Sukhoï Su-24MR (OTAN : Fencer-E)

Historique

Le Su-24MR (OTAN : Fencer-E) désigne la version de reconnaissance tactique tout-temps du Su-24M. Étudiée dès 1975 afin de remplacer les MiG-21R et les Il-28R, elle est reconnue en interne chez Sukhoï comme T-6MR ou Izdelye 48.

En effet, cette version se distingue par ses équipements spécifiques dédiés à la reconnaissance. Ainsi, l'essentiel du travail fourni pour son développement concerne le système de mission BKR-1 (Izd. M100) conçu par la firme moscovite Vega. 
Celui-ci constitue véritablement le coeur de cette version. Il comprend un ensemble de systèmes directement intégrés à la structure de l'avion mais également plusieurs pods qui viennent s'y greffer. 

Tout d'abord, le Su-24MR dispose dans son nez d'un side-looking airborne radar à ouverture de synthèse Shtyk (Izd. M101) venant remplacer l'Orion-A du Su-24M. Ses performances lui permettent de couvrir une zone de 4 à 28 km de part et d'autre du fuselage. Ainsi, au niveau de l'avionique, le Fencer-E dispose du système de navigation NK-24MR qui s'adapte à son nouveau radar, mais retient néanmoins le radar de suivi de terrain Relyef. 

Ensuite, il est équipé d'une caméra TV Aist-M (Izd. M152) de 0,5-0,6m de résolution capable de transmettre ses images à des stations au sol par le biais de la liaison de données ShRK-1 Posrednik-1. Soulignons que le Su-24MR est aussi doté d'un scanner infrarouge (IR) Zima afin de relever les différences de températures des éléments ciblés au sol. 

Enfin, il est équipé de deux caméras photographiques de jour. La première, une AP-402P, est verticale et dispose d'une lentille de 90,5mm pour une résolution de 0,2-0,3 m. Elle est située dans la partie inférieure du fuselage, en lieu et place du système de visée Kayra. Il est à noter que la pellicule est largable en vol dans un conteneur spécialisé. La seconde caméra est une A-100 oblique (lentille de 100mm / résolution de 0,3-0,4 m) localisée sous une des entrées d'air.

Par ailleurs, le Su-24MR peut être équipé de 3 pods de reconnaissance spécifiques aux missions qu'on lui confie. Le pod choisi est alors fixé au pylône central situé sous le fuselage de l'appareil. Cette panoplie comprend : le pod de reconnaissance laser Shpil-2M (Izd. M103A), le pod de renseignement électronique (ELINT) SRS-13 Tangazh (Izd. M321) capable d'identifier et de localiser le type et la source d'une transmission radio en bande X ou Ka et, last but not least, le pod de détection de radiations Efir-1M. Il est aussi à souligner que le Su-24MR est en mesure de transporter 2 réservoirs largables de 3000 litres sous ses ailes ainsi que 2 missiles R-60M (OTAN : AA-8 Aphid) pour son autodéfense. Cependant, il ne dispose d'aucune capacité de frappe air-sol dans la mesure où il est désormais dépourvu du radar de tir Orion-A et du système de visée Kayra-24. 

En mai 1980, le prototype T-6MR-1 modifié sur la base du T-6M-26 (c/n 0115305 / 01-05) vole pour la première fois entre les mains du pilote d'essai Anatoli Ivanov. Le premier appareil de série ne quittera le sol que trois ans plus tard, le 13 avril 1983. 

Au début des années 1990, une version améliorée du système de mission (càd la suite de reconnaissance), le BRK-1M (Izd. M100M) est testée sur le Fencer-E. Malheureusement, les résultats de ces essais et de son éventuelle implémentation sur les appareils de série demeurent inconnus à ce jour.  

De 1983 à 1992, près de 200 Su-24MR sortent d'usine. En septembre 2015, environ 80 exemplaires restent opérationnels et servent les VVS russes tandis qu'un faible nombre est en service dans les armées de l'air ukrainiennes et kazakhs, héritage de l'Union Soviétique.




Texte d'Ansierra117

Pays utilisateurs

• Algérie : Armée de l'air algérienne (5 exemplaires initialement, 4 exemplaires actuellement)
• Russie : Aéronavale russe (20 exemplaires)  —  Plus en service
• Russie : VKS (78 exemplaires actuellement)
• Ukraine : Armée de l'air ukrainienne (7 exemplaires actuellement)