Historique
Le Fairchild PT-19 est un avion d’entrainement de base monomoteur, biplace en tandem, monoplan à ailes basses, muni d’un train d’atterrissage classique fixe.
À la veille de la seconde guerre mondiale, les pilotes américains sont formés sur des avions d’entrainement biplans, stables et faciles à piloter. Rapidement mis en confiance sur leurs capacités, ces jeunes pilotes sont souvent déstabilisés en passant à un avion plus exigeant, comme n’importe quel chasseur moderne de l’époque. Les instructeurs expérimentés demandent un nouvel appareil, monoplan, possédant une charge alaire plus importante, augmentant ainsi les difficultés de pilotage. Écoutant leurs conseils, l’USAAC teste 17 avions différents durant l’été 1939 afin de trouver un appareil pouvant leur convenir.
Suite à ces évaluations, 270 Fairchild M-62 sont commandés en septembre pour la formation de base, sous la désignation de PT-19 "Cornell".
Cet appareil dessiné par l'ingénieur en chef de Fairchild, J. A. Thieblot, est de conception simple. Il a été pensé et développé en vue d’une fabrication en grandes séries en cas d’un éventuel conflit. Sa cellule est facile à construire et ne contient qu’un minimum de matériaux stratégiques. Son premier vol est effectué en mai 1939.
Le PT-19 se présente comme un avion monoplan à ailes basses cantilever munies d’un léger dièdre. Arrondies à leurs extrémités, elles sont construites en contreplaqué de bois. Les ailerons possèdent une structure métallique recouverte de toile. Le moteur Ranger L-440-1, parfois désigné 6-440-1, est muni de six cylindres inversés en ligne à refroidissement à air et est également construit par Fairchild. Le choix de ce moteur étroit permet un meilleur aérodynamisme, mais surtout une meilleure visibilité vers l’avant. Développant 178 cv, il actionne une hélice bipale en bois à pas constant. Le fuselage possède une structure tubulaire en acier, recouverte de toile.
Le cockpit, biplace en tandem, a la particularité de ne pas être couvert : l’élève et l’instructeur ne bénéficient que d’un pare-brise pour se protéger. L’empennage a ses extrémités arrondies également. Le train d’atterrissage, de type classique, est fixe. Les jambes du train principal sont relativement espacées, permettant une grande stabilité au sol.
Livrés en 1940, ces appareils sont suivis l’année suivante par une deuxième commande de 3'000 PT-19A motorisés avec des Ranger L-440-3 de 203cv. Pour maintenir la vitesse de livraison, 477 appareils sont construits par Aeronca et 44 par St Louis Aircraft Corporation.
La version PT-19B commandée à 900 exemplaires, est par la suite livrée pour l’entrainement au pilotage aux instruments. Grace à une capote rétractable au dessus du poste de pilotage avant, l’élève n’a réellement aucune visibilité. Ces appareils sont construits par Fairchild et 143 autres par Aeronca.
Une nouvelle commande est effectuée, malheureusement bloquée par une incapacité à accélérer le rythme des lignes de production des moteurs Ranger. L’USAAC demande alors de munir en urgence cette nouvelle série d’appareils de moteurs en étoile Continental R-670 de 223cv. 800 de ces avions sont construits par Fairchild, mais certains sont également fabriqués sous licence par Aeronca, St Louis Aircraft Corporation et Howard Aircraft Corporation.
Ils entrent en service sous la désignation de PT-23. Pénalisé par une aérodynamique moins soignée due à son moteur, ses performances sont comparables à celles du PT-19A, malgré une puissance supérieure. La version munie d’instruments de vols complets est désignée PT-23A.
Deux autres constructeurs fabriquent également des PT-23 sous licence : Fabrica do Galeao au Brésil et Fleet Aircraft Corporation au Canada.
En 1943, le commandement de l’USAAC reçoit des plaintes concernant le revêtement des ailes des PT-19 et des PT-23. Les panneaux en bois contreplaqué n’apprécier pas les conditions climatiques des bases de Floride et du Texas ou il fait chaud et humide. Il faut donc remplacer ces sections d’ailes tous les deux à trois mois afin d’éviter qu’ils ne se décollent et pourrissent. Par la suite, l’USSAC demandera à ce que tous ses prochains avions d’entrainement possèdent une section d’aile entièrement métallique.
À la demande de la RCAF (Royal Canadian Air Force), Fairchild développe une nouvelle version adaptée aux conditions hivernales habituelles dans le grand Nord, afin de remplacer les "Tiger Moth" et "Fleet Finch". Le PT-26, motorisé par un Ranger L-440-C5 de 203cv, voit donc le jour équipé d’une verrière protégeant les deux occupants et d’un système de chauffage plus efficace. Dans le cadre d’un prêt-bail, des dizaines d’appareils sont commandés pour la RCAF qui en possèdera jusqu’à 670 exemplaires, 20 pour la Royal Norwegian Air Force reconstituée au Canada et près de 1’300 pour la RAF. Ces derniers appareils sont utilisés dans le cadre du "British Commonwealth Air Training Plan" qui doit former au Canada, en Grande-Bretagne et en Rhodésie, les pilotes des forces des pays du Commonwealth. Les 800 premiers exemplaires sont construits par Fairchild, mais à partir de novembre 1942 ils sont construits sous licence par Fleet Aircraft Corporation.
De nombreux PT-26 sont par la suite exportés. Rapidement disponibles en grand nombre, permettant d’instruire correctement la plupart des pilotes américains et du Commonswealth durant la seconde guerre mondiale, les PT-19/23/26 ont été surnommés les "berceaux des héros" (Craddle of Heroes).
Au total, 7'742 PT-19, PT-21 et PT-26 ont été construits. Ils ont servis dans les forces aériennes d’Argentine, du Brésil, du Canada, du Chili, de Chine, de Colombie, d’El Salvador, d’Equateur, de Haïti, du Honduras, d’Inde, du Mexique, du Nicaragua, de la Norvège, du Paraguay, du Pérou, des Philippines, du Royaume-Uni, de Taïwan, d’Uruguay, des USA et du Venezuela .
Texte de Jericho, avec son aimable autorisation.
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