Historique
En 1948, De Havilland décida de remotoriser un DH.100 Vampire avec un Ghost, et d’en revoir la structure, en l’occurrence les dérives. Les ailes reçurent une légère flèche et deux réservoirs en bout d’ailes furent rajoutés. La Royal Air Force se montra intéressée et commanda deux prototypes de ce qui était encore le Vampire FB.8. Le premier d’entre eux effectua son vol inaugural en septembre 1949. Les essais montrèrent que l’appareil avait une vitesse augmentée de 150 km/h et une vitesse ascensionnelle doublée. C’est alors que l’appareil fut renommé Venom et commandé en série.
Les premiers FB.1 furent livrés à la RAF en août 1952 et furent construits à 373 exemplaires. Ils étaient armés de 4 canons Hispano Mk.V de 20 mm et de 2 bombes de 454 kg. Ils se révélèrent cependant fragiles et le manque de siège éjectable se fit sentir.
Le NF.2 était une variante de chasse de nuit, combinant le fuselage du NF.10, les ailes et le réacteur du Venom, et emportait un radar AI Mk.10. Le prototype décolla le 23 août 1950 et la RAF en commanda 90 exemplaires. Sa mise au point fut complexe et il n’entra en service qu’en 1953, pour remplacer les Meteor et les Vampire NF.10. Les Suédois en achetèrent 62 en 1953, ils furent désignés NF.51 par les Anglais et J-33 dans l’armée de l’air suédoise.
Le NF.3 était équipé lui d’un radar AN/APS-57, d’un réacteur Ghost 104 un peu plus puissant et possédait un nouvel empennage. Il entra en service en 1955 au sein de la RAF. Sa production atteignit 123 exemplaires. Considéré comme un modèle de transition, il fut retiré dès 1957, remplacé par le Javelin.
Le FB.4 vola en décembre 1953. Il résolvait les problèmes des FB.1 et entra en service en 1955. Il fut construit à 250 exemplaires et retiré du service en 1962, remplacé par le Hunter. Le Venezuela en acheta 22, l’Irak 15 et l’Italie en testa 2. La version d’exportation fut nommée FB.50.
Le NF.2, navalisé, donnera naissance au Sea Venom. Les essais des trois prototypes commencèrent le 19 avril 1951 et l’appareil entra en service dans la Royal Navy en 1954 sous la désignation FAW Mk.20. Sa production atteignit les 50 exemplaires. De même, le NF.3 mènera au FAW.21, produit à 167 exemplaires, et qui verra apparaître les sièges éjectables. Le FAW.22 possède un moteur Ghost 105 plus puissant et un radar AI Mark 17. Il fut construit à 39 exemplaires. La Fleet Air Arm les conserva jusqu’en 1967.
Les Sea Venom furent produits sous licence en France, sous quatre variantes différentes. Si pour les Anglais c’étaient des NF.52, leur appellation française était SE-203 Aquilon. Le Ministère de la Marine, qui cherchait son premier jet, le sélectionna en janvier 1951. Les quatre premiers exemplaires, des FAW.20, furent assemblés par Sud-Est. Le premier d’entre eux, nommé Aquilon 201, vola dès le 24 mars 1954. Il sera construit à 25 exemplaires en tout. L’Aquilon 202 (25 exemplaires) était un chasseur de nuit biplace, équipé de sièges éjectables et d’un radar AN/APQ-65. L’Aquilon 203 (quarante exemplaires) était monoplace et emportait un radar AN/APQ-94. L’Aquilon 204 (15 exemplaires) fut un biplace d’entraînement. Ils entrèrent en service dans les flottilles 11F et 16F en 1954, et furent retirés du service au 30 juin 1966. Leur premier appontage remonte au 30 mars 1960 sur le Clémenceau. L’Aquilon permettra à la Royale de passer à l’ère du jet.
Les Venom anglais furent basés en dehors du Royaume-Uni. La Suisse construisit également 150 FB.1 et 100 FB.4, qu’elle ne retira qu’en 1983.
Les Venoms virent le combat lors de l’insurrection communiste malaise, de la crise de Suez, à Aden, à Oman, et au Kenya. Les Aquilon furent utilisés lors de la guerre d’Algérie, mais se révélèrent trop rapides pour la contre-insurrection et furent remplacés en 1959 par les T-6 et les F4U-7.
Texte de Clansman.
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