Historique
En 1995, Chengdu et Shenyang auraient été toutes 2 chargées de concevoir un avion de combat de 5e génération. Les Occidentaux eurent connaissance d'un tel projet, alors nommé XXJ, en 1997. La rumeur courut que les Chinois bénéficièrent de morceaux du F-117 abattu en Serbie en 1999. Elle fut démentie par les Chinois, arguant que la technologie du F-117 était déjà dépassée.
Au moins 3 programmes distincts existèrent : les Shenyang J-12 et J-13, et le Chengdu J-14. Pour ce dernier, la photo de la maquette parut sur Internet, mais tellement retouchée par la censure qu'on crut longtemps à une impression d'artiste ou à un fake.
Des rumeurs courraient donc sur la fabrication d'un appareil furtif par les Chinois. Cependant, l'appareil effectua ses premiers roulages en décembre 2010 au centre d'essais en vol de Chengdu, situé en pleine ville. Les autorités chinoises laissèrent les spotters prendre l'appareil en photo, et les photographies, puis les vidéos apparurent sur Internet. La stupeur est telle qu'on croit tout d'abord à un fake.
L'avion, présenté comme étant le J-20, ou encore Projet 718, possède une partie avant copiée sur le F-22 (avec une verrière monobloc) et la partie arrière du MiG 1.42. Dès 2001, on soupçonnait un transfert d'informations entre MiG et la Chine. C'est un avion de type delta canards (les plans canards ont un dièdre positif), avec 2 petites dérives monoblocs, entièrement mobiles et inclinées à 25°. Les entrées d'air sont de types DSI (Diffuser Supersonic Inlet), et les aubes des réacteurs sont parfaitement dissimulées. Les trappes de trains comportent des "dents de requins", facilitant la furtivité.
Sa SER frontale serait estimée à 0,05 m². Cependant, des experts auraient relevés 8 points gênants pour la furtivité, dont les apex et les quille ventrales anti-roulis. Ces dernières disparaîtront peut-être avec la mise au point de commandes de vol électriques très élaborées.
Il possède au moins une soute d'armement, large de 2,20 m, et peut-être 2 petites soutes de chaque côté des entrées d'air. Il disposerait également de 4 points d'emport sous voilure. Aucun canon n'est prévu pour l'instant, mais il pourrait emporter 6 PL-12C optimisés pour l'emport en soute, PL-12D ou PL-21 dotés de statoréacteurs, ou PL-10 à courte portée, guidage infrarouge et compatible avec un viseur de casque. Les PL-10 pourraient prendre place dans les petites soutes latérales.
Quand à son tableau de bord, il comporterait pas moins de 6 écrans multifonctions, et un HUD holographique à champ large, si on en croit une maquette dévoilée au salon de Zhuhai de 2010. Il pourrait recevoir un radar à balayage électronique de type AESA, peut-être dérivé du KLJ5. Il est pour l'instant équipé de réacteurs WS-10. A terme, il recevra des réacteurs WS-15, actuellement en cours de développement. Il pourrait aussi être équipé de capteurs optiques et d'un ensemble d'auto-protection électromagnétique, qui seraient testés sur des J-10B.
Il en existe 4 prototypes, plus une cellule servant aux essais statiques. Celui codé 2001 a effectué son vol inaugural le 11 janvier 2011 aux mains de Gong Li. Il a volé pendant 18 mn, train sorti et accompagné d'un J-10S biplace. Le deuxième, codé 2002, a effectué son premier vol en mai 2012.
Le troisième, codé 2011, fut dévoilé le 16 janvier 2014 et a effectué ses essais de roulage à grande vitesse en février 2014. Il dispose de quelques améliorations, telles que des entrées d'air redessinées et similaire à celles du F-35, et sans doute un capteur électro-optique/infrarouge lui aussi similaire à celui du F-35. Enfin, le quatrième, codé 2012, a effectué son vol inaugural le 26 juillet 2014.
De grande taille (21,36 m), lourd (jusqu'à 40 tonnes au décollage), l'appareil ne semble pas fait pour le combat aérien. Il semble moins maniable que le F-22, mais pourrait voler à Mach 1,5 en supercroisière (Mach 1,7 avec des réacteurs WS-15). En revanche, il semble compenser avec une forte capacité de charges militaires et de carburant.
Son rôle est encore sujet à caution. Démonstrateur de technologie pour les uns, intercepteur ou avion d'attaque au sol à long rayon d'action pour d'autres, les hypothèses vont bon train. Le porte-parole de la PLAAF a déclaré que l'avion pourrait être opérationnel à l'horizon 2017 ou 2019, mais seul l'avenir nous dira si ces prévisions sont optimistes ou non. Fin avril 2014, le gouvernement chinois déclarait qu'il espérait disposer de 20 exemplaires d'ici 2020.
De gros doutes existent encore sur la capacité de la Chine à fournir des moteurs, des équipements, des matériaux RAM pour créer un véritable avion de 5e génération. En attendant, l'OTAN l'aurait déjà baptisé "Fire Fang". L'appareil pourrait également être proposé à l'export, par exemple au Pakistan, à certains pays d'Afrique, d'Asie et du Moyen-Orient, pour un prix unitaire compris entre 73 et 110 millions de dollars.
Pays utilisateur
Versions
- Chengdu J-20
: Démonstrateurs, prototypes et appareils de présérie. 10 exemplaires.
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Chengdu J-20A
: Version de série.
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Chengdu J-20B
: Version biplace
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Chengdu JH-20 Bomb Dragon
: Projet de version de chasse-bombardement.