Quant à l'A350CJ, ça commence à être du beau bébé comme jet privéOui, j'ai prévu de m'en acheter un quand je serait grand….

C’est à la demande de plusieurs compagnies aériennes désireuses de se procurer un concurrent du Boeing 787 "Dreamliner" qu’Airbus développe une version améliorée de l’A330, au début des années 2000. Malgré une aérodynamique améliorée, des ailes en matériaux composites et des moteurs similaires à ceux du Boeing 787, l’"A330-200Lite" ne satisfait pas ces clients potentiels. Les travaux de recherche continuent et, en décembre 2004, Airbus présente l’A350. Ce nouvel appareil reprend la section centrale de l’A330 pour diminuer les coûts et espérer une entrée en service pour 2010, mais ses ailes en polymères et des turboréacteurs GEnx-1A-72 doivent améliorer son efficacité énergétique de plus de 10%. Malgré ces chiffres, les compagnies aériennes peinent à comprendre le choix de garder le fuselage de l’A330 alors que le reste de l’avion est entièrement nouveau.
Sous la pression, Airbus décide d’investir 4 milliards d'euros pour recommencer un projet à partir d’une feuille blanche. Conscients de la nécessité de proposer quelque chose de nouveau pour gagner des parts de marché, les ingénieurs travaillent sur un concept de cabine plus large permettant d’installer jusqu’à dix sièges par rangée en classe économique à haute densité, au lieu de neuf pour le 787, et offrir plus de place aux premières classes.
Durant le salon aéronautique international de Farnborough de 2006, le nouveau biréacteur d’Airbus est officiellement présenté sous la désignation "A350 XWB" (Xtra-Wide-Body). Les jours suivants, Singapore Airlines commande 20 exemplaires avec une option pour 20 autres. En décembre, le conseil d'administration d'Airbus approuve le lancement industriel des trois variantes et décide que les coûts du programme devront être principalement supportés par les flux de trésorerie. La première livraison de l'A350-900 est alors prévue pour la mi-2013, l’A350-800 en 2014 et l’A350-1000 en 2015. Toutes ces versions doivent offrir une autonomie d'au moins 8’000 milles marins (14’800 km).
Ces changements dans la conception de l’avion entrainent un retard de deux ans et augmente les coûts de plus de 5 milliards d’Euro, portant le coût total de développement à environ 12 milliards. Un développement plus long que prévu force Airbus à repousser le premier vol au troisième trimestre de 2013. La durée des essais en vol est compressée de 15 mois à 12 mois, ainsi les retards de livraison n'affectent que l'A350-900, les programmes des deux autres versions restant inchangés.
La cellule de l’A350 est constituée de 53% de matériaux composites (principalement pour les ailes, le fuselage et l’empennage), 19% d’aluminium et d'alliage aluminium-lithium, 14% de titane, 6% d’acier et 5% de matériaux divers. Le fuselage est construit avec des panneaux en matériaux composites, permettant de diminuer les coûts de maintenance par rapport à la fibre de carbone. Des bandes d'aluminium y sont insérées pour assurer la continuité électrique du fuselage et la dissipation des charges électriques si l’avion devait être frappé par la foudre. Le système de ventilation choisi diffère de celui de son concurrent, le B777, avec une capacité de renouveler entièrement l’air de la cabine. Une maquette complète du fuselage est construite pour déterminer les passages du câblage, une approche différente de celle utilisée pour l'A380 où tout était entièrement réalisé sur ordinateur.
La section transversale du fuselage ovoïde lui permet d’avoir une largeur de cabine située entre les Boeing 777 et 787. Le pare-brise, constitué de six fenêtres et muni de montant verticaux plus étroits, offre une meilleure visibilité à l’équipage et un poste de pilotage plus lumineux. En janvier 2008, Thales est choisi pour fournir les équipements d'avionique et de navigation, tandis que BMW présente un nouveau concept d’intérieur du cockpit avec six écrans d'affichage à cristaux liquides de 38 cm (15 pouces). Deux sont en position centrale l'un au-dessus de l'autre et chaque pilote a deux écrans personnels, un pour le vol et la navigation et l’autre concernant le système d'information embarqué. Un affichage tête haute en option est également proposé. Selon Airbus, cette disposition facilite l’intégration de nouveaux logiciels, des mises à jour facilitées et une plus grande capacité de gestion des données provenant des différents capteurs. Le nouveau nez en aluminium est plus aérodynamique et permet d'installer une zone de repos pour l'équipage située en partie au-dessus du cockpit, ce qui évite tout empiètement dans la cabine des passagers. En 2010, il est décidé que les systèmes de divertissement et de communication en vol (IFEC) seront fournis par Panasonic Avionics Corporation.
À la suite des problèmes de batterie lithium-ion du 787 Dreamliner, Airbus a décidé en février 2013 de revenir à la technologie éprouvée nickel-cadmium, bien que le programme d'essais en vol se poursuive avec les systèmes de batterie lithium-ion. Ce n’est qu’à la fin 2015 que le premier A350 XWB (msn. 24) muni de batteries Li-ion, plus légères et possédant une longévité plus importante, a été livré.
Un nouveau dispositif hypersustentateur de bord de fuite, avec un système de volet similaire à celui de l'A380, est adopté. Les caractéristiques de l’aile et le contrôle de ces volets permettent d’adapter le profil et d’optimiser en continu la charge alaire afin de réduire la consommation de carburant. Ces performances ont été possible grâce à plus de 4'000 heures d’essais en soufflerie à basse et haute vitesse. Pour la motorisation, Rolls Royce propose une nouvelle variante du turboréacteur à double flux Trent, nommée Trent XWB. Du côté des motoristes américains d'Engine Alliance, c’est plus compliqué : contrairement à Pratt & Whitney, General Electric refuse son GEnx pour la version A350-1000 qui pourrait concurrencer le Boeing 777 équipé de GE90-115B.
La fabrication de l’A350 demandant une importante collaboration internationale, des investissements dans de nouvelles installations sont effectués. Airbus construit 10 nouvelles usines en Europe occidentale et aux États-Unis, avec des extensions réalisées sur trois autres sites déjà existants. La section centrale de fuselage est construite en Espagne, la section arrière en Allemagne, l’empennage composite en Chine et l’assemblage se fait à Toulouse. Pour se donner une idée : Airbus fabrique le premier composant structurel de l’A350 en décembre 2009 et l'assemblage final du premier prototype débute le 5 avril 2012 et fini en décembre de la même année.
Les essais du moteur Trent XWB commencent le 14 juin 2010 et son programme d'essais en vol est effectué en grande partie sur un A380. Sa certification est obtenue à la fin 2011. Le 2 juin 2013, des moteurs Trent XWB montés sur une cellule d’A350 sont mis en marche pour la première fois. Le vol inaugural de l'A350 a lieu le 14 juin 2013 depuis l'aéroport de Toulouse-Blagnac. Le programme d'essais en vol de l’avion est effectué avec cinq prototypes et dure 12 mois pour plus de 2’500 heures de vol.
Prévu pour compléter l’A330-200, l’A350-800 utilise un fuselage d’A350-900 raccourci qui doit lui permettre une augmentation de sa charge utile. Durant sa construction, Airbus remarque que les modifications structurelles ne permettent pas de diminuer sa masse à vide comme prévu initialement, ce qui l’empêche d’atteindre le rendement énergétique fixé. De plus, la plupart des clients transforment leur commande initiale d’A350-800 en -900 plus grands. Par conséquent, Airbus annonce le lancement de l’A330neo et l’abandon de l’A350-800 durant le Farnborough International Airshow de 2014.
La fin de cette année 2014 est ponctuée de plusieurs certifications pour l’A350. En effet, le -900 reçoit sa certification de l'Agence européenne de la sécurité aérienne (AESA) le 30 septembre. L’ETOPS 370 lui permettant de voler plus de six heures sur un moteur est confirmé le 15 octobre, l’A350-900 devenant alors le premier avion de ligne à recevoir cette homologation avant sa mise en service. Quelques jours plus tard, Airbus reçoit l'approbation réglementaire pour une qualification commune des formations des pilotes entre l'A350 XWB et l'A330. Le 12 novembre, il reçoit sa certification de la FAA.
Le 22 décembre 2014, Qatar Airways, client de lancement, reçoit son premier A350-900. L’appareil effectue son premier vol commercial le 15 janvier 2015 entre Doha et Francfort.
Le premier prototype de l’A350-1000 effectue son premier vol le 24 novembre 2016. Les essais en vol sont effectués sur trois prototypes ce qui lui permet d’obtenir les certifications de l’AESA et de la FAA le 21 novembre 2017. Le 7 décembre suivant, le premier A350-1000 de série effectue son vol inaugural. Il est livré à Qatar Airways le 20 février 2018 et il entre en service commercial le 24 février 2018.
Le taux de production augmente au fil des années et passe de trois avions par mois au début de 2015 à près de 10 exemplaires au début de 2020. Malheureusement pour Airbus, la crise de la COVID-19 oblige une diminution de la production à 6 exemplaires mensuels, mais la cadence augmente dès la reprise en 2022 et il est prévu de produire 9 exemplaires par mois avant 2025.
Des améliorations sont constamment apportées à l’appareil. En octobre 2017, Airbus teste des sharklets plus grands qui réduisent la consommation de carburant d’environ 1,5 % et permettent une augmentation de la distance franchissable de 100 à 140 milles marins (185 à 260 km). En avril 2019, Airbus met au point un contrôle de flux laminaire hybride (HLFC) sur le bord d'attaque du stabilisateur vertical d’un prototype d’A350, avec une aspiration passive similaire au contrôle de la couche limite sur la queue du Boeing 787-9, dans le cadre du programme européen Clean Sky.
En 30 septembre 2022, une réorganisation de l’intérieur de la cabine avec des modifications et le déplacement de certaines parois de la cabine permettent une légère réduction de la masse à vide, mais surtout de pouvoir proposer jusqu’à 10 sièges de front. Honeywell fournit le système de gestion de l'air de la cabine qui en adapte le flux pour qu’il n’y ait pas de ressenti de courants d'air. L’humidité est maintenue à 20% et la pression est égale ou inférieure à celle mesurée à 6’000 pieds (1’800 m).
Parmi les projets en cours, une remotorisation est étudiée avec les travaux en cours au sein des motoristes Pratt & Whitney (Geared Turbofan), Rolls-Royce (Ultrafan) et Safran. Des pourparlers sont également en cours avec General Electric et la version avancée du GEnx-1 développé pour le Boeing 777X dont la mise en service est retardée. Il est également étudié l’ajout d’un tronçon supplémentaire pouvant offrir de 45 à 50 sièges supplémentaires. L’augmentation de 11 tonnes de la masse à vide que cela entrainerait ne nécessiterait qu’une augmentation de 3% de la puissance des moteurs.
En août 2021, alors que plusieurs de ses A350 étaient envoyés pour être repeints en vue de la Coupe du monde de football 2022 au Qatar, Qatar Airways découvre que leur peinture est anormalement dégradée. La compagnie aérienne immobilise ses avions de ligne jusqu'à ce que la cause soit déterminée et refuse les livraisons tant que le problème n’est pas résolu. Après une étude effectuée sur ces appareils, l’AESA (Agence Européenne de la Sécurité Aérienne) constate que la dégradation de la peinture n'affecte en rien la structure de l'aéronef et ne comporte aucun risque. Il apparait alors que de nombreuses autres compagnies se sont déjà plaintes de défauts de peinture dès 2016. Après une action en justice déposée par Qatar Airways auprès des tribunaux anglais en décembre 2021, par laquelle la compagnie aérienne réclamait 200’000 $ d’indemnisation par jour pour chaque aéronef cloué au sol, le différend est réglé le 1er février 2023. Bien que le règlement d’éventuels dédommagement soit confidentiel, Airbus ne devrait pas perdre beaucoup d’argent dans cette affaire : la réputation de l'A350 reste intacte et les A321neo commandés précédemment par le Qatar seront livrés avec trois ans de retard sans renégociation de leur prix.
En février 2023, il y avait 524 A350 en service chez 40 opérateurs et 54 clients.
La Luftwaffe est la première armée de l’air à utiliser l’Airbus A350. Les trois exemplaires qu’elle a reçus depuis 2020 remplacent les A340 utilisés pour les voyages des membres du gouvernement allemand.
Luftwaffe Armée de l'air allemandeQuant à l'A350CJ, ça commence à être du beau bébé comme jet privéOui, j'ai prévu de m'en acheter un quand je serait grand….

