exportation de Su-30 et Su-35

Oh la jolie perle !

Ben tu m'excuseras, mais IKEA pour moi, c'est loin de valoir un petit artisan, que j'appelle un "professionnel". Chacun ses convictions.

Pour compléter ce topic, la fiche du Su-30.

…

A la fin des années 1980, les nouveaux chasseurs soviétiques commençaient à peine à entrer dans les unités de première ligne, que déjà les Soviétiques travaillaient à des versions améliorées pour pallier leurs déficiences. Le Su-27 Flanker constituait un excellent appareil, mais Sukhoï décida d’obtenir mieux. Face notamment à la menace suscitée par les nouveaux missiles de croisière américains, l’Union Soviétique cherchait à accroître sa sphère de protection, mais pour cela il fallait plus d’autonomie à ses avions. Le Su-27 avait déjà un excellent rayon d’action, mais il était monoplace et dénué de perche de ravitaillement en vol. Aussi, les ingénieurs soviétiques décidèrent-ils d’améliorer le Su-27, en se basant sur sa version biplace Su-27UB.

Comme de nombreux autres intercepteurs à long rayon d’action soviétiques, le nouvel appareil, baptisé Su-27PU, devait pouvoir couvrir une vaste portion de l’espace aérien soviétique, procéder à des interceptions à grande distance et également servir de poste de commandement aérien. Les premiers essais en vol, à partir de modèles Su-27UB modifiés, commençèrent en 1978 et le premier Su-27PU vola en décembre 1989, le premier appareil de présérie volant quant à lui en avril 1992. De nombreuses modifications furent apportées : l’électronique de bord fut largement renouvelée, incorporant notamment un radar NIIP N001 modifié (capable d’engager plusieurs cibles aériennes en même temps et de procéder à des tirs air-sol), un récepteur GLONASS (le GPS soviétique), un nouveau cockpit avec un écran à tubes cathodiques et un nouveau système de navigation. Une optronique frontale (comme sur les MiG-29 Fulcrum) fut également installée. Ainsi équipé, le Su-27PU était en mesure de guider d’autres Su-27 monoplaces sur leurs cibles, par tous les temps. A gauche du nez, on monta une perche de ravitaillement en vol rétractable. Les commandes de vol électriques furent aussi améliorées. Satisfait par le nouvel avion, le gouvernement soviétique donna son accord pour lancer la production en série, mais comme pour beaucoup de projets de ce temps, la chute du régime communiste constitua un désastre. Dépourvu de financements et privé de commandes nationales, Sukhoï tenta de vendre son appareil à l’exportation, mais le Su-27PU ne trouva pas son marché. Aussi, pour y remédier, le constructeur russe entreprit de gros efforts pour le rendre multirôle. D’abord désigné comme Su-30M, ce nouvel appareil fut rebaptisé Su-30MK et présenté au Bourget en 1993.

Biplace comme le Su-27UB, le Su-30MK constitue depuis une dizaine d’années un énorme succès commercial. A l’heure actuelle, 508 appareils ont été commandés ou livrés dans le monde, et le Su-30MK est vu comme un appareil redoutable par les états-majors occidentaux. Voyons ce qu’il en est réellement.

Plus lourd que le Su-27, le Su-30MK n’en conserve pas moins une très grande partie des qualités du Flanker. Sa maniabilité similaire peut même être accrue par l’adjonction du tuyères mobiles et de plans canards. Le Su-30MK conserve également les commandes de vol électriques du Su-27 et sa charge militaire de 8 tonnes répartie sur 12 points d’emport (10 pour le Flanker de base et seulement 8 pour le Su-27PU). Toutefois, son armement est beaucoup plus polyvalent que ceux des Su-27P et Su-27S : il peut ainsi lancer des missiles air-sol Kh-29 et Kh-31 ou larguer des bombes guidées. Mais la grande originalité du Su-30MK consiste en sa multitude de versions. En effet, pour vendre le Su-30MK, Sukhoï a développé pour chaque client un version légèrement différente, voire beaucoup plus. Un grand nombre d’équipements et d’armements, y compris occidentaux, sont potentiellement installables, ce qui donne parfois des appareils très originaux.

De nombreuses améliorations sont proposées par Sukhoï, ce qui multiplie les configurations potentielles du Su-30MK. On peut distinguer plusieurs variantes :
- Su-30MKI : vendu à l’Inde, 280 appareils à terme. Les MKI indiens sont dotés de commandes de vol à quadruple redondance, de radars NIIP N011 Bars (350 kilomètres de portée) et de systèmes locaux (récepteur d’alerte radar Tarang ou calculateurs de mission), de moteurs à tuyères orientables, ainsi que de systèmes de conception israélienne (brouilleur EL/M-8222, pods de désignation Litening) et française (collimateur tête haute, enregistreurs de vol ou les 6 écrans LCD du cockpit). Ils seront à l’avenir dotés du missile air-sol Brahmos et du nouveau radar russo-indien Irbis.
- Su-30MKM : vendu à la Malaisie, 18 exemplaires. Les MKM ont reçu une avionique française, un système d’autoprotection russe et des détecteurs d’alerte missile sud-africains.
- Su-30MKK et MKK-2 : vendus à la Chine, 76 et 24 appareils. Les appareils chinois incorporent des radars NIIP N001, Zhuk-MS et MSE et des systèmes de contremesures de fabrication chinoise. Ils sont optimisés pour la lutte antinavire et peuvent tirer des missiles antiradar Kh-31.

Ainsi équipé, et grâce à quelques exercices ayant donné lieu à une grande publicité (on a ainsi vu des MKI indiens venir à Red Flag ou se mesurer à des chasseurs Typhoon), le Su-30MK apparaît comme un appareil intermédiaire entre la quatrième et la cinquième génération de chasseurs. Mais il n’est pas exempt de tous reproches. Ainsi, le Su-30MK serait, selon les sources, d’un entretien difficile et son taux de disponibilité serait plutôt faible. De surcroît, hormis en Inde et en Chine, il n’équipe qu’en nombre limité les forces aériennes qui l’ont acheté. Surtout, si le Su-30MK a connu un certain succès à l’exportation (notamment grâce à son prix attractif, entre 35 et 45 millions de dollars pièce), il est quasi inexistant dans les forces aériennes russes : seuls 16 appareils ont été commandés à ce jour et le manque chronique de financement ralentit considérablement la modernisation du Su-30MK. La Russie se voit ainsi privée d’un appareil qui lui conviendrait bien et qui lui permettrait de rester au niveau des autres puissances aéronautiques, tout en prenant le risque de voir sa technologie pillée, notamment par la Chine.

…

Caractéristiques :

Type: Chasseur biplace multirôle
1er vol du prototype: 31 décembre 1991
Mise en service: 1996

Version : Su-30
Motorisation : 2 réacteurs Saturn/Lyulka AL-31F
Puissance : 2 x 74,5 kN
Envergure : 14.70 m
Longueur du fuselage : 21.94 m
Hauteur au sol : 6.36 m
Surface alaire : 62 m²
Masse à vide : 17 700 kg
Masse maximale : 34 500 kg
Plafond pratique : 17 300 m
Distance franchissable : 3 000 km
Vitesse maximale : 2100 km/h
Equipage : 1 pilote, 1 opérateur systèmes

Pays utilisateurs : Algérie, Chine, Inde, Indonésie, Malaisie, Russie, Venezuela, Vietnam.

Cool, je vais pouvoir t'embêter

Sukhoï a également envisagé de mettre une perche de ravitaillement sur les monoplaces pour donner les Su-27PD (ou −27P ? la situation reste un peu floue), mais ils se sont rendus compte que vu la durée des missions, il valait mieux deux pilotes (Kvotchur a fait une mission de 12 heures avec l'unique prototype, le Su-27PD n° 598 serial 37-20).

Je suppose que pour le premier vol d'un Su-27PU, tu voulais dire 1988 et non 1978 ? Pour la petite histoire, le premier proto est le T10U-2 qui a été transformé avec une perche de ravitaillement (le pauvre, il finissait tout juste les essais d'appontage pour le Su-27K), puis les T10U-5 et T10U-6 ont été transformés en Su-27PU (ce qui a donné les T10PU-5 et T10PU-6, immatriculés plus tard 596 et 597). Par contre, l'OSF n'a pas été « installée » sur le Su-30, elle était déjà présente mais a été décalée vers la droite comme sur tous les Su-27 avec une perche.

Point de vue production du Su-30, quelques appareils neufs ont été construits pour l'Armée Rouge (immatriculés de 50 à 56 et basés à Savostleyka — je ne suis pas sûr de l'existence du 55).

Quant aux versions, c'est vraiment le bordel. Impossible de s'y retrouver précisément, sans compter que les avions existants ne correspondaient pas toujours à leur nom. Par exemple, le numéro 603 qui était présenté au Bourget 93 comme un Su-30MK top moderne était juste le Su-30 n°596 avec des maquettes de missiles. Sukhoï a également proposé le Su-30K, un Su-30 pour l'export (mais quelle différence avec le Su-30 exactement, mystère), et si je me souviens bien, il y a également une histoire avec le n°321 (Su-27UB ex-n°389, vu au Bourget 89) qui était présenté comme Su-30K…
On peut distinguer à l'œil nu au moins trois familles appareils marqués « Su-30MK » :
- le Su-30MK de base (n° 603), sans les canards ni TVC
- le Su-30MK façon Inde, avec canards et TVC mais dérives classiques
- le Su-30MK « NG », sans canard, avec TVC et dérives agrandies au bout carré et non tronqué (immatriculés 501 à 504).

Huit points d'emport seulement pour le Su-27PU ? Ils ont supprimé le point 2 de voilure ? Jamais entendu parler de ça… Je vais regarder ce soir le Gordon kivabien. Quant aux 12 points, je me demande s'ils n'étaient pas déjà dispo sur les tous derniers Su-27S de série, tiens.


Pour l'Inde, elle a reçu plusieurs versions du Su-30. Initialement, ce sont des Su-30I sans tuyères vectorielles ni canards, puis des Su-30MKI en au moins deux versions, je retrouverai les détails ce soir.




(et tu as fait l'impasse sur le Su-30KI et sur le Su-30KN, c'est mal ! )

Viens toujours.

Pour le PU, non je voulais bien dire 1988. Me semble t-il.

Quant au KI… oui, j'aurais pu. Mais j'aurais pu aussi parler des Su-30 vénézueliens. Et des sous-variantes vietnamiennes dont on ne sait pas grand chose. Comme tu le dis, c'est le bordel. Cela dit, pour les versions, c'est encore pire chez MiG. Tous les démonstrateurs récents de Fulcrum ne sont que des vieux appareils modifiés pour les salons. Ou d'anciens prototypes mis au goût du jour.

Bon, si nous écoutons Saint Gordon (dans son nouveau OKB Sukhoi de 2010), voici ce que ça donne pour les biplaces avec perche de ravitaillement en vol :

[*:2p65tl6o] Su-27PU, Su-30 alias T10PU ou 10-4PU
- prototypes T10PU-5 [05] bleu n° 01-02 (image), T10PU-6 [06] bleu n° 02-03
- premier vol été 1988
- Deux premiers exemplaires de série n° 9631010101 01-01 et 9631010102 01-02, premier vol 14 avril 1992, deviennent les fameux 596 et 597
- Cinq exemplaires suivants n° 96310107035 [50], 96310107037 [51], 96310107023 03-01 [52], 96310104007 02-02 [53], 96310104010 02-03 [54] livrés en 1994-1997
- moteurs Al-31F, pas de canards, dérives classiques[/*:m:2p65tl6o]
[*:2p65tl6o] Su-30K 10-4PK
Avionique légèrement différente de celle du Su-30, mais rien d'autre à signaler.
- venud à l'Inde (18 exemplaires SB-001 -> SB-018).
[/*:m:2p65tl6o]
[*:2p65tl6o] Su-30MK 10-4PMK
- démonstrateur : Su-27UB [321] n° 96310413042 08-06 (ex-[389] du Bourget 89) image
- prototype : Su-30MK [603] n° 9631010101 (ex-596) (image)
- moteurs, dérives et avionique classiques, mais missiles air-sol (Kh-31, -59M, -29) et air-air (R-77) possibles
[/*:m:2p65tl6o]
[*:2p65tl6o] Su-30KN
- démonstrateur Su-30KN [302] n° 79371010302 03-02, premier vol mars 1999 image
le [02] 9631010102 01-02 ex-[597] aurait également servi pour les essais
- offre spontanée de mise à jour des Su-30 existants
- moteurs, dérives et avionique classiques, mais missiles air-sol possibles
- un seul écran LCD pour remplacer le vieux CRT dans le cockpit, missiles air-sol (Kh-31, -59M, -29) et air-air (R-77) possibles
[/*:m:2p65tl6o]
[*:2p65tl6o] Su-30MKI 10-4PMK-2
- prototype Su-30 [56] n° 96310104003 02-01 modifié, devient [01] bleu et renommé T10PMK-1, premier vol 1er juillet 1997, dernier 12 juin 1999 au Bourget => appelé Su-30MK
- second prototype T10PU-6 [06] bleu 02-03 (6ème proto du Su-27UB transformé en Su-30), renommé T10PMK-6
- autres prototypes [05] 19-07 26 novembre 2000, [04] 10MK2101 15 février 2001, [02] 10MK2103, [03] 19-06, [07]
- nouveau radar (NIIP N011ME), nouvelle OSF (OLS-30), cockpit avec écrans multifonctions Thomson, INS/GPS Totem
- moteurs avec TVC, canards, double roulette de nez (sauf le T10PMK-6), dérives classiques
- vendu à l'Inde
[/*:m:2p65tl6o]
[*:2p65tl6o] Su-30MKM
- démonstrateur [04] 10MK2101 et [05] 19-07 (oui, ce sont des ex-Su-30MKI)
- avionique française, allemande et sud-africaine
- vendu à la Malaisie (18 exemplaires)
[/*:m:2p65tl6o]
[*:2p65tl6o] Su-30MKA
- modifs mineures par rapport au Su-30MKI
- vendu à l'Algérie (28 exemplaires)
[/*:m:2p65tl6o]
[*:2p65tl6o] Su-30MKK J-13
- démonstrateur Su-30 [05] 01-02 T10PU-5 (c'était déjà un Su-27UB transformé en Su-30), premier vol 9 mars 1999
- premier prototype (encore un Su-27UB modifié) [501] 10MKK-1, premier vol 19 mai 1999
- autres prototype [502], 503] 80-01, [504] 80-02
- pas de canards mais dérives plus grandes et double roulette de nez
- radar RLPK-27E (basé sur le RLPK-27 classique), nouvelle OSF (OLS-30), nouveau cockpit
- vendu à la Chine (76)
[/*:m:2p65tl6o]
[*:2p65tl6o] Su-30MK2 ou Su-30MKK-2, Su-30MK2V, Su-30MKV ou Su-20MK2 AMV
- modifs mineures par rapport au Su-30MKK
- vendu à la Chine (PLANAF, 24) et à l'Indonésie (3 exemplaires), Viêt-nam (4 exemplaires), Vénézuela (24 exemplaires, 12 supplémentaires sont envisagés)
[/*:m:2p65tl6o]
[*:2p65tl6o] Su-35UB alias T10UBM-1
- prototype 801 bleu n°80-08 ( image), Su-30MKK modifié
- premier vol 7 août 2000
- moteurs Al-31FP, canards, dérives carrées, radar amélioré Zhuk-MSE.[/*:m:2p65tl6o][/list:u:2p65tl6o]

C'est bien ce que je disais il y a bien longtemps…

Les Russes sont doués pour embrouiller le monde. Dès qu'il y a une petite modif' sur un modèle d'avion, ils leur donnent une nouvelle nomination comme si c'est devenu un nouveau modèle.
En vérité, ils ont juste séparé les oranges dans différents paniers. Vous en prenez deux pour les presser, vous obtenez exactement le même jus…

Guns a écrit

C'est bien ce que je disais il y a bien longtemps…

Les Russes sont doués pour embrouiller le monde. Dès qu'il y a une petite modif' sur un modèle d'avion, ils leur donnent une nouvelle nomination comme si c'est devenu un nouveau modèle.
En vérité, ils ont juste séparé les oranges dans différents paniers. Vous en prenez deux pour les presser, vous obtenez exactement le même jus…

Oh, on n'a pas forcément fait mieux avec le Mirage III / 5 ou le Mirage 2000

Certes, D9.

Mais les Russes ont cette manie de changer l'appellation du "zoziau" dès le moment qu'un petit truc a changé à bord.
Ils seraient capables de donner une appellation pour ceux dont les rivets de fixation sont "Made in Taiwan", et une autre encore pour ceux avec des rivets "Made in China".
Bientôt, tu trouveras sur le marché des Flanker PPK, PKK, KKK, MPK, RDA, RFA, MIA, KIA… Tu vois le genre…

India to arm 40 Su-30MKI fighters with BrahMos missiles

Le patron de BrahMos Aerospace a annoncé mercredi que 40 Su-30MKI indiens seront équipés du missile BrahMos.

Le premier essai de tir aéroporté du missile BrahMos est prévu pour 2011.
Le premiers essais en vol de l'appareil armé de missiles sont prévus pour 2012.

Missile BrahMos:
Portée: 290km
Charge militaire: jusqu'à 300kg
Peut engager des cibles terrestres à partir d'une altitude de 10m
Vitesse max: M 2.8 (Trois fois plus rapide que le missile de croisière subsonique américain Tomahawk)

Les versions terrestres et maritimes du BrahMos ont été testées et sont déjà en service dans l'armée indienne.

Missile BrahMos

C'est à la base un missile mer-mer, le P-700 Granit (SS-N-19 Shipwreck), qui a l'air d'être vraiment méchant. Comme la plupart des missiles actuels, on ne sait pas ce qu'il vaut en pratique, mais sur le papier c'est un vrai tueur de porte-avions.