Historique
Le J-21 fut conçu au début des années 1960 afin de remplir spécifiquement des missions d'attaque au sol et de reconnaissance, et de remplacer les F-84 Thunderjet vieillissants. Il s'agit en fait d'une variante monoplace du G-2 Galeb. Sa cellule fut renforcée et il fut appelé Jastreb (faucon).
Cela lui permettait d'emporter davantage d'armement, soit 3 mitrailleuses Browning AN/M3 de 12,7 mm dotées de 135 munitions et placées dans le nez, ainsi que 800 kg d'armement sous 8 points d'emport. Les deux points d'emport internes avaient une capacité de 250 kg chacun. Il pouvait donc emporter 2 bombes de 250 kg, ou 2 bombes à sous-munitions de 120 ou 150 kg, ou encore 2 réservoirs de napalm de 150 litres, ou 2 paniers de 12 roquettes de 55 mm. Il fallait y rajouter 6 roquettes VRZ-157 de 157 mm sous les autres points d'emport, d'une capacité de 50 kg chacun.
Le pilote disposait d'un viseur K-14A ou C et d'un siège éjectable Folland Type 1B construits sous licence. L'avion était motorisé par un Viper 531, alimenté par 440 kg de carburant en interne, et deux réservoirs en bout d'ailes, largables, avaient une capacité supplémentaire de 275 litres chacun.
Le prototype, désormais exposé au musée de Belgrade, effectua son premier vol le 19 juillet 1965. Le J-21 entra en service le 31 décembre 1968 au sein de l'armée yougoslave. Il fut construit à 121 exemplaires de 1967 à 1977.
On distingue plusieurs versions : Le J-1 (J-21) était la version de base, destinée à l'attaque au sol et à la reconnaissance. Le J-1E (J-21E) fut son équivalent pour l'exportation. Le RJ-1 (RJ-21) était spécifiquement dédié à la reconnaissance, et le RJ-1E (RJ-21E) son équivalent à l'exportation. Le JT-1 (NJ-21) était un appareil d'entraînement biplace.
Le J-21 fut engagé lors de l'éclatement de la Yougoslavie. Le 21 septembre 1991, l'un d'eux fut détruit par un tir venu du sol au-dessus de Šibenik. Les J-21 furent plus tard dispersés entre la Bosnie-Herzégovine, dite aussi République serbe de Bosnie (12 exemplaires) et la Communauté d'États Serbie-et-Monténégro. Cette dernière reçut 66 exemplaires, qui furent retirés du service en 1995 et finirent pour la plupart au musée aéronautique de Belgrade. 31 d'entre eux y sont encore stockés. La Croatie en a peut-être capturé un, vite cloué au sol à cause du manque de pièces de rechanges.
La bataille aérienne de Banja Luka, le 28 février 1994, vit des F-16 abattre 4 J-21 sur 6 venant de la Bosnie-Herzégovine. L'USAF revendiqua donc 4 victoires, et les Serbes en reconnurent… 5. L'un des 2 survivants, endommagé, s'écrasa après le départ des F-16.
La Libye reçut 34 appareils. Il en resterait encore peut-être 2 en service. 3 J-21 furent livrés clandestinement au Zaïre de Mobutu en 1996-1997, et, basés à Gbadolite, furent pilotés par des mercenaires serbes. L'un d'eux, Ratko Turčinović, se tua en s'écrasant lors d'un passage à très basse altitude à Gbadolite. Des douzaines de jeunes soldats furent tués en plein parade. Cet accident, attribué à l'alcoolisme du pilote, entraîna le départ des autres Serbes et l'abandon des Jastreb sur place. Ils furent récupérés par la République Démocratique du Congo.
Texte de Clansman.
Pays utilisateurs
Anciens pays utilisateurs
Versions
- SOKO J-1
: Version initiale de production.
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SOKO J-1E
: Version d'exportation du J-1.
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SOKO JT-1
: Version d'entraînement.
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SOKO RJ-1
: Variante de reconnaissance.
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SOKO RJ-1E
: Version d'exportation du RJ-1.