AeroVironment T-20
Rappels
- Catégorie : Drone
- Constructeur : AeroVironment
- Premier vol : 2009
- Missions : Observation, Reconnaissance, Drone, Communications électroniques
Historique
C’est en Californie, à Rohnert Park, que le constructeur américain Arcturus UAV développe son T-20 dans les années 2000. Ce drone doit permettre d’effectuer des missions de renseignement, de surveillance et de reconnaissance en embarquant le matériel spécifique nécessaire.
Son fuselage est de section carrée, avec un avant profilé qui est muni d’une hélice bipale tractrice actionnée par un moteur thermique. Les ailes, en position haute, sont effilées et à grand allongement, avec des ailettes à leurs extrémités. Elles sont munies de points d’emports permettant d’y fixer des modules de largage. La dérive est en "T" et est équipée, à sa base, d’une sorte de sabot plat permettant une meilleure stabilité au sol. Le drone, qui n’est pas équipé de train d’atterrissage, décolle à l’aide d’une catapulte et atterrit sur le ventre en glissant sur un terrain relativement plat. Néanmoins, pour éviter d’endommager le matériel embarqué dépasse sous le fuselage, il peut être muni d’une ou de plusieurs quilles ventrales pour éviter que les équipements ne s’abiment au contact du sol.
Le dispositif de reconnaissance principal est constitué d’une caméra, électro-optique ou infrarouge (EO/IR) selon le type de mission, montée sur cardan rétractable et stabilisée numériquement, qui envoie les images en temps réel à la station de contrôle au sol (GCS) via une liaison de données. D’autres équipements peuvent également être installés dans la soute ventrale qui mesure 28cm X 28cm X 91cm : télémètre laser, désignateur de cible, radar, radar à ouverture de synthèse, relai de communications, etc. Ces équipements sont assemblés et fixés sur un cadre qui est ensuite installé dans le drone par la trappe située au-dessous du fuselage. Ce système modulaire permet de changer d’équipement en seulement quelques minutes.
Les essais en vol du prototype sont achevés à la base aérienne d'Edwards en février 2009. Le premier essai de largage de charges emportées sous les ailes est effectué en août 2009 à Camp Roberts (CA).
En mars 2012, le Naval Air Systems Command (NAVAIR) inclut le drone T-20 dans un contrat IDIQ pour les services ISR. Le 24 octobre de la même année, le T-20 entre dans l'histoire de l'aviation en tant que premier véhicule aérien sans pilote à détecter et à éviter un avion piloté de l'aviation générale à l'aide d'un transpondeur ADS-B. L'événement est parrainé par le Cascade Chapter de l'AUVSI (Association for Uncrewed Vehicle Systems International - Association internationale des systèmes de véhicules sans équipage). En août 2013, le T-20 vole à une altitude de 23’500 pieds (7’200 m) sans modifications particulières et vole durant huit heures avant de se poser.
Le système T-20 de base comprend trois aéronefs, une station de contrôle au sol, un lanceur mobile et une remorque de soutien pour l'équipement et le personnel.
Une version à décollage et atterrissage verticaux, capable également de voler en stationnaire est également développée. Désignée Jump 20, chacune de ses ailes est équipée d’une sorte de poutrelle de section carrée d’environ 1,7 mètre de long, parallèle au fuselage et munie, à ses extrémités, d’une hélice bipale dirigée vers le haut. Situées autour du centre de gravité du drone, ces hélices lui permettent de décoller et d’atterrir à la verticale, ainsi que d’avoir une bonne stabilité en vol stationnaire. Cette version est également proposée pour une utilisation maritime.
En 2018, l’US Army lance un programme d’acquisition désigné Future Tactical Unmanned Aircraft System (FTUAS) destiné à remplacer ses drones de reconnaissance tactique Textron RQ-7 "Shadow". Bien que très apprécié par la troupe, cet appareil est difficile à déployer, de nombreuses pertes à la suite d’accidents sont à déplorer et son moteur particulièrement bruyant le rend facilement repérable depuis le sol. Le système V-Bat de Martin UAV et l'Aerosonde HQ de Textron AAI et Northrop Grumman sont sélectionnés en 2019. Peu de temps après, l'US Army ajoute le Jump 20 d'Arcturus UAV et le FVR-90 de L3Harris Technologies. Pendant environ un an, les unités opérationnelles évaluent ces quatre drones tactiques, principalement à Fort Benning, en Géorgie. Parmi les exigences demandées, on trouve la capacité à décoller verticalement pour ne pas dépendre de piste de décollage, un faible bruit durant le vol de reconnaissance, ainsi qu’un transport facile et une mise en œuvre rapide.
Le 18 août 2022, l’US Army sélectionne le Jump 20, qui appartient désormais à Aerovironment à la suite du rachat d’Arcturus par cette entreprise en janvier 2021. AeroVironment signe un contrat de 8 millions de dollars pour fournir un système Jump 20, qui se compose de six drones, de terminaux de données au sol et de stations de contrôle au sol destiné à équiper une brigade. Jusqu'à sept autres systèmes pourraient être acquis. L'US Army a reçu le premier système le 12 septembre 2022.
Le T-20 et le JUMP 20 sont largement utilisés par la marine mexicaine. Le T-20 est également exploité par le gouvernement turc.
Pays utilisateurs
- États-Unis : US Army
- AeroVironment Jump 20 (1 exemplaire)
- Mexique : Aéronavale mexicaine
- AeroVironment Jump 20 (3 exemplaires)
Versions
- AeroVironment Jump 20 : Version ADAV de l'AeroVironment T-20.
- AeroVironment T-20 Block I : Version initiale à décollage conventionnel, équipée d’un moteur thermique 4-temps à carburateur.
- AeroVironment T-20 Block II : Version à décollage conventionnel, équipée d’un moteur thermique 4-temps à injection.
Sur le forum…
-
" J’ignore la nature des armes que l’on utilisera pour la troisième guerre mondiale. Mais pour la quatrième, on se battra à coup de pierres." A. Einstein "Pire que le bruit des bottes, le silence des pantoufles." Max Frisch
-
Merci pour ton avis. On arrive à la même conclusion, pas forcément idéale : c'était pour ça que j'avais noté 1 pour l'US Army et 3 pour la Marine Mexicaine. Mais si on pouvait avoir une petite fenêtre pour mettre une remarque à la suite du nombre, il serait possible de faire apparaître "système"." J’ignore la nature des armes que l’on utilisera pour la troisième guerre mondiale. Mais pour la quatrième, on se battra à coup de pierres." A. Einstein "Pire que le bruit des bottes, le silence des pantoufles." Max Frisch
-
Je pencherais plutot, dans le cas des drones, de ne garder que le nombre de systèmes, c'est souvent la seule donnée, et de plus correspond, à peu près, à l'usage opérationnel. Il est plus important de savoir que l'on a 1 ou 2 systèmes, chacun pouvant guider 1 ou plusieurs UAV (par exemple, un système Reaper, tel que mis en oeuvre par la 33ème escadre, a deux stations de controle et peut donc guider 2 Reaper en même temps)
-
C'est un problème récurant avec les drones, cette confusion entre "système" et nombre d'engins volant (UAV).
Exact, mais ce n'est vraiment pas évident. Typiquement, un système devrait être équipé de 3 drones selon le constructeur. L'US Army commande un système avec 6 drones (?!?). De son côté, la Marine mexicaine utilise 3 systèmes… mais avec 3, 4 ou 6 drones par système?
Il faudrait peut-être avoir deux possibilités pour les drones : nombre de drone et/ou nombre de système." J’ignore la nature des armes que l’on utilisera pour la troisième guerre mondiale. Mais pour la quatrième, on se battra à coup de pierres." A. Einstein "Pire que le bruit des bottes, le silence des pantoufles." Max Frisch -
Tout nouveau, tout chaud ! A peine en service (12 septembre) et déjà sur le site. Bravo Jéricho
Juste une question, sur la fiche tu indiques, dans les utilisateurs, l'US Army avec 1 exemplaire. Ne serait-ce pas plutot 1 système, avec, comme tu le dis dans la fiche, 6 drones ?
C'est un problème récurant avec les drones, cette confusion entre "système" et nombre d'engins volant (UAV). -
" J’ignore la nature des armes que l’on utilisera pour la troisième guerre mondiale. Mais pour la quatrième, on se battra à coup de pierres." A. Einstein "Pire que le bruit des bottes, le silence des pantoufles." Max Frisch
-
Drone de reconnaissance américain des années 2020 capable d’emporter des charges utiles internes et externes, existe en versions à décollage conventionnel et à décollage et atterrissage vertical (ADAV).
C’est en Californie, à Rohnert Park, que le constructeur américain Arcturus UAV développe son T-20 dans les années 2000. Ce drone doit permettre d’effectuer des missions de renseignement, de surveillance et de reconnaissance en embarquant le matériel spécifique nécessaire.
Son fuselage est de section carrée, avec un avant profilé qui est muni d’une hélice bipale tractrice actionnée par un moteur thermique. Les ailes, en position haute, sont effilées et à grand allongement, avec des ailettes à leurs extrémités. Elles sont munies de points d’emports permettant d’y fixer des modules de largage. La dérive est en "T" et est équipée, à sa base, d’une sorte de sabot plat permettant une meilleure stabilité au sol. Le drone, qui n’est pas équipé de train d’atterrissage, décolle à l’aide d’une catapulte et atterrit sur le ventre en glissant sur un terrain relativement plat. Néanmoins, pour éviter d’endommager le matériel embarqué dépasse sous le fuselage, il peut être muni d’une ou de plusieurs quilles ventrales pour éviter que les équipements ne s’abiment au contact du sol.
Le dispositif de reconnaissance principal est constitué d’une caméra, électro-optique ou infrarouge (EO/IR) selon le type de mission, montée sur cardan rétractable et stabilisée numériquement, qui envoie les images en temps réel à la station de contrôle au sol (GCS) via une liaison de données. D’autres équipements peuvent également être installés dans la soute ventrale qui mesure 28cm X 28cm X 91cm : télémètre laser, désignateur de cible, radar, radar à ouverture de synthèse, relai de communications, etc. Ces équipements sont assemblés et fixés sur un cadre qui est ensuite installé dans le drone par la trappe située au-dessous du fuselage. Ce système modulaire permet de changer d’équipement en seulement quelques minutes.
Les essais en vol du prototype sont achevés à la base aérienne d'Edwards en février 2009. Le premier essai de largage de charges emportées sous les ailes est effectué en août 2009 à Camp Roberts (CA).
En mars 2012, le Naval Air Systems Command (NAVAIR) inclut le drone T-20 dans un contrat IDIQ pour les services ISR. Le 24 octobre de la même année, le T-20 entre dans l'histoire de l'aviation en tant que premier véhicule aérien sans pilote à détecter et à éviter un avion piloté de l'aviation générale à l'aide d'un transpondeur ADS-B. L'événement est parrainé par le Cascade Chapter de l'AUVSI (Association for Uncrewed Vehicle Systems International - Association internationale des systèmes de véhicules sans équipage). En août 2013, le T-20 vole à une altitude de 23’500 pieds (7’200 m) sans modifications particulières et vole durant huit heures avant de se poser.
Le système T-20 de base comprend trois aéronefs, une station de contrôle au sol, un lanceur mobile et une remorque de soutien pour l'équipement et le personnel.
Une version à décollage et atterrissage verticaux, capable également de voler en stationnaire est également développée. Désignée Jump 20, chacune de ses ailes est équipée d’une sorte de poutrelle de section carrée d’environ 1,7 mètre de long, parallèle au fuselage et munie, à ses extrémités, d’une hélice bipale dirigée vers le haut. Situées autour du centre de gravité du drone, ces hélices lui permettent de décoller et d’atterrir à la verticale, ainsi que d’avoir une bonne stabilité en vol stationnaire. Cette version est également proposée pour une utilisation maritime.
En 2018, l’US Army lance un programme d’acquisition désigné Future Tactical Unmanned Aircraft System (FTUAS) destiné à remplacer ses drones de reconnaissance tactique Textron RQ-7 "Shadow". Bien que très apprécié par la troupe, cet appareil est difficile à déployer, de nombreuses pertes à la suite d’accidents sont à déplorer et son moteur particulièrement bruyant le rend facilement repérable depuis le sol. Le système V-Bat de Martin UAV et l'Aerosonde HQ de Textron AAI et Northrop Grumman sont sélectionnés en 2019. Peu de temps après, l'US Army ajoute le Jump 20 d'Arcturus UAV et le FVR-90 de L3Harris Technologies. Pendant environ un an, les unités opérationnelles évaluent ces quatre drones tactiques, principalement à Fort Benning, en Géorgie. Parmi les exigences demandées, on trouve la capacité à décoller verticalement pour ne pas dépendre de piste de décollage, un faible bruit durant le vol de reconnaissance, ainsi qu’un transport facile et une mise en œuvre rapide.
Le 18 août 2022, l’US Army sélectionne le Jump 20, qui appartient désormais à Aerovironment à la suite du rachat d’Arcturus par cette entreprise en janvier 2021. AeroVironment signe un contrat de 8 millions de dollars pour fournir un système Jump 20, qui se compose de six drones, de terminaux de données au sol et de stations de contrôle au sol destiné à équiper une brigade. Jusqu'à sept autres systèmes pourraient être acquis. L'US Army a reçu le premier système le 12 septembre 2022.
Le T-20 et le JUMP 20 sont largement utilisés par la marine mexicaine. Le T-20 est également exploité par le gouvernement turc.
Versions :
T-20 Block I : Version initiale à décollage conventionnel, équipée d’un moteur thermique 4-temps à carburateur.
T-20 Block II : Version à décollage conventionnel, équipée d’un moteur thermique 4-temps à injection.
Jump 20 : Version ADAV.
Le fuselage du Jump 20 est de section carrée et profilé à l’avant. Comme la version à décollage conventionnelle, il n’est pas équipé de train d’atterrissage à proprement parler. Si le sol n’est pas adapté à un atterrissage sur le ventre, il peut être équipé d’une ou de plusieurs quilles ventrales afin d’éviter que les équipements ne s’abiment au contact du sol. Dans certaines occasions, il peut également décoller grâce à une catapulte transportable.
Le Jump 20 peut effectuer des missions en étant entièrement guidé depuis le sol, mais il est également possible de préprogrammer le vol avant le décollage afin que la mission s’effectue de façon entièrement autonome. L’appareil est transporté dans deux caisses contenant le fuselage, les ailes et les différents capteurs. Le système est opérationnel en moins de 60 minutes : le temps d’installer les ailes, de l’équiper du matériel nécessaire à la mission, d’effectuer les réglages et de programmer le vol si besoin. Le drone est capable de patrouiller durant 10h à une distance de 185km de sa station de contrôle. Très silencieux, il est inaudible lorsqu’il vole à plus de 1400 mètres/sol.
Utilisateurs militaires :
Mexique : 3 systèmes Jump 20 en service au sein de l’Armada de México depuis 2016.
USA : Jump 20 en cours de livraison au sein de l’US Army.
Caractéristiques et performances Jump 20 :
Longueur : 2,9 m
Envergure : 5,7 m
Masse maximale au décollage : 97,5kg
Moteur : un moteur de 190cc EFI Engine - Battery Powered Jump
Vitesse de croisière : 93 km/h
Plafond opérationnel : 5'200 m
Endurance : 14 h
Distance franchissable : 1300 km
Rayon d’action : 185 km
Charge utile : 13,6 kg
Armement : Sans
Liens internet :
https://www.avinc.com/uas/jump-20
https://www.avinc.com/images/uploads/product_docs/JUMP20_FutureState_Datasheet_02262021.pdf
https://www.avinc.com/resources/press-releases/view/u.s-army-selects-aerovironment-jump-20-medium-unmanned-aircraft-system-for-future-tactical-unmanned-aircraft-system-ftuas-increment-1
https://www.avinc.com/images/uploads/product_docs/JUMP20_Datasheet_07192021.pdf
https://www.defensenews.com/land/2022/08/19/army-taps-aerovironments-jump-20-to-replace-shadow-uas/
https://en.wikipedia.org/wiki/AeroVironment_T-20
" J’ignore la nature des armes que l’on utilisera pour la troisième guerre mondiale. Mais pour la quatrième, on se battra à coup de pierres." A. Einstein "Pire que le bruit des bottes, le silence des pantoufles." Max Frisch