Mitsubishi Ki-51 Sonia
Rappels
- Catégorie : Avion d'assaut
- Constructeur : Mitsubishi
- Premier vol : 1939
- Production : 2 385 appareils construits (cellules neuves)
Historique
La composante aérienne de l'Armée impériale japonaise disposait de bombardiers légers depuis la fin des années 1920. L'évolution de la technologie et les exigences des autorités militaires poussaient à un renouvellement très régulier de la flotte. Entré en service en 1934, le Kawasaki Ki-3 voyait à peine ses deux successeurs désignés (le Mitsubishi Ki-30 et le Kawasaki Ki-32) achever leurs essais qu'on leur cherchait déjà un remplaçant.Fin 1937, le constructeur Mitsubishi reçut une commande officielle portant sur le développement du futur bombardier léger standard de l'Armée impériale. Forte de son expérience avec le Ki-30 et de ses bonnes relations avec les décideurs, la firme disposait d'un autre atout. Contrairement à Kawasaki, elle n'utilisait pas de moteurs à refroidissement liquide, dont la fiabilité avait nettement déçu dans les opérations aériennes en Chine. De plus, les ingénieurs minimisèrent les risques en ne partant pas de zéro mais en travaillant à partir du Ki-30 afin d'en tirer une version améliorée répondant aux exigences de l'Armée.
Au mois de décembre 1937, Mitsubishi reçut le cahier des charges. Il était requis un avion polyvalent, capable de mener des missions d'attaque mais aussi de reconnaissance. Pouvant opérer à partir de terrains sommaires et peu préparés, le nouvel appareil devait pouvoir emporter 200 kilos de bombes et trois mitrailleuses défensives tout en volant à 420 km/h à 2 000 mètres d'altitude. Son poids maximal ne devait enfin pas dépasser les 2 700 kg. De telles demandes devaient permettre un engagement du modèle en Chine et sur tous les théâtres d'opération envisagés alors par les militaires. La même équipe à l'origine du Ki-30 se mit au travail et put proposer deux prototypes à l'été 1939.
Ils furent dûment testés selon les procédures en vigueur et suscitèrent rapidement l'intérêt des pilotes et des autorités. Aux prototypes vinrent s'ajouter onze appareils de présérie qui permirent de relever quelques légers défauts. Les essais permirent en outre d'apporter quelques modifications à l'appareil. On remplaça notamment l'hélice initialement installée par une hélice à vitesse constante et l'on modifia également les becs de bord d'attaque pour assurer une meilleure maniabilité à basse vitesse. Fin 1939, le nouvel appareil fut accepté par les autorités et reçut sa désignation officielle de Mitsubishi Ki-51 (avion d'assaut de l'Armée type 99/avion de reconnaissance tactique de l'Armée type 99).
Évolution du Ki-30, le Ki-51 partageait certaines caractéristiques avec son prédécesseur mais s'en démarquait sur d'autres points. Comme lui, il s'agissait d'un monoplan mais de dimensions plus réduites. L'ensemble de la structure était constitué de métal. La réduction de la taille du cockpit (conçu pour accueillir le pilote et un mitrailleur arrière) et l'avancement de celui-ci vers le moteur donnaient à l'appareil une allure inhabituellement gracieuse pour un avion d'attaque. Les ailes étaient montées en position basse et non pas médiane, et il n'y avait aucune soute à bombes. Un solide train d'atterrissage non escamotable et pourvu de roues carénées supportait l'avion au sol, avec l'assistance d'une roulette de queue.
Au niveau de la motorisation, le choix des ingénieurs se porta sur un Mitsubishi Ha-126-II, à refroidissement par air, d'une puissance maximale de 940 ch. Le Ha-126-II entraînait une hélice tripale métallique à pas variable et répondait aux exigences des autorités. Aérodynamiquement soigné, le Ki-51 était également solidement construit. Contrairement à de nombreux avions japonais, il pouvait opérer à proximité du front et encaisser des coups. Des plaques de blindage d'une épaisseur maximale de dix millimètres furent installés sous le moteur et le cockpit afin de protéger l'avant de l'appareil des tirs en provenance du sol. L'équipage disposait de plaques dorsales et latérales, plus fines (six millimètres), mais ni les ailes ni les réservoirs n'étaient véritablement protégées.
Du côté de l'armement, deux mitrailleuses légères étaient montées dans la voilure, une troisième assurant la défense de l'arrière de l'appareil. Toutes trois étaient de calibre 7,7 mm. A partir de 1942, Mitsubishi entama le remplacement de l'armement de voilure par des mitrailleuses plus lourdes de calibre 12,7 mm. Malheureusement, le processus fut très long et il ne fut véritablement terminé qu'à la fin de l'année 1944. La charge maximale transportable était répartie sous la voilure, chaque aile étant équipée de deux points d'emport. En règle générale, les Ki-51 opéraient avec quatre bombes de 50 kg chacune, à raison de deux bombes sous chaque aile (à droite de la jambe de train). Il était également possible de monter des râteliers permettant l'emport maximal de douze bombes de quinze kilos chacune. ou avec 12 bombes de 15 kg. En 1944-1945, l'urgence de la situation poussa certaines unités à emporter une charge unique de 250 kilos sous la forme d'une bombe montée sous le moteur.
Les premiers appareils de série parvinrent aux unités de première ligne durant l'année 1941 et furent engagés dès le début des offensives japonaises dans le Pacifique. Fiable, maniable et capable d'encaisser plus de tirs que de nombreux appareils japonais, les Ki-51 se révélèrent rapidement un allié très utile des troupes au sol. Comme indiqué par sa désignation officielle, ils assurèrent essentiellement des missions d'attaque au sol et de reconnaissance tactique. Certains appareils reçurent des caméras en remplacement de la mitrailleuse défensive arrière, facilitant l'observation des positions ennemies. Ils reçurent le nom de code Sonia de la part des services d'identification alliés.
Toutefois, des faiblesses apparurent progressivement. Son armement de bord parut vite insuffisant, le calibre 7,7 mm des mitrailleuses embarquées étant clairement insuffisant contre des fortifications, des véhicules ou encore dans certaines zones (notamment la jungle). Surtout, l'entrée en service de chasseurs alliés plus performants et l'usure de la chasse japonaise mirent petit à petit les Ki-51 face à des adversaires infiniment plus redoutables que ceux attendus. Dans de telles conditions, les pertes s'accrurent régulièrement sans que des évolutions ne soient adoptées ou même envisagées. La seule vraiment connue fut une tentative de modernisation menée par l'industrie aéronautique japonaise en Mandchourie qui proposa fin 1941 le Ki-71, un Ki-51 doté d'un moteur plus puissant et d'un train rétractable, mais qui fut rejeté par les autorités. Faute de mieux, les Ki-51 restèrent en service jusqu'à la fin de la Seconde Guerre Mondiale, participant à toutes les grandes batailles de la guerre. Plusieurs dizaines servirent dans des missions-suicide en 1945. A noter pour l'anecdote qu'un Ki-51 fut abattu par le légendaire Charles Lindbergh le 28 juillet 1944 à bord d'un Lockheed P-38 au-dessus de l'île de Seram et qu'un Ki-51 coula l'un des derniers navires américains perdus durant la Seconde Guerre Mondiale (le sous-marin USS Bullhead, touché par une charge de profondeur près de la côte de l'île indonésienne de Bali le 6 août 1945).
En tout, 2 385 appareils furent construits, de 1939 à 1945, les derniers appareils sortant des chaînes en juillet 1945. Le Ki-51 fut produit par Mitsubishi (1 459 exemplaires de série) et par Tachikawa (913 exemplaires).
Texte de Ciders, avec son aimable autorisation.
Anciens pays utilisateurs
- Chine : Armée de l'air chinoise — Exemplaires capturés
- Indonésie : Armée de l'air indonésienne — Exemplaires capturés
- Japon impérial : Armée de l'air japonaise impériale
Versions
- Manshu Ki-71 : Version plus puissante du Ki-51.
- Mitsubishi Ki-51 : Unique version de série.
- Tachikawa Ki-51 : Exemplaires construits par Tachikawa (913).
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Après le Ki-30 et le Ki-32, poursuivons dans la lignée des avions d'attaque au sol de l'Armée japonaise, avec leur digne successeur, le Ki-51 !
Historique :
La composante aérienne de l'Armée impériale japonaise disposait de bombardiers légers depuis la fin des années 1920. L'évolution de la technologie et les exigences des autorités militaires poussaient à un renouvellement très régulier de la flotte. Entré en service en 1934, le Kawasaki Ki-3 voyait à peine ses deux successeurs désignés (le Mitsubishi Ki-30 et le Kawasaki Ki-32) achever leurs essais qu'on leur cherchait déjà un remplaçant.
Fin 1937, le constructeur Mitsubishi reçut une commande officielle portant sur le développement du futur bombardier léger standard de l'Armée impériale. Forte de son expérience avec le Ki-30 et de ses bonnes relations avec les décideurs, la firme disposait d'un autre atout. Contrairement à Kawasaki, elle n'utilisait pas de moteurs à refroidissement liquide, dont la fiabilité avait nettement déçu dans les opérations aériennes en Chine. De plus, les ingénieurs minimisèrent les risques en ne partant pas de zéro mais en travaillant à partir du Ki-30 afin d'en tirer une version améliorée répondant aux exigences de l'Armée.
Au mois de décembre 1937, Mitsubishi reçut le cahier des charges. Il était requis un avion polyvalent, capable de mener des missions d'attaque mais aussi de reconnaissance. Pouvant opérer à partir de terrains sommaires et peu préparés, le nouvel appareil devait pouvoir emporter 200 kilos de bombes et trois mitrailleuses défensives tout en volant à 420 km/h à 2 000 mètres d'altitude. Son poids maximal ne devait enfin pas dépasser les 2 700 kg. De telles demandes devaient permettre un engagement du modèle en Chine et sur tous les théâtres d'opération envisagés alors par les militaires. La même équipe à l'origine du Ki-30 se mit au travail et put proposer deux prototypes à l'été 1939.
Ils furent dûment testés selon les procédures en vigueur et suscitèrent rapidement l'intérêt des pilotes et des autorités. Aux prototypes vinrent s'ajouter onze appareils de présérie qui permirent de relever quelques légers défauts. Les essais permirent en outre d'apporter quelques modifications à l'appareil. On remplaça notamment l'hélice initialement installée par une hélice à vitesse constante et l'on modifia également les becs de bord d'attaque pour assurer une meilleure maniabilité à basse vitesse. Fin 1939, le nouvel appareil fut accepté par les autorités et reçut sa désignation officielle de Mitsubishi Ki-51 (avion d'assaut de l'Armée type 99/avion de reconnaissance tactique de l'Armée type 99).
Évolution du Ki-30, le Ki-51 partageait certaines caractéristiques avec son prédécesseur mais s'en démarquait sur d'autres points. Comme lui, il s'agissait d'un monoplan mais de dimensions plus réduites. L'ensemble de la structure était constitué de métal. La réduction de la taille du cockpit (conçu pour accueillir le pilote et un mitrailleur arrière) et l'avancement de celui-ci vers le moteur donnaient à l'appareil une allure inhabituellement gracieuse pour un avion d'attaque. Les ailes étaient montées en position basse et non pas médiane, et il n'y avait aucune soute à bombes. Un solide train d'atterrissage non escamotable et pourvu de roues carénées supportait l'avion au sol, avec l'assistance d'une roulette de queue.
Au niveau de la motorisation, le choix des ingénieurs se porta sur un Mitsubishi Ha-126-II, à refroidissement par air, d'une puissance maximale de 940 ch. Le Ha-126-II entraînait une hélice tripale métallique à pas variable et répondait aux exigences des autorités. Aérodynamiquement soigné, le Ki-51 était également solidement construit. Contrairement à de nombreux avions japonais, il pouvait opérer à proximité du front et encaisser des coups. Des plaques de blindage d'une épaisseur maximale de dix millimètres furent installés sous le moteur et le cockpit afin de protéger l'avant de l'appareil des tirs en provenance du sol. L'équipage disposait de plaques dorsales et latérales, plus fines (six millimètres), mais ni les ailes ni les réservoirs n'étaient véritablement protégées.
Du côté de l'armement, deux mitrailleuses légères étaient montées dans la voilure, une troisième assurant la défense de l'arrière de l'appareil. Toutes trois étaient de calibre 7,7 mm. A partir de 1942, Mitsubishi entama le remplacement de l'armement de voilure par des mitrailleuses plus lourdes de calibre 12,7 mm. Malheureusement, le processus fut très long et il ne fut véritablement terminé qu'à la fin de l'année 1944. La charge maximale transportable était répartie sous la voilure, chaque aile étant équipée de deux points d'emport. En règle générale, les Ki-51 opéraient avec quatre bombes de 50 kg chacune, à raison de deux bombes sous chaque aile (à droite de la jambe de train). Il était également possible de monter des râteliers permettant l'emport maximal de douze bombes de quinze kilos chacune. ou avec 12 bombes de 15 kg. En 1944-1945, l'urgence de la situation poussa certaines unités à emporter une charge unique de 250 kilos sous la forme d'une bombe montée sous le moteur.
Les premiers appareils de série parvinrent aux unités de première ligne durant l'année 1941 et furent engagés dès le début des offensives japonaises dans le Pacifique. Fiable, maniable et capable d'encaisser plus de tirs que de nombreux appareils japonais, les Ki-51 se révélèrent rapidement un allié très utile des troupes au sol. Comme indiqué par sa désignation officielle, ils assurèrent essentiellement des missions d'attaque au sol et de reconnaissance tactique. Certains appareils reçurent des caméras en remplacement de la mitrailleuse défensive arrière, facilitant l'observation des positions ennemies. Ils reçurent le nom de code Sonia de la part des services d'identification alliés.
Toutefois, des faiblesses apparurent progressivement. Son armement de bord parut vite insuffisant, le calibre 7,7 mm des mitrailleuses embarquées étant clairement insuffisant contre des fortifications, des véhicules ou encore dans certaines zones (notamment la jungle). Surtout, l'entrée en service de chasseurs alliés plus performants et l'usure de la chasse japonaise mirent petit à petit les Ki-51 face à des adversaires infiniment plus redoutables que ceux attendus. Dans de telles conditions, les pertes s'accrurent régulièrement sans que des évolutions ne soient adoptées ou même envisagées. La seule vraiment connue fut une tentative de modernisation menée par l'industrie aéronautique japonaise en Mandchourie qui proposa fin 1941 le Ki-71, un Ki-51 doté d'un moteur plus puissant et d'un train rétractable, mais qui fut rejeté par les autorités. Faute de mieux, les Ki-51 restèrent en service jusqu'à la fin de la Seconde Guerre Mondiale, participant à toutes les grandes batailles de la guerre. Plusieurs dizaines servirent dans des missions-suicide en 1945. A noter pour l'anecdote qu'un Ki-51 fut abattu par le légendaire Charles Lindbergh le 28 juillet 1944 à bord d'un Lockheed P-38 au-dessus de l'île de Seram et qu'un Ki-51 coula l'un des derniers navires américains perdus durant la Seconde Guerre Mondiale (le sous-marin USS Bullhead, touché par une charge de profondeur près de la côte de l'île indonésienne de Bali le 6 août 1945).
En tout, 2 385 appareils furent construits, de 1939 à 1945, les derniers appareils sortant des chaînes en juillet 1945. Le Ki-51 fut produit par Mitsubishi (1 459 exemplaires de série) et par Tachikawa (913 exemplaires).
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Caractéristiques :
Type :
Appareil d'attaque au sol et de reconnaissance
Équipage :
2 hommes
Moteur :
1 Mitsubishi Ha-26-II refroidi par air, de 14 cylindres en double étoile, d'une puissance maximale de 940 ch
Poids :
Masse à vide : 1 837 kg
Masse maximale au décollage : 2 798 kg
Performances :
Vitesse maximale : 424 km/h à 3 000 m
Vitesse ascensionnelle : 5 000 m en 9 mn 55 s
Plafond opérationnel : 8 200 m
Distance franchissable maximale : 1 050 km
Dimensions :
Envergure : 12,10 m
Hauteur : 2,73 m
Longueur : 9,21 m
Surface alaire : 24,02 mètres carrés
Armement :
2 mitrailleuses frontales type 89 de calibre 7,7 mm (300 cartouches chacune) [puis 2 mitrailleuses Ho-103 de calibre 12,7 mm (240 cartouches chacune)]
1 mitrailleuse orientable Te-4 de calibre 7,7 mm (8 ou 15 tambours de 69 cartouches)
250 kg de bombes
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Images :
Rare Ki-51 aux couleurs françaises
Ki-51 au sol
Autre vue de Ki-51 au sol, avec un camouflage tâchetéAh que je destroye tout ! Ou pas. Sur AMN : Ciders, commandeur suprême, 10872 messages, inscrit le 02 septembre 2006, à 22 h 18