Historique
Le Kamov Ka-27 fut conçu comme remplaçant du Ka-25, et est comme lui un hélicoptère naval destiné à la lutte anti sous-marine, les opérations de recherche et de sauvetage, ainsi que le transport (fret, passagers). La marine soviétique, qui réclamait un tel appareil, demandait entre autres qu'il occupe le même espace en hangar. Cela explique qu'il reste extérieurement proche de son prédécesseur, quoique plus lourd et plus puissant. On peut cependant le distinguer du Ka-25 par le nombre de dérives (2 et non plus 3), le nombre de hublots (1 au lieu de 2), et la quille ventrale plus en avant et non plus sous la dérive centrale du Ka-25.
Son étude commença en 1969, sous la direction de Mikhaïl A. Koupfer. Le cahier des charges officiel fut émis le 28 octobre 1971, demandant un hélicoptère doté d'une endurance d'une heure à deux cent kilomètres de sa base avec une charge de 600 kg. Le prototype, désigné Ka-252, effectua son premier vol vertical le 8 août 1973 entre les mains de Yevgueniy I. Lariouchine, et passe au vol horizontal pour la première fois le 24 décembre 1973. Il fut suivi par un deuxième prototype au nez redessiné.
Bien sûr, le Ka-27 reprend la marque de fabrique principale de Kamov, les deux rotors principaux coaxiaux qui rendent inutile la présence d'un rotor anti-couple. Il est cependant un peu plus lourd et plus large, le cockpit offre plus de visibilité et surtout ses nouveaux moteurs offrent deux fois plus de puissance. Il est plus facile à piloter. 2 bouées de sauvetage gonflables permettent un amerrissage d'urgence. Il emporte d'1 à 3 membres d'équipage, plus 2 à 3 spécialistes. Les essais durèrent 8 ans, jusqu'en avril 1981. Ils avaient démarré en mai 1977 pour une production en série autorisée dès 1979.
Il entra officiellement en service le 14 avril 1981 et fut déclaré opérationnel en 1982. Plusieurs variantes du Ka-27 furent construites, dont la première fut le Ka-27PL (Hélix-A), destiné à la lutte anti sous-marine. Il emporte 2 torpilles dont une guidée et 8 grenades ou 36 bouées acoustiques dans une baie ventrale de 4,52 mètres et est équipé du système Osminog (pieuvre), qui se compose du radar Initsiativa-2KM et du sonar trempé VGS-3 Ros-V (ou d'un MAD APM-73V Bor-1V à la place). Il opère par paire, selon la méthode Hunter-Killer.
Il fut exporté dans une version simplifié, le Ka-28 (Hélix-A lui aussi) : celui-ci peut cependant servir par tout temps, et de nuit, et ses moteurs, des TV3-117VK, sont légèrement moins puissants que les TV3-117KM d'origine (2170 cv au lieu de 2225).
Le Ka-29 (Hélix-B) est une version de transport d'assaut emportant 16 soldats. Les Ka-32S et T (Helix-C) sont des versions utilitaires, destinées au transport. Le Ka-27PS (Hélix-D) est une version SAR. Enfin, le Ka-32 et tous ses dérivées est une version civile, qui sert notamment aux recherches et sauvetage (Ka-32A4), à la lutte contre les incendies (Ka-32A1), ou aux opérations de police (Ka-32A2). Enfin, le Ka-31 de veille aérienne en est dérivé.
En juillet 2016, 51 Ka-27PL, 16 Ka-27PS, 4 Ka-28 et 4 Ka-29 sont toujours en service dans la marine russe. Ils servent souvent sur les destroyers de classe Sovremenny ou Udaloy, voire sur l'Admiral Kuznetsov.
Depuis 2000, la Russie cherche à moderniser ses Ka-27 et 29, apparemment sans succès. Le prototype du Ka-27M a commencé ses essais en octobre 2012, après signature d'un contrat en septembre. La modernisation peut porter sur l'allongement de la durée de vie de la cellule, sur l'installation d'un radar Kopyo-A de 250 km de portée, sur l'adaptation du nouveau système ASM de l'Il-38, voire sur l'armement avec des missiles Kh-35. 70 Ka-27 et 29 pourraient être modernisés.
Il fut exporté notamment en Chine, en Inde, en Syrie, en Ukraine et au Vietnam où il sert dans leur marine. On le trouve aussi en Algérie, en Corée du Sud et au Yemen où il sert dans les forces aériennes. Il fut utilisé en ex-Yougoslavie. Des Ka-32 ont également été vendu en Occident, notamment en Suisse et au Canada. Au total il semblerait que pas moins de 268 Ka-27/28 et 59 Ka-29 aient été produits jusqu'en 1991. La production reprit en 1999, notamment pour l'Inde.
Pays utilisateurs
Anciens pays utilisateurs