Historique
Le Mirage 5 qui connut un immense succès à l’exportation puisque plus de 500 exemplaires furent utilisés par près d’une vingtaine de pays, possède cette particularité d’avoir été conçu à la demande d’un pays qui, finalement, ne le reçut jamais.
Historiquement, le Mirage 5 fut développé à l’intention d’Israël qui avait besoin d’un avion polyvalent, robuste et qui pouvait être dépourvu des capacités tous-temps eu égard des conditions climatiques du pays. Fin 1966, ce désir est concrétisé par une commande de 50 machines (désignées Mirage VJ) dont deux biplaces, et le prototype vole peu de tempos après, le 19 mai 1967.
Présenté comme l’avion Mach 2 le moins cher du monde, le Mirage 5 est à la base d’un Mirage IIIE dépourvu de radar et de son Doppler. L’électronique du Mirage 5 est réduite et adaptée à des missions d’attaque au sol par temps clair. La suppression du radar « Cyrano » entraîne la libération de la pointe avant ainsi que d’une partie du compartiment à équipements situé juste derrière le pilote. Cette pointe avant, au dessin différent du Mirage IIIE car nettement plus fine et rallongée de 50 cm, peut comporter éventuellement un radar télémétrique EMD Aïda. Le tube Pitot a été déplacé au dessous du nez, donnant à cet avion une allure très singulière.
Le réacteur quant à lui demeure le même, c'est-à-dire le SNECMA Atar 09 C-3 de 6 200 kgp de poussée avec PC. La nouvelle répartition des équipements due à l’espace gagné derrière le cockpit permet d’y loger un réservoir à carburant de 475 litres.
L’armement de bord est conservé, basé sur la paire de canons DEFA de 30 mm. De plus, sept points d’emport permettent de transformer cet avion en véritable « camion à bombes ». le total des charges externes peut en effet atteindre 4 tonnes. A noter que l’apparition des deux points d’emport supplémentaires à l’arrière, juste à la jonction du fuselage et des ailes, ne permet pas l’installation de la fusée SEPR.
La charge du Mirage 5 varie en fonction du type de missions à remplir. Dans le cas d’une attaque au sol à longue distance en territoire ennemi, il peut emporter un engin air-sol AS 30, deux bidons lance roquettes JL-100 R et deux missiles de combat rapproché « Sidewinder » ou « Magic». En mission de bombardement à courte distance, la charge comprend dix bombes de 250 kg, deux bombes de 500 kg et deux bombes de 125 kg. En pénétration à basse altitude, en plus de ses deux bidons de 500 litres, l’armement offensif peut être composé de deux bidons de 310 litres de napalm ou d’une bombe de 1000 kg ou de deux bombes de 500 kilos ou bien encore de deux projectiles STRIM de 400 kg. On pourrait ainsi prolonger la liste tant sont nombreuses ses possibilités.
A sa polyvalence s’ajoute une maintenance simplifiée. En effet, le Mirage 5 ne nécessite que 15 heures de mécanicien par heure de vol, ce qui est peu comparé aux 35 heures du F-104 « Starfighter » et aux 50 heures du F-4 « Phantom ».
Après la guerre des six jours, en juin 1967 le gouvernement français décréta un embargo sur toutes les ventes d’armes à destination d’Israël mais en dépit de cette mesure, la production de l’avion se poursuivit et les machines, déjà payées par l’état Hébreux, furent stockées en France durant cinq années. Elles furent ensuite livrées à l’armée de l’air en 1972 sous la dénomination de Mirage 5F, après le remboursement des sommes dues à Israël.
Mais c’est surtout à l’exportation que le Mirage 5 connut ses plus grands succès. De nombreux pays étaient en effet attirés par cette machine simple, de bon marché et finalement performante, sans oublier que la réputation du delta français ne cessait de croitre, notamment après ses exploits accomplis lors de la guerre des six jours.
C’est donc plus de 500 exemplaires (toutes versions confondues) qui furent construits jusqu’en 1985, ce qui fait de cette version la plus répandue de toutes celles dérivées du Mirage III. En 2015, il est encore utilisé par l'Argentine qui prévoie de le retirer du service en novembre, l’Égypte et le Pakistan.
Engagements : L'Égypte engage ses Mirage 5 lors de la Guerre du Kippour en 1973, où ils effectuent plusieurs missions d'attaque réussies sur des positions israéliennes. Il semble qu'une quinzaine d'appareils égyptiens ont été perdus lors de ce conflit, dont une bonne partie abattus en vol.
En juillet 1977, un conflit frontalier oppose l'Égypte et la Libye et les Mirage 5 des deux pays sont engagés. Les avions libyens ont effectué à la fois des missions d'attaque et des missions d'interception.
Dans les années 1980, la Libye a engagé ses Mirage 5 à chacune de ses tentatives de conquête du Tchad. Au moins deux avions auraient été perdus lors de ces opérations.
Texte de PCMax, avec son aimable autorisation.
Pays utilisateurs
Anciens pays utilisateurs