Clansman a écrit
A noter qu'on va peut-être enfin en exporter un exemplaire.
C'est fait !
Lorsque l'étude du Mirage IV comme bombardier fut lancée en janvier 1957, il apparut rapidement que pour atteindre ses objectifs en Russie il lui faudrait au moins un ravitaillement en vol. Il était même à peu près certain qu'il ne pourrait pas revenir, obligeant ses équipages à s'éjecter sur le trajet du retour.
Afin d'éviter soit ravitaillement en vol soit permettre le trajet retour, il faut un appareil dont l'autonomie soit doublée. Dassault se lance dans l'étude d'une version très agrandie du prototype du Mirage IV : le Mirage IV-B (sans doute pour Bombardement). De même que le Mirage IV est approximativement deux fois plus grand que le Mirage III, le Mirage IV-B est deux fois plus grand que le Mirage IV. L'étude est lancée au second semestre 1958 à la demande des services officiels. Elle est confiée à J.J. Samin.
Une version quadriréacteur Atar 9 est envisagée, puis rapidement écartée car trop différente aérodynamiquement du prototype qui sert également de démonstrateur. La poussée prévue est de 25 tonnes, or la France ne fabrique pas de tels réacteurs et il faudrait trop de temps à la Snecma pour en concevoir un.
4 moteurs étrangers sont étudiés : l’Orenda Iroquois 2 (11.9 t de poussée avec PC), le Bristol Olympus 22R (10.5 t de poussée avec PC), le Rolls-Royce RB.142R (10.3 t de poussée avec PC) et enfin le Pratt & Whitney J75 (14.5 t de poussée avec PC).
C'est ce dernier, déjà présent sur les F-105, F-106 et U-2, qui est choisi par la Snecma qui devra le construire sous licence. Pratt & Whitney reçoit une commande de 10 réacteurs J75 dans leur version JT-4-B-24 (13.6 tonnes de poussée au banc en PC max).
La configuration retenue est alors la suivante : surface alaire de 130 m² (le prototype Mirage IV-01 a une surface alaire de 70 m²), longueur de 28 m, envergure de 16 m, masse maximale de 57 tonnes dont 31 tonnes de carburant (23,5 tonnes en interne). Cela en fait un appareil tout-à-fait comparable, en taille, au B-58 Hustler.
La vitesse maximale en palier devrait être de Mach 2 et limité par la température, le plafond à Mach 1,8 supérieur à 18 000 m, et l'appareil capable d'opérer sur des terrains de 2400 m même en condition Hot & High. Soit des performances supérieures à celle du Mirage IV-01. La charge militaire, semi-encastrée sous le fuselage, a un diamètre de 120 cm. Enfin, la distance franchissable était de 5000 km sans ravitaillement en vol.
80 exemplaires sont prévus, dont 53 bombardiers et 27 avions de guerre électronique (IV-E, triplace). Ces derniers doivent accompagner le raid de bombardement et le protéger grâce au brouillage offensif. Le Mirage IV-B doit emporter une bombe de 1500 kg à 2200 km sans ravitaillement en vol, à Mach 1,7 ou plus, à plus de 16 000 mètres d'altitude. Il est aussi prévu que le Mirage IV-B puisse emporte un pod de ravitaillement en vol pour augmenter le rayon d'action de l'avion de raid de 500 km.
La fiche programme de l'Armée de l'Air n°6014 du 10 (ou 25, voire 26) janvier 1959 prévoit un premier vol du prototype avant le 1er juillet 1961, et 32 avions opérationnels (2 escadrons) pour le premier semestre 1965 (soit un 1er vol du 1er avion de série au dernier trimestre 1963). Les définitions de base sont approuvées le 31 mars.
Le 5 mai 1959, 3 avions de pré-série sont commandés. La fabrication du premier d'entre eux commence début juin à St-Cloud : une maquette d'aménagement est commencée et les premiers cadres de fuselage apparaissent. Le Mirage IV-01 effectue son premier vol le 17 du même mois.
Malheureusement, le prix du Mirage IV-B s'avère rapidement prohibitif et le choix d'un moteur étranger risque de poser des problèmes de dépendance, surtout dans le cadre d'une mission de dissuasion nucléaire. Quitte à être dépendant, De Gaulle préfère les avions de ravitaillement en vol. Dès le 3 septembre (voire 21 août) 1959, le Mirage IV-B est annulé au profit d'une version plus économique, dont la charge militaire doit avoir un diamètre de 78 cm.
Il est donc décidé de revenir à une version nettement réduite, quoiqu'un peu plus grande que le Mirage IV-01, le Mirage IVA.
j'ai l'impression qu'avait déjà les mêmes problèmes qu'aujourd'hui avec le F-35