Une étude américaine sur deux décennies d'incidents en aviation commerciale montre une forte réduction du nombre d'erreurs imputables aux pilotes. En revanche, au sol, les pépins augmentent…
Traditionnellement, l'être humain est considéré comme le maillon faible de la chaîne de sécurité aérienne. Certains rêvent même de débarquer les pilotes. Mais une étude de la Johns Hopkins Bloomberg School of Public Health sur la période 1983-2002 montre que l'erreur humaine n'est plus ce qu'elle était. La proportion d'incidents imputables à l'équipage aurait chuté de 40 %. L'étude complète sera publiée au mois de janvier 2008 dans la revue Aviation, Space, and Environmental Medicine mais quelques chiffres ont été cités par la Johns Hopkins Bloomberg School of Public Health*.
Les auteurs ont comptabilisé 558 incidents (donc pas des catastrophes) et classé les causes en plusieurs catégories, bien précisées. A peu près dans tous les cas de figure impliquant l'équipage, le nombre d'incidents est en baisse. Il chute même de 78 % pour les problèmes causés par une mauvaise prise en compte du vent ou de l'état de la piste et de 76 % pour ceux dus à des conditions météorologiques difficiles, un cas où l'on retient toujours une mauvaise prise de décision. Les incidents au décollage ont diminué de 70 % et ceux dus à une mésentente au sein de l'équipage se sont réduits de 68 %.
Attachez votre ceinture… surtout à l'arrêt
Pourtant, durant la même période, le nombre global d'incidents n'a pas notablement diminué. D'autres sources de problèmes se sont donc au contraire renforcées. C'est le cas des erreurs de contrôle et des fautes des équipes au sol. L'étude pointe même un phénomène surprenant : la sécurité s'est nettement réduite pour les avions au sol. Le nombre d'incidents quand l'appareil est poussé sur le tarmac a plus que doublé en vingt ans, passant de 2,6 à 6 pour dix millions de vols.
« Ces tendances indiquent qu'un grand progrès a été réalisé pour améliorer les prises de décisions des pilotes et la coordination au sein de l'équipage » commente Susan Baker, auteur principal de l'étude. Et d'ajouter : « L'accroissement du nombre d'incidents quand l'appareil ne bouge pas devrait attirer l'attention ».
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