Fiat CR.32 Freccia
Rappels
- Catégorie : Avion de combat
- Constructeur : Fiat
- Premier vol : 28 avril 1933
- Lancement du projet : 1930
- Production : 1 153 appareils construits (cellules neuves)
- Missions : Attaque au sol, Chasse, Observation, Reconnaissance
Historique
En 1930, le gouvernement italien et la Regia Aeronautica demande le remplacement des CR.20 encore en service et largement dépassés. Le bureau technique de la Fiat Aviazione, dirigée par Celestino Rosatelli, développe le CR.30 (Caccia Rosatelli n°30 - Chasseur Rosatelli n°30). L’appareil, bien que sesquiplan comme le précédent, est de conception plus moderne et est nettement plus performant. La première série d’appareil est à peine en cours de fabrication que déjà la Fiat Aviazione fait voler un appareil assez similaire, mais de plus petite taille.Désigné CR.32, puisqu’également conçu par Rosatelli, ce prototype (MM 201) effectue son premier vol le 28 avril 1933, depuis le terrain du constructeur à Turin. Son moteur FIAT A.30RA de 600 ch, qui entraîne une hélice bipale métallique à pas variable, est le même moteur qui équipe de CR.30. Le carburant utilisé n’est pas un carburant d’aviation normal, mais de l’AS.3, un mélange possédant un indice d’octane de 94 composé de 55% d’essence, de 22% de benzène et de 23% d’Ethanol. Le fuselage est constitué de tubes d'aluminium et d'acier recouverts de Duralium à l’avant et, derrière le cockpit, de toile. Les ailes aux extrémités arrondies sont de type sesquiplan traditionnel et sont reliées entre elles par des entretoises de type Warren en tubes rigides et par des filins métalliques. Elles sont également constituées de longerons en Duralium recouverts de toile. La dérive et l’empennage de type conventionnel sont équipés de surfaces mobiles de grande taille. Le poste de pilotage, ouvert et protégé par un pare-brise, est situé à l’arrière du bord de fuite de l’aile supérieure, dans laquelle une découpe est faite pour améliorer la visibilité du pilote vers le haut. Le train d’atterrissage est fixe et de type classique, avec deux roues carénées à l’avant et une roulette de queue mobile à l’arrière. L’armement est constitué de deux mitrailleuses Breda-SAFAT de 7,7mm synchronisées, tirant au travers du disque de l’hélice. Munitionnées de 500 cartouches chacune, elles sont reliées à une caméra permettant de filmer durant le tir. Pour les missions d’attaque au sol, l’avion peut également emporter jusqu’à 100 kg de bombes diverses. En option, le CR.32 peut être équipé d’une radio Marconi RA.80-I ainsi que divers appareils photographiques pour la reconnaissance aérienne.
Plus petit que le CR.30 et équilibré différemment, le CR.32 est plus facile à piloter et encore plus maniable. Malgré le fait qu’il ne soit pas des plus rapides, dès les premiers essais il conquière les pilotes qui le testent et il est rapidement surnommé "freccia", la "flèche".
En mars 1934, les premières commandes sont passées et les premières unités de la Regia Aeronautica sont équipées dès le début 1935. Sur la première série de 298 appareils, 16 exemplaires sont livrés à la République de Chine, 76 au Royaume de Hongrie et 206 à la Regia Aeronautica.
Une version CR.32bis est produite à 283 exemplaires avec deux mitrailleuses de 7,7mm supplémentaires dans les ailes inférieures. Mais plusieurs utilisateurs préfèrent par la suite les enlever pour diminuer la masse de l’appareil.
La version CR.32ter construite à 150 exemplaires voit ses deux mitrailleuses de 7,7mm tirant au travers du disque de l’hélice remplacées par deux mitrailleuses Breda-SAFAT de 12,7mm. Munitionnées de 350coups chacune, ces armes lui donnent une puissance de feu tout à fait correcte pour l’époque. De plus, le système de visée original est rapidement remplacé par un collimateur à réflexion permettant une plus grande précision.
La dernière version, le CR.32quater, est une version allégée produite à 317 exemplaires.
La production du CR.32 se termine en 1939 chez Fiat Aviazione, néanmoins une centaine d’exemplaires sont encore construits en Espagne par Hispano entre 1938 et 1942 sous la désignation locale de Ha 132L Chirri. Au total entre 1’153 et 1'212 exemplaires, selon les sources, sont construits dans les différentes versions qui sont utilisées par l’Autriche, la République de Chine, l’Espagne (nationalistes et républicains), la Hongrie, l’Italie, le Paraguay et le Venezuela. L’URSS en obtiendra un exemplaire pour l’évaluer.
Le CR.32 fait son baptême du feu pendant la guerre civile espagnole en 1936. C’est le 18 août de cette année-là que les premiers CR.32 "Freccia" arrivent en Espagne pour former peu à peu les escadrons "Gamba di Ferro", "Cucaracha" et "Asso di Batoni" de l’Aviazione Legionaria (Aviación Legionaria, en espagnol). Trois jours plus tard, ils obtiennent leur première victoire aérienne sur un Nieuport-Delage NiD-52 dans le ciel de Cordoue. Au total, le gouvernement italien envoie entre 365 et 405 CR.32 de différentes versions en Espagne pour servir au sein de l’Aviazione Legionaria. Environ 130 autres exemplaires sont fournis directement à l'Aviación Nacional, l'armée de l'air nationaliste Franquiste. Six de ces appareils sont capturés par les forces républicaines, un exemplaire est envoyé en Union soviétique pour être évalué, tandis que les autres sont utilisés par les Fuerzas Aéreas de la República Española.
Bien que moins rapides que la plupart des appareils des forces aériennes républicaines, l’excellente manœuvrabilité et la solide expérience des pilotes permettent aux CR.32 d’établir leur suprématie sur leurs rivaux. Ces derniers, qui comptent jusqu’à 2’400 appareils de différentes origines et de performances très diverses, causent la perte de 73 Fiat CR.32 durant le conflit. L'Aviación Legionaria, de son côté, revendique 60 bombardiers Tupolev SB-2 (dont 48 confirmés) considérés jusqu'alors comme ininterceptables, 242 biplans Polikarpov I-15, 240 monoplans Polikarpov I-16, ainsi qu'une centaine d'autres appareils divers, certains non confirmés. Cela porte à un taux de réussite de plus de 8 pour 1 en faveur des avions Fiat. Le plus grand as espagnol pilotant un Fiat CR32, et également le pilote ayant obtenu le plus grand nombre de victoire aérienne durant la guerre civile espagnole, est l'Espagnol Joaquín García-Morato qui obtient 36 de ses 40 victoires aériennes sur le CR-32 portant le numéro 3-51 sur le fuselage. À la fin de la guerre civile espagnole, lors du retrait de l’Aviazione Legionaria en 1939, les CR.32 restants sont laissés au gouvernement espagnol de Franco.
En République de Chine, 16 CR.32 sont en service au sein du Chung-Hua Min-Kuo K'ung-Chün dès 1935. Bien que supérieurs aux Boeing P.26 et aux Curtiss Hawk III également alignés, la Chine de Chiang Kai-shek doit se résoudre à choisir les Curtiss pour constituer l’épine dorsale de son aviation, l'alcool et le benzène nécessaire au mélange de carburant de l’avion italien lui étant alors difficile à se procurer. En 1937, les quelques exemplaires de CR.32 disponibles obtiennent quelques belles victoires contre l’aviation japonaise, mais ils sont retirés du service l’année suivante.
La Hongrie utilise ses 76 CR.32 achetés entre 1935 et 1936 au sein du Magyar Királyi Honvéd Légierő, qui est la force aérienne du Royaume de Hongrie. En 1938, après l’Anschluss, la Hongrie rachète les 36 CR.32bis autrichiens et les utilise pour la chasse et l’entrainement des pilotes. En mars 1939, durant le bref conflit qui l’oppose à la Slovaquie, la Hongrie obtient facilement la supériorité aérienne grâce à ses CR.32. Deux exemplaires auraient été abattus par la chasse slovaque, mais plusieurs Avia B.534 et un Letov Š-328 sont à leur tour abattus par les Fiat magyars.
Par la suite, un CR.32 hongrois est équipé d’un moteur radial Gnome-Rhône "Mars" 14M de 750 ch lui permettant de faire passer sa vitesse maximale de 375 à 420 km/h à 4‘000 mètres. Ces moteurs n’étant pas disponibles en grand nombre, la Hongrie abandonne son intention de remotoriser entièrement sa flotte.
Le MKHL perd encore trois CR.32 durant le bref conflit avec la Yougoslavie, dans lequel la Hongrie s'est retrouvée aux côtés des puissances de l'Axe. À partir de juin 1941, ils obtiennent encore plusieurs victoires en assurant la couverture aérienne des troupes hongroises face aux troupes soviétiques.
Dès les premières livraisons de CR.32 à la Regia Aeronautica, ces appareils sont utilisés dans de nombreux spectacles aériens en Italie, comprenant de la voltige et des vols en formation avec parfois plus de 10 appareils. En 1936, ces manifestations sont également organisées dans des villes européennes, puis en Amérique du Sud l’année suivante.
La remarquable maniabilité du CR.32 et son succès incontesté en Espagne durant la guerre civile donne à croire aux responsables de la Regia Aeronautica que la formule biplan a toujours un sérieux potentiel face à des avions monoplans plus rapides, mieux protégés et mieux armés. C’est ce qui explique pourquoi, lorsque la seconde Guerre Mondiale commence, les deux tiers des avions de combat de la Regia Aeronautica sont des biplans, soit 294 CR.32 et 300 CR.42.
La première utilisation opérationnelle des Fiat CR.32 durant la Seconde Guerre mondiale concerne la quarantaine d'appareils du 2º Stormo basés en Libye qui patrouilles, à partir du 10 juin 1940, au-dessus des villes et le long de la frontière tunisienne, escortent des bombardiers et effectuent des missions d’attaque au sol contre les forces terrestres adverses. À l'arrivée des Fiat CR.42, les Freccia sont transférés au 50° Stormo Assalto pour protéger les Breda 65 durant leurs missions de bombardement et d'attaque au sol. Néanmoins, durant ces missions les Freccia obtiennent encore de nombreux succès aériens.
En Afrique de l’Est, les CR.32 qui y sont déployés détruisent une quantité substantielle d'avions de la RAF et de la SAAF, y compris des bombardiers modernes Junkers Ju.86 et des monoplans rapides Bristol Blenheim et Hawker Hurricanes. Malheureusement pour les escadrilles italiennes, la fourniture de pièces de rechange ne suit pas et de moins en moins de CR.32 sont disponibles. Si le 10 janvier 1941 il y a encore 22 CR.32 en état de vol, plus aucun exemplaire n’est capable de prendre l’air à la mi-avril.
Des CR.32 sont également utilisés pendant la campagne de Grèce. La bataille de Crête est le dernier combat auquel participent les CR.32 italiens, puisqu’ils ne sont ensuite utilisés que pour la formation au sein des école de chasse et pour l’entrainement.
Deux exemplaires de CR.32 sont encore visibles de nos jours. Un Hispano Ha 132L offert en 1955 à l’Aeronautica Militare Italiana est exposé au Museo storico dell'Aeronautica Militare de Vigna di Valle, Bracciano (Rome). Un CR.32 restauré avec des pièces d'un Hispano Ha 132L exposé au Museo del Aire, à Madrid.
Anciens pays utilisateurs
- Autriche : Armée de l'air autrichienne
- Fiat CR.32bis (45 exemplaires)
- Chine : République de Chine (1912-1949)
- Fiat CR.32v (16 exemplaires)
- Espagne : Armée de l'air espagnole
- Fiat CR.32quater (27 exemplaires)
- Fiat CR.32ter (10 exemplaires)
- Fiat CR.32v (50 exemplaires)
- Fiat Ha 132L Chirri (100 exemplaires)
- Espagne : Armée de l'air espagnole républicaine
- Fiat CR.32v (6 exemplaires)
- Hongrie : Armée de l'air hongroise
- Fiat CR.32v (76 exemplaires)
- Italie : Armée de l'air italienne royale
- Fiat CR.32bis (238 exemplaires)
- Fiat CR.32quater (295 exemplaires)
- Fiat CR.32ter (140 exemplaires)
- Fiat CR.32v (190 exemplaires)
- Paraguay : Armée de l'air paraguayenne
- Fiat CR.32quater (5 exemplaires)
- Union Soviétique : Armée de l'air soviétique
- Fiat CR.32v (1 exemplaire)
- Venezuela : Armée de l'air venezuelienne
- Fiat CR.32quater (10 exemplaires)
Versions
- Fiat CR.32bis : Version armée de quatre mitrailleuses Breda-SAFAT de 7,7mm ; 283 exemplaires construits entre 1936 et 1937.
- Fiat CR.32quater : Version allégée produite à 337 exemplaires en 1938 et 1939.
- Fiat CR.32ter : Version armée de deux mitrailleuses Breda-SAFAT de 12,7mm ; 150 exemplaires produits en 1937.
- Fiat CR.32v : Version de base, armée de deux mitrailleuses Breda-SAFAT de 7,7mm ; 1 prototype et 282-298 exemplaires de série produits entre 1933 et 1936.
- Fiat CR.33 : Version motorisée par un FIAT A.33 RC35 de 700 CV. Trois prototypes construits, le premier (MM.296) a volé en 1935, les deux suivants en 1937.
- Fiat CR.40 : Prototype à nez court (MM.202) équipé d'un moteur Bristol Mercury radial de 532 ch.
- Fiat CR.40bis : Désignation d'un prototype (MM.275) avec la même aile que le CR.40, mais équipé d’un moteur radial FIAT A.59R de 700 ch. En raison de sa vitesse de pointe décevante (environ 350 km/h), il n'a pas été produit en série.
- Fiat CR.41 : Semblable au CR.40, le prototype du CR.41 (MM.207) est équipé d'un moteur Gnome-Rhône 24Kfs 14 cylindres de 900 ch, ainsi que d’un empennage plus large pour une meilleure stabilité.
- Fiat Ha 132L Chirri : CR.32 fabriqués sous licence par l’Hispano Aviación de Séville ; 100 exemplaires construits entre 1938 et 1942.
Sur le forum…
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" J’ignore la nature des armes que l’on utilisera pour la troisième guerre mondiale. Mais pour la quatrième, on se battra à coup de pierres." A. Einstein "Pire que le bruit des bottes, le silence des pantoufles." Max Frisch
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Chasseur bombardier sesquiplan italien des années 1930, monoplace et monomoteur.
En 1930, le gouvernement italien et la Regia Aeronautica demande le remplacement des CR.20 encore en service et largement dépassés. Le bureau technique de la Fiat Aviazione, dirigée par Celestino Rosatelli, développe le CR.30 (Caccia Rosatelli n°30 - Chasseur Rosatelli n°30). L’appareil, bien que sesquiplan comme le précédent, est de conception plus moderne et est nettement plus performant. La première série d’appareil est à peine en cours de fabrication que déjà la Fiat Aviazione fait voler un appareil assez similaire, mais de plus petite taille.
Désigné CR.32, puisqu’également conçu par Rosatelli, ce prototype (MM 201) effectue son premier vol le 28 avril 1933, depuis le terrain du constructeur à Turin. Son moteur FIAT A.30RA de 600 ch, qui entraîne une hélice bipale métallique à pas variable, est le même moteur qui équipe de CR.30. Le carburant utilisé n’est pas un carburant d’aviation normal, mais de l’AS.3, un mélange possédant un indice d’octane de 94 composé de 55% d’essence, de 22% de benzène et de 23% d’Ethanol. Le fuselage est constitué de tubes d'aluminium et d'acier recouverts de Duralium à l’avant et, derrière le cockpit, de toile. Les ailes aux extrémités arrondies sont de type sesquiplan traditionnel et sont reliées entre elles par des entretoises de type Warren en tubes rigides et par des filins métalliques. Elles sont également constituées de longerons en Duralium recouverts de toile. La dérive et l’empennage de type conventionnel sont équipés de surfaces mobiles de grande taille. Le poste de pilotage, ouvert et protégé par un pare-brise, est situé à l’arrière du bord de fuite de l’aile supérieure, dans laquelle une découpe est faite pour améliorer la visibilité du pilote vers le haut. Le train d’atterrissage est fixe et de type classique, avec deux roues carénées à l’avant et une roulette de queue mobile à l’arrière. L’armement est constitué de deux mitrailleuses Breda-SAFAT de 7,7mm synchronisées, tirant au travers du disque de l’hélice. Munitionnées de 500 cartouches chacune, elles sont reliées à une caméra permettant de filmer durant le tir. Pour les missions d’attaque au sol, l’avion peut également emporter jusqu’à 100 kg de bombes diverses. En option, le CR.32 peut être équipé d’une radio Marconi RA.80-I ainsi que divers appareils photographiques pour la reconnaissance aérienne.
Plus petit que le CR.30 et équilibré différemment, le CR.32 est plus facile à piloter et encore plus maniable. Malgré le fait qu’il ne soit pas des plus rapides, dès les premiers essais il conquière les pilotes qui le testent et il est rapidement surnommé "freccia", la "flèche".
En mars 1934, les premières commandes sont passées et les premières unités de la Regia Aeronautica sont équipées dès le début 1935. Sur la première série de 298 appareils, 16 exemplaires sont livrés à la République de Chine, 76 au Royaume de Hongrie et 206 à la Regia Aeronautica.
Une version CR.32bis est produite à 283 exemplaires avec deux mitrailleuses de 7,7mm supplémentaires dans les ailes inférieures. Mais plusieurs utilisateurs préfèrent par la suite les enlever pour diminuer la masse de l’appareil.
La version CR.32ter construite à 150 exemplaires voit ses deux mitrailleuses de 7,7mm tirant au travers du disque de l’hélice remplacées par deux mitrailleuses Breda-SAFAT de 12,7mm. Munitionnées de 350coups chacune, ces armes lui donnent une puissance de feu tout à fait correcte pour l’époque. De plus, le système de visée original est rapidement remplacé par un collimateur à réflexion permettant une plus grande précision.
La dernière version, le CR.32quater, est une version allégée produite à 317 exemplaires.
La production du CR.32 se termine en 1939 chez Fiat Aviazione, néanmoins une centaine d’exemplaires sont encore construits en Espagne par Hispano entre 1938 et 1942 sous la désignation locale de Ha 132L Chirri. Au total entre 1’153 et 1'212 exemplaires, selon les sources, sont construits dans les différentes versions qui sont utilisées par l’Autriche, la République de Chine, l’Espagne (nationalistes et républicains), la Hongrie, l’Italie, le Paraguay et le Venezuela. L’URSS en obtiendra un exemplaire pour l’évaluer.
Le CR.32 fait son baptême du feu pendant la guerre civile espagnole en 1936. C’est le 18 août de cette année-là que les premiers CR.32 "Freccia" arrivent en Espagne pour former peu à peu les escadrons "Gamba di Ferro", "Cucaracha" et "Asso di Batoni" de l’Aviazione Legionaria (Aviación Legionaria, en espagnol). Trois jours plus tard, ils obtiennent leur première victoire aérienne sur un Nieuport-Delage NiD-52 dans le ciel de Cordoue. Au total, le gouvernement italien envoie entre 365 et 405 CR.32 de différentes versions en Espagne pour servir au sein de l’Aviazione Legionaria. Environ 130 autres exemplaires sont fournis directement à l'Aviación Nacional, l'armée de l'air nationaliste Franquiste. Six de ces appareils sont capturés par les forces républicaines, un exemplaire est envoyé en Union soviétique pour être évalué, tandis que les autres sont utilisés par les Fuerzas Aéreas de la República Española.
Bien que moins rapides que la plupart des appareils des forces aériennes républicaines, l’excellente manœuvrabilité et la solide expérience des pilotes permettent aux CR.32 d’établir leur suprématie sur leurs rivaux. Ces derniers, qui comptent jusqu’à 2’400 appareils de différentes origines et de performances très diverses, causent la perte de 73 Fiat CR.32 durant le conflit. L'Aviación Legionaria, de son côté, revendique 60 bombardiers Tupolev SB-2 (dont 48 confirmés) considérés jusqu'alors comme ininterceptables, 242 biplans Polikarpov I-15, 240 monoplans Polikarpov I-16, ainsi qu'une centaine d'autres appareils divers, certains non confirmés. Cela porte à un taux de réussite de plus de 8 pour 1 en faveur des avions Fiat. Le plus grand as espagnol pilotant un Fiat CR32, et également le pilote ayant obtenu le plus grand nombre de victoire aérienne durant la guerre civile espagnole, est l'Espagnol Joaquín García-Morato qui obtient 36 de ses 40 victoires aériennes sur le CR-32 portant le numéro 3-51 sur le fuselage. À la fin de la guerre civile espagnole, lors du retrait de l’Aviazione Legionaria en 1939, les CR.32 restants sont laissés au gouvernement espagnol de Franco.
En République de Chine, 16 CR.32 sont en service au sein du Chung-Hua Min-Kuo K'ung-Chün dès 1935. Bien que supérieurs aux Boeing P.26 et aux Curtiss Hawk III également alignés, la Chine de Chiang Kai-shek doit se résoudre à choisir les Curtiss pour constituer l’épine dorsale de son aviation, l'alcool et le benzène nécessaire au mélange de carburant de l’avion italien lui étant alors difficile à se procurer. En 1937, les quelques exemplaires de CR.32 disponibles obtiennent quelques belles victoires contre l’aviation japonaise, mais ils sont retirés du service l’année suivante.
La Hongrie utilise ses 76 CR.32 achetés entre 1935 et 1936 au sein du Magyar Királyi Honvéd Légierő, qui est la force aérienne du Royaume de Hongrie. En 1938, après l’Anschluss, la Hongrie rachète les 36 CR.32bis autrichiens et les utilise pour la chasse et l’entrainement des pilotes. En mars 1939, durant le bref conflit qui l’oppose à la Slovaquie, la Hongrie obtient facilement la supériorité aérienne grâce à ses CR.32. Deux exemplaires auraient été abattus par la chasse slovaque, mais plusieurs Avia B.534 et un Letov Š-328 sont à leur tour abattus par les Fiat magyars.
Par la suite, un CR.32 hongrois est équipé d’un moteur radial Gnome-Rhône "Mars" 14M de 750 ch lui permettant de faire passer sa vitesse maximale de 375 à 420 km/h à 4‘000 mètres. Ces moteurs n’étant pas disponibles en grand nombre, la Hongrie abandonne son intention de remotoriser entièrement sa flotte.
Le MKHL perd encore trois CR.32 durant le bref conflit avec la Yougoslavie, dans lequel la Hongrie s'est retrouvée aux côtés des puissances de l'Axe. À partir de juin 1941, ils obtiennent encore plusieurs victoires en assurant la couverture aérienne des troupes hongroises face aux troupes soviétiques.
Dès les premières livraisons de CR.32 à la Regia Aeronautica, ces appareils sont utilisés dans de nombreux spectacles aériens en Italie, comprenant de la voltige et des vols en formation avec parfois plus de 10 appareils. En 1936, ces manifestations sont également organisées dans des villes européennes, puis en Amérique du Sud l’année suivante.
La remarquable maniabilité du CR.32 et son succès incontesté en Espagne durant la guerre civile donne à croire aux responsables de la Regia Aeronautica que la formule biplan a toujours un sérieux potentiel face à des avions monoplans plus rapides, mieux protégés et mieux armés. C’est ce qui explique pourquoi, lorsque la seconde Guerre Mondiale commence, les deux tiers des avions de combat de la Regia Aeronautica sont des biplans, soit 294 CR.32 et 300 CR.42.
La première utilisation opérationnelle des Fiat CR.32 durant la Seconde Guerre mondiale concerne la quarantaine d'appareils du 2º Stormo basés en Libye qui patrouilles, à partir du 10 juin 1940, au-dessus des villes et le long de la frontière tunisienne, escortent des bombardiers et effectuent des missions d’attaque au sol contre les forces terrestres adverses. À l'arrivée des Fiat CR.42, les Freccia sont transférés au 50° Stormo Assalto pour protéger les Breda 65 durant leurs missions de bombardement et d'attaque au sol. Néanmoins, durant ces missions les Freccia obtiennent encore de nombreux succès aériens.
En Afrique de l’Est, les CR.32 qui y sont déployés détruisent une quantité substantielle d'avions de la RAF et de la SAAF, y compris des bombardiers modernes Junkers Ju.86 et des monoplans rapides Bristol Blenheim et Hawker Hurricanes. Malheureusement pour les escadrilles italiennes, la fourniture de pièces de rechange ne suit pas et de moins en moins de CR.32 sont disponibles. Si le 10 janvier 1941 il y a encore 22 CR.32 en état de vol, plus aucun exemplaire n’est capable de prendre l’air à la mi-avril.
Des CR.32 sont également utilisés pendant la campagne de Grèce. La bataille de Crête est le dernier combat auquel participent les CR.32 italiens, puisqu’ils ne sont ensuite utilisés que pour la formation au sein des école de chasse et pour l’entrainement.
Deux exemplaires de CR.32 sont encore visibles de nos jours. Un Hispano Ha 132L offert en 1955 à l’Aeronautica Militare Italiana est exposé au Museo storico dell'Aeronautica Militare de Vigna di Valle, Bracciano (Rome). Un CR.32 restauré avec des pièces d'un Hispano Ha 132L exposé au Museo del Aire, à Madrid.
Versions :
CR.32 : Version de base, armée de deux mitrailleuses Breda-SAFAT de 7,7mm ; 1 prototype et 282 exemplaires de série produits entre 1933 et 1936.
MM201 : Premier prototype.
MM 2589-2638 50 machines produites de mars à août 1934
MM 2639-2662 24 machines produites de novembre 1934 à juillet 1935
MM 2663-2762 100 machines produites de juillet à novembre 1935
MM 2763-2870 108 machines produites de novembre 1935 à février 1936
CR.32bis : Version armée de quatre mitrailleuses Breda-SAFAT de 7,7mm ; 283 exemplaires construits entre 1936 et 1937.
MM 2957-3011 55 machines produites d’avril à juin 1936
MM 3012-3071 60 machines produites de juillet à octobre 1936
MM 3072-3091 20 machines produites de janvier à février 1937
MM 3092-3169 78 machines produites de février à mai 1937
MM 3170-3239 70 machines produites de mai à juillet 1937
CR.32ter : Version armée de deux mitrailleuses Breda-SAFAT de 12,7mm ; 150 exemplaires produits en 1937.
MM 3420-3519 100 machines produites de juillet à novembre 1937
MM 3520-3569 50 machines produites de novembre à décembre 1937
CR.32quater : Version allégée produite à 337 exemplaires en 1938 et 1939.
MM 3892-3961 70 machines produites de janvier à mars 1938
MM 4043-4192 150 machines produites de mars à septembre 1938
MM 4209-4245 37 machines produites de septembre à décembre 1938
MM 4465-4494 30 machines produites de novembre à décembre 1938
MM 4618-4667 50 machines produites de septembre 1938 à mai 1939
FIAT CR.33 : Version du CR.32 avec un moteur FIAT A.33 RC35 de 700 CV.
Le premier prototype (MM.296) a volé en 1935, les deux suivants en 1937. Cette version n'a jamais été produite en série.
FIAT CR.40 : Prototype à nez court (MM.202) équipé d'un moteur Bristol Mercury radial de 532 ch.
Construit en même temps que le prototype du CR.32 (MM 201), il vole pour la première fois en 1934. Outre le moteur, il diffère du CR.32 par son aile supérieure en mouette reliée directement au fuselage qui offre une meilleure visibilité vers l'avant pour le pilote.
FIAT CR.40bis : Désignation d'un prototype (MM.275) avec la même aile que le CR.40, mais équipé d’un moteur radial FIAT A.59R de 700 ch. En raison de sa vitesse de pointe décevante (environ 350 km/h), il n'a pas été produit en série.
FIAT CR.41 : Semblable au CR.40, le CR.41 (MM.207) est équipé d'un moteur Gnome-Rhône 24Kfs 14 cylindres de 900 ch, ainsi que d’un empennage plus large pour une meilleure stabilité.
Les essais effectués entre 1936 et 1937 montrent une vitesse maximale de 381 km/h à 5000 m, mais il est ensuite abandonné au profit du FIAT CR.42 Falco.
Hispano Ha 132L Chirri : CR.32 fabriqués sous licence par l’Hispano Aviación de Séville ; 100 exemplaires construits entre 1938 et 1942.
Utilisateurs militaires :
Autriche : 45 CR.32bis (immatriculés 135 à 179) en service au sein de la Heimwehr Flieger Korps à partir de 1936. Après l’Anschluss de 1938, les 36 exemplaires restants sont vendus à la Hongrie.
République de Chine : 16 CR.32 en service au sein du Chung-Hua Min-Kuo K'ung-Chün de 1935 à 1938.
Espagne : Au sein de l’Aviación Nacional il y a eu 10 CR.32ter à partir de 1937, 27 CR.32quater à partir de 1938, 100 Hispano Ha 132L Chirri et environ une cinquantaine de CR.32 restants de l’Aviazione Legionaria à la fin de la guerre civile en 1939 cédés par l’Italie ; en services jusqu’en 1953 comme avions d’entrainement et de voltige. 6 exemplaires pris par les républicains sont utilisés au sein des Fuerzas Aéreas de la República Española.
Hongrie : 76 CR.32 à partir de 1935 en service au sein du Magyar Királyi Honvéd Légierő ; plus 36 CR.32bis rachetés à l’Autriche après l’Anschluss de 1938.
Italie : environ 860 en service au sein de la Regia Aeronautica jusqu’en 1941 en première ligne, utilisés ensuite comme avions d’entrainement et de formation.
Paraguay : 5 CR.32quater (sur 10 prévus au départ), immatriculés 1-1, 1-3, 1-5, 1-7 et 1-9. En service à partir de 1938, retirés depuis.
URSS : Un CR.32 capturé par les forces républicaines espagnoles et livré à l’URSS pour évaluation.
Venezuela : 10 CR.32quater en service au sein de la Fuerza Aérea Venezolana de 1938 à 1943.
Caractéristiques et performances CR.32ter :
Equipage : 1
Longueur : 7,45 m
Envergure : 9,50 m
Hauteur : 2,71 m
Surface alaire : 22,10 m2
Masse à vide : 1325 kg
Masse maximale au décollage : 1865 kg
Moteurs : un Fiat A.30 RA bis de 12 cylindres en V de 600 ch (441 kW)
Vitesse max basse altitude : 375 km/h
Vitesse de décrochage : 105 km/h
Vitesse ascensionnelle : 9m/s
Plafond opérationnel : 8250 m
Distance franchissable : 780 km
Distance de décollage : 270 m
Distance d’atterrissage : 230 m
Armement : 2 mitrailleuses Breda-SAFAT de 12,7mm munitionnées de 350cps chacune et jusqu’à 100kg de bombes pour les missions d’attaque au sol.
Liens internet :
https://it.wikipedia.org/wiki/Fiat_C.R.32
https://en.wikipedia.org/wiki/Fiat_CR.32
http://www.flyinglions.eu/storia/aviazione/item/162-fiat-cr-32.html
http://jn.passieux.free.fr/html/Cr32.php
" J’ignore la nature des armes que l’on utilisera pour la troisième guerre mondiale. Mais pour la quatrième, on se battra à coup de pierres." A. Einstein "Pire que le bruit des bottes, le silence des pantoufles." Max Frisch
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