BAC P.71
Rappels
- Catégorie : Projet
- Constructeur : BAC
- Missions : Attaque au sol
- Voir aussi… : SEPECAT Jaguar
Historique
Vers la fin des années 1960, les avions de combat monomoteurs à décollage et atterrissage verticaux existants comme le Harrier ont permis de démontrer leurs capacités opérationnelles. De plus, l’expérience accumulée par les avions de recherche équipés de turboréacteurs de sustentation, ainsi que les technologies permettant la fabrication de ces derniers, se sont améliorées. Restait encore à clarifier quelques points, dont le coût de ce type d’appareil et la configuration générale. En effet, la disposition des moteurs et des tuyères d’éjection est importante pour limiter l’érosion du sol et les dommages à la cellule, éviter la réingestion du flux sortant, faciliter le contrôle en vol, diminuer le bruit et les vibrations, afin d’en faire un projet viable.
Le 30 septembre 1971, le constructeur BAC (British Aircraft Corporation) commence l’étude du P.71, un bimoteur léger qui reprend l’avant du P.70 et du Jaguar M, ainsi que l’arrière du fuselage du P.66. Les ailes, situées en position haute et relativement petites, sont en flèche et ont une épaisseur relative de 7%. Par rapport au P.66, la dérive est désormais en flèche, mais l’empennage horizontal voit sa flèche moins prononcée. Une petite quille ventrale est ajoutée, comme sur le P.70, afin d’améliorer la stabilité. Le train d’atterrissage tricycle est escamotable dans le fuselage. Un turboréacteur de sustentation est installé, avec un angle de 15° par rapport à la verticale, derrière le cockpit pour assurer la poussée verticale durant les phases de décollage, d’atterrissage et de vol stationnaire. Deux trappes, une au-dessus et une autre au-dessous, s’ouvrent pour permettre l’alimentation en air et l’éjection du flux du réacteur. Le turboréacteur principal est disposé très en arrière, ce qui permet d’avoir de la place dans le fuselage pour un réservoir de carburant d’assez grande taille, le train principal et l’installation de deux canons Aden de 30mm et leurs munitions.
Le P.71 peut emporter un réservoir de carburant supplémentaire sous le fuselage, alors que quatre pylônes sous voilure permettent l’emport de missiles air-surface Martel ou Harpoon, de bombes, de paniers à roquettes, ainsi que de missiles air-air à courte portée pour son autoprotection. La version pour la marine doit être équipée d’un radar dans le nez en lieu et place du télémètre et désignateur laser.
Dans un premier temps, c’est un turboréacteur de sustentation Rolls-Allison XJ.99 qui est choisi, mais au final il semble que ce soit un RB.228, un dérivé plus puissant du RB.227, qui est retenu. Le turboréacteur principal devrait être un RB.199-42R équipé de deux buses latérales situées au-dessous de l’arrière du fuselage, qui permettent l’expulsion des gaz vers le bas durant les phases de vol vertical. Plusieurs autres options sont également évoquées, mais pas retenues.
Le P.71 est également un appareil qui doit permettre, par la suite, de développer un avion de plus grande dimension propulsé par deux moteurs de sustentation et deux de poussée horizontale, qui aurait des capacités offensives semblables ou supérieures au SEPECAT Jaguar.
Le projet P.71 est finalement abandonné quelques mois plus tard.
Texte de Jéricho, avec son aimable autorisation.
Caractéristiques
- Masse maxi au décollage : 11 794 kg (26 001 lbs)
- Envergure : 7 m (23 ft)
- Longueur : 13,3 m (43,635 ft)
Équipage
- Équipage : 1
Performances
- Distance de décollage : 0 m (0 ft)
- Distance d'atterrissage : 0 m (0 ft)
- Mach maximal BA : Mach 1 au minimum
- Mach maximal HA : Mach 1 au minimum
- Rapport poussée/masse à sec maxi au décollage : 0.84
- Rapport poussée/masse avec PC maxi au décollage : 0.65
Motorisation
- 1 × réacteur Rolls-Royce RB.228 de 5 474,006 kgp (53,7 kN, 12 068,128 lbf)
- 1 × réacteur Turbo-Union RB.199-42R de 4 403,67 kgp (43,2 kN, 9 708,438 lbf) — 7 706,422 kgp (75,6 kN, 16 989,766 lbf) avec post-combustion
Charge utile
- Charge utile : 1 600 kg (3 527 lbs) au minimum
Armement
- Nombre de points d'emport : 5
Armement fixe
- 2 × canons Royal Small Arms Factory ADEN de 30 mm (1,18 in)
Bombes
- 6 × bombes lisses Bombe de 113 kg (250 lbs)
Missiles
- 2 × missiles air-mer AGM-84 Harpoon
- 2 × missiles air-air courte portée Raytheon AIM-9 Sidewinder
Sur le forum…
-
Super merci Jericho.
Index màj¤ Nicolas Sur AMN : Nico2, inscrit le 09 Jan 2006, 16:45>> N'oubliez pas de lire et de relire le Règlement du forum.>> N'oubliez pas de consulter les index des sujets avant de poster les vôtres. -
De rien et bonne lecture.d9pouces a écrit
Merci !
Je rattrape petit à petit mon retard sur les projets britanniques…
Sincèrement, je pense que depuis le milieu des années 1990, le nombre de projet à dû beaucoup diminuer. À l'époque, il ne faut pas oublier qu'on était en pleine course aux armements. L'occident craignait le Pacte de Varsovie et c'était réciproque, les budgets militaires étaient importants et on avait vraiment l'impression que c'était une question de survie.d9pouces a écrit
Je me demande si dans quelques années nous trouverons autant de projets chez Dassault et BAe pour les années 2000/2010.
En plus, en faisant ces fiches, je remarque que pour chaque demande d'un nouvel appareil avant 1960, c'est généralement entre 5 et 8 projets qui étaient proposés par les différents constructeurs britanniques. Après 1960 et la fusion des différents constructeurs pour former la BAC et Hawker Siddeley, ça semble se calmer un petit peu.
Entre 2000 et 2010, il y a sûrement eu pas mal de projet, mais je ne pense pas autant qu'à l'époque… En plus, je ne suis pas sûr que les constructeurs aient autant de moyens financiers." J’ignore la nature des armes que l’on utilisera pour la troisième guerre mondiale. Mais pour la quatrième, on se battra à coup de pierres." A. Einstein "Pire que le bruit des bottes, le silence des pantoufles." Max Frisch -
Merci !
Je rattrape petit à petit mon retard sur les projets britanniques…
Je me demande si dans quelques années nous trouverons autant de projets chez Dassault et BAe pour les années 2000/2010.Et tous ces points d'exclamation, vous avez remarqué ? Cinq ! C'est la marque d'un aliéné qui porte son slip sur la tête. L'opéra fait cet effet à certains.Terry Pratchett -
" J’ignore la nature des armes que l’on utilisera pour la troisième guerre mondiale. Mais pour la quatrième, on se battra à coup de pierres." A. Einstein "Pire que le bruit des bottes, le silence des pantoufles." Max Frisch
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Le British Aircraft Corporation P.71 est un projet d’avion léger bimoteur d’attaque au sol ADAV, dérivé du SEPECAT Jaguar.
Vers la fin des années 1960, les avions de combat monomoteurs à décollage et atterrissage verticaux existants comme le Harrier ont permis de démontrer leurs capacités opérationnelles. De plus, l’expérience accumulée par les avions de recherche équipés de turboréacteurs de sustentation, ainsi que les technologies permettant la fabrication de ces derniers, se sont améliorées. Restait encore à clarifier quelques points, dont le coût de ce type d’appareil et la configuration générale. En effet, la disposition des moteurs et des tuyères d’éjection est importante pour limiter l’érosion du sol et les dommages à la cellule, éviter la réingestion du flux sortant, faciliter le contrôle en vol, diminuer le bruit et les vibrations, afin d’en faire un projet viable.
Le 30 septembre 1971, le constructeur BAC (British Aircraft Corporation) commence l’étude du P.71, un bimoteur léger qui reprend l’avant du P.70 et du Jaguar M, ainsi que l’arrière du fuselage du P.66. Les ailes, situées en position haute et relativement petites, sont en flèche et ont une épaisseur relative de 7%. Par rapport au P.66, la dérive est désormais en flèche, mais l’empennage horizontal voit sa flèche moins prononcée. Une petite quille ventrale est ajoutée, comme sur le P.70, afin d’améliorer la stabilité. Le train d’atterrissage tricycle est escamotable dans le fuselage. Un turboréacteur de sustentation est installé, avec un angle de 15° par rapport à la verticale, derrière le cockpit pour assurer la poussée verticale durant les phases de décollage, d’atterrissage et de vol stationnaire. Deux trappes, une au-dessus et une autre au-dessous, s’ouvrent pour permettre l’alimentation en air et l’éjection du flux du réacteur. Le turboréacteur principal est disposé très en arrière, ce qui permet d’avoir de la place dans le fuselage pour un réservoir de carburant d’assez grande taille, le train principal et l’installation de deux canons Aden de 30mm et leurs munitions.
Le P.71 peut emporter un réservoir de carburant supplémentaire sous le fuselage, alors que quatre pylônes sous voilure permettent l’emport de missiles air-surface Martel ou Harpoon, de bombes, de paniers à roquettes, ainsi que de missiles air-air à courte portée pour son autoprotection. La version pour la marine doit être équipée d’un radar dans le nez en lieu et place du télémètre et désignateur laser.
Dans un premier temps, c’est un turboréacteur de sustentation Rolls-Allison XJ.99 qui est choisi, mais au final il semble que ce soit un RB.228, un dérivé plus puissant du RB.227, qui est retenu. Le turboréacteur principal devrait être un RB.199-42R équipé de deux buses latérales situées au-dessous de l’arrière du fuselage, qui permettent l’expulsion des gaz vers le bas durant les phases de vol vertical. Plusieurs autres options sont également évoquées, mais pas retenues.
Le P.71 est également un appareil qui doit permettre, par la suite, de développer un avion de plus grande dimension propulsé par deux moteurs de sustentation et deux de poussée horizontale, qui aurait des capacités offensives semblables ou supérieures au SEPECAT Jaguar.
Le projet P.71 est finalement abandonné quelques mois plus tard.
Caractéristiques prévues :
Equipage : 1
Longueur : 13,3m
Envergure : 7,0m
Masse maximale au décollage : 11’794kg
Charge utile : + 1600kg
Points d’attache : 5
Moteurs :
Un turboréacteur Turbo-Union RB.199-42R de 43,2kN (4’400kgp) à sec et 75,6kN (7’710kgp) avec postcombustion et un turboréacteur de sustentation Rolls-Royce RB.228 de 53,7kN (5’475kgp) à sec.
Performances estimées :
Vitesse max : Mach 1+
Distance de décollage : 0m
Distance d’atterrissage : 0m
Armement :
Deux canons Aden de 30mm en interne ; jusqu’à six bombes de 227kg ou deux missiles air-surface AGM-84 Harpoon, plus deux missiles air-air AIM-9 Sidewinder.
Source principale:
British Secret Projects - Jet Bombers Since 1949; BUTTLER Tony,Midland Publishing. P.186-187
Référence internet:
http://www.secretprojects.co.uk/forum/index.php?topic=27741.0
http://www.secretprojects.co.uk/forum/index.php?topic=169.195;wap
" J’ignore la nature des armes que l’on utilisera pour la troisième guerre mondiale. Mais pour la quatrième, on se battra à coup de pierres." A. Einstein "Pire que le bruit des bottes, le silence des pantoufles." Max Frisch