De Havilland DH-103 Hornet
Rappels
- Catégorie : Avion de combat
- Constructeur : De Havilland
- Premier vol : 28 juillet 1944
- Production : 383 appareils construits (cellules neuves)
Historique
En 1943, la RAF réclama un appareil de chasse à long rayon d'action, destiné à être engagé contre le Japon, avec la spécification F12/43. La priorité était la facilité de pilotage aux basses vitesses et la visibilité. De Havilland remporta le marché avec le DH-103.L'appareil était une évolution du Mosquito, dont il empruntait les lignes générales avec sa configuration bimoteur à aile basse doté d'un train classique. Sa cellule, bien qu'utilisant aussi du balsa contreplaqué, faisait cependant plus largement appel à l'aluminium, notamment dans les ailes. L'appareil fut conçu dès le départ pour une éventuelle utilisation navale.
Le prototype effectua son vol inaugural le 28 juillet 1944 aux mains de Geoffrey de Havilland Jr. Peu après, la Fleet Air Arm cherchait un nouveau chasseur embarqué, détaillé dans la spécification N5/44. Le 3e prototype préfigurait le F.20 naval et vola le 19 avril 1945. Il effectua ses essais en mer sur l'HMS Ocean. L'appareil se révéla être le plus rapide chasseur à pistons de la RAF avec 780 km/h, plus rapide que le Meteor à l'époque. Il bénéficiait d'un meilleur rayon d'action que les jets à l'époque.
Le Hornet F.1, destiné à la RAF, entra en service fin 1946 au sein du 64 squadron. Il fut construit à 60 exemplaires. Il disposait de 4 canons de 20 mm, placés dans le nez, et de 8 roquettes HVAR de 127 mm. L'appareil battit quelques records et courses de vitesse.
Le PR.2 était destiné à la reconnaissance photographique. Des caméras remplaçaient les canons et le carburant en interne montait à 2400 litres. 3 F.1 furent modifiés comme prototypes et 5 exemplaires furent construits. La fin de la guerre les rendit inutiles et ils furent feraillés.
Le F.3, lui, emportait en plus des roquettes des bombes de 454 kg et un réservoir externe. Le Hornet F.3 se distinguait notamment du F.1 par sa dérive, qui se prolongeait vers l'avant du fuselage par une arête dorsale.
Sa capacité interne montait de 1636 litres à 1964 litres. Il fut construit à 120 exemplaires.
Le FR.4 était une version de reconnaissance. Des caméras K17 américaines et F52 britanniques (les F52 étant utilisables de nuit) remplaçaient toute charge offensive. 12 F.3 furent modifiés, mais avec une capacité interne en carburant réduite. Ils furent également déployés en Malaisie et à Hong-Kong.
Le Sea Hornet F.20 fut la première version embarquée et découlait directement du F.3. Il était équipé d'une crosse d'appontage, d'ailes repliables, d'un train d'atterrissage renforcé et de moteurs Merlin 133/134 de 2030 hp. L'appareil était alourdi de 250 kg, avait une capacité interne en carburant de 1557 l et perdait 18 km/h de vitesse maximale. Il fut construit à 80 appareils (prototype compris), dans des missions de défense aérienne de la flotte. Il entra en service en juin 1947 au sein des 801 et 806 NAS.
Le NF.21 était un chasseur de nuit, et l'unique version à être biplace. L'opérateur radar était placé dans un cockpit distinct du pilote, au milieu du fuselage. Le NF.21 était équipé d'un radar ASH placé dans le nez et de roquettes de 127 mm. 72 exemplaires furent construits. Il entra en service en janvier 1949 au sein du 809 NAS. Il a servi, après son retrait du service actif en 1954, comme appareil d'entraînement pour les radaristes des chasseurs de nuit britanniques.
Le PR.22 était une version de reconnaissance photographique du F.20. 2 caméras F52 et une caméra K19B remplaçaient les canons. 23 exemplaires furent construits.
Le Hornet fut engagé au combat en Malaisie au sein des squadrons 33 et 141, et en Corée. Remplaçant les Beaufighter, Spitfire et Brigand en Malaisie, ils s'y montrèrent efficaces et capables de rester 2 heures sur zone. Il fut également déployé à Hong-Kong.
Un exemplaire fut évalué par l'Australie, et subit des essais tropicaux, sans lendemain. Un unique Sea Hornet fut évalué par le Canada en 1948, avant d'être utilisé à des fins civiles puis feraillé en 1952 après un accident.
Les Hornet et Sea Hornet furent retirés du service en 1955. Ils furent, pour la RAF, le dernier chasseur bimoteur à piston, et pour la FAA, le premier. Il resta le bimoteur à hélices et l'avion en bois le plus rapide du monde. Il fut très certainement un excellent appareil, bien que rapidement surclassé par les avions à réaction lorsque ceux-ci eurent une autonomie suffisante. Il ne reste malheureusement aucun survivant sur les 383 exemplaires construits.
Anciens pays utilisateurs
- Australie : Armée de l'air australienne (1 exemplaire)
- Canada : Armée de l'air canadienne (1 exemplaire)
- Royaume-Uni : Fleet Air Arm
- Royaume-Uni : RAF
Versions
- De Havilland Hornet F.1 : Version terrestre initiale, 60 exemplaires.
- De Havilland Hornet F.3 : Version terrestre de série, 120 exemplaires.
- De Havilland Hornet FR.4 : Version de reconnaissance, 12 appareils.
- De Havilland Hornet PR.2 : Version de reconnaissance, 5 exemplaires.
- De Havilland Sea Hornet F.20 : 1ere version embarquée, 79 exemplaires.
- De Havilland Sea Hornet NF.21 : Version embarquée de chasse de nuit, 72 exemplaires.
- De Havilland Sea Hornet PR.22 : Version embarquée de reconnaissance, 23 exemplaires.
Sur le forum…
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Rang, sang, race et dieux n'entrent en rien dans le partage du vice… et de la vertu. (de Cape et de Crocs, tome 1).>> N'oubliez pas de lire et de relire le Réglement du forum>> N'oubliez pas de consulter les index des sujets avant de poster les vôtres.
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Oui, c'est certain D'ailleurs, ça pourrait faire un nouveau sujet « quel avion aimeriez-vous voir voler en meeting ? »Jericho a écrit
Ben disons que personellement, le DH Hornet et le DH Mosquito sont des avions que je trouve particulièrement beaux. Et à voir voler un bel avion, c'est toujours un plaisir, non? Après on peu aprécier sa carrière, ses faits d'armes, avoir un coup de coeur perso, etc.Et tous ces points d'exclamation, vous avez remarqué ? Cinq ! C'est la marque d'un aliéné qui porte son slip sur la tête. L'opéra fait cet effet à certains.Terry Pratchett -
Le Hornet F.3 se distinguait notamment du F.1 par sa dérive, qui se prolongeait vers l'avant du fuselage par une arête dorsale.
A noter également que le NF.21 a servi, après son retrait du service actif en 1954, comme appareil d'entraînement pour les radaristes des chasseurs de nuit britanniques.Ah que je destroye tout ! Ou pas. Sur AMN : Ciders, commandeur suprême, 10872 messages, inscrit le 02 septembre 2006, à 22 h 18 -
Ben disons que personellement, le DH Hornet et le DH Mosquito sont des avions que je trouve particulièrement beaux. Et à voir voler un bel avion, c'est toujours un plaisir, non? Après on peu aprécier sa carrière, ses faits d'armes, avoir un coup de coeur perso, etc." J’ignore la nature des armes que l’on utilisera pour la troisième guerre mondiale. Mais pour la quatrième, on se battra à coup de pierres." A. Einstein "Pire que le bruit des bottes, le silence des pantoufles." Max Frisch
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Je ne connais pas très bien, du coup ce n'est clairement pas l'avion auquel j'aurais pensé en premier si je devais citer une grande perte des meetings :/Et tous ces points d'exclamation, vous avez remarqué ? Cinq ! C'est la marque d'un aliéné qui porte son slip sur la tête. L'opéra fait cet effet à certains.Terry Pratchett
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Oui, ça c'est une sacrée perte…Rang, sang, race et dieux n'entrent en rien dans le partage du vice… et de la vertu. (de Cape et de Crocs, tome 1).>> N'oubliez pas de lire et de relire le Réglement du forum>> N'oubliez pas de consulter les index des sujets avant de poster les vôtres.
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Belle fiche pour un magnifique avion! Merci.
Dommage qu'il n'en reste pas pour égayer nos meeting aériens…" J’ignore la nature des armes que l’on utilisera pour la troisième guerre mondiale. Mais pour la quatrième, on se battra à coup de pierres." A. Einstein "Pire que le bruit des bottes, le silence des pantoufles." Max Frisch -
Tomcat 101 n'étant pas revenu, on ne peut guère utiliser son texte sans son autorisation… Voici donc ma version.
En 1943, la RAF réclama un appareil de chasse à long rayon d'action, destiné à être engagé contre le Japon, avec la spécification F12/43. La priorité était la facilité de pilotage aux basses vitesses et la visibilité. De Havilland remporta le marché avec le DH-103.
L'appareil était une évolution du Mosquito, dont il empruntait les lignes générales avec sa configuration bimoteur à aile basse doté d'un train classique. Sa cellule, bien qu'utilisant aussi du balsa contreplaqué, faisait cependant plus largement appel à l'aluminium, notamment dans les ailes. L'appareil fut conçu dès le départ pour une éventuelle utilisation navale.
Le prototype effectua son vol inaugural le 28 juillet 1944 aux mains de Geoffrey de Havilland Jr. Peu après, la Fleet Air Arm cherchait un nouveau chasseur embarqué, détaillé dans la spécification N5/44. Le 3e prototype préfigurait le F.20 naval et vola le 19 avril 1945. Il effectua ses essais en mer sur l'HMS Ocean. L'appareil se révéla être le plus rapide chasseur à pistons de la RAF avec 780 km/h, plus rapide que le Meteor à l'époque. Il bénéficiait d'un meilleur rayon d'action que les jets à l'époque.
Le Hornet F.1, destiné à la RAF, entra en service fin 1946 au sein du 64 squadron. Il fut construit à 60 exemplaires. Il disposait de 4 canons de 20 mm, placés dans le nez, et de 8 roquettes HVAR de 127 mm. L'appareil battit quelques records et courses de vitesse.
Le PR.2 était destiné à la reconnaissance photographique. Des caméras remplaçaient les canons et le carburant en interne montait à 2400 litres. 3 F.1 furent modifiés comme prototypes et 5 exemplaires furent construits. La fin de la guerre les rendit inutiles et ils furent feraillés.
Le F.3, lui, emportait en plus des roquettes des bombes de 454 kg et un réservoir externe. Sa capacité interne montait de 1636 litres à 1964 litres. Il fut construit à 120 exemplaires.
Le FR.4 était une version de reconnaissance. Des caméras K17 américaines et F52 britanniques (les F52 étant utilisables de nuit) remplaçaient toute charge offensive. 12 F.3 furent modifiés, mais avec une capacité interne en carburant réduite. Ils furent également déployés en Malaisie et à Hong-Kong.
Le Sea Hornet F.20 fut la première version embarquée et découlait directement du F.3. Il était équipé d'une crosse d'appontage, d'ailes repliables, d'un train d'atterrissage renforcé et de moteurs Merlin 133/134 de 2030 hp. L'appareil était alourdi de 250 kg, avait une capacité interne en carburant de 1557 l et perdait 18 km/h de vitesse maximale. Il fut construit à 80 appareils (prototype compris), dans des missions de défense aérienne de la flotte. Il entra en service en juin 1947 au sein des 801 et 806 NAS.
Le NF.21 était un chasseur de nuit, et l'unique version à être biplace. L'opérateur radar était placé dans un cockpit distinct du pilote, au milieu du fuselage. Le NF.21 était équipé d'un radar ASH placé dans le nez et de roquettes de 127 mm. 72 exemplaires furent construits. Il entra en service en janvier 1949 au sein du 809 NAS.
Le PR.22 était une version de reconnaissance photographique du F.20. 2 caméras F52 et une caméra K19B remplaçaient les canons. 23 exemplaires furent construits.
Le Hornet fut engagé au combat en Malaisie au sein des squadrons 33 et 141, et en Corée. Remplaçant les Beaufighter, Spitfire et Brigand en Malaisie, ils s'y montrèrent efficaces et capables de rester 2 heures sur zone. Il fut également déployé à Hong-Kong.
Un exemplaire fut évalué par l'Australie, et subit des essais tropicaux, sans lendemain. Un unique Sea Hornet fut évalué par le Canada en 1948, avant d'être utilisé à des fins civiles puis feraillé en 1952 après un accident.
Les Hornet et Sea Hornet furent retirés du service en 1955. Ils furent, pour la RAF, le dernier chasseur bimoteur à piston, et pour la FAA, le premier. Il resta le bimoteur à hélices et l'avion en bois le plus rapide du monde. Il fut très certainement un excellent appareil, bien que rapidement surclassé par les avions à réaction lorsque ceux-ci eurent une autonomie suffisante. Il ne reste malheureusement aucun survivant sur les 383 exemplaires construits.
http://www.avionslegendaires.net/de-havilland-d-h-103-hornet-sea-hornet.php
http://fandavion.free.fr/dehavillanddh103.htm
http://en.wikipedia.org/wiki/De_Havilland_Hornet
http://www.militaryfactory.com/aircraft/detail.asp?aircraft_id=520
http://www.fliteskin.com/page4.html
http://www.aviastar.org/air/england/havilland_hornet.php
Rang, sang, race et dieux n'entrent en rien dans le partage du vice… et de la vertu. (de Cape et de Crocs, tome 1).>> N'oubliez pas de lire et de relire le Réglement du forum>> N'oubliez pas de consulter les index des sujets avant de poster les vôtres. -
Avion superbe s'il en est!
Comme le post (les photos: y a pas à dire, il était beau)! Si, si, j'insiste!
L'avènement du réacteur, ne doit pas nous faire oublier les superbes "derniers pistons" que produirent les constructeurs aéronautiques -
Les avions à moteur à pistons ont opposés une brève résistance aux lampes à souder à leurs débuts. Certains exemples se démarquent -comme le Skyraider- où encore comme en Grande Bretagne avec le De Havilland DH 103 Hornet (et Sea Hornet).
L’avion se présente comme un chasseur bimoteur à grand rayon d’action dérivé du Mosquito.
En fait, le ministère de la production aéronautique anglaise est approché dès septembre 1942 par la société De Havilland qui lui propose une « réduction » plus performante du Mosquito propulsée par deux moteurs Merlin. Il faut savoir aussi qu’en ce moment, le bureau d’étude de la firme travaille aussi sur le Vampire à réaction.
Les autorités demandent alors la production de 3 prototypes le 30 juillet 1943. On envisage de mettre l’avion en service contre les japonais dès 1945. Le premier prototype vole le 28 juillet 1944. Les performances sont alors supérieures à celles espérées :
- 790 Km/h de vitesse maximum en palier à 7500 m
- un vol de 4200 Km est effectué à la vitesse de croisière de 550 Km/h avec deux bidons supplémentaires de 900 litres.
L’avion, après correction de ses problèmes de jeunesse (instabilité en roulis) est alors produit en série de la fin 1944 à mars 1946. On lui renforce aussi les amortisseurs, on lui ajoute une crosse d’appontage et des points d’ancrages pour le catapultage et il devient le DH 103 Sea Hornet. En version biplace avec opérateur en place arrière, l’avion est dérivé en chasseur de nuit. (Avec ajout d’un radar de poursuite AS/APS4 dans le nez, un radar d’alerte à l’arrière du fuselage et des pares flammes d’échappement)
Voici les unités utilisatrices du Hornet (codes d’identification) :
RAF (métropole) :
- Sqn No 19 (QV)
- Sqn No 41 (EB)
- Sqn No 64 (SH)
- Sqn No 65 (YT)
- Sqn No 226 OCU (XL)
- Hornet conversion flight (MS)
RAF ( Fast East Air Force)
- Sqn No 33 (5R)
- Sqn No 45 (OB)
- Sqn No (WZ)
Fleet Air Arm
- sur F.Mk 20: Sqn No 801, 806
- sur NF.Mk 20: Sqn No 809
- unités de seconde ligne: Sqn No 703, 728, 736, 738, 759, 771, 778, 787 et 792.
Les avions du Sqn 801 sont employés sur le HMS Implacable alors que ceux du Sqn 809 sont employés sur le HMS Indomitable. Le Sqn 806 est quant à lui une unité de démonstration.
Le Hornet sera utilisé en métropole pour la défense du territoire. Il évoluera ensuite de l’interception des bombardiers à la pénétration à basse altitude, type de mission où il excelle. Il est ensuite remplacé par le Gloster Meteor en 1951.
Il sera envoyé dans le pacifique en vue de défendre Hong Kong contre une éventuelle attaque chinoise. Il participe aussi à la répression d’une rébellion communiste en Malaisie. En général, ses opérations consistent à protéger des convois militaires et civils en effectuant des missions d’appui feu.
Malheureusement, à partir de 1953, et bien que le nombre des missions s’accroît, les avions comptent leurs dernières heures, ils deviennent trop « vieux ».
Sa carrière dans la Fleet Air Arm est réduite, son seul engagement consiste en divers exercices de simulation d’attaque de la flotte. Il est remplacé en 1950 par le Sea Fury.
Voici ses caractéristiques techniques :
dimensions
Envergure : 13.7m
Surface alaire : 33.6m²
Longueur : 11.2m
Masse maximale : 8668Kg (Sea Hornet : 9117Kg)
armement
4 canons Hispano de 20 mm sous le fuselage
Jusqu’à 908Kg de bombes et des roquettes sous voilure
motorisation
2 Merlin de 2070ch
Hélices quadripales De Havilland Hydromatic de 3.66m de diamètre
Capacité en carburant : 2246l en réservoirs internes, bidons largables de 910l
performances
Vitesse maximale : 760Km/h (Sea Hornet : 748Km/h)
Plafond: 10670m
Autonomie: 4827km
Voilà pour cet avion méconnu et surtout magnifique!
photo1
photo2
un lien traitant de cet avion:
ici
bibliographie:Wing Master n° 42, sept-oct 2004
Images
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