Historique
En 1959, les forces aériennes soviétiques lancèrent pour la première fois un appel d'offres afin de se procurer le premier jet spécifiquement destiné à l'entraînement intermédiaire. Il devait remplacer le Yak-17UTI aussi bien en URSS que dans le pacte de Varsovie.
Yakovlev fut l'unique compétiteur venant d'URSS, ses concurrents étant le L-29 tchécoslovaque et le TS-11 polonais. Les ingénieurs en charge du programme furent K.V. Sinelshcikov, assisté de V.A. Shavrin, V.G. Tsvelov et V.P. Vlasov. Il fut conçu pour être facile à construire et pas trop cher. Désigné en interne Yak-104, il réutilisa la désignation militaire d'un avion de combat à ailes en flèche de 1948, le Yak-30 qui fut le concurrent malheureux du MiG-15.
Le Yak-30 était entièrement métallique, construit en alliage d'aluminium. Il disposait d'ailes basses, d'un train tricycle rétractable et d'un habitacle en tandem non pressurisé. Il était propulsé par un Tumansky RU-19 de 900 kgp, alimenté par 600 litres de carburant. Il fut conçu pour être facile à construire et pas trop cher. Le moteur lui-même, conçu spécialement pour lui, fut étudié selon les mêmes spécifications.
4 prototypes (codés 30, 50, 80 et 90) furent construits, ainsi qu'une cellule d'essai. Le vol inaugural eut lieu le 20 mai 1960. Les tests durèrent jusqu'en mars 1961, les tests étatiques commençant le 30 août 1960 avant la fin des essais constructeurs pour finir le 14 août 1961. 82 vols d'essais, totalisant près de 44 heures de vol, furent effectués. Aucun vice ne fut détecté et il fut recommandé par les pilotes pour la construction en série.
Le TS-11 fut vite éjecté de la compétition. Le Yak-30 montra de meilleures performances, une meilleure maniabilité, une masse plus faible et des coûts de production plus faibles. Mais le L-29, plus robuste et plus fiable, fut sélectionné en août 1961, à la suite d'un vol comparatif commun à Monino. Bien que le Yak-30 se soit révélé supérieur à ses concurrents, le gouvernement soviétique avait décidé pour raisons politiques de faire de l'industrie aéronautique tchécoslovaque le leader de la conception et de la fabrication des avions d'entraînement du Pacte de Varsovie. Smirnov battit des records juste après cette décision, mais rien n'y fit.
2 exemplaires ont survécu : le 80 rouge qui a été remis en état de vol par KB-SAT, et qui revole depuis le 19 décembre 2007 sous l'immatriculation RA-081G, et un exemplaire qui fut exposé à Monino jusqu'en 2012.