Forces aériennes Suisses

  • Voici une video illustrant les essais du Gripen effectués ces jours-ci à Emmen:

    http://www.youtube.com/watch?v=eXRge60cmFE

    Et enfin des photos illustrant les essais en compagnie de F/A-18 Suisses ici:

    http://www.airpic.net/forum/viewtopic.php?t=2500

    et la:

    http://www.flightforum.ch/forum/showthread.php?t=62693
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  • Tuckson a écrit

    Bah, un seul moteur pour naviguer entre les montagnes …

    Si les mirages l'ont fait pourquoi pas des Gripen.
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  • Et les Hunters, ou les Vampire, aussi. :)
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  • Tuckson a écrit

    ironman a écrit

    Tuckson a écrit

    Bah, un seul moteur pour naviguer entre les montagnes …

    Si les mirages l'ont fait pourquoi pas des Gripen.
    Oui, je sais bien. Je parle de choix pour le futur. Le facteur "sécurité" jouera-t-il ? ….

    Ah ok, pour ça faudrait voir si tout leur mono-moteur avaient un taux d'accidents élevés. Si c'est bien entretenue, il devrait pas avoir de problème.
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  • Tuckson a écrit

    Je ne parle pas d'entretien, je parle de l'assurance des pilotes à savoir qu'ils sont soutenus par deux moteurs. Les temps changent, peut être ne réitèreront ils pas les choix passés.

    Très juste! Je me disais que si ils ont eu de bon service avec un moteur alors pourquoi changé mais comme tu dit les temps change et pour ma part, je préfère les double-moteur pour les memes raison que tu as dit, une meilleure assurance et une meilleure sécuritée et en plus quand on regarde tout les appareils de nouvelle génération, apart le Gripen et le J-10 ( enmoin que j'en es oubliés), ils sont toutes double moteurs.
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  • Voici un article daté du 11.08.2008 concernant l acquisition d avions de combat.
    Publié dans le Temps principal quotidien romand orienté centre droite:
    Dassault va devoir sérieusement se bouger….

    [b]Bataille dans le ciel helvétique
    Dès mardi, les candidats au remplacement des avions Tiger de l'armée suisse se présentent au public. Dans un contexte très difficile, au moment où le Département de la défense souffre de l'affaiblissement de Samuel Schmid.
    «Nous ne pouvions pas imaginer meilleure situation», exulte un membre du GSsA. En pleine récolte de paraphes dans le cadre de l'initiative pour un moratoire de dix ans sur l'achat d'un nouvel avion de combat, il affiche une mine réjouie. Au moment où l'armée s'apprête à livrer une âpre bataille, ces trois prochaines années, pour remplacer sa flotte obsolète de 54 Tiger, tous les voyants du Département de la défense semblent être au rouge. Mardi, à Emmen, le premier candidat, le suédois Gripen, se présentera au public.

    Il y a d'abord la situation du ministre de la Défense. Samuel ­Schmid sort lourdement affaibli de la crise estivale qui a frappé son ministère. Alors qu'il sera en première ligne au parlement et face au peuple pour défendre la nécessité de cet achat, il souffre, plus que jamais, d'un manque de crédibilité.
    A cela s'ajoute le fait que, au Conseil national, le dossier de l'armée est l'otage d'alliances contre nature entre la gauche et l'UDC pour des raisons idéologiques opposées. Cette union bloque presque systématiquement tous les crédits et les projets de réforme. Avec pour conséquence majeure que l'armée peine à percevoir ce que l'on attend d'elle et, a fortiori, à justifier son utilité. Pour les militaires, la retraite des Tiger aura pour conséquence de laisser orphelins les F/A-18 pour assurer l'espace aérien. Selon eux, cette mission ne pourrait dès lors pas être remplie 24 heures sur 24.
    La démission de Roland Nef et le temps perdu pour désigner un nouveau chef de l'armée n'arrangent rien à la situation puisque cela prive l'institution de son «général». Cette vacance pénalise l'armée qui devrait avancer ses pions dès maintenant afin de bétonner une acquisition évaluée à 2,5 milliards pour une trentaine d'appareils.

    «Enterrer l'avion de combat»
    Ce contexte politique constitue une aubaine pour le GSsA. On imagine mal le groupement antimilitariste, qui aurait déjà réuni 30000 signatures en moins de trois mois, ne pas obtenir le soutien nécessaire pour parvenir à ses fins. Toutefois, avant que le peuple ne soit convoqué pour se prononcer, comme en 1993 sur les F/A-18 (57,2% de non), l'évaluation du besoin d'un nouvel avion de combat devra passer la rampe du parlement. Un passage qui n'aura rien d'une sinécure tant les majorités vont se jouer à quelques élus près au Conseil national. Deux refus d'entrée en matière suffiraient à couler le projet.
    A la Chambre basse, l'ensemble de la gauche, emmenée par l'écologiste zougois Josef Lang, s'y oppose catégoriquement. Elle est non seulement allergique à toute dépense militaire d'une telle ampleur, mais un remplacement des Tiger, compte tenu de la situation politique européenne, lui apparaît absurde. Selon elle, des accords avec les pays voisins suffiraient. Dernièrement, Hans Widmer (PS/LU) a saisi l'occasion de satisfaire sa conception humanitaire de l'armée, en avançant l'acquisition d'avions de transports comme substitution aux nouveaux jets.
    La gauche ne sera pas seule dans ce combat. Elle pourra aussi compter de précieux alliés dans les rangs de l'UDC, qui n'hésite pas à mettre des bâtons dans les roues de Samuel Schmid à chaque fois qu'une occasion se présente. Enfin, l'aile chrétienne-sociale ou les évangéliques du groupe démocrate-chrétien pourront encore grossir les rangs des opposants. Dans cette optique, le PS n'a pas manqué vendredi de saluer les menaces de l'UDC dans l'espoir d'«enterrer les avions de combat».

    La charrue avant les bœufs
    Du côté du PDC et du PRD, la grande majorité des élus semblent convaincus de la nécessité de doter les Forces aériennes de nouveaux appareils. Pius Segmüller (PDC/LU) avance l'argument de la souveraineté nationale et insiste sur le fait que l'on doit donner à l'armée les moyens de remplir sa mission de police aérienne. Et de voir derrière les futures attaques de l'UDC contre cet achat la seule volonté d'affaiblir Samuel Schmid.

    Le radical Didier Burkhalter, conseiller aux Etats neuchâtelois, empoigne la problématique dans un autre sens. «Il faut impérativement imposer une vision globale des compétences que l'on souhaite donner à l'armée pour ensuite définir les moyens que l'on compte lui allouer», dit-il. Il milite désormais pour que le concept de programmes quadriennaux soit inclus dans le prochain rapport sur la politique de sécurité. Cela pour éviter que certaines dépenses soient refusées par des parlementaires qui perçoivent mal les enjeux de ces acquisitions par tranches.

    Pour convaincre les parlementaires et le peuple, Samuel Schmid sera contraint d'arrondir les angles. Pour des raisons politiques, il pourrait ainsi préférer un avion qui n'a pas trop des allures de jouet technologique ou dont le coût n'est pas trop élevé. A ce titre, pour les spécialistes, le Gripen suédois dispose d'une certaine longueur d'avance sur ses concurrents, Rafale et Euro­fighter, plus modernes et surtout plus chers. La composante «émission de bruit» jouera également un rôle important dans le choix final des appareils.

    Les arguments économiques vont aussi peser dans la balance, notamment les participations industrielles liées à cet achat militaire (lire ci-dessous). Les lobbyistes des avionneurs l'ont bien compris et multiplient les contacts. Le rachat de Saab Space par Ruag, il y a un mois, peut, par exemple, être interprété comme un signe. Toutefois, un rapport de l'administration vient de remettre en cause le poids des contre-affaires liées à l'achat d'armement, mettant à mal l'un des principaux arguments des partis de droite. Pour eux, pour Samuel ­Schmid et pour l'armée, la bataille des nouveaux avions de combat a des allures de parcours du combattant.

    Les industries sont en embuscade
    Les contacts industriels ont débuté bien avant les tests techniques sur les avions.
    Philippe Miauton
    Six cents: c'est le nombre de rencontres organisées entre industriels étrangers et suisses. Cela bien avant qu'Armasuisse n'entreprenne les premiers tests sur les avions de combat en lice pour remplacer le Tiger. Pour l'industrie suisse, le type d'avion n'importe guère, ce qui pèse dans la balance, en revanche, c'est la qualité des participations directes - pour la fabrication complète ou partielle de l'avion sous licence - et indirectes contractées entre l'entreprise qui fournira l'appareil et le tissu industriel suisse.

    Pour Giovanni Giunta, secrétaire général du Groupe romand pour le matériel de défense et de sécurité (GRPM), une association d'entreprises actives sur le marché de la sécurité, «le modèle n'a pas d'importance, l'avion n'est qu'un outil pour que les entreprises romandes puissent décrocher au minimum 30% des participations indirectes». Dans le cadre de l'accord d'achat, figure en effet comme condition que l'entreprise mandatée s'engage à passer commande auprès de l'industrie suisse à hauteur d'un montant similaire. Cette somme a pour l'heure été fixée à 800 millions, mais sera adaptée à l'enveloppe finale.

    Le GRPM et son pendant alémanique Swissmem ont organisé deux plates-formes de contacts, l'une avec Saab, l'autre avec Dassault, des deux côtés de la Sarine. EADS, elle, n'a rencontré que les entreprises alémaniques. Et les avionneurs ne sont pas venus seuls. «Une septantaine d'industriels français ainsi qu'une cinquantaine d'industries suédoises ont participé aux rassemblements», énumère Giovanni Giunta.

    Ces rencontres ont déjà porté leurs fruits puisque sept intentions de collaboration ont été signées par Dassault pour la seule Suisse romande. Pour Saab, les proches du dossier articulent un chiffre avoisinant la vingtaine sur l'ensemble de la Suisse. Saab se serait notamment entendu avec Rheinmetall Schweiz AG ainsi que Pilatus. Dassault aurait activement approché Swissmetal. Ces ententes jouent-elles vraiment un rôle dans le processus de désignation du futur jet? Suffisamment pour que les avionneurs aient jugé utile d'approcher très tôt les lobbies. Les pourparlers avec le GRPM ont ainsi débuté il y a cinq ans avec Saab, quatre ans avec Dassault et trois ans avec EADS.

    «Ces intentions sont une condition sine qua non du catalogue de prestations. Une analyse détaillée permet ensuite d'évaluer les meilleures intentions, celles qui offrent les transferts technologiques ou les transferts de compétences les plus intéressants pour l'industrie suisse», explique un membre d'Armasuisse.

    Ainsi, puisque le consortium européen EADS n'a pas répondu à l'appel des Romands, peut-on pour autant dire que l'Eurofighter a perdu du terrain sur ses concurrents? A Berne, beaucoup le pensent. «EADS semble maintenant rattraper son retard, mais le train est passé en ce qui concerne l'organisation d'un événement», répond de son côté Giovanni Giunta. EADS a, semble-t-il, préféré soigner ses contacts avec Ruag, avant tout concerné par les compensations directes.

    Calendrier
    Philippe Miauton
    Août-décembre 2008: Essais en vol et au sol des appareils

    Janvier-avril 2009: Optimalisation des offres

    Juillet 2009: Choix du type d'avions

    Session d'automne 2009: Achat soumis aux Chambres

    Courant 2010: Eventuelle initiative du GSsA

    2015-2016: Première livraison si les Chambres et le peuple approuvent l'achat


    Rafale
    Philippe Miauton
    Producteur: Dassault Aviation (F)
    Prix: 50 à 60 millions d'euros l'unité de base, sans coût de maintenance
    Armée: France

    • Forces

    - Avion de combat multirôle à la pointe de la modernité

    - Disponibilité rapide

    - Eprouvé en opération, notamment en Afghanistan

    • Faiblesses

    - Son prix élevé, malgré un faible coût de maintenance

    - Jugé trop sophistiqué

    - Aucune commande n'a encore été enregistrée à l'exportation bien que le Rafale ait été noté positivement lors d'évaluations (Corée du Sud, Singapour, Pays-Bas, Australie, Brésil). Un problème dans la chaîne de livraison à moyen terme est souvent cité comme un motif dissuasif

    Gripen
    Philippe Miauton
    Producteur: Saab (SWE)
    Prix: 50 millions d'euros l'unité de base, sans coût de maintenance
    Armées: Suède, République tchèque, Hongrie, Afrique du Sud, Thaïlande

    • Forces

    - Il est le moins cher des trois modèles tant du point de vue du prix d'achat que de la maintenance

    - Bonne compatibilité avec les F/A-18. Il peut notamment emporter le même armement et utilise le même réacteur, un Volvo RM-12

    - Disponibilité rapide

    - Proposé dans sa version II, l'avion n'a plus de maladie de jeunesse

    • Faiblesses

    - Sa petite taille ne permet pas un ajout important de système de modernisation

    Eurofighter
    Philippe Miauton
    Producteur: EADS (consortium européen)
    Prix: plus de 60 millions d'euros l'unité de base, sans coût de maintenance
    Armées: Allemagne, Espagne, Italie, Grande-Bretagne, Autriche, Arabie saoudite
    • Forces

    - Trois pays voisins de la Suisse en disposent

    - Décolle aisément sans post-combustion

    - Très bonne compatibilité de l'armement et des sous-systèmes

    • Faiblesses

    - L'Eurofighter est le plus cher des trois concurrents tant pour son coût de base que pour sa maintenance

    - Des maladies de jeunesse subsistent

    - A un radar considéré comme le moins performant du marché
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  • le gripen , c'est pas plutôt 25-30 millions d'euros l'unité ?
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  • Décolle facile sans PC .Je rappele que même un rafale surchargé , ça décolle au maximum sur 700m , ce qui est vraiment peu .En plus c'est vraiment un avantage minime .
    Sinon le radar de typhoon me semble plus perfomant que celui du gripen .
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  • EZRA a écrit

    .En plus c'est vraiment un avantage minime .

    En Suisse c'est un avantage. Beaucoup de monde se plaigne que les avions font trop de bruit. Alors décoller sans PC c'est pas un "petit" plus :wink:
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  • Il me semble qu'un rafale avec ou sans PC , ça décolle plus court qu'un typhoon .Donc pourquoi il mettent typhoon décolle aiément sans PC .Il devrait mettre la même chose pour le rafale .Non .
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  • C est un journaliste politique qui a rédigé l article pas un specialiste en revue aéronautique.
    Alors ne vous tourmentez pas trop pour les forces/faiblesses affichées dans cette article.

    Pour l'instant seul le gripen a été evalué en Suisse. le rafale c est pour octobre et Typhoon fin novembre.
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  • EZRA a écrit

    Il me semble qu'un rafale avec ou sans PC , ça décolle plus court qu'un typhoon .Donc pourquoi il mettent typhoon décolle aiément sans PC .Il devrait mettre la même chose pour le rafale .Non .

    Je n'ai pas dit le contraire :wink:
    je le précisait just.
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  • Bon ben je crois que les Suisses ont choisi une solution "maison", très économique ….
    NEW AIR FORCE
    ….






    :pn2:
    "Pro patria et humanitate"
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  • Suite de notre revue de presse Suisse puisque hier le gripen à été présenté officiellement aux médias:

    13.08.2008,le 24 heures journal quotidien romand ; article de Ron Hochuli


    Combat de chasseurs dans un épais «brouillard suisse»

    Un «sulfureux business». Même dans le giron des constructeurs qui s’affrontent pour livrer à la Suisse de nouveaux avions de combat, on n’hésite pas à le reconnaître.

    Officiellement, tout se joue sur l’aérodrome d’Emmen (LU), où se déroulent les tests des avions. Le Suédois Gripen (construit par Saab) a été présenté hier aux médias. Le Français Rafale (Dassault) et l’Européen Eurofighter Typhoon (EADS) suivront d’ici à la fin de l’année.

    En coulisses, pourtant, des enjeux commerciaux prennent le dessus, dans la perspective d’une transaction qui se chiffrera à 2,5 milliards de francs pour vingt à trente appareils voués à remplacer, à l’horizon 2015, les F-5 Tiger suisses, arrivés en fin de vie.

    «Pas de vente sans corruption»

    EADS paraît quasi hors course. Appareils trop sophistiqués, trop coûteux, pas assez fiables, et plombés par une vente controversée en Autriche. Le Gripen, lui, fait office de favori, notamment sur le plan du rapport coût/prestations. Il apparaît en outre que la firme suédoise Saab est la plus agressive sur le plan commercial.

    Le cahier des charges soumis à chaque constructeur implique en effet que la facture finale envoyée à Berne soit compensée à valeur égale par des contrats commerciaux, dans le domaine militaire et civil. L’industrie suisse au sens large en sera la première bénéficiaire, mais les banques et les assurances, notamment, ne seront pas en reste.

    Plus de 600 réunions auraient déjà eu lieu entre ces trois constructeurs et les industriels suisses. Une délégation suédoise a déjà signé une vingtaine d’accords de collaboration, rapporte Le Temps . Parmi les principaux partenaires visés figureraient Rheinmetall Schweiz AG et le constructeur d’avions Pilatus. Les modalités des contrats restent pourtant nébuleuses. Et cette opacité alimente déjà les rumeurs qui accompagnent si souvent sur ce genre de «deals».

    «Gripen joue son avenir en Suisse», lâche un connaisseur. La chaîne de production suédoise pourrait être stoppée en 2012 si le carnet de commandes ne se remplit pas.» Voilà pourquoi Saab aurait fait le forcing ces dernières années pour exporter en Hongrie, en République tchèque ou en Afrique du Sud, explique un proche de la concurrence. «Autant de pays où il est impossible de vendre sans corrompre», attaque-t-il. Certes, en Suisse, Saab agit plus subtilement. Mais les méthodes restent ce qu’elles sont. Il est si facile de promettre un contrat, un poste, un salaire ou une commission à un interlocuteur clé…»

    Quoi qu’il en soit, l’offensive de Gripen, qui a l’avantage de provenir d’un pays neutre, paraît éclipser ses rivaux. Une discrétion tactique, explique-t-on chez Dassault. Le groupe, qui a, dans le passé, été accusé de transactions douteuses plus souvent qu’à son tour, tient désormais à jouer les élèves modèles.

    Electricité française en prime?
    En France, on a d’ailleurs «tiré les enseignements» de l’achat d’hélicoptères d’EADS par la Suisse, entaché d’une plainte en raison d’une procédure d’évaluation hâtive. Dassault, qui entretient des relations quasi organiques avec l’Etat français, privilégie les canaux politiques pour se placer. Il ne serait d’ailleurs pas rare que le patron du groupe, Eric Trappier, déjeune à la table d’élus et d’experts suisses.

    Et si les contacts avec l’industrie helvétique ne manquent pas, l’atout majeur pourrait porter sur des contrats interétatiques. De source sûre, l’Elysée aurait, par exemple, demandé que de nouveaux contrats d’exportation de courant soient évalués, via EDF.

    Pour la Suisse, dont l’approvisionnement en électricité est menacé, l’argument ne serait pas négligeable. L’armée française, avec laquelle de nombreux accords de collaboration existent déjà, est également active sur le front de la communication. Pour souligner, notamment, que les bruyants vols d’entraînement du Rafale pourraient en partie se dérouler en France.

    Si, pour l’instant, les pilotes d’essai suisses tiennent la vedette dans les airs, les lobbyistes travaillent d’arrache-pied, dans l’ombre. Avocats et informateurs potentiels des médias ne sont pas loin. Au moindre faux pas de l’un des constructeurs, les autres ne manqueront pas de dégainer…


    Le secret, toujours le secret…

    Quand ce n’est pas le secret défense, c’est le secret d’entreprise qu’invoque Armasuisse – qui officie sous la tutelle du Département de la défense – pour justifier l’opacité de la procédure de sélection. De quoi apporter de l’eau au moulin
    du Groupe pour une Suisse sans armée (GSsA) et des signatures à son initiative contre l’achat des chasseurs, qui n’en a pourtant pas besoin. Elle aurait récolté 30 000 paraphes en trois mois, dans un contexte certes très favorable, l’armée ayant été passablement écornée ces derniers temps. Le peuple devrait donc avoir le dernier mot, en 2010.
    Une fois l’avion choisi, il faudra d’abord franchir l’obstacle du parlement, mi-2009. Opposée aux chasseurs, la gauche pourrait recevoir le soutien de l’UDC, décidée à barrer la route à Samuel Schmid par tous les moyens. Pour l’heure, le GSsA réclame qu’on publie le cahier des charges soumis aux candidats (pour qu’il ne puisse pas être modifié par la suite) ainsi que les résultats de l’évaluation. «Les entreprises en lice sont en concurrence internationale,
    nous devons être très prudents», réagit Jürg Weber, directeur du projet chez Armasuisse. Secret d’entreprise oblige. Il ajoute que si la population n’a pas accès à ces données, les commissions parlementaires compétentes recevront des documents aussi détaillés que possible.
    Cela ne suffit pas, selon Josef Lang (Verts), membre du GSsA et de la commission du National. «Il y a eu des cas de corruption dans presque tous les pays où Gripen a vendu des avions. Le seul remède est de rendre la procédure publique. Si une entreprise veut conclure une affaire, elle devrait être prête à se soumettre à des exigences de transparence, puisqu’elles sont les mêmes pour tous les candidats.»
    Le GSsA demande également qu’Armasuisse ne traite qu’avec des sociétés qui communiquent les moyens engagés dans la procédure de sélection: budget, effectifs, identité des lobbyistes, ou rémunération des politiciens pour leurs conseils. Pour l’heure, face aux médias, les trois constructeurs entretiennent le flou. LUCIA SILLIG / EMMEN

    GRIPEN
    Construit par la firme suédoise Saab, cet appareil est le meilleur marché des trois. Vendu environ 80 millions de francs l’unité, ce monoréacteur (moins bruyant), est disponible très rapidement. La maintenance est relativement aisée et bon marché. La fiabilité est reconnue, mais les possibilités de le doter, à terme, de nouvelles technologies sont faibles. Il serait suffisant pour la surveillance aérienne, jugent les experts, mais risque d’être rapidement dépassé. Paraît inadapté pour d’éventuelles missions de l’armée à l’étranger.

    RAFALE
    Biréacteur construit par le Français Dassault, devisé à près de 100 millions de francs par unité. Appareil de la dernière génération, permettant un large spectre de missions, dont la maintenance est jugée relativement bon marché et qui pourrait être livré à brève échéance. Sa sophistication est néanmoins à double tranchant. Certains experts jurent «qu’un Rafale vaut deux Gripen». Pour d’autres, ce chasseur est au contraire «trop complexe».

    EUROFIGHTER TYPHOON
    Produit en Allemagne par le consortium EADS, devisé à près de 100 millions d’euros l’unité, auxquels il faut ajouter des coûts de maintenance plus élevés que pour les autres candidats. Avion jeune, l’Eurofighter a permis des développements technologiques de pointe. Problème: la technologie ne tient pas toutes ses promesses, et la fiabilité s’en ressent. Six armées européennes volent sur cet avion, avec des fortunes diverses. «C’est comme une voiture de sport italienne, lâche un spécialiste. Magnifique à piloter, mais souvent au garage…» (rh)
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  • article publié le 13.08.2008 dans le temps, quotidien romand Philippe Miauton

    Le Gripen suédois apparaît le mieux armé pour remplacer la flotte de Tiger
    FORCES AERIENNES. Le F-5 va tirer sa révérence après trente ans de service. Les essais techniques des appareils en lice pour lui succéder sont en cours. Celui du constructeur Saab, fort de plusieurs succès, semble avoir une longueur d'avance.

    Politiquement, l'acquisition d'un nouveau jet pour remplacer les vieux Tiger a d'ores et déjà du plomb dans l'aile (LT du 11.08.08). La récolte de signatures du GSsA bat son plein et les parlementaires affûtent déjà leurs armes. Mais, avant que le dossier ne soit traité sous la Coupole, l'armée doit procéder, jusqu'au mois de décembre, à 25 missions techniques sur chaque appareil en lice - le Gripen suédois de Saab, le Rafale français de Dassault et l'Eurofighter du consortium européen EADS -, qui permettront de les départager.

    L'avion suédois, actuellement stationné à Emmen (LU), est le premier des candidats à passer sous la loupe des spécialistes d'Armasuisse dans l'optique d'évaluer ses aptitudes opérationnelles, techniques et sa compatibilité avec les exigences suisses. Classées «secret défense», les évaluations ne seront pas rendues publiques. Le choix final ne se jouera que sur des détails. De l'avis d'experts militaires et d'observateurs politiques, Saab semble toutefois posséder une longueur d'avance sur ses concurrents avant que les tests n'aient abouti. Décryptage.

    • Missions

    Le Tiger, en service depuis trente ans, est dépassé. Pour des raisons de sécurité, il ne peut, par exemple, voler de nuit. Les Forces aériennes souhaitent pouvoir épauler les 33 F/A-18 afin d'assurer efficacement la police aérienne du territoire 24 heures sur 24. Les trois avions concurrents sont tous polyvalents. Ils peuvent donc aussi bien effectuer des missions de combat aérien, des opérations air-sol, de la reconnaissance et des vols de police comme dans le cadre du WEF ou de l'Euro 2008. Sur ce plan, il est donc difficile de déterminer lequel des trois modèles répond le mieux aux exigences. Néanmoins, plusieurs pays étrangers ont choisi le Gripen pour son caractère multifonctionnel. Un point non négligeable alors que l'armée n'a pas encore clairement défini le rôle qu'elle compte attribuer au nouvel appareil.

    • Technologie et bruit

    Il y a quelques mois, le constructeur Boeing a préféré se retirer de la course avec son modèle F/A-18 Super Hornet. Raison invoquée par les Américains: leur avion était trop performant, sans compter son envergure, 20% plus grande que l'actuel F/A-18 de l'armée suisse. Par rapport à ses concurrents, le Gripen a une envergure inférieure de deux mètres. En outre, il mesure 80 centimètres de moins. Ces détails ont leur importance, à cause de l'étroitesse des hangars et des cavernes militaires.

    Ensuite, les compatibilités entre la flotte de F/A-18 et le Gripen sont multiples. En matière d'armement, les nouveaux missiles pour F/A-18 acquis par l'armée suisse peuvent également équiper l'avion suédois. Ce dernier possède, en outre, un réacteur Volvo identique au jet suisse.

    Enfin, selon les spécialistes, les émissions de bruit du Gripen sont sensiblement inférieures aux autres modèles. Un point qui ne manquera pas d'influencer le choix final, après que l'initiative Franz Weber eut abordé la thématique. En témoignent les deux vols de test entièrement dévolus à la mesure de ces émissions.

    • Politique

    Armasuisse a pour mission d'obtenir le plus d'avions possible avec un budget de 2,2 milliards. De ce point de vue, le prix de l'unité de base du Gripen est plus avantageux (environ 10 millions de moins que le Rafale et l'Eurofighter). Sa maintenance revient aussi moins cher.

    Tous ces éléments réunis constituent un avantage certain, notamment en raison de la situation politique de Samuel Schmid. Le seul fait de présenter un avion économique, qui fait moins office de jouet technologique et qui répond aux critères de bruit, pourrait contribuer à calmer les esprits au parlement et auprès de la population.

    • Lobby et économie

    Faut-il y voir un signe? L'avion de combat suédois est le premier à être examiné. C'est également le premier à avoir pris des contacts avec les lobbies économiques, il y a cinq ans. Ces approches ont débouché sur une vingtaine d'intentions de collaborations industrielles. En marge de celles-ci, Ruag a dernièrement racheté Saab Space.

    Mais le représentant de Saab, présent en Suisse depuis une année, avoue déjà penser à convaincre la population en prévision de l'initiative du GSsA. D'où la présence des Gripen lors de meetings aériens ou celle de publicité dans les médias et dans la rue.

    Une technique éprouvée puisque l'entreprise suédoise surfe, pour l'heure, sur les succès. Pas moins de cinq pays, outre la Suède, ont acquis son avion: la République tchèque, la Hongrie, l'Afrique du Sud et la Thaïlande. Lors de plusieurs de ces acquisitions, le Gripen a remporté la mise face aux mêmes concurrents. En Suisse, certains éléments semblent, pour l'heure, plaider en faveur du constructeur suédois.
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