Un "petit" point de situation sur la Syrie.
J'ai choisis délibérément, de partir d'une vision "gouvernementale" non pas par accointance avec Bachar mais pour des raisons de simplicité dans mon résumé. Il manque donc à ce sujet uen partie développée sur les Forces Démocratiques Syriennes qui actuellement, encerclent Raqqah et sont en conflit avec les rebelles syriens soutenus par les Turcs, autour de la ville d'Afrin au Nord Ouest d'Alep.
Les fronts actifs : La bataille de Hama.Profitant du fait que les principales forces loyalistes soient engagées contre l’EI dans la plaine de l’Al Bab et autour de Palmyre, les rebelles engagent une offensive d’envergure dans la province d’Hama le 21 mars 2017. L’attaque surprise reprend, dans ses grandes lignes, les débuts de l’offensive d’Alep. Une première vague de VBIED puis assaut rapide de positions ennemies encore désorganisées.
Cette stratégie porte ses fruits dans les premiers jours : Suran et Khattab ainsi que plusieurs villages tombent entre les mains rebelles. Le 23 mars c’est au tour de Maardes d’être pris aux loyalistes. La situation pour ces derniers devient critique. Le 28 mars est le point culminant de cette offensive: Hama est en ligne de mire. Les rebelles arrivent à moins de 4 km de la ville et l’aéroport est sous le feu des factions insurgées. Les appareils militaires sont obligés de migrer vers des lieux plus cléments.
Mais durant cette semaine, le gouvernement a stoppé toute progression sur les autres fronts. Des troupes sont rapatriées en urgence de la plaine de l’Al Bab, du front de Palmyre et de la Ghouta. Les restes de l’aviation syrienne ainsi qu’un effort important de l’aviation russe augmentent peu à peu leurs raids pour déverser un déluge de bombe sur les points de ravitaillements et les positions rebelles.
Le 31 mars, la contre-offensive est lancée. Les pertes sont importantes des 2 côtés mais les forces du régime récupèrent rapidement le terrain perdu. En 15 jours l’ensemble des territoires conquis par les rebelles sont repris. Plus grave, les rebelles perdent du terrain d’avant offensive et notamment la ville d’Halfayé et ses environs, le 23 avril.
La menace sur Hama étant écartée, les troupes sont à nouveau dispatchée sur les fronts Est, à savoir Alep Est, Palmyre et l’Est du gouvernorat d’Homs, pour repousser une fois pour toute l’Etat Islamique et surtout ne pas laisser trop de terrain aux forces Kurdes.
Alep Est - RaqqahAprès leur jonction avec les forces arabo-kurdes de l’est le 27 février, les forces loyalistes tentent de progresser vers la base aérienne de Jirah. Le 30 mars, la ville de Deir Hafer, principal bastion de l’EI dans la région est capturée.
Cette progression est cependant stoppée nette par l’offensive rebelle sur Hama (voir ci-dessus).
Une fois les troupes réacheminées d’Hama, l’offensive reprend dans la campagne orientale d’Alep début mai. Le 12 mai, après une défense particulièrement féroce, l’Etat Islamique est chassé une fois pour toute de la base aérienne de Jirah. Cela faisait plus de 3 ans qu’elle était aux mains de l’EI.
La progression des forces loyalistes composées essentiellement des troupes de chocs « Tigre » se dirigent alors plein Sud avec pour objectif principal la ville de Maskaneh. Comme d’habitude, la tactique d’approche se fait par un mouvement d’encerclement et non par une attaque directe sur la cible. De nombreux villages alentours sont ainsi repris dont l’ensemble des rives orientales du lac Jabbūl.
Au 31 mai, la ville de Maskaneh est quasi encerclée. Elle tombe définitivement le 3 juin aux mains des loyalistes.
Celles-ci sont maintenant à une centaine de km de Raqqah que les forces arabo- kurdes soutenues par les américains commencent à encercler. Si Raqqah est déjà considérée comme perdue, il devient urgent pour les forces de Bachar d’éviter d’être bloquées en direction du Sud et notamment du gouvernorat de Deir Ez Zor.
Aussi, la progression reprend vers le Sud et les troupes passent du gouvernorat d’Alep où elles ont conquis plus de 3000km² à celui de Raqqah le 4 juin. En une quinzaine de jours elles reprennent plus de 6% (plus de 1000 km²) du gouvernorat à l’EI avec notamment la prise du champ pétrolier de Rasafeh.
Le 17 juin, alors que les forces gouvernementales se dirigent vers la ville stratégique de Resafah (carrefour entre Raqqah et l’accès au Sud vers Deir Ezzor), les frictions se font sentir avec les forces arabo-kurdes. Les 2 factions se retrouvent autour du village de Jaadin au Nord de Resafah où finalement l’armée syrienne arrive à déloger les combattants de l’EI les premiers. Le 18, un su-22 syrien est abattu par un F-18 de la coalition près de cet endroit. La tension monte d’un cran encore entre SDF et SAA. Des combats éclatent entre les 2 groupes armés, les membres des forces Tigres voulant coute que coute récupérer le pilote abattu.
Le 19, les combats ont cessé mais la tension reste importante.
Les éléments des « Tigres » auraient depuis entamé un mouvement d’encerclement avec une poussée vers l’Ouest combinée à celle des forces de défenses nationales (NDF) depuis Ithriya.
Deir ez-Zor.Les forces loyalistes sont toujours encerclées par l’EI dans deux poches distinctes de la ville. Le ravitaillement des troupes se fait via hélicoptère ou largages aériens. Cependant, et malgré les multiples attaques islamistes et des pertes importantes, l’armée syrienne tient encore.
Après la perte de Raqqah au profit des forces démocratiques syriennes, Deir Ez Zor redevient un objectif prioritaire pour le gouvernement syrien.
D’une part, cela permettrait une fois pour toute d’éradiquer l’EI des villes importantes de Syrie et d’autre part, empêcherait les Forces Démocratiques Syriennes et donc les Etats-Unis, d’étendre leur influence à l’Est de la Syrie.
Les fronts de Raqqah, Arak et du désert syrien ont tous pour objectif, semble-t-il, de converger à un moment ou à un autre vers Deir Ez Zor.
Le 23 mai dernier, l’armée syrienne lance une grande offensive contre l’Etat Islamique autour de Palmyre. L’objectif principal de cette offensive est de rouvrir une fois pour toute la liaison autoroutière entre Damas et Palmyre et surtout de prévenir un renforcement des forces rebelles soutenues par les Américains si ces dernières arrivaient à faire la jonction entre la poche du Qalamoun Est et les territoires sous leurs contrôles à la frontière jordanienne.
Une progression très rapide dans les territoires tenus par l’EI font que dès le 26 l’autoroute Damas-Palmyre est ré-ouverte et sécurisée. Près de 2000 km² sont ainsi récupérés par les forces loyalistes qui isolent définitivement la poche rebelle du Qalamoun-Est. L’EI est chassé plus à l’Est et tente de se regrouper autour d’Arak.
L’armée syrienne tente alors de progresser vers la ville d’Arak. Pour cela, elle capture un à un les hauteurs qui entourent la ville. Malgré des pertes importantes, elle arrive néanmoins à prendre Arak et ses alentours le 13 juin. Le jour suivant elle conquiert le carrefour de Talilah et sa région et parvient à pousser jusqu’à la station de pompage « T3 » à 50km à l’Est de Palmyre.
L’offensive devrait se poursuivre en direction de la ville d’Al Sukhnah qui est située à 50 km à l’Est de la station T3 et 50 km de Deir Ez Zor. Par contre, le terrain est dégagé, voir désertique, l’approche se fera donc de front.
Désert syrien et contrôle des frontières avec l’IrakL’armée syrienne et ses alliés ont entamé une progression vers les principaux passages frontaliers entre l’Irak et la Syrie.
Début mai une offensive dans le Qalamoun Est à la fois contre l’EI et contre les rebelles du Sud permet à l’armée syrienne de gagner du terrain de manière sensible, à l’Ouest de la base aérienne de Seen. Près de 3000 Km2 sont récupérés sur l’EILe 12 mai une position stratégique importante est capturé ave la prise du point de contôle de Zaza qui contrôle l’accès à l'autoroute Damas-Bagdad. Cette route entourée de désert, mène directement au passage frontalier avec l’Irak d’Al Tanf.
Bousculant rapidement les faibles défenses rebelles, l’armée syrienne et essentiellement ses milices chiites progressent rapidement vers le Sud. Le 18 mai, alors qu’elles ont pris le contrôle de Zarqua, les troupes loyalistes sont prises à partie par l’aviation de la coalition menée par les Américains. Les troupes sont stoppées nettes et doivent même reculer devant une contre-attaque rebelle. Celle -ci est finalement mise en échec et les troupes syriennes avance à nouveau vers la frontière quand une nouvelle frappe de la coalition les obligent une nouvelle fois à stopper leur progression le 06 juin. Depuis, elles restent ainsi en attente à environ 50 km de la frontière.
Ne pouvant prendre Al Tanf, l’armée syrienne tente un coup de poker en se dirigeant vers l’Irak au travers du territoire de l’EI. Partant de la région d’Helba fraichement conquise, les forces syriennes se dirigent vers la frontière irakienne en dehors des routes principales, au travers du désert syrien. Le 09 juin elles atteignent enfin la frontière dans la région d’Al-Bawdah. Dès lors, les rares défenses de l’EI s’écroulent malgré les difficultés d’approvisionnement pour l’armée syrienne. Près de 5000 km2, principalement de désert, et 60 km de frontière avec l’Irak sont ainsi récupérés. La station de pompage T2 est libérée de l’EI le 25 juin. De là deux possibilités pour la poursuite de l’offensive : soit filer au Nord Est vers Deir Ez Zor soit à l’Est pour couper la route à l’EI et à ses combattants retraitant de l’Irak par le passage frontalier d’Al Bukamal.
Daraa: Re-démarrage des hostilités le 12 février sur ce secteur avec une offensive surprise des rebelles dans le quartier de Manshiya que les loyalistes abandonnent le lendemain. Depuis, une série d’attaques et de contre-attaques se déclenchent régulièrement avec des pertes importantes de chaque côté. D’avril à mai, les combats penchent peu à peu en faveur des insurgés qui regagnent près de la moitié de la ville. L’armée de l’air syrienne intervient et rase systématiquement les quartiers rebelles. En juin, une contre-offensive loyaliste reprend une partie des quartiers perdus mais au prix de pertes très importante.
Le 20 juin, changement de tactique : l’armée syrienne tente d’encercler la ville et de bloquer toute possibilité de ravitaillement. Mais la riposte rebelle écrase cette tentative.
Quneitra : Nouveau front ouvert par les rebelles contre l’armée syrienne dans ce gouvernorat adossé au Golan. Le 18 juin, les islamistes d’Al Qaïda lancent une opération nommée « road to Damascus ». L’effort principal de l’attaque se fait autour et sur la ville d’Al Ba’ath. De nombreuses pertes dont les principaux officiers de l’armée syrienne locale sont à dénombrées. Mais très rapidement des renforts, notamment du Hezbollah sont envoyés sur zone. Le 25 juin, l’armée syrienne lance une contre-offensive et reprend l’ensemble des territoires perdus.
A noter qu’Israël est intervenu par trois fois le 21, 24 et 25 juin et aurait tué près de 50 combattants loyalistes.
Les poches du Rif Dimashq (rappels et évolution de posts précédents) :En conflit : Beit Jinn (pas de combat).
Qalamoun Nord-Ouest (peu de combats)
Qalamoun Est : (forts combats) Les forces gouvernementales syriennes ont encerclées totalement la poche du Qalamoun Est et ont repris les villages de Bardeh et Bir Qassab
Ghouta Est : (forts combats) . Depuis le début du mois d’avril les groupes rebelles Tahrir al-Sham et la Légion al-Rahman d'un côté, et le groupe rebelle Jaysh al-Islam de l'autre sont entrés en conflit. Près de 250 combattants des deux groupes auraient été tués dans ces combats d’influences. De nombreux autres sont capturés et séquestrés comme future monnaie d’échange.
Malgré cela, les loyalistes n’en profitent guère. Une mini offensive le 11 juin, a permis au forces gouvernementales de prendre le village de Hawsh Dawahira à l’Est de la poche rebelle.
Mais c’est à l’Ouest, que l’offensive de l’armée syrienne démarre. Du 14 au 18 juin un bombardement intensif est effectué par l’artillerie et l’armée de l’air sur des quartiers insurgés de la ville de Jobar, lieu historique de la contestation.
Le 20 juin, une importante offensive terrestre est lancée sur la banlieue de la ville et le 21 juin près de 3 km² de zone urbaine ainsi que la vallée et la partie Sud d’ Ain Terma sont capturés.
Le 26 juin une contre-offensive rebelle est lancée mais est rapidement repoussée.
Sous accord de cessez le feu : Camp Palestinien de Yarmouk : Il y aurait des pourparlers en cours sur une éventuelle reddition côté EI qui demanderait en échange, d’être transféré vers l’Est syrien. De même, un agrément serait en cours entre le gouvernement syrien et les rebelles du HTS pour qu’ils puissent être déplacés dans le gouvernorat d’Idlib. Rien de confirmé jusqu’à maintenant.
Capitulation : Daraya: capitulation le 25/08/2016
Qudsaya: capitulation le 12/10/2016
Muadamiyat: capitulation le 19/10/2016
Ghouta Ouest: capitulation le 29/11/2016
Al Tall: capitulation le 03/12/2016
Kiswah: capitulation le 06 /12/2016
Kanaker: capitulation le12/12/2016
Wadi Barada capitulation le 29/01/2017
Qalamoun Sud-Ouest (Serghaya) : Capitulation le 21/02/2017
Madaya : Capitulation le 22/04/2017
Zabadani : Capitulation le 22/04/2017
Quaboun et Barzeh: Capitulation le 13/05 et 29/05
Les principales sources utilisées pour ce résumé:Wikipédia
reddit.com - Syria civil war
syrianwardaily
edmaps
archicivilians.wordpress.com
agathocledesyracuse.com
syriahr
aranews.net
Youtube
Twitter