal India Air Force. HAL fut chargée de construire 48 Mohawk IV, dont le premier vola le 31 juillet 1942. Seuls 5 furent construits. L'Inde reçut également 74 Mohawk IV (ex-français), 10 Hawk ex-iraniens, ainsi que des H75A-5 construits sous licence en Chine. La RAF et l'Inde retirèrent les Hawk du service en 1944. 12 Mohawk furent cédés au Portugal, qui les utilisa pour défendre les Açores.

    L'Afrique du Sud reçut 72 Mohawk IV à la mi-1941, qui servirent en Afrique du Nord-Est, puis à la défense territoriale de l'Afrique du Sud.

    44 Hawk au moins furent capturés par la Luftwaffe, puis transférés à la force aérienne finlandaise du 23 juin 1941 (le lendemain de Barbarossa) à 1944. La majorité (36 exemplaires) était française, mais d'autres venaient de Norvège. Quoiqu'il en soit, ils obtinrent 190 victoires pour la perte de 15 d'entre eux. Bien que les Finnois installèrent un armement plus conséquent et donc plus efficace (jusqu'à deux, voire quatre mitrailleuses de 7,7 mm par aile), les performances n'en souffrirent pas. Ils furent utilisés jusqu'en 1948.

    Une version simplifiée à train d'atterrissage fixe fut créée à la demande de certains clients, afin de simplifier les opérations de maintenance au sol : L'Argentine par exemple reçut 30 Hawk 75O. La FMA devait en construire 200 sous licence, mais seuls 20 furent achevés. Ceux-ci utilisaient le même moteur Wright Cyclone R-1820-G5 que les B-10 et Northrop 8 alors en service. Ils furent utilisés jusqu'en novembre 1954.

    La Thaïlande reçut des Hawk 75N (à train fixe eux aussi), qui furent utilisés lors de la guerre contre la France en 1941. Ils servirent aussi contre les Japonais lorsqu'ils envahirent la Thaïlande, au lendemain de Pearl Harbor.

    D'autre part, la Chine nationaliste reçut un Hawk 75H (lui aussi à train fixe), destiné soi-disant à l'usage personnel de Claire Chennault. Elle reçut également 2 Hawk 75Q, des Hawk 75M et enfin la production sous licence du Hawk 75A-5, transférée plus tard en Inde sous la dénomination Mohawk IV.

    La Norvège commanda 24 H75A-6 (moteur Twin Wasp). Aucun d'entre eux n'était prêt lors de l'invasion par les Allemands et ils finirent en Finlande. 36 Hawk A-8 (moteur Cyclone) avaient été commandés et reçus par le gouvernement norvégien en exil, au Canada pour l'entraînement. 30 d'entre eux furent revendus à l'USAAC sous la désignation P-36G. 28 d'entre eux furent revendus au Pérou en 1943 dans le cadre de la loi Prêt-Bail.

    La Hollande avait commandé 24 Hawk 75A-7 pour sa force aérienne en Asie en octobre 1939. Ils étaient armés de deux mitrailleuses 0.303 dans les ailes, d'une autre dans le capot moteur et d'une mitrailleuse 0.50 au même endroit. Cette dernière fut parfois remplacée par 6 bombes de 50 livres. Livrés en 1940, ils servirent à contre-attaquer les Japonais à Malacca, Sumatra et Java, avec succès contre les bombardiers.

    1115 P-36 furent construits, dont 900 pour l'export. Il servit de base aux prototypes YP-37 et XP-42, ainsi qu'au P-40. 4 exemplaires ont survécu, dont un P-36 exposé aux Etats-Unis, un H75N exposé en Thaïlande, un H75A-6 en Nouvelle-Zélande. Un exemplaire, appartenant à The Fighter Collection de Duxford, est présenté en vol aux couleurs françaises.

    Le P-36 fut un des premiers avions de chasse moderne, contemporain des Bf 109 et Hurricane. Il passe pour avoir été rapidement obsolète, mais il put malgré tout tirer son épingle du jeu. Il reste surtout célèbre pour avoir été l'ancêtre direct du P-40.


    Versions :

    P-36A : Version pour l'USAAC. Désigné Model 75L par le constructeur. Armement d'une mitrailleuse M1919 (7,62 mm) et d'une mitrailleuse M2 (12,7 mm) dans le nez. La M1919 fut remplacée sur les derniers exemplaires par une autre M2 et 2 à 4 mitrailleuses M1919 furent placées dans les ailes. 10 exemplaires furent vendus au Brésil en 1942 et utilisés jusqu'en 1944.

    P-36B : P-36A doté d'un moteur R-1830-25 de 1100 hp. Il atteignit 504 km/h lors des essais et fut remis au standard P-36A.

    P-36C : Moteur R-1830-17 de 1200 hp et deux mitrailleuses de 7,62 mm supplémentaires dans les ailes. 30 exemplaires.

    XP-36D : P-36A modifié, avec 2 mitrailleuses de 12,7 mm dans le nez et quatre mitrailleuses de 7,62 mm dans les ailes.

    XP-36E : P-36A modifié avec 4 mitrailleuses de 7,62 mm dans les ailes. Pas de modification pour l'armement de nez.

    XP-36F : P-36A doté de deux canons Madsen de 23 mm sous les ailes. Les tests montrèrent que la vitesse était abaissée jusqu'à 426 km/h. Il fut donc remis au standard P-36.

    P-36G : Désignation des H75A-8.

    H75A-1 : 1er lot de production pour la France. Moteur R-1830-SC-G de 900 hp, 4 mitrailleuses de 7,5 mm. 100 exemplaires. Les exemplaires réfugiés en Grande-Bretagne furent nommés Mohawk I.

    H75A-2 : 2e lot de production pour la France. Moteur R-1830-SC3-G de 1050 hp, 6 mitrailleuses de 7,5 mm. 100 exemplaires. Mohawk II pour les exemplaires réfugiés en Grande-Bretagne.

    H75A-3 : 3e lot de production pour la France. Similaire au H75A-2. 135 exemplaires construits, 133 livrés à la France. Mohawk III pour la Grande-Bretagne.

    H75A-4 : 4e et dernier lot de production pour la France. Moteur Wright R-1820-G205A Cyclone de 1200 hp. 285 exemplaires construits, 81 livrés à la France et les autres en Grande-Bretagne, après la défaite (Mohawk IV). Le Portugal en recevra 12.

    H75A-5 : Version construite en Chine, puis en Inde, et similaire au H75A-4 (Mohawk IV).

    H75A-6 : Version destinée à la Norvège (moteur Twin Wasp). Ils furent capturés avant d'être assemblés par la Luftwaffe, et 8 furent cédés à la Finlande. 24 exemplaires commandés, 19 livrés, 7 assemblés au moment de l'invasion, aucun opérationnel et la plupart sabotés.

    H75A-7 : Version destinée aux Pays-Bas. Moteur de 1200 hp, une mitrailleuse de 7,7 mm et l'autre de 12,7 mm dans le nez, 2 mitrailleuses de 7,7 mm dans les ailes. 24 exemplaires.

    H75A-8 : Version destinée à la Norvège (moteur Cyclone). 36 exemplaires commandés, qui ne furent jamais livrés. 30 furent utilisés par des pilotes norvégiens au Canada. Ils furent revendus aux USA sous la désignation P-36G. 28 d'entre eux furent cédés au Pérou en 1943.

    H75A-9 : 10 exemplaires livrés à l'Iran. Furent capturés par les Anglais en 1941 et cédés à l'Inde (Mohawk IV).

    H75M : Version destinée à la Chine. Se caractérisait par un train fixe, un moteur Wright R-1820 Cyclone. Fut construits sous licence en Chine. 30 exemplaires construits par Curtiss et entre 20 et 39 par la CAMCO.

    H75N : Version destinée à la Thaïlande, avec un train fixe. 12 exemplaires.

    H75O : Version destinée à l'Argentine, avec un train fixe. 30 exemplaires construits par Curtiss et 20 par la FMA.

    H75Q : 2 démonstrateurs construits pour la Chine. L'un d'eux aurait reçu un armement de deux canons de 23 mm et aurait été engagé au combat contre les Japonais en septembre 1937. Il aurait abattu plusieurs bombardiers avant d'être lui-même descendu.






    http://fr.wikipedia.org/wiki/Curtiss_P-36_Hawk


    http://en.wikipedia.org/wiki/Curtiss_P-36_Hawk


    http://www.aviastar.org/air/usa/curtiss_p-36.php


    http://www.aviation-history.com/curtiss/p36.htm


    http://www.militaryfactory.com/aircraft/detail.asp?aircraft_id=155


    http://www.warbirdsresourcegroup.org/URG/p36hawk.html
    Rang, sang, race et dieux n'entrent en rien dans le partage du vice… et de la vertu. (de Cape et de Crocs, tome 1).>> N'oubliez pas de lire et de relire le Réglement du forum>> N'oubliez pas de consulter les index des sujets avant de poster les vôtres.
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  • Chasseur de construction américaine, produit à 1115 exemplaires, entré en service en 1938.

    Curtiss H-75A-1 de 1939 aux couleurs françaises
    Image
    La France obtint avec cet avion la première victoire alliée sur le front ouest
    le Quiz aviation
      Lien   Revenir ici   Citer modifié par stanak le 14 février 2016 19:20
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