Potez 637

Rappels

  • Catégorie : Avion de combat
  • Constructeur : Potez drapeau du pays
  • Version du : Potez 63
  • Production : 61 appareils construits (cellules neuves)
  • Missions : Attaque au sol, Observation, Reconnaissance

Historique

Durant la période de l'entre-deux-guerres, l'avionneur français Potez était l'un des constructeurs les plus connus et les plus prolifiques d'Europe. Il s'était fait connaître en fournissant des milliers d'avions aux forces aériennes alliées, durant la Première Guerre Mondiale puis par la suite à d'autres pays, et plusieurs avions ayant battu des records aéronautiques dans le monde. Potez jouissait d'une excellente réputation et équipait de nombreuses formations de l'Armée de l'Air.

En 1936, Potez remporta un important concours en France, en vue de fournir un chasseur lourd à l'Armée de l'Air française. Cette réussite était celle du Potez 63, qui allait donner naissance à une importante famille d'avions, qui seraient conçus aussi bien pour la chasse de nuit que pour des missions de bombardement. L'un des modèles de cette famille fut destiné à la reconnaissance tactique. Il fut désigné Potez 637.

L'appareil vola pour la première fois à la fin de l'été 1938, à un moment où le problème de la modernisation des forces aériennes françaises était de plus en plus critique, surtout face au renforcement de la Luftwaffe allemande. Les unités de reconnaissance françaises étaient alors très en retard, alignant des avions largement dépassés, tels que le Bréguet 270 ou la série des ANF-Les Mureaux 113/115/117. Le programme reçut très vite l'aval du gouvernement, et fut considéré comme prioritaire. L'urgence était telle que les premières commandes furent passés avant même le vol initial du prototype.

Le Potez 637 reprenait la plupart des caractéristiques du Potez 631 de chasse lourde et du Potez 633 de bombardement tactique. Il s'agissait comme eux d'un appareil monoplan, à voilure cantilever implantée en bas du fuselage. Le fuselage de forme ovale était construit en métal, tandis que la voilure avait un revêtement métallique travaillant et des gouvernes recouvertes de toile. Le train d'atterrissage se constituait de deux jambes de train rétractables et d'une roulette de queue. Comme les autres Potez de la série 63, il se distinguait par un empennage à deux dérives verticales, avec un fort dièdre.

L'équipage prenait place dans un habitacle vitré occupant le tiers avant supérieur du fuselage. Il comptait en général trois hommes, installés en tandem. Le pilote prenait place à l'avant, tandis qu'à l'arrière se trouvait le mitrailleur. Entre les deux, un troisième membre d'équipage servait d'observateur. Il pouvait également prendre place dans une nacelle ventrale partiellement vitrée, située sous l'habitacle, et permettant d'observer le sol depuis l'avion. Cette nacelle était caractéristique du Potez 637.

Les deux moteurs choisis étaient très proches de ceux du reste de la famille. Il s'agissait de deux Gnôme-Rhône de la série GR 14. Ils développaient une puissance unitaire de 710 ch, entraînant chacun un hélice tripale. Ainsi motorise, le Potez 637 était légèrement plus lent que le 631 de chasse lourde (435 km/h en pointe, contre 442 km/h). Mais il était plus lourd, du fait qu'il emportait davantage de carburant (950 litres contre 765 litres) et un surplus d'équipements (essentiellement des appareils photographiques).

L'armement était constitué de deux mitrailleuses légères, l'une tirant vers l'avant et l'autre montée dans l'habitacle, à l'arrière. Par la suite, on ajouta parfois une troisième arme dans la nacelle ventrale, afin de renforcer la défense de l'avion, contre les tirs venus du sol ou de chasseurs ennemis s'étant glissés sous le ventre du Potez. La position de l'observateur devenait alors très dangereuse, car la nacelle n'était pas blindée. Un tir adverse réussi signifiait souvent une blessure sérieuse ou la mort de l'observateur. Enfin, certaines sources signalent l'emport possible d'une bombe de 50 kg sous chaque aile.

Le gouvernement français passa commande dès août 1938. 60 exemplaires furent acquis auprès de Potez, et construits dans l'usine SNCAN de Méaulte, dans la Somme. Ne nécessitant que 7 500 heures de travail par avion (soit deux fois moins que le chasseur Morane-Saulnier MS.406) et étant désigné comme programme prioritaire, l'assemblage des Potez 637 alla suffisamment vite pour que les premiers exemplaires de série soient déclarés opérationnels en mai 1939. Ils furent affectés à quatre unités de reconnaissance, les GR I/33 et GR II/33 (26 avions opérationnels), et les GR I/57 et GR II/57 (27 avions opérationnels), tous déployés à Nancy. Le Potez 637 fut globalement apprécié par ses équipages, surtout en comparaison des modèles qu'ils utilisaient jusque-là.

En septembre 1939, il y avait donc 53 avions opérationnels sur 61. Ils furent rapidement engagés dans des missions de reconnaissance, l'Etat-Major estimant qu'ils étaient les seuls avions viables pour ce type de mission au-dessus de l'Allemagne et la livraison des Potez 63.11, destinés à servir également dans les unités de reconnaissance, étant ralentie (notamment en raison du manque d'hélices tripales produites par Ratier). Les unités de Potez 637 furent ainsi déployés : le GR I/33 à Saint-Dizier, le GR II/33 à Saconin, le GR I/57 à Chaumont et le GR II/57 à Herbeviller. Quelques appareils semblent également avoir servi au sein des GR I/36 et GR II/36.

La première mission de guerre réalisée par un Potez 637 eut lieu dès le 4 septembre 1939. Un appareil fut sérieusement endommagé par un Bf-109 quatre jours plus tard, mais la première perte fut la cause d'un tir de la défense antiaérienne allemande (Flak), le 20 septembre. Douze autres appareils furent abattus durant la Drôle de Guerre. Mais l'arrivée en nombre croissant de nouveaux modèles rendit moins nécessaire les Potez 637, qui furent progressivement dédiés à l'entraînement des équipages.

Durant la campagne de France, les Potez 637 cohabitaient au sein des GR I//33 (Athies-sous-Laon), GR II/33 (Dôle), GR I/52 (Saint-Dizier) et GR II/52 (Couvron), avec des Potez 63.11 et des Bloch MB.174. Ils furent soumis à rude épreuve : le GR II/52 fut ainsi particulièrement touché, perdant tous ses avions en deux semaines de combat. Les chasseurs allemands et la Flak causèrent des pertes sensibles, tandis que d'autres avions étaient détruits au sol, voire abandonnés par manque d'essence ou de pièces détachées sur les terrains d'aviation menacés par la progression des unités allemandes.

Au moment de l'Armistice, il ne restait plus que 12 Potez 637 dans la zone libre contrôlée par le régime de Vichy et peut-être quelques autres en Afrique du Nord. En novembre 1941, il n'en restait plus que six et au moment de l'invasion de la zone libre, on n'en comptait plus aucun en service. Aucun appareil ne fut exporté avant-guerre ou transféré par l'Allemagne à des pays alliés, et il n'en resta aucun après-guerre pour être exposé.


Texte de Ciders, avec son aimable autorisation.

Caractéristiques

  • Masse maxi au décollage : 4 433 kg (9 773 lbs)
  • Masse à vide : 3 154 kg (6 953 lbs)
  • Surface alaire : 32,7 m² (351,98 sq. ft)
  • Hauteur : 3,67 m (12,041 ft)
  • Envergure : 16 m (52 ft)
  • Longueur : 11,07 m (36,319 ft)

Équipage

  • Équipage : 3

Performances

  • Distance franchissable : 1 550 km (963 mi, 837 nm)
  • Plafond opérationnel : 8 000 m (26 247 ft)
  • Vitesse maximale HA : 435 km/h (270 mph, 235 kts)
  • Rapport puissance/masse maxi au décollage : 0.23 kW/kg
  • Charge alaire maxi au décollage : 135.57 kg/m²
  • Rapport puissance/masse à vide : 0.33 kW/kg
  • Charge alaire à vide : 96.45 kg/m²

Motorisation

  • 2 × moteurs à cylindres en étoile Gnôme et Rhône 14M-6 de 515 kW (700 ch, 690 hp)
  • Carburant (volume) : 950 l (251 US Gal., 209 UK Gal.)

Armement

  • Charge militaire : 100 kg (220 lbs)
Armement fixe
  • 1 × mitrailleuse MAC 1934 de 7,5 mm (0,3 in) dans la nacelle d'observation ventrale
  • 1 × mitrailleuse MAC 1934 de 7,5 mm (0,3 in) à l'arrière de l'habitacle
  • 1 × mitrailleuse MAC 1934 de 7,5 mm (0,3 in) montée à l'avant

Sur le forum…

  • Une deuxième photo sur la fiche du site.
    Rang, sang, race et dieux n'entrent en rien dans le partage du vice… et de la vertu. (de Cape et de Crocs, tome 1).>> N'oubliez pas de lire et de relire le Réglement du forum>> N'oubliez pas de consulter les index des sujets avant de poster les vôtres.
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  • Il semble que mon petit livre polonais ait oublié quelques appareils. Je dispose d'une trentaine d'immatriculations pourtant.

    Mais j'ai une autre source qui parle effectivement de 75 appareils, au total.

    EDIT :

    Je crois avoir compris le problème. La liste des immatriculations ne concernait que les appareils récupérés sur les commandes export en septembre 1939. Dans tous les cas, voici les numéros connus (entre parenthèses : les immatriculations utilisées dans l'Armée de l'Air ; pour information, les codes sont généralement marqués sur les flancs du fuselage, tandis que les deux derniers chiffres de l'immatriculation figurent sur les ailes)

    - appareils réservés normalement à la Chine : C5 (X-980), C6 (X-984), C7 (X-982), C8 (X-983)
    - appareils réservés à la Grèce : 12G (B-232), 15G à 24G (B-235 à B-44)
    - appareils réservés à la Roumanie : 21R à 40R (X-740 à X-759)

    Soit jusque-là : 35 codes.

    Il faut ajouter à cela :

    - appareils grecs : B-221 à B-231, B-233, B-234
    - appareils roumains opérationnels en juin 1941 : 1, 3, 4, 8, 9, 11, 12, 13, 14, 15, 17, 18, 19, 20

    Soit 27 appareils supplémentaires. Ca nous fait donc déjà 62 appareils. On peut sans doute ajouter à cela quelques autres appareils roumains non opérationnels en juin 1941.
    Ah que je destroye tout ! Ou pas. :pSur AMN : Ciders, commandeur suprême, 10872 messages, inscrit le 02 septembre 2006, à 22 h 18
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  • La fiche sur le site

    Ah, j'oubliais : j'ai un doute sur la vitesse ascensionnelle du Potez 637. :mrgreen:

    Je suis aussi surpris par le nombre d'exemplaires pour le 633 : entre l'armée de l'air et l'export, doit bien y avoir une soixantaine au moins.
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  • Et bien, y'en a à dire sur cet avion !
    Escaladant le bleu brûlant du vaste ciel J'ai survolé les cimes battues par les vents Et sous la coupole sainte de l'espace infini , Tendant la main, j'ai touché la face de Dieu.1/13 Artois
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  • Historique :

    La famille des Potez 63 compta aussi un appareil destiné à mener des missions de bombardement tactique, toujours sur la base des Potez 630 et 631. Le premier prototype, désigné Potez 633 B2, fut l'objet d'une commande du gouvernement français en novembre 1937, au même titre que plusieurs Potez 630, 631 et 637, afin de tester ces avions au sol et en vol. Dès le mois de décembre, le gouvernement passa commande de 50 Potez 633.

    En mars 1938, la dégradation de la conjoncture internationale poussa les autorités militaires et gouvernementales françaises à mettre en place le Plan V, qui devait permettre l'accroissement du nombre d'appareils mis en œuvre par l'Armée de l'Air, à 2 617 avions, plus 1 046 en réserve. Pour répondre à cet objectif, 125 Potez 633 furent officiellement commandés. Toutefois, en mai 1938, l’État-Major décida que tous les nouveaux bombardiers légers devaient désormais compter trois membres d'équipage. Or, les Potez 633 étaient biplaces.

    Le Potez 633 reprenait très largement la cellule du Potez 630/631. Il ne s'en distinguait que par des détails mineurs. Les principales différences concernaient l'armement et le nombre de membres d'équipages. Contrairement au Potez 630 et au Potez 631, le Potez 633 avait été conçu pour voler sans navigateur. Il n'y avait qu'un pilote, plus un observateur-mitrailleur. La place dévolu au navigateur, au centre de l'habitacle, fut remplacée par une soute à bombes.

    L'armement était également plus léger. Si la mitrailleuse à l'arrière de l'habitacle était conservée, il ne subsistait plus qu'une unique mitrailleuse calibre 7,5 mm à l'avant du fuselage, sur la droite. En revanche, l'avion disposait d'une soute à bombes, capable d'embarquer jusqu'à huit bombes de 50 kilos chacune, soit un total potentiel de 400 kilos de charge militaire. Cela alourdissait l'avion, qui dépassait les quatre tonnes à son poids maximal.

    La modification des règlements en mai 1938 causa l'annulation des commandes passées en mars 1938, dans le cadre du plan V. Cependant, la production en série ayant déjà été lancée, l'Armée de l'Air décida de conserver les Potez 633 déjà construits, et de les affecter à l'instruction des équipages de bombardiers Bréguet 691 et 693. En septembre 1939, 22 exemplaires avaient été livrés, et plusieurs servaient déjà au sein du GB I/54. Par la suite, d'autres unités telles que le GBA II/35 en furent dotés.

    Il fut un temps envisagé d'engager une douzaine d'appareils des GB I/54 et II/54 en Finlande, pour aider les Finlandais alors en guerre contre les Soviétiques. Mais le projet avorta suite à l'armistice de mars 1940, et les équipages qui étaient en transit en Angleterre furent rappelés.

    Durant les opérations de mai-juin 1940 sur le front de l'Ouest, il ne restait plus que 20 Potez 637, dispersés entre les GB II/54, I/51 et II/51. Il n'était initialement pas prévu de les utiliser au combat, mais les nécessités d'engager le plus d'avions possibles obligea à le faire. Il semble qu'au moins une mission fut menée par trois appareils dans la région d'Arras, le 20 mai 1940. Six avions furent détruits entre le 20 et le 30 mai, généralement en raison de la défense antiaérienne allemande.

    Au moment de l'armistice, 18 Potez 633 furent comptabilisés dans la zone contrôlée par le régime de Vichy. Ces avions ne figuraient plus dans les listes officielles dès novembre 1941.

    La carrière du Potez 633 fut plus remplie à l'étranger. Dès son apparition, ce modèle avait suscité l'intérêt de plusieurs pays étrangers. Des commandes furent passées, portant sur plusieurs dizaines d'exemplaires. Mais toutes les livraisons ne furent pas honorées, la France récupérant tous les avions disponibles pour renforcer ses formations aériennes, au moment de la déclaration de guerre de septembre 1939.

    La Grèce reçut 13 Potez 633 sur les 24 commandés. Ils furent tous affectés à une unique unité, le 31è Escadron, une formation de bombardement basée en Thessalie sur les aérodromes de Larissa et de Niamata. Au moins quatre exemplaires furent perdus sur accidents. Les appareils survivants furent engagés contre les forces italiennes, après l'invasion de la Grèce par le régime de Mussolini, aux côtés de Brisol Blenheim Mk IV et de Fairey Battle. Ils menèrent des missions d'attaque au sol, mais aussi de reconnaissance. Deux d'entre eux furent abattus par des chasseurs Fiat G.50bis et un troisième par la DCA grecque. Le 15 avril 1941, deux autres furent détruits au sol par un raid de la Luftwaffe, après que l'Allemagne se soit tournée à son tour contre la Grèce. Il semble qu'aucun Potez 633 grec n'ait survécu aux opérations.

    La Roumanie avait acheté en 1939 40 Potez 633, mais elle n'en reçut que 19. Ceux-ci furent intégrés au sein de deux escadrons de bombardement, les 74è et 75è. Quatorze d'entre eux étaient opérationnels au 22 juin 1941, lors du déclenchement de l'attaque allemande contre l'Union Soviétique. Ils furent d'abord engagés dans la région d'Odessa, escortés par des chasseurs, et s'en prirent à des aérodromes et à des positions soviétiques. Plusieurs avions furent abattus par des chasseurs soviétiques. En septembre 1941, neuf Potez 633 furent transférés depuis la force aérienne de Vichy par la Luftwaffe. Ils furent alors déployés dans la boucle du Don et dans le secteur de Stalingrad.

    Au printemps 1943, les Potez roumains qui avaient survécu furent remis en état et retirés du front, au profit de Junjers Ju-87 D-3 Stuka. Ils servirent alors à l'instruction des équipages roumains au vol de nuit.

    Enfin, la Chine avait commandé cinq exemplaires, qui ne furent jamais livrés car confisqués au moment de leur arrivée en Indochine française. Ils furent alors affectés sur place. Ils servirent brièvement durant la guerre contre le Siam en 1941.

    Au total, 37 Potez 633 furent produits. Aucun n'a survécu jusqu'à aujourd'hui.

    ………………………………………………………………………………………

    Caractéristiques :

    Version :

    Potez 633

    Type :

    Avion de bombardement tactique

    Equipage :

    1 pilote, 1 observateur-mitrailleur

    Motorisation :

    2 moteurs en étoile Gnôme-Rhône GR 14 M4/4, d'une puissance unitaire de 700 ch

    Poids :

    Masse à vide : 2 450 kg
    Masse maximale au décollage : 4 500 kg

    Dimensions :

    Envergure : 16 m
    Hauteur : 3,67 m
    Longueur : 11,07 m
    Surface alaire : 32,70 mètres carrés

    Performances :

    Vitesse maximale : 435 km/h
    Plafond pratique : 8 000 m
    Distance franchissable maximale : 1 320 km

    Armement :

    1 mitrailleuse MAC Modèle 1934 calibre 7,5 mm montée à l'avant
    1 mitrailleuse MAC Modèle 1934 calibre 7,5 mm à l'arrière de l'habitacle
    Jusqu'à 400 kg de bombes en soute ventrale

    Pays utilisateurs :

    France, Grèce, Roumanie

    ………………………………………………………………………………………

    Images :

    :arrow: Profil en couleurs d'un Potez 633 du 31è Escadron de la force aérienne grecque
    :arrow: Potez 633 du 74è Escadron du 2è Groupe de Bombardement de la force aérienne roumaine, sans doute sur le Front de l'Est
    :arrow: Profil en couleurs d'un Potez 633 de la 2è escadrille du GBA I/51
    Ah que je destroye tout ! Ou pas. :pSur AMN : Ciders, commandeur suprême, 10872 messages, inscrit le 02 septembre 2006, à 22 h 18
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  • La fiche sur le site

    Autant parler de toute la famille au même endroit. ;)
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  • Historique :

    Durant la période de l'entre-deux-guerres, l'avionneur français Potez était l'un des constructeurs les plus connus et les plus prolifiques d'Europe. Il s'était fait connaître en fournissant des milliers d'avions aux forces aériennes alliées, durant la Première Guerre Mondiale puis par la suite à d'autres pays, et plusieurs avions ayant battu des records aéronautiques dans le monde. Potez jouissait d'une excellente réputation et équipait de nombreuses formations de l'Armée de l'Air.

    En 1936, Potez remporta un important concours en France, en vue de fournir un chasseur lourd à l'Armée de l'Air française. Cette réussite était celle du Potez 63, qui allait donner naissance à une importante famille d'avions, qui seraient conçus aussi bien pour la chasse de nuit que pour des missions de bombardement. L'un des modèles de cette famille fut destiné à la reconnaissance tactique. Il fut désigné Potez 637.

    L'appareil vola pour la première fois à la fin de l'été 1938, à un moment où le problème de la modernisation des forces aériennes françaises était de plus en plus critique, surtout face au renforcement de la Luftwaffe allemande. Les unités de reconnaissance françaises étaient alors très en retard, alignant des avions largement dépassés, tels que le Bréguet 270 ou la série des ANF-Les Mureaux 113/115/117. Le programme reçut très vite l'aval du gouvernement, et fut considéré comme prioritaire. L'urgence était telle que les premières commandes furent passés avant même le vol initial du prototype.

    Le Potez 637 reprenait la plupart des caractéristiques du Potez 631 de chasse lourde et du Potez 633 de bombardement tactique. Il s'agissait comme eux d'un appareil monoplan, à voilure cantilever implantée en bas du fuselage. Le fuselage de forme ovale était construit en métal, tandis que la voilure avait un revêtement métallique travaillant et des gouvernes recouvertes de toile. Le train d'atterrissage se constituait de deux jambes de train rétractables et d'une roulette de queue. Comme les autres Potez de la série 63, il se distinguait par un empennage à deux dérives verticales, avec un fort dièdre.

    L'équipage prenait place dans un habitacle vitré occupant le tiers avant supérieur du fuselage. Il comptait en général trois hommes, installés en tandem. Le pilote prenait place à l'avant, tandis qu'à l'arrière se trouvait le mitrailleur. Entre les deux, un troisième membre d'équipage servait d'observateur. Il pouvait également prendre place dans une nacelle ventrale partiellement vitrée, située sous l'habitacle, et permettant d'observer le sol depuis l'avion. Cette nacelle était caractéristique du Potez 637.

    Les deux moteurs choisis étaient très proches de ceux du reste de la famille. Il s'agissait de deux Gnôme-Rhône de la série GR 14. Ils développaient une puissance unitaire de 710 ch, entraînant chacun un hélice tripale. Ainsi motorise, le Potez 637 était légèrement plus lent que le 631 de chasse lourde (435 km/h en pointe, contre 442 km/h). Mais il était plus lourd, du fait qu'il emportait davantage de carburant (950 litres contre 765 litres) et un surplus d'équipements (essentiellement des appareils photographiques).

    L'armement était constitué de deux mitrailleuses légères, l'une tirant vers l'avant et l'autre montée dans l'habitacle, à l'arrière. Par la suite, on ajouta parfois une troisième arme dans la nacelle ventrale, afin de renforcer la défense de l'avion, contre les tirs venus du sol ou de chasseurs ennemis s'étant glissés sous le ventre du Potez. La position de l'observateur devenait alors très dangereuse, car la nacelle n'était pas blindée. Un tir adverse réussi signifiait souvent une blessure sérieuse ou la mort de l'observateur. Enfin, certaines sources signalent l'emport possible d'une bombe de 50 kg sous chaque aile.

    Le gouvernement français passa commande dès août 1938. 60 exemplaires furent acquis auprès de Potez, et construits dans l'usine SNCAN de Méaulte, dans la Somme. Ne nécessitant que 7 500 heures de travail par avion (soit deux fois moins que le chasseur Morane-Saulnier MS.406) et étant désigné comme programme prioritaire, l'assemblage des Potez 637 alla suffisamment vite pour que les premiers exemplaires de série soient déclarés opérationnels en mai 1939. Ils furent affectés à quatre unités de reconnaissance, les GR I/33 et GR II/33 (26 avions opérationnels), et les GR I/57 et GR II/57 (27 avions opérationnels), tous déployés à Nancy. Le Potez 637 fut globalement apprécié par ses équipages, surtout en comparaison des modèles qu'ils utilisaient jusque-là.

    En septembre 1939, il y avait donc 53 avions opérationnels sur 61. Ils furent rapidement engagés dans des missions de reconnaissance, l'Etat-Major estimant qu'ils étaient les seuls avions viables pour ce type de mission au-dessus de l'Allemagne et la livraison des Potez 63.11, destinés à servir également dans les unités de reconnaissance, étant ralentie (notamment en raison du manque d'hélices tripales produites par Ratier). Les unités de Potez 637 furent ainsi déployés : le GR I/33 à Saint-Dizier, le GR II/33 à Saconin, le GR I/57 à Chaumont et le GR II/57 à Herbeviller. Quelques appareils semblent également avoir servi au sein des GR I/36 et GR II/36.

    La première mission de guerre réalisée par un Potez 637 eut lieu dès le 4 septembre 1939. Un appareil fut sérieusement endommagé par un Bf-109 quatre jours plus tard, mais la première perte fut la cause d'un tir de la défense antiaérienne allemande (Flak), le 20 septembre. Douze autres appareils furent abattus durant la Drôle de Guerre. Mais l'arrivée en nombre croissant de nouveaux modèles rendit moins nécessaire les Potez 637, qui furent progressivement dédiés à l'entraînement des équipages.

    Durant la campagne de France, les Potez 637 cohabitaient au sein des GR I//33 (Athies-sous-Laon), GR II/33 (Dôle), GR I/52 (Saint-Dizier) et GR II/52 (Couvron), avec des Potez 63.11 et des Bloch MB.174. Ils furent soumis à rude épreuve : le GR II/52 fut ainsi particulièrement touché, perdant tous ses avions en deux semaines de combat. Les chasseurs allemands et la Flak causèrent des pertes sensibles, tandis que d'autres avions étaient détruits au sol, voire abandonnés par manque d'essence ou de pièces détachées sur les terrains d'aviation menacés par la progression des unités allemandes.

    Au moment de l'Armistice, il ne restait plus que 12 Potez 637 dans la zone libre contrôlée par le régime de Vichy et peut-être quelques autres en Afrique du Nord. En novembre 1941, il n'en restait plus que six et au moment de l'invasion de la zone libre, on n'en comptait plus aucun en service. Aucun appareil ne fut exporté avant-guerre ou transféré par l'Allemagne à des pays alliés, et il n'en resta aucun après-guerre pour être exposé.

    ………………………………………………………………………………………

    Caractéristiques :

    Version :

    Potez 637

    Type :

    Avion de reconnaissance tactique et de coopération avec l'armée

    Equipage :

    1 pilote, 1 navigateur, 1 mitrailleur

    Motorisation :

    2 moteurs en étoile Gnôme-Rhône GR 14 M6/7, d'une puissance unitaire de 710 ch

    Poids :

    Masse à vide : 3 154 kg
    Masse maximale au décollage : 4 433 kg

    Performances :

    Vitesse maximale : 435 km/h
    Vitesse ascensionnelle : 550 m/mn
    Plafond pratique : 8 000 m
    Distance franchissable maximale : 1 550 km

    Dimensions :

    Envergure : 16 m
    Hauteur : 3,67 m
    Longueur : 11,07 m
    Surface alaire : 32,70 mètres carrés

    Armement :

    1 mitrailleuse MAC Modèle 1934 calibre 7,5 mm montée à l'avant
    1 mitrailleuse MAC Modèle 1934 calibre 7,5 mm à l'arrière de l'habitacle
    1 mitrailleuse MAC Modèle 1934 calibre 7,5 mm dans la nacelle d'observation ventrale
    Possibilité d'emporter une bombe de 50 kg sous chaque aile

    Pays utilisateurs :

    France

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    Images :

    :arrow: Plan trois vues du Potez 637
    :arrow: Vue rapprochée de la nacelle d'observation ventrale
    :arrow: Profil en couleurs d'un Potez 637 du GR II/33, durant la Drôle de Guerre
    Ah que je destroye tout ! Ou pas. :pSur AMN : Ciders, commandeur suprême, 10872 messages, inscrit le 02 septembre 2006, à 22 h 18
      Lien   Revenir ici   Citer modifié par ciders le 9 novembre 2012 19:48
  • Non JFF. Nos victoires, nous les avons obtenu sur des Potez 631. Quand leurs armes fonctionnent et qu'ils sont bien placés en altitude, ils peuvent faire mal contre les bombardiers et les cibles au sol. Par contre, en cas de rencontre avec des chasseurs légers, il ne vaut mieux pas s'attarder.

    Si d'aventure vous voulez jouer ou du moins voir à quoi ressemble ce jeu, vous pouvez passer sur Aube des Aigles.
    Ah que je destroye tout ! Ou pas. :pSur AMN : Ciders, commandeur suprême, 10872 messages, inscrit le 02 septembre 2006, à 22 h 18
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  • ciders a écrit

    … vu que nous sommes passés à Vichy.
    Pour faire une cure? :mrgreen:
    " J’ignore la nature des armes que l’on utilisera pour la troisième guerre mondiale. Mais pour la quatrième, on se battra à coup de pierres."  A. Einstein       "Pire que le bruit des bottes, le silence des pantoufles."  Max Frisch
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  • en potez 63-11 ?
    :o
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