HESA Shahed 136

Historique

Développé au cours des années 2010, le Shahed 136 est conçu pour neutraliser des cibles au sol, en contournant les défenses aériennes et en les saturant par le nombre. Pour le développer, HESA aurait profité de l’expérience du constructeur chinois AVIC qui a mis au point le drone JWS-01/ASN-301, fortement inspiré du IAI Harpy israélien.

Le Shahed 136 est présenté pour la première fois en public en 2014, en tant que "prototype d'un petit drone à ailes delta, rappelant le Harpy de fabrication israélienne". Il est propulsé par une hélice propulsive bipale entraînée par un moteur situé à l’arrière du fuselage. Ce dernier, de section circulaire avec un nez arrondi, contient également le réservoir de carburant, le système de guidage et la charge explosive. Ses ailes en Delta sont tronquées aux extrémités où sont installés des stabilisateurs verticaux. Le décollage est aidé par l’utilisation de moteurs-fusées, larguées une fois l’appareil en vol.

Selon les présentations du constructeur, le lancement se fait à partir d'un rack installé sur le pont de camions et qui contient 5 appareils. Cela permettrait de lancer les drones et de se déplacer rapidement pour éviter un feu de contre-batterie éventuel. Le Shahed 136 vole ensuite jusqu'à sa cible de façon entièrement autonome. La distance franchissable donnée par le constructeur est de 2’000 km, mais il est possible qu’elle soit un peu optimiste. Toujours selon HESA, le drone peut également être guidé à distance depuis une station au sol. Si c'est le cas, l’appareil ne disposant pas de système de communication par satellite, son rayon d’action avec guidage au sol n'excède probablement pas une centaine de kilomètres.

En 2016, des fragments de Shahed 136 sont récupérés sur les sites de plusieurs attaques lancées par les Houthis au Yémen et en Arabie saoudite. C'est à la suite de ces attaques qu’il a été mis en évidence que non seulement l’Iran avait mis en production son drone d’attaque "rôdeur", mais également que ses forces armées avaient développé des tactiques pour contrer des systèmes sol-air Saoudiens. Par la suite, il s’est avéré que la simplicité du drone a permis sa fabrication par les Houtis en utilisant des fuselages et des systèmes de guidage introduits en contrebande depuis l’Iran. Les moteurs utilisés sur ces appareils sont ceux de cyclomoteurs ou de matériel de jardinage trouvés sur place. Ces Shahed bricolés ont permis d’atteindre des cibles situées à plusieurs dizaines de kilomètres derrière les lignes ennemies. Selon Israël, un de ces drone d’attaque aurait été utilisé contre un de ses navires marchands au large d’Oman en juillet 2021.

La version "originale" de fabrication iranienne semble voler généralement en ligne droite à une vitesse relativement lente d’environ 150 km/h à une altitude de 500 mètres au-dessus du sol. À l’approche de l’objectif, il descend jusqu’à une centaine de mètres avant de se diriger droit sur sa cible. Pour autant qu'un dispositif de guidage existe, si la communication est encore maintenue avec le système de contrôle au sol, l’opérateur peut diriger le drone sur les derniers mètres afin d’en augmenter la précision. Les 36 kg d’explosif qu’il emporte lui donne la puissance d’un obus de 155 mm.

En septembre 2022, il est avéré que les forces armées russes en sont équipés lorsqu’un premier exemplaire est abattu par les forces armées ukrainiennes dans la région de Koupiansk. Depuis, plusieurs autres exemplaires ont été retrouvés sur des lieux d’attaque ou abattus par les défenses sol-air ukrainiennes.

Pays utilisateurs

• Arménie : Armée de l'air arménienne
  • HESA Shahed 136
• Iran : Armée de l'air iranienne
  • HESA Shahed 136
• Russie : Armée de terre russe
  • HESA Geran-2
  • HESA Shahed 136

Versions

• HESA Geran-2 : Version russe du Shahed 136.
• HESA Shahed 136 : Version initiale iranienne.