Les robots s'en vont en guerre

Robotique, éthique et droit de la guerre

Sur le plan éthique, la question centrale est de savoir si l’introduction et l’expansion de la robotique sur les champs de bataille permettra de rendre les opérations moins cruelles qu’elles ne le sont avec des hommes.

Article complet "The New Atlantis"

When U.S. forces went into Iraq, the original invasion had no robotic systems on the ground. By the end of 2004, there were 150 robots on the ground in Iraq; a year later there were 2,400; by the end of 2008, there were about 12,000 robots of nearly two dozen varieties operating on the ground in Iraq.

Une analyse sur l'historique, le présent et le futur de l'intelligence artificielle sur le terrain. C'est en Anglais, j'ai donc vite atteint mes limites, mais de ce que je comprend, ça me parait bougrement intéressant

ogotaï a écrit

Robotique, éthique et droit de la guerre

Sur le plan éthique, la question centrale est de savoir si l’introduction et l’expansion de la robotique sur les champs de bataille permettra de rendre les opérations moins cruelles qu’elles ne le sont avec des hommes.

Mon avis, rapidement : ça la rendra moins cruelles pour ceux qui ont les robots, mais ça s'arrêtera là… Pour ceux qui les subissent, j'en suis moins convaincu, et ça pourrait rendre les choses pire qu'elles ne le sont : cela paraît beaucoup plus simple de tuer les gens quand on ne les voit pas.

Ca vaut bien un nouveau sujet, ce débat-là. 8)

Mon avis, rapidement aussi :

Dès lors qu'il y a des humains, soldats ou civils, impliqués, nous nous retrouverons dans le même cas de figure que dans une guerre traditionnelle. J'irais même jusqu'à dire que le gars bien planqué derrière sa console aura moins de stress que le gars réellement sur terrain. Et sera donc peut-être moins enclin à faire des bavures.

Perso, je dis banco…

les cylons nous attaquent !!!!!!!!!!

Pardon pour ce bref craquage sur Battlestar Galactica, je recommencerai plus promis

Gripen a écrit

les cylons nous attaquent !!!!!!!!!!

Pardon pour ce bref craquage sur Battlestar Galactica, je recommencerai plus promis

Tu viens de m'ouvrir une porte. Je crois que John Connor serait mieux placé pour nous le dire…..

d9pouces a écrit

ogotaï a écrit

Robotique, éthique et droit de la guerre

Sur le plan éthique, la question centrale est de savoir si l’introduction et l’expansion de la robotique sur les champs de bataille permettra de rendre les opérations moins cruelles qu’elles ne le sont avec des hommes.

Mon avis, rapidement : ça la rendra moins cruelles pour ceux qui ont les robots, mais ça s'arrêtera là… Pour ceux qui les subissent, j'en suis moins convaincu, et ça pourrait rendre les choses pire qu'elles ne le sont : cela paraît beaucoup plus simple de tuer les gens quand on ne les voit pas.

Tout pareil: on verra vite, à mon avis, qu'utiliser des robots contre d'autres robots n'a aucun réel intérêt stratégique, dans la mesure où l'on ne gagne pas une guerre en se contentant de détruire des choses dont personne n'a besoin. C'est bien pour les utiliser contre les hommes, directement ou indirectement, qu'on se servira in fine des robots, donc. Et là, une fois que la guerre devient pour leur contrôleur une simple image, j'ai également dans l'idée que ça n'arrangera pas les choses, pour ce qui est des conséquences sur "ceux d'en face", surtout à une heure où une grosse partie des conflits modernes sont dits –doux euphémisme militaire– "assymétriques".

Je rajouterais d'ailleurs que parfois (notamment, pendant la 2ème GM), il y a une certaine volonté de réduire l'adversaire à un sous-homme (les Nazis envers les Slaves, les Soviétiques envers les Allemands, mais aussi les communistes envers les Blancs en 1917, etc. ) pour que son anéantissement passe mieux ; il est bien plus facile d'exterminer quelque chose qu'on méprise que tuer un être humain qui est son égal. Je pense que ce message passera d'autant mieux si les militaires ne voient pas directement ce qu'ils font…
Il serait facile de faire un entraînement sur un jeu vidéo, où on les entraîne à massacrer les monstres virtuels, et hop, on les bascule dans le monde réel, avec ces mêmes réflexes…

Bref, ça dépendra beaucoup de la volonté de ceux qui donnent les ordres et qui décident comment entraîner les hommes, comme toujours.

On parle ici de robots guidés à distance, ce qui existe déjà avec les drônes armés. Tant que l'Homme reste dans la boucle, on ne parle pas réellement d'intelligence artificielle.
Le futur n'est-il pas aux machines autonomes, capables de délivrer un armement sur une cible désignée à l'avance (genre une usine, un dépôt de munitions…) ou sur une cible d'opportunité (reconnaissance de forme, voir détection de mouvement sur un mode "interdiction").
Tout cela au risque de ne pas savoir discriminer un véhicule de la croix rouge d'un transport de troupe

Clansman a écrit

Ca vaut bien un nouveau sujet, ce débat-là.

. J'irais même jusqu'à dire que le gars bien planqué derrière sa console aura moins de stress que le gars réellement sur terrain. Et sera donc peut-être moins enclin à faire des bavures.

Perso, je dis banco…

j'ai lu il y à un moment, sur secret défense ou raid, un article très intéressant concernant la surprise des américains découvrant de très forts syndromes de désordres post traumatique des des pilotes de Drones, prédators, opérants pourtant depuis les USA…

en résumé, a force de voir des images horibles sur leurs écrants, les pilotes en subissait les concéquances de manière aussi forte que les gars de terain…

donc le pilote tranquile du robot de demain seras toujours le maillon faible…

Faun a écrit

Clansman a écrit

Ca vaut bien un nouveau sujet, ce débat-là.

. J'irais même jusqu'à dire que le gars bien planqué derrière sa console aura moins de stress que le gars réellement sur terrain. Et sera donc peut-être moins enclin à faire des bavures.

Perso, je dis banco…

j'ai lu il y à un moment, sur secret défense ou raid, un article très intéressant concernant la surprise des américains découvrant de très forts syndromes de désordres post traumatique des des pilotes de Drones, prédators, opérants pourtant depuis les USA…

en résumé, a force de voir des images horibles sur leurs écrants, les pilotes en subissait les concéquances de manière aussi forte que les gars de terain…

donc le pilote tranquile du robot de demain seras toujours le maillon faible…

Z'ont qu'à mettre des robots pour piloter les drônes !

Faun a écrit

en résumé, a force de voir des images horibles sur leurs écrants, les pilotes en subissait les concéquances de manière aussi forte que les gars de terain…

donc le pilote tranquile du robot de demain seras toujours le maillon faible…

En plus, ça ne doit pas être facile pour eux de le justifier : dire que tu es traumatisé par la guerre en Afghanistan alors que tu es resté bien au chaud chez toi, au milieu du Texas, ça peut paraître bizarre.

Un drone détruit par laser

Un article intéressant sur ce sujet

Mais du coup, le robot vu en photo m'a intrigué et j'ai cherché à en savoir un peu plus :

http://en.wikipedia.org/wiki/Kuratas


http://www.journaldugeek.com/2015/01/19/kuratas-enfin-un-mecha-pour-son-usage-personnel/


La vidéo (et la fille ! ) valent effectivement le détour.

http://www.humanoides.fr/2012/10/27/le-robot-geant-kuratas-est-en-vente/


Fans de robots japonais, à vos tirelires !

Si je gagne au loto, je crois que j'en achèterais un.

À propos des drones, j'ai lu récemment la Théorie des drones. J'avais un peu peur d'un livre du style « ouhlala, ouhlala, la guerre çaymal çaypabien il faut tout interdire ».
En pratique, j'ai vraiment bien aimé, l'auteur donne de bons arguments.

On passe notamment d'une dualité état de guerre / état de paix à un état de guerre|paix perpétuelle, où n'importe qui dans le monde peut être tué sans procès, en dehors de toute juridiction.
D'un point de vue moral, il reprend les réflexions de philosophes expliquant que donner la mort à la guerre n'est moralement défendable que dans la mesure où on se met soi-même en danger.
Bon, je ne vais pas tout dévoiler, mais il y a pas mal d'axes de réflexion qui sont bien amenés.

Pour moi, ces drones sont une excellente réponse technique, mais aussi une facilité intellectuelle pour ne pas avoir à réfléchir à une vraie solution, politique celle-là.

À propos des pilotes de drone et du syndrome post-traumatique :
D'abord, il explique que dans les premières interviews, les pilotes disaient naïvement que c'était super, tout comme dans les jeux vidéo. Ce n'est qu'après une reprise en main des communications qu'ils ont commencé à ne présenter que des pilotes traumatisés. Accessoirement, la définition de ce syndrome dit clairement qu'il apparaît après une situation d'extrême danger (pour le malade). On ne peut pas dire que les pilotes soient très exposés Ils sont peut-être déprimés, mais ce n'est pas la même cause que ceux qui sont allés au front.