Adjudant-Chef
Je vois déjà la question..
"Il y a un pilote là dedans?
" Et bien oui, je vous dis même qu'ils sont deux dans la bête !A la fin des années 40, les USA lancent le projet "Silver bug" ou "insecte argenté" pour les ennemis de la Gueen. Euh?! la Queen!
L'objectif de ce projet est de créer un appareil VTOL (Vertical Take Off and Landing) soit, à décollage et atterrissage vertical, car ceci permettrait de se passer de pistes en cas de bombardement par les copains d'en face.
Le design de l'appareil viendra du Canada, suite à l'abandon d'un projet dont les USA apprendront l'existence et relanceront la mise en oeuvre.
L'appareil sera alors basé sur la forme d'un disque, forme étudiée par les nazi durant la guerre et qui passa dans les petits mains innocentes des alliés à la fin de celle-ci.
———————————————————————————————————————-
Petite parenthèse sur le sujet des ces études allemandes:
Durant la guerre, les nazis auraient (je dis bien auraient) développé des soucoupes volantes aux caractéristiques…plus que sujettes à caution:
-Vril
-Haunebu
Quelques liens pour les curieux:
Nazi UFOs
Les Series Haunebu, très célèbres et très étranges
HAUNEBU
Un résumé pour ceux qui ne désirent pas lire:
-une taille de 120m
-un armements de plusieurs canon de 80mm et mitrailleuses
-un équipage d'une trentaine d'hommes
-une vitesse de…. 40 000km/h (non je n'ai pas fait de faute de frappe
)Fin de la parenthèse
———————————————————————————————————————-
Jack Frost
En 1947, Jack Frost, ingénieur de Avro rejoint la filière canadienne Avro Canada.
Il s'entoura de chercheurs partageant les même idées que lui, c'est à dire des chercheurs "non traditionalistes". Avec eux, il créa le "Special Projects Group", dont le but était de faire des recherches secrètes sur de nouvelles technologies.
Frost avait comme désir d'augmenter l'efficacité du compresseur sans pour autant sacrifier la simplicité de fabrication d'un réacteur. Il décida de revoir l'agencement des composants dans le réacteur.
La disposition qu'il adopta est quelque peu atypique puisqu'il couche la chambre de combustion sur le côté du compresseur au lieu de l'avoir dans l'alignement de celui ci comme sur un réacteur conventionnel. Ainsi, il employa un engrenage au lieu d'un axe pour faire fonctionner le tout.
Son réacteur n'avait donc pas un axe de poussée conventionnel et avait la forme d'un grand disque, ce qui lui valu le surnom de "pancake engine" (le moteur crêpe).
Cependant, un problème surgit. La poussée générée par le réacteur s'échappe dans toutes les directions puisqu'il n'y avait pas de chambre de combustion, tuyère dans l'axe de la soufflante. Le réacteur se limitait à cette seule dernière. Ceci était donc difficilement adaptable à un avion conventionnel…
Ici intervient le nouvel engouement des alliés pour les véhicules VTOL, ce qui donna une utilité au moteur de Frost.
Le Projet Y:
A ce même moment, Avro Canada s'intéressait au concept VTOL. Frost sentit là une belle opportunité de mettre son nouveau réacteur à l'oeuvre.
Le problème qui se posa était comment utiliser cette poussée annulaire pour permettre à l'appareil d'avancer? Un autre problème était de placer le large réacteur dans une structure adéquate.
Frost proposa d'utiliser une série de ventilateur pour rediriger le flux de poussée générée sur "l'avant" du moteur vers l'arrière, même s'il savait très bien qu'un long trajet se traduit par une perte de puissance. Afin de disposer de canalisations les plus courtes possibles, ils décidèrent des les faire passer dans les bords d'attaque ce qui conduisit à une très large aile delta. Pour cette raison, le design était surnommé "Avro Ace" en référence aux Ace of Spades. Ceci sans doute à cause de la forme de cette aile qui ressemblait à une pelle, "spade" en anglais.
Le compresseur était situé au milieu du moteur, ainsi, les entrées d'air ont été disposées au sommet et au bas de l'appareil. Le cockpit était positionné derrière la crapaudine, au sommet de l'appareil.
Une sorte de "colonne vertébrale" traversait l'appareil à partir du cockpit jusqu'au bord arrière de l'appareil.
Maquette du Projet Y
Lors des décollages verticaux, l'appareil devait être posé avant vers le haut, supporté par de longues "jambes" d'atterrissage sortant de la colonne vertébrale de l'appareil. Les atterrissages auraient été accompli à très grand angle, rendant la visibilité durant l'approche très difficile.
Des solutions de rotation du siège du pilote furent envisagées, ainsi que du cockpit, mais aucune n'apparut efficace.
Un autre problème était la grande difficulté pour assurer la stabilité lors d'un maintien en stationnaire. Cependant, les chercheurs savaient avant de construire l'appareil que cela leur poserait problème. Un solution à ce problème aurait nécessité que la poussée soit dirigée vers le bas depuis une large surface, comme pour un hélicoptère, pour lequel la portance est générée par la surface totale du disque rotor.
La plupart des chercheurs se tournèrent vers une séparation du flux d'air du compresseur, redirigé au travers de tuyaux arrangés tout autour du fond de l'appareil. Ce grand nombre de tubes et moyens de déviation des flux allaient faire de l'appareil une machine difficile à fabriquer.
En 1952, le design de l'appareil était suffisamment avancé pour que le Canadian Defense Research Board offrit un contrat de 400 000$
En 1953, une maquette en bois fut construite.
Le projet, visiblement trop couteux pour les militaires qui étaient impliqués dans de nombreux projets de défense très chers, fut annulé.
Le 11 février 1953, l'histoire de ce projet fut lâchée au Toronto Star (un journal) avec des photos d'un prototype, visiblement pour acquérir des fonds supplémentaires. Cinq jours plus tard, le Ministère aux productions de la Défense annonça à la Chambre des Communes qu'Avro travaillait effectivement sur une "maquette" de soucoupe volante capable de voler à 2 400 km/h et de grimper verticalement. Toutefois, aucun fond supplémentaire ne fut donné.
Le projet Y-2: the "flat-riser"
Alors que le projet Y continuait, Frost s'était entretemps intéressé à l'effet Coanda. Ceci implique que les fluide en déplacement suivent énergiquement les formes convexes. (Vous ne le savez peut-être pas, mais vous subissez l'effet Coanda tous les jours, parfois il vous énerve même
Quand vous versez un liquide, pas exemple depuis une cafetière dans un verre, le café a tendance, une fois arrivé au bec verseur, à suivre la courbure et de redescendre de l'autre côté avant de tomber -à côté de la tasse 
- à cause de la gravité. Ceci est l'effet Coanda. Comme les liquides ont tendances à suivre les formes convexes, c'est pour cela que les bec verseurs sont… pointus 
)Frost se rendit compte que ce phénomène physique pourrait être utilisé sur son appareil afin de produire un engin VTOL plus pratique. Le flux sortant par le haut de l'appareil et ainsi, se trouvant redirigé vers le bas pas un dispositif semblable à des volets.
Ceci devrait produire une portance sur tout le pourtour de l'appareil, lui permettant d'atterrir à plat et non plus debout comme le Projet Y.
Il réalisa une série de petites expériences en utilisant de l'air comprimé au lieu d'un réacteur afin de sélectionner une forme adéquate.
Il décida que le disque serait la meilleure solution.
En continuant ces expériences, il trouva que le même système de direction du flux qu'il imagina pour les opérations VTOL fonctionnerait aussi bien pour le vol vers l'avant. Dans ce cas, la forme circulaire n'était pas par elle même une bonne surface portance, puisqu'elle était neutre en termes de direction de portance. De fait, elle pourrait voler sur les côté aussi facilement qu'elle avancerait.
Ceci apparut alors comme offrant une solution à un des problème les plus fastidieux du projet, pour un appareil qui était efficace aux vitesses subsoniques et supersoniques.
La portance subsonique est générée par le flux tout autour de l'aile suivant le carénage.
La portance supersonique est générée par ondes de choc.
Aucun design unique ne pourrait offrir de hautes performances pour les deux régimes. Ainsi, un disque pourrait résoudre se problème en étant sorti pour les performance subsonique seulement et en utilisant le flux de poussée pour générer de la portance sous ce semblant d'aile. Le design originel serait alors créé pour les performance en haut supersonique tout en ayant de bonnes capacités subsonique et une capacité VTOL, le tout en un.
Jack Frost effectuant des expériences sur l'effet Coanda.
Sur cette image on le voit projeter de l'air comprimé au travers d'un disque ce qui a pour effet de soulever ce dernier grâce à la présence d'un "sol" (le livre) sous lui.
Malheureusement, tous ces essais ne menèrent à rien suite à l'abandon du programme en 1953.
A rien?
C'était sans compter sur les USA
L'implication des Etats-Unis: Le projet Weapons System 606A:
Courant 1953, un groupe d'experts de défense des USA visitèrent les locaux de Avro Canada pour voir le nouveaux chasseur à réaction CF-100. Durant la visite, Frost se joignit au groupe "dérouta" la visite vers les locaux des "Special Projects" pour montrer la maquette du Projet Y, les modèles réduits et dessins (dont certains n'avaient jamais été vus par certains responsables de la compagnie) concernant un appareil à la forme complètement circulaire connu sous la désignation de Projet Y-2.
L'USAF accepta de reprendre le projet à sa charge et de fournir les fonds nécessaire au Special Project Group de Frost. Suivit un contrat de 750 000 dollars US.
En 1956, Avro était suffisamment intéressé pour mettre 2.5 millions de dollars pour construire un prototype de "entreprise secrète".
En mars 1957, l'USAF ajouta des fonds au programme et de fait, l'appareil devint le: Weapons System 606A.
A large variété de design furent étudiées pour un appareil VTOL mais toutes arrivèrent au même résultat: une forme de disque. Ceci conduit au Projet 1794 qui impliqua un chasseur supersonique de forme circulaire.
De nombreux modèles réduits furent testés en soufflerie.
Il disposait d'une section surélevée au centre au dessus du moteur dont l'entrée d'air était couverte de séries de persiennes qui auraient été fermées pour le vol horizontal.
Frost estima les performances de ce concept à hauteur de Mach 3.5 à 30 000m
Il y eut de un début au sujet de ce projet au sein de l'USAF car de nombreux groupes tentaient de gagner des fonds pour leur propres projets, comme les bombardiers à propulsion nucléaire.
En 1955, une article faisant suite à celui du Toronto Star vit le jour dans le Look Magazine. Parmi de nombreuses affirmations, il y avait des spéculations comme quoi les UFO récemment vus étaient en réalité des soucoupes volantes de conceptions soviétique. L'article décrivait l'appareil avec des schémas à l'appui qui n'étaient pas sans rappeler le design imaginé par Avro.
Un nouveau moteur propulsant une soufflante fut proposé en tant que l'Avro PV-704 (PV pour "Private Venture" = "entreprise secrète"), le tout mu par six réacteur Amstrong Siddley Viper soufflants à travers l'anneau extérieur du rotor central.
Des tests eurent lieu même furent loin d'être facile car les pertes d'huiles assez hasardeuses entraînant trois feus.
Un dernier test eut lieu en 1956. Il fut désastreux et presque létal car le moteur s'emballa.
Suite à cela, Frost fut convaincu qu'il fallait un véhicule d'essai moins dangereux pour continuer en sécurité.
L'épopée de l'Avrocar:
Pour rassembler les données de vol sur le concept de base alors que le développement du moteur continuait, en 1958 Frost proposa de construire un plus petit (par rapport au Projet Y-2) véhicula qu'il appela l'Avrocar.
De son côté, l'US Army qui était impliquée dans une large variété d'expériences sur de petit appareil VTOL qui auraient dû être des "jeep volante", s'intéressa au concept de l'Avrocar.
Frost posa le design de son petit prototype pour satisfaire aux demandes des deux armées, l'USAF (projet WS 606A) et l'Army.
Les conditions initiales étaient:
-capacité de soutenir une vol stationnaire de 10min sous l'effet de sol
-une distance franchissable de 40km avec une charge de 450kg
Le nouveau plan rendit tout le monde heureux et un contrat de 2 millions $ (USAF + Army) fut offert à Avro pour la construction et les essais de deux Avrocar que l'Army appela VZ-9 AV (AV pour Avro)
L'intérêt que portait l'Army à l'Avrocar était très élevé. Bernard Lindenbaum (un inventeur Américain) se souvient d'un voyage à Washington à la fin des années 50 pour demander des fond additionnels pour l'étude de la réduction de traînée des hélicoptères. Bien que les fonds furent alloués, il entendit un général de l'Army faire la remarque que le devrait être le dernier hélicoptère de l' Army puisqu'elle les remplacerait par des Avrocar.
Une vue d'artiste de la "jeep volante" intégrée au dossier de la compagnie.
Des fonds additionnel par l'USAF de 700 000$ (initialement non prévus pour le programme 606A) ont été alloués au projet Avrocar. En mars 1959, un contrat additionnel de 1.77 millions $ a été signé pour un second prototype. A la sortie de l'appareil, les performances attendues étaient largement au dessus des conditions initiales:
-Vmax = 420km/h
-Plafond de 3000m
-Autonomie de 210km avec une charge de 450kg
-Capacité de stationnaire sans effet de sol avec une charge de 1 100kg
-La masse maximale de décollage avec transition en vol horizontal en dehors de l'effet de sol a été calculée à 2 560kg
-La masse maximale de décollage avec transition en vol horizontal avec effet de sol a été calculée à 3 160kg
Alors que les deux premiers modèles fonctionnels étaient en train d'être fabriqué, un désastre arriva. Le gouvernement canadien annula le programme CF-105 Arrow de Avro le 20 février 1959. Le résultat fut le licenciement de presque tous les employés de Avro Canada, dont ceux du Special Projects Group. Cependant, trois jours après l'annonce de l'annulation du Arrow, nombre des employés du Special Projects furent réembauchés. Mais l'équipe se retrouva avec du personnel rapporté des équipes du CF-100 et CF-105 et le Special Projects Group fut déplacé dans le bâtiment principal, lequel était presque vide. Ainsi, les responsables de la compagnie se trouvèrent plus impliqués dans les opérations du SPG.
Le bureau des projets de l'USAF, fidèle au projets de Avro, recommanda que le WS-606A et tout le travail lié à celui-ci (y compris le Avrocar) soit annulé. L'ordre de tout stopper fut donné et Frost fut forcé une fois de plus d'essayer de sauver le projet. Dans un effort complexe, Frost trouva d'excellents arguments pour que les USA continuent à financer. Plus tard en mai 1959, l'USAF autorisa Avro à continuer le programme "soucoupe volante"
Design:
L'Avrocar était un appareil en forme de disque avec la même forme basique qu'un frisbee, la surface supérieure du disque était assez courbé, et le bas beaucoup moins. Le disque avait un diamètre de 5,5m et une épaisseur de 1.1m. La poutre principale de la structure était un large triangle équilatéral auquel les divers équipements étaient rattachés.
Le "turborotor" de 124 pales était placé au centre du triangle, avec la majorité du flux de poussée dirigé directement vers le bas au travers une ouverture dans le plancher. Une partie de ce flux était séparée et redirigée pour faire fonctionner le système de contrôle qui parcourait le pourtour extérieur du disque.
La puissance pour le rotor était générée par trois réacteurs Continental J69-T-9 rattachés à la structure principale. Chaque moteur avait ses propres réservoirs de carburant et d'huile et les différentes systèmes de support, bien que ceux-ci devaient être interconnectés dans les futur modèles.
La majorité de la structure était faite en aluminium avec une masse à vide de 1 400kg.
Le contrôle du pilote s'effectuait à l'aide d'un unique joystick. Le tangage et le roulis étaient contrôlés de façon conventionnelles (joystick avant/arrière gauche/droite) et le gouvernail était contrôlé en faisant pivoter le joystick sur lui même. Aucun câblage mécanique n'était utilisé, le joystick contrôlant la pression du flux d'air sous haute pression tout autour de l'appareil.
Le système de contrôle de la déviation de la poussée consistait en un large anneau situé tout autour du disque principal, avec la partie plate à l'intérieur. Les contrôles du pilote bougeaient l'anneau en rapport avec le reste de l'appareil, affectant le flux d'air. La portance verticale pouvait être augmentée en baissant entièrement l'anneau. Incliner l'anneau entraînait une poussée asymétrique pour le contrôle directionnel.
Il fut découvert que l'appareil était naturellement instable en vol horizontal puisque le centre aérodynamique de pression était loin en avant du centre de gravité. L'Avrocar disposait cependant d'un contrôle de stabilité mécanique qui était indépendant des actions du pilote.
Le rotor avait quant à lui une assez grande vitesse angulaire (ou "fréquence angulaire".En schématisé, la vitesse de rotation) ce qui était attendu par la chercheur comme source d'un puissant effet gyroscopique, entraînant ainsi une direction "normale" de vol.
L'équipage était de deux hommes, positionnés dans deux cockpit séparés. Durant les essais, un seul pilote était à bord. Un certain nombre de vol furent effectués avec un observateur dans le second cockpit. Jusqu'à ce que les problèmes de contrôle furent complètement résolus, le pilote acquit un "touché" pour le joystick très sensible. Potocki, le pilote d'essai, était capable de faire une démonstration de vol sans les main (comme pour le vélo
). Néanmoins, les pilotes d'essais Peter Cope (USAF), Walter J.Hodgson (USAF) et Fred J Drinkwater III -sympa le nom ahah- (NASA), qui tous trois pilotèrent l'Avrocar, le considéraient comme un appareil très technique à piloter. Mon copain Drinkwater compara le vol en Avrocar au fait d'essayer de tenir en équilibre sur un ballon.Les essais:
Le premier Avrocar, le numéro 58-7055, sorti de l'usine d'AVro en mai 1959.
Du 9 juin au 7 octobre 1959 il effectua des essais de stationnaire en soufflerie. Malheureusement, les gaz chaud de l'échappement revenaient se mélanger dans les entrées d'air lors de phases stationnaires, ce qui réduisait la pousée. De plus, l'aube ne générait de la portance qu'à partir d'une faible partie de sa surface, ce qui réduisit d'autant la poussée disponible.
Les canalisations se trouvèrent aussi avoir plus de pertes qu'espéré. Une série de modifications ne fut pas capable de corriger de manière conséquente le problème.
Ces problème réduisait la portance maximale à hautes altitudes en dehors de l'effet de sol de 1 300kg (moins que la masse à vide de l'appareil) à 1 944kg. Ceci voulait dire que l'appareil serait incapable de se maintenir en stationnaire sans effet de sol.
A la suit de ces essais, le véhicule fut envoyé au centre de la NASA pour des essais en soufflerie.
Le second prototype, 59-4975, fut terminé en août 1959. Le 29 septembre, il effectua la première tentative de stationnaire en captif. Après que l'appareil fut en l'air, un tangage incontrôlable couplé à des oscillations en roulis se déclenchèrent. Le pilote, W.D "Spud" Potocki, coupa immédiatement les moteurs. Des modifications furent apportées au système de stabilité pour procurer une plus grande autorité de contrôle de la part du pilote et dans le même de nouvelle longes furent fabriquées pour contrôler ce genre de problème à l'avenir.
Aussi longtemps que les essais continuaient, il devient évident que le problème était inhérent au design de l'engin. Le phénomène fut surnommé par les ingénieurs "hubcapping" en référence aux tournoiements qu'effectue un enjoliveur (hubcap) lorsqu'il quitte une jante et tombe sur la route.
Ils trouvèrent d'où provenait le problème. Alors que l'appareil était sous l'effet de sol, l'air sous haute pression sous l'appareil était piégé, remplissant ainsi tout la surface sous l'Avrocar lui offrant un coussin d'air stable. Quand l'appareil s'élevait dans les airs en dehors de l'effet de sol, le flux devenait alors une étroite colonne que Frost nomma "tree trunking" (la formation en tronc d'arbre). Aux altitudes intermédiaires l'appareil effectuerait la transition d'un régime (avec effet de sol) vers l'autre (sans effet de sol). Transition durant laquelle une partie de l'appareil serait entièrement supportée alors que sous l'autre partie, la portance disparaîtrait. Ceci mena alors à un fort mouvement de tangage vers la partie sans portance. Aussitôt que cela se produisait, ce côté se rapprochait du sol rétablissant ainsi le coussin d'air alors que l'autre partie était élevée au dessus de cette limite. Ce processus se répèterait inlassablement, l'appareil roulant d'un côté sur l'autre.
Des modifications furent apportées pour essayer de résoudre le problème. 52 trous durent percés dans le fond de l'appareil, localisés radialement à même distance du centre.
Une fois ces modifications effectuées et visiblement fonctionnant, le premier vol complet eu lieu le 12 novembre 1959. Cet essai prouva que le système de contrôle du flux était inadéquat.
Après cinq vols, les essais sont temporairement stoppés le 5 décembre 1959. Jusque là, l'Avrocar a effectué 18.5h de test.
Les essais continuèrent en janvier 1960 et apparurent comme beaucoup plus prometteurs.
Un nouveau design fut installé durant l'hiver. Les déflecteurs originels furent remplacés par un unique anneau sous le volet annulaire Cependant, alors que le nouveau système de contrôle augmentait les qualités en stationnaire, l'appareil était devenu instable aux vitesses plus élevées, vers 56km/h.
Le premier Avrocar, toujours à la NASA, avait aussi été modifié de façon assez similaire. En avril 1960, il fut testé dans la soufflerie de 40m. Le problème devint net: l'anneau bloquait une trop grande quantité de la poussée du réacteur ce qui faisait que la poussée totale s'en trouvait grandement réduite. Au fur et à mesure que l'appareil accélérait, le flux de dessous réduisait la mise en recirculation de l'air, réduisant ainsi la portance à cause d'un flux sur les surfaces supérieure. Ceci était plutôt inattendu puisque la recirculation était considérée comme une mauvaise chose à cause de la perte de poussée du moteur.
Ses effets positifs sur la portance n'avaient pas été imaginés.
Avro était convaincu que le concept était toujours viable et proposa un nouveau programme pour revoir la propulsion et le système de contrôle. A la place du volet annulaire et des déflecteurs, ou plus tard de l'anneau de contrôle, le nouveau système incluait deux systèmes de contrôle séparés. Un pour le stationnaire et un pour le vol horizontal.
Pour le stationnaire, une série de "portes de transitions" étaient ouverte dans les tuyères, les bouchant et redirigeant le flux vers le bas, sous l'appareil. Le contrôle durant ce régime était généré en bougeant la partie extérieure du volet, concentrant le flux.
Aux vitesses élevées, les portes étaient fermées permettant au flux d'air de sortir sur les flans de l'appareil, où une série de contrôles semblables à des volets étaient installés. Le nouveau système de contrôle couvrait les 3/4 de la circonférence extérieure de l'appareil. La partie de devant contenait uniquement les parties nécessaires au stationnaire.
Les modifications furent effectués sur le modèle détenu par la NASA et les essais reprirent en avril 1961. Le nouveau design offrait un bien meilleur contrôle en stationnaire et une portance bien supérieure. Le véhicule pouvait maintenant se déplacer à 190km/h, une belle amélioration comparé aux 56km/h précédemment atteints…
Cependant, il demeurait instable en tangage et une facheuse tendance à lever le nez. Les ingénieurs de la NASA tentèrent de modifier cela en ajoutant un queue en T mais celle ci perturbait le flux du turborotor et donc, n'aidait pas.
Le 9 juin 1961, une seconde évaluation commune NASA/USAF de l'Avrocar en vol fut effectuée avec le second prototype modifié, dans l'usine d'Avro. Durant ces essais, l'Avrocar atteint 37km/h. Le vol au dessus de l'altitude critique se virent dangereux voire même impossibles à cause de l'instabilité inhérente à l'engin.
La rapport du test pointa du doigt de nombreux problèmes de contrôle de l'appareil.
Annulation du programme:
Avant que les modifications puissent être finies, les fonds alloués furent totalement dépensés en mars 1961. Les propositions de Frost pour un nouveau design ne furent pas acceptées et l'Avrocar, ainsi que le programme commun WS-606A furent officiellement annulés en décembre 1961 par les militaires US. Avro encouragea son équipe à continuer les recherches mais aucun gouvernement ne s'intéressa plus à cela.
En 1961, de nombreuses propositions, incluant le chasseur VTOL Avro P470, concept dérivé du projet du SPG, ont été soumisses à l'OTAN dans le cadre de la compétition pour un chasseur bombardier tactique. Cette ci fut remportée par le Harrier.
Plus généralement, l'intérêt porté aux appareil VTOL décroissait car il devenait évident que l'arme nucléaire ne serait pas employée au commencement d'une guerre en Europe.
Caractéristiques générales:
-Equipage: 2
-Longueur: 5,5m
-Hauteur: 1.07m
-Surface alaire: 23,6m²
-Masse à vide: 1400kg
-Masse maximale au décollage: 2 500kg
-Motorisation: 3 × Teledyne CAE J69-T-9 , de 2.9kN chacun.
Sources et liens complémentaires:
Avrocar wikipédia
L'Avro Car
Silver Bug
Avrocar sur Daylimotion (vidéo en FR)
Avrocar Daylimotion
Pour finir, voilà ce qu'en dit Jean-Pierre Petit qui eu l'occasion de le voir à l'époque:
"J'inspecte ce bazar sous toutes ses coutures. Je monte même dedans. J'en arrive vite à la conclusion que c'est un bête engin à effet de sol, très instable. (…) l'Avrocar aspirait l'air par sa partie supérieure centrale et le recrachait selon une fente située à la base de la buse annulaire cerclant l'engin. Cela donnait ce qu'on appelait un " annular curtain " , un rideau de gaz annulaire. Je ne sais quel plaisantin s'était imaginé que ce système pourrait permettre de créer par aspiration induite une dépression sur le disque supérieur. En dix minutes mon diagnostic de mécanicien des fluides était fait : cet engin était une brouette.
Cette remarque ne plut pas du tout au professeur Bogdanoff, qui éructa en disant que j'avais vu une machine ultra-secrète, ce qui n'aurait jamais du se produire.
- Ca, une machine ultra-secrète ? Un engin à effet de sol très instable, plutôt.
Par la suite les faits me donnèrent raison. Ce qui mit Bogdanoff dans une rage folle ne fut pas tant le fait de part mon indiscrétion, le fait que j'aie éventée un "black program", mais plutôt le fait qu'un jeune ingénieur français lui ait expliqué, au tableau noir, que son truc ne marcherait jamais."
Voilà pour l'épisode Avrocar les amis
Capitaine
Adjudant
Général de corps aérien
Général de division aérienne
