Historique
Le Beech 400 est un avion biréacteur d’affaire, à ailes basses cantilever, muni d’empennages en "T", d’un train d’atterrissage tricycle et pouvant transporter jusqu’à neuf passagers selon l’aménagement intérieur.
Dans les années 1970, Mitsubishi Heavy Industries propose ses avions de transport et d’affaire MU-2 turbopropulsés. Pour compléter sa gamme, l’entreprise japonaise décide en 1977 de lancer le développement d’un petit jet d’affaire biréacteur, destiné principalement au marché américain et désigné MU-300.
Un premier prototype effectue son premier vol le 29 août 1978 à Nagoya, un second prototype vole à son tour au début de l’année 1979.
L’appareil se présente comme un monoplan à ailes basses cantilever, en flèches, et possédant un dièdre positif de 2,5°. Elles sont munies de volets à grand allongement, d’ailerons et de spoilers.
L’empennage en "T" possède une forte flèche et l’incidence de l’empennage horizontal est réglable durant le vol.
Le fuselage est constitué de deux demi-coques assemblées selon un axe horizontal. La cabine, pressurisée, est prévue pour sept passagers. Les turboréacteurs, dont les nacelles sont disposées de part et d’autre de l’arrière du fuselage, sont des Pratt & Whitney Canada JTD15D-4 de 1’135kgp.
Le train d’atterrissage entièrement escamotable est de type tricycle, se rétractant dans les ailes et le nez de l’appareil.
Les deux prototypes effectuent 185 heures d’essais en vol, après lesquelles diverses modifications sont apportées aux cellules, la plus importante étant une quille ventrale. À la fin de l’année 1979, ils sont démontés et acheminés aux USA, dans l’usine Mistubishi Aircraft International de San Angelo, au Texas, où doit avoir lieu l’assemblage final des appareils de série. Ils y sont remontés, afin d’effectuer les tests de certification de la FAA (Federal Aviation Administration).
Des modifications de l’appareil doivent être malheureusement effectuées, principalement au niveau des nacelles des moteurs, de l’arrière du fuselage et du doublement de certains circuits électriques et hydrauliques, afin d’améliorer la sécurité durant le vol. Le 6 novembre 1981, l’appareil qui est désormais désigné MU-300 "Diamond I" obtient enfin sa certification.
La production commence immédiatement et les premières livraisons ont lieu en juillet 1982. Malheureusement, Mitsubishi a du mal à se faire une place aux USA et en 1985, il est décidé que son usine de San Angelo sera fermée après avoir livré son dernier MU-2, surtout que 16 "Diamond IA" déjà construits ne trouvent toujours pas d’acheteurs.
À cette époque, Beech Aircraft Company espère percer le marché des jets privés. L’entreprise avait déjà mené des essais avec un "Super King Air" modifié et désigné PD 290. L’appareil était muni de deux turboréacteurs à double flux Pratt & Whitney Canada JT15D dans des nacelles-dessus des ailes et avait volé de 1975 à 1977, mais le projet avait été abandonné devant les difficultés de développement.
Un accord est rapidement trouvé entre les deux entreprises : les cellules sont fabriquées au Japon et acheminées aux USA pour y être assemblées et équipée par Beech Aircraft. Ce dernier a le droit de commercialiser l’appareil, redésigné Model 400 Beechjet, dans le monde entier, excepté au Japon.
L’entreprise américaine décide toutefois d’apporter certaines modifications à l’appareil, entre autres un compartiment à bagage à l’arrière de la cabine et un réservoir de 363 litres dans le cône de queue.
Une nouvelle certification de l’appareil est obtenue le 19 mai 1986.
L’appareil a rapidement du succès, les commandes ne se font pas attendre.
En février 1990, l’USAF désigne le Model 400T proposé par Beechcraft, associé à McDonnell Douglas, pour équiper ses unités dans le cadre de son programme TTTS (Tanker/Transport Training System) pour remplacer ses T-39 "Sabreliner". Désignés T-1A "Jayhawk", 180 appareils sont commandés pour instruire les futurs pilotes d’avions de transport et de ravitailleurs en vol de l’USAF, de l’US Navy et de l’USMC.
Quelques modifications, par rapport au modèle civil, sont apportées : des turboréacteurs Pratt & Whitney JT15D-5B de 1’320kgp, une cellule renforcée, un équipement de ravitaillement en vol et un poste de pilotage équipé d’une avionique militaire spécifique et permettant d’accueillir un instructeur et deux élèves.
À partir de 2010, la formation des pilotes de l’USAF et ceux de la Navy et des Marines sont séparées. Depuis, l’USAF utilise le T-1A et les pilotes de la Navy et des Marines reprennent leurs formations avec des T-39.
En 1991, Mitsubishi et Beechcraft remportent, également avec le Model 400T, le programme TC-X lancé par les Forces aériennes d’autodéfense du Japon. Ces 13 appareils sont semblables au T-1A américains, mais ils sont équipés de turboréacteurs Pratt & Whitney JT15D-5F munis d’inverseurs de poussées, et de divers équipements spécifiques aux forces armées japonaises.
En 1994, avec la création de Raytheon Aircraft Company l’appareil est renommé Raytheon 400 Beechjet, pour finalement être renommé Hawker 400 à partir de 2002. Encore en production en 2013, plus de 700 appareils ont déjà été construits.
Texte de Jericho, avec son aimable autorisation.
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