paxwax

jericho a dit le 15/03/2023 à 10:29 :

Quoi qu'il en soit, il va y avoir du monde pour essayer de récupérer le drone en mer… 

La Turquie a fermé les détroits des Dardanelles et du Bosphore à tous les navires militaires depuis 2022, à ma connaissance ils ne les ont jamais rouverts depuis. Concrètement, les américains ne peuvent plus y rentrer, les russes ne peuvent plus renforcer leur flotte de la Mer Noire. Sans navire, il va en effet être compliqué pour les américains de récupérer l'épave de leur drone. Sauf éventuellement à y envoyer un navire civil?

Un sacré dérapage des pilotes russes, soit qu'ils ne soient plus très contrôlés par leur commandement, soit que le commandement ne soit pas rationnel, chose pas improbable. Les USA ont pour le moment tout intérêt à faire durer cette guerre dont ils sont les grands gagnants. Si cet intérêt devait être perdu, bon… Les ukrainiens disposent à ce jour de 34 HIMARS. Les USA d'environ 500…

Je découvre au détour des "photos de la semaine" de la chaine américaine CNN une superbe photo d'un parachutiste français avec l'énorme masse d'un A400M qui, effectivement, fait le "Grizzly" à l'arrière plan (il faut descendre un peu dans l'article pour la photo). Chapeau au photographe, Charly Triballeau.

Au passage, quelqu'un sait à quoi servent les sangles avec des paquetages qui semblent pendre de l'A400M?

Disons que quand on regarde à qui profite le crime, j'ai beaucoup de mal à voir en quoi la Russie pourrait avoir fait exploser ces tuyaux. Les conséquences juridiques dont tu parles, Deltafan… Hum, sans fermer complètement la porte à cette possibilité, j'ai quand même du mal à y adhérer, vu qu'on parle du régime de Poutine… Il ne reconnait que la loi russe et c'est lui qui y écrit à peu près ce qui lui chante. Les actifs russes en Europe sont déjà à peu près tous gelés donc la justice européenne ne peut plus guère l'atteindre. Et lui avait la main sur les vannes, qu'il ne s'était pas privé de fermer. Par contre, les USA avaient un vrai intérêt, à ce moment où les allemands (comme nous, d'ailleurs!) n'étaient pas encore totalement et irrémédiablement embarqués aux côtés de l'Ukraine, à faire passer un message clair. Et puis, comme le souligne d9pouces… Les USA ont quand même quasi-annoncé la chose.

Cela étant, j'ai depuis lu dans la presse (ici par exemple) que le journaliste Seymour Hersh à l'origine de cette histoire, tout prix Pulitzer qu'il soit, s'est depuis quelques temps embarqué dans des théories du complot assez fumeuses. Du coup, j'ai peut-être un peu hâtivement relayé cet article, mais… je réserve mon jugement. J'avoue que pour moi, le Times reste l'une des sources les plus fiables qui soient.

Bref, quel que soient les coupables de l'explosion de ces gazoducs, cela ne change rien à l'essentiel : la Russie a attaqué un pays voisin contre nos intérêts les plus évidents à nous, Européens (et contre les règles internationales les plus élémentaires, mais au risque d'être cynique, qui en fait encore cas aujourd'hui?). Il n'y a pas d'amis en politique internationale. Si on ne réagit pas en faisant perdre son pari au Kremlin de la manière la plus coûteuse pour lui, cela recommencera.

Selon un article du Times signé du journaliste américain Seymour Hersh (prix Pulitzer en 1970 pour sa couverture de la guerre du Vietnam),  les USA et la Norvège seraient responsables des explosions sur les gazoducs Nord Stream 1 et 2 en mer Baltique en septembre dernier. Ces explosions avaient déclenché d'énormes rejets de méthane.

Les charges, de l'explosif C4, auraient été posées par les plongeurs du "Diving and Salvage Center" de l'US Navy (situé à Panama City en Floride) en profitant de l'exercice BALTOPS22 qui a eu lieu à l'été dernier. Elles étaient munies d'un dispositif de mise à feu commandé à distance. L'explosion aurait été commandé quelques mois plus tard par un avion de patmar P8-Poseidon norvégien lors d'un vol affiché comme "de routine", via une bouée sonar lancée depuis l'avion.

Le journaliste a également publié ces informations sur son blog.

Toutefois, comme le mentionne l'article du Times, la porte parole du conseil de sécurité de la Maison Blanche, Adrienne Watson, a répondu que ces informations "sont fausses et relèvent d'une fiction absolue". Tamy Thorpe, porte-parole de la CIA, a écrit que "ces assertions sont complètement et absolument fausses".

Et aussi que pour surévalués qu'ils soient, ces chiffres restent très faibles par rapport aux pertes russes documentées. On en est autour de 9'000 véhicules militaires russes détruits, le cap des 100'000 soldats russes tués a été franchi en novembre et les VKS sont durablement à terre.

L'impact à long terme de cette erreur stratégique de Poutine, sur l'armée russe comme sur l'économie du pays dans son ensemble, est difficile à concevoir.

C'est peut-être aussi purement politique? Il faut préparer les esprits à une 2e vague de "mobilisation partielle" et donc montrer du danger.

La Colombie . J'apprends en même temps que c'est un prospect et (probablement) une victoire!
Moi foi, le champagne était au frais pour Noël… 

Bref, je trouve essentiel de baser ses décisions sur des faits et d'accepter ces derniers même quand ils ne vont pas dans le sens que l'on souhaiterait, de se mettre à la place de ses ennemis et d'essayer de voir par leurs yeux ce qu'ils subissent et pourquoi ils font ce qu'lis font. Ça ne veut pas dire être d'accord avec eux, juste mieux comprendre.
Nos médias, du moins pour certains d'entre eux, ont un historique d'objectivité et de critiques (y compris et surtout contre la France) que ne peuvent pas avoir vos médias qui sont muselés et traités d'ennemis dès qu'ils émettent une voix discordante (comme ici, ici ou encore ici). Cela vous donne une vision nécessairement très biaisée de la situation dans votre propre pays créée par vos propres médias. Le discours officiel du gouvernement français, en l’occurrence, n'est pas sans fondement. J'aimerais faire passer ce message.

Car pour une fois, je suis d'accord avec toi… Je pense que je ne peux pas te comprendre .

C'est bien la 1e fois que j'entends quelqu'un dire de la France qu'elle ne vend *pas assez* d'armes . 3e vendeur d'armes du monde quand même et on nous critique suffisamment pour ça. Déjà qu'on retrouve des armes françaises qui ne nous font pas toujours honneur, dirons-nous poliment, au Yémen ou en Lybie par exemple, on ne va pas aller en fournir à des gouvernements ouvertement hostiles quand même?

Quant au soutien très tiède de l'armée française au MNLA, si c'est d'eux que tu parles en mentionnant les "rebelles du nord", d'une part je n'ai pas vraiment l'impression qu'il y ait "des méchants et des gentils" dans cette affaire de conflit entre le nord et le sud du Mali.
D'autre part les forces françaises, tant qu'elles étaient encore les bienvenues du moins, me donnaient plutôt l'impression d'empêcher le MNLA de descendre au-delà du désert (par la force occasionnellement) dès qu'il essayait. Et de le soutenir en revanche dès qu'il s'engageait contre les djihadistes. Ne rechercher aucun allié local dans le désert de l'Azawad est voué à l'échec, ce que Bamako redécouvre sans cesse.

Pour finir, écrire comme tu l'as fait qu'un journaliste ou un politique d'opposition pourrait "agir contre le gouvernement" me semble extrêmement problématique. Un journaliste n'a pas d'arme et si ses mots sont vraiment si dangereux pour un gouvernement, ce dernier devrait peut-être les entendre.

papa88 a dit le 13/11/2022 à 19:26 :

C'est vrai mais c'est ennemi de l'intérieur sont toujours soutenue voir commender par les enemmi extérieur surtout dans le contexte maliens ou l'ennemi  d'extérieur ne s'en cache même plus.et quand je vois que les presses française jubile a chaque attaque terroriste contre le Mali sa fait peur

Papa88, si je puis me permettre, il y a une vaste différence, entre d'une part :

1/ Affirmer sans l'ombre d'un indice que les ennemis du Mali sont, comme tu l'écris "soutenus voir commandés" par un ennemi extérieur dont tu sous-entends à peine qu'il s'agit de la France. Si tu as des preuves d'un soutien de la France aux djihadistes maliens (sans même parler de les commander), présentes-les. Ce serait très grave, comme le souligne JFF. Sans preuve, ça relève de la fake news vraisemblablement d'origine russe. Et il y en a eu un paquet au sujet de l'opération Barkhane.

et d'autre part :

2/ Dire que la France est politiquement opposée au pouvoir en place au Mali. Ça c'est vrai et cette réaction d'opposition de la France me semble d'ailleurs tout à fait légitime. Le nouveau dirigeant malien a fait dégager avec pertes et fracas une armée française dont la présence avait été demandée en 2014 par les autorités du même pays. Il est vrai qu'alors, Bamako était directement menacée par une colonne de pickups venant du nord, menace bien affaiblie par l'intervention française (en tout cas, Bamako n'est plus en danger immédiat à ma connaissance).
Depuis son coup d'état, le nouveau dirigeant malien :

• a exigé le départ des militaires français (qui ne se sont pas trop faits prier au vu des coûts de l'opération – 880 millions d'€ rien qu'en 2020)


• a donné les rênes militaires aux supplétifs de l'armée russe (Wagner en l’occurrence), le gouvernement russe étant actuellement l'ennemi principal de l'Europe en général et donc de la France.


• et les exactions commises par son armée et les mercenaires de Wagner ont littéralement explosé, ce qui n'est d'ailleurs pas du tout une accusation de la France mais ressort de rapports de l'ONU, un peu plus fiables que les vagues rumeurs que tu sous-entends.

Je ne vois donc pas ce qu'il y a d'étonnant au fait que la France soit politiquement opposée au gouvernement malien actuel. Et même, il ne me parait pas soutenable de tenir une autre ligne de conduite. Le gouvernement malien de son côté ne cache son opposition à la France d'ailleurs (je crois me souvenir que Goïta avait qualifié les soldats de Barkhane de "colonialistes", grand bien lui fasse donc).

Merci JFF pour cette analyse intéressante. En effet, les potentats locaux comme Kadyrov se permettent des critiques de plus en plus ouvertes de Poutine qui montrent à la fois leur pouvoir, au moins local, et… Leurs ambitions…
Si éclatement de la Fédération de Russie il devait y avoir, nul doute que les factions dissidentes seraient bien soutenues par les américains… Mais aussi, possiblement, par les chinois, dont cela ferait bien les affaires.

Pour en revenir à l'Ukraine, c'est vrai qu'on peut se poser la question de savoir si les déclarations de prudence ukrainiennes ne constituaient pas elles-mêmes un piège. Quoiqu'il en soit, encore une sacrée déroute russe! Tout le monde pensait que prendre une ville de la taille de Kherson coûterait très cher aux ukrainiens.

@Ouakamois : pour les USA en tout cas, je ne pense pas du tout que "il urge" de mettre fin à la guerre, comme tu dis : ils ont les russes précisément là où ils veulent, dans l'épuisement accéléré de leur outil militaire et de leur influence politico-économique et sans perspectives de sortie. Aucune raison d'y mettre fin. Honnêtement, la reconstruction de l'Ukraine n'est guère essentielle aux intérêts américains, ils prendront juste leur part du gâteau (légitimement d'ailleurs, vu l'aide massive qu'ils ont apporté, même s'ils l'ont fait pour leurs propres buts). Côté européen, le tableau est un peu plus nuancé : 1/ nous payons cher – au sens propre – l'offensive russe et 2/ certains états de l'UE sont plus proches du conflit et ont donc (un peu) à perdre si contre toute attente Poutine arrivait à inverser le cours de la guerre et à conquérir l'Ukraine. Mais en revanche, l'UE a aussi beaucoup à gagner à la fin de l'influence russe en Europe de l'Est. L'un dans l'autre, je tends à penser que l'UE (en tout cas les pays de l'ouest) seront bien content aussi que Poutine reste aussi longtemps que possible dans ce bourbier.

Je suis un peu interloqué par le point de vue de l'envoyé spécial du journal Le Monde à Moscou, Emmanuel Grynszpan. Je cite :

"Les Occidentaux (y compris les Américains) sont réticents à armer massivement l’Ukraine, de peur qu’elle reprenne la Crimée et menace ainsi directement la survie de Vladimir Poutine. Tous sont intimidés par le spectre d’une riposte nucléaire russe.
Emmanuel Grynszpan"

Article ici (Le Monde), réponse de 13h12.

Cela n'engage que ce journaliste bien sûr, mais je me demande s'il n'y a pas effectivement dans les chancelleries occidentales le souhait de protéger Poutine pour éviter le chaos qui pourrait être engendré par sa disparition… Pourtant, on espérait plutôt une révolution de palais il y a quelques temps.

Autre passage que je trouve intéressant (même live, 13h24) :

"La capture très rapide de la région [de Kherson] par l’armée russe au début de l’invasion restera comme un point noir dans l’histoire de l’Ukraine. Tout indique qu’il y a eu des actes de sabotage ou une trahison au sein de l’armée ukrainienne, car la région de Kherson et le Dniepr étaient facilement défendables par l’armée ukrainienne, qui savait très bien, et depuis longtemps, combien la menace russe était élevée depuis la Crimée. Zelensky a déjà fait tomber des têtes dans le renseignement et dans l’armée, mais ce qui s’est passé reste encore obscur.
Emmanuel Grynszpan"

Je suis d'accord avec le fait que Loukachenko (j'adore "Loulou le brave toutou" ) n'a aucune envie de mettre le pied dans ce marécage. Il n'a que des choses à y perdre (risque de soulèvement de son peuple, d'invasion ukrainienne, de frappes occidentales…) et rien à y gagner.
Mais je ne sais pas quelle est sa marge de manœuvre face à Poutine qui, lui, pourrait y gagner un léger flottement des offensives ukrainiennes sur ses fronts (de quoi gagner les semaines nécessaires jusqu'à la saison des pluies?). Même si je note les doutes de JFF sur la capacité biélorusse de réussir ne serait-ce que ça…

Après tout, la Biélorussie est littéralement occupée par l'armée et la police russes, donc pas sûr que les intérêts de Loulou comptent vraiment. Même s'il est vrai que Poutine lui-même prendrait un sacré risque : éjection de son toutou et perte de Minsk.

Bref, wait and see…

igh a dit le 29/09/2022 à 17:33 :

Il se prépare quelque chose du côté de la Biélorussie …

Oui, je vois ça dans la presse, à présent (France Info). Loukachenko n'a pas les moyens de résister aux pressions russes très longtemps. Et stratégiquement, sa frontière avec l'Ukraine est longue, même la garder contre des attaques de faible ampleir immobiliserait beaucoup de forces ukrainiennes.

Par contre… Si la Russie a l'arme nucléaire, tenant l'OTAN à distance d'un engagement direct, tel n'est pas le cas de la Biélorussie.