La Guyane, ça vous gagne

J'espère que le premier Antonov 124 vous a plu, parce que j'en remet une couche !

Ce vendredi, j'ai assister au déchargement complet du satellite Thor 7(http://www.telesatellite.com/actu/45069-le-satellite-thor-pret-etre-envoye-kourou.html
). Il arrivait des USA par un An 124 de Antonov Design Bureau, immatriculation UR_82007. L'arrivée était prévue entre 4h et 4h30 le matin, donc lever à 3h30, pour être vers 4h10 à l'aéroport. Finalement, le vol avait du retard, et s'est posé à 5h40. Le temps de passer les controles, recevoir le badge qui va bien et qui donne accès aux parking avions, et à 6 h, on est tous autour de l'Antonov. Et ça fait du monde ! entre les responsable du CNES, ceux d'Ariane espace, du client, du constructeur du satellite, les personnels du transporteur, on était une bonne trentaine autour de l'avion.
Sur ce vol, l'Antonov avait un équipage technique de 6 personnes, et un équipage de soute, pour la manutention, de 9, plus 6 personnes du constructeur du satellite, qui ont supervisé le chargement, accompagné la bête durant le voyage, et qui vont superviser le déchargement.

Je vous avais dit qu'un An 124 c'est gros, hé bien c'est encore plus gros vu de près !

On commence par débarquer, par la soute arrière, un générateur qui servira à alimenter en énergie le container du satellite (controle de la température et de l'humidité). On remarque que, comme l'Antonov est agenouillé, le seuil de la soute, à l'arrière est très haut. Du coup, c'est pratique pour chager directement sur les plates formes des camions. Toutes les manip' se font directement avec les deux treuils de la soute de l'An 124, chacun d'une capacité de 10 t.
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Un autre vue de la soute arrière, avec au fond, des containers standards de 20 pieds, on distingue les deux treuils, ainsi que, replié au plafond, l'échelle qui donne accès au poste supérieur arrière. Le personnel donne une idée de la taille de la soute de l'An 124.
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On reste à l'arrière, avec le déchargement d'un container (c'est un 20 pieds standard, soit un peu plus de 6 m de long) Les treuils le posent directement sur la semi-remorque. Un chose que je n'avait pas réalisé avant, est que lors de l'arrivée d'un satellite, il n'y a pas que le satellite dans son container, mais tout un fourbis qui l'accompagne, et qui rempli bien la soute de l'Antonov. Le cable qu'on voit pendre, à droite du container, est la télécommande des treuils. Ainsi l'opérateur peut voir clairement le positionnement de la charge.
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CCCP
(Ca Continue Chapitre Prochain !)

On passe à l'avant maintenant. C'est tout le nez de l'Antonov qui s'ouvre, en basculant vers le haut, et l'ouverture est très grande, puisque le poste de pilotage se retrouve complètement en porte à faux. Plusieurs points à remarquer : l'avant de l'avion ne repose pas sur son train, mais sur des gros verins, qu'on voit tout à droite de la photo, le train avant est composé de deux trains jumelé, pour un total de 4 roues, ce qui assure une pression au sol relativement faible. Sur la photo, le personnel de soute est en train de poser des cales sous l'avant du plancher, pour le maintenir bien d'aplomb, avec la bonne pente (c'est la partie fixe du plancher, partie intégrale de la structure de l'avion). On note aussi que le plancher de la soute vient très loin à l'avant, et la rampe mobile, repliée d'une façon bizarre, et qui forme une barrière au cas ou des charges se détacheraient.
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La rampe avant, dépliée, et toujours le personnel qui ajuste les cales sous la rampe.
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Une vue générale de l'avant de l'avion, avec, dans la soute, le container du satellite, et l'échelle qui donne accès au poste de pilotage et au poste de repos supérieur avant. A remarquer, le forme en coupe du fuselage, composé de deux arcs de cercles, de rayons différents, qui se joignent au niveau du plancher. Par rapport à une section completement circulaire (cas des B 747 par exemple) cela permet d'avoir un volume maximal de soute, sans être pénalisé par une hauteur du plancher trop importante. Par contre, cela doit se payer en masse structurale, puisqu'il faut renforcer les cadres par rapport à un fuselage circulaire. Mais bon, la masse n'a jamais été le premier soucis des constructeurs aéronautiques soviétiques.
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On continue avec la rampe complete mise en place. C'est un peu bizarre, car, bien que les élément de rampe soient spécifique pour l'An 124, le personnel est malgré tout obligé d'ajuster avec des planches en bois, pour être à la bonne hauteur. Personne n'a pu m'expliquer pourquoi.
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Une fois que la rampe est posée et ajustée, on pose les rails sur lesquels va glisser le container du satellite. On voit bien, au plafond, l'échelle repliée.
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Maintenant que tout est place (ça a quand même duré plus de 3h30, pour poser et ajuster la rampe avant, il est maintenant presque 10 heures), on peut commencer à faire glisser le container du satellite. On remarque bien les rails, sur leurs cales en bois, ainsi que le bloc de clim du satellite et les bouteilles d'azote, pour garantir une atmosphère neutre dans le container.
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La sortie du container du satellite, et sa dépose sur la remorque spéciale. Cette remorque, tout comme le container, est équipée d'accéléromètres qui enregistrent tous les chocs. Si un choc a dépassé une certaine limite, le satellite doit être renvoyé chez le constructeur, qui lui fait subir une vérification complète. Donc il faut une conduite très souple, et pas de trous ou de bosse sur la route. Si jamais, en cas de chocs trop importants pendant le transport, le transporteur arrive à montrer que c'est de la faute de la DDE qui a mal entretenu la route, alors les frais de ré expédition, et de vérification du satellite, seront à la charge de l'Etat. Pour l'instant il n'est jamais arrivé qu'un satellite doivent repartir chez son constructeur pour cause de chocs durant le transport. Sur la première photo, tout à fait à droite, la petite nana, avec son sac Carrefour est la coordinatrice générale de la manip ! C'est elle qui supervise le tout, et qui décide en dernier avis. Elle assure avec un max d'efficacité : 45 kg d'énergie pure ! Quand au personnel sur la rampe, devant le container, il est en train de frapper comme un malade sur les rails avec une grosse masse, pour finir de les aligner.
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Une dernière série de photos. Une vue générale de l'Antonov, une vue de face, et une vue de la soute, complètement dégagée, avec les deux echelles d'accès au pont supérieur, ici aussi, les deux personnes dans la soute (à gauche) donne une idée de la taille de l'engin. Sur la vue de face, on voit bien, sous le nez relevé (juste sous l'adresse mail), les trappes du train avant.

En conclusion, c'était super !
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elles sont pas super, les histoires de Onc' JFF???

merci pour tant de détails et de nous avoir fait voir le ventre de la baleine, devenu tunnel et qui repartira sous forme d'avion.
Mieux qu' un transformer !

Merci pour ce reportage très intéressant JFF.

C'est bizarre, quelquefois, je relis ce topic qui me rappelle d'excellents souvenirs et qui me donne la larme à l'oeil… Mais… Un truc m'énerve, une bonne partie des photos a disparu !!

On aura bientôt droit à de nouvelles photos ?
Je traînais à Blagnac aujourd'hui, et j'y ai vu un An-124. D'abord les soutes grandes ouvertes, puis refermées. Ça doit vouloir dire quelque chose ^^

Euh… Oui, c'était journée portes ouvertes