Kawasaki Ki-3
Rappels
- Catégorie : Avion d'assaut
- Constructeur : Kawasaki
- Premier vol : avril 1933
- Production : 243 appareils construits (cellules neuves)
Historique
Durant les années 1920 et 1930, le conglomérat japonais Kawasaki avait décidé de se doter d'une branche aéronautique. Elle lança la construction d'une première usine à Kobe en 1922, avant d'aménager un complexe de production plus imposant à Kagamigahara entre 1923 et 1927. Ce complexe fut doté d'un aérodrome devant servir aux essais des nouveaux appareils. Ce site devait aussi par la suite servir aux militaires japonais en tant que base aérienne.
La conception des avions Kawasaki bénéficia de l'apport de technologies européennes. En 1924, l'entreprise signa un accord avec Claude Dornier, qui envoya sept ingénieurs travailler sur le Kawasaki-Dornier Do-N (désignation officielle : bombardier lourd de l'Armée type 87). Parmi eux, le docteur Richard Vogt qui devait rester près de dix années au Japon et qui devait participer à la conception de plusieurs modèles Kawasaki, dont le KDA-2 Kaï (désignation officielle : bombardier léger de l'Armée type 88) et le KDA-5 (désignation officielle : chasseur de l'Armée type 92).
A l'automne 1932, l'Armée japonaise demanda à Kawasaki de lui procurer un remplaçant pour le KDA-2 Kaï, un appareil efficace alors en première ligne depuis deux ans. Les militaires demandaient un avion maniable et capable d'appuyer efficacement les troupes au sol, au plus près de l'ennemi. Désireux d'aller le plus rapidement possible, Vogt et son équipe d'ingénieurs décidèrent de reprendre la cellule du Kawasaki KDA-6, un prototype d'avion de reconnaissance qui semblait une base saine, dotée de bonnes performances. Il n'avait été refusé par les autorités militaires que parce que les besoins officiels avaient changé durant sa conception. Un premier prototype fut prêt en avril 1933 et immédiatement testé en vol. Les essais se révélant satisfaisants, Kawasaki reçut une commande officielle. La production démarra en janvier 1934, les premiers avions de série étant affectés aux unités de première ligne dans la foulée.
Désigné officiellement sous l'appellation bombardier léger monomoteur de l'Armée type 93, le Kawasaki Ki-3 était un biplan classique, de structure métallique en alliages légers et à revêtement mixte. Il fut doté d'un train d'atterrissage fixe, de carénages de roues et d'une roulette de queue non rétractable (il fut le premier Kawasaki à en être doté, les modèles antérieurs ayant été pourvus d'une béquille). L'équipage prenait place dans un cockpit ouvert (avec un petit pare-brise devant chaque emplacement) en tandem, juste en arrière de la voilure.
Le moteur choisi pour équiper l'avion était le BMW IX de 12 cylindres en V, doté d'un compresseur, que Kawasaki produisit sous licence à partir de la fin de l'année 1933. D'une puissance de 700 ch, il entraînait une hélice bipale en bois, à pas fixe. Plus puissant que le BMW VI du KDA-2 Kaï (500 ch), il offrait de meilleures performances (260 km/h en pointe, contre 210 km/h) et un meilleur plafond pratique (7 000 m contre 5 200 m). Malheureusement, ce moteur se révéla très peu fiable en conditions opérationnelles, notamment sur les terrains peu préparés, et son compresseur extrêmement fragile.
L'armement du Ki-3 était lui aussi supérieur à celui du KDA-2 Kaï. Le plan inférieur de la voilure était muni de râteliers capables chacun de porter une bombe de 25 kilos. Il y avait dix râteliers sous chaque aile (ou trois râteliers d'une capacité de 50 kilos). Une mitrailleuse frontale type 89 était disposée à côté du moteur, tandis qu'un système jumelé type 89, servi par le radio-navigateur, couvrait l'arrière de l'avion. Le Ki-3 n'était cependant pas blindé et sa structure légère offrait peu de protection à l'équipage ou au moteur.
En 1935, le Japon s'engagea résolument en Mandchourie. L'Armée impériale déploya de nouvelles unités aériennes pour soutenir les forces terrestres. En 1936, des Ki-3 équipaient trois Chûtaï (compagnies aériennes) du 10è Hikö-Rentaï (régiment aérien, basé à Tsitsihar) et deux du 16è Hikö-Rentaï (qui comptait aussi deux Chûtaï de chasse ; basé à Mutanchiang) engagés en Mandchourie. On trouvait aussi des Ki-3 au sein du 6è Hikö-Rentaï (deux Chûtaï de bombardement léger et une de chasse ; Pyongyang, Corée), du 7è (deux Chûtaï de bombardement léger et deux de bombardement lourd ; Hamamatsu, Japon), du 8è (un Chûtaï de bombardement léger et un de chasse ; Pingtung, Taïwan) et du 9è (deux Chûtaï de bombardement léger et deux de chasse ; Hoeryong, Taïwan).
Quand éclata le conflit entre la Chine et le Japon à l'été 1937, des Ki-3 figuraient à l'inventaire des 5è et 9è Hikô-Daitaï (deux Chûtaï de bombardement léger chacun) et du 14è Dokuritsu Chûtaï. Mais ils étaient déjà relégués en seconde ligne. Les rapports des équipages japonais sur le manque de fiabilité du BMW IX et sur la vulnérabilité des cellules au feu adverse avaient dissuadé les militaires de les engager encore en première ligne, au plus près de l'ennemi. Les exemplaires survivants furent progressivement réutilisés pour des missions d'entraînement ou de liaison, et remplacés par des modèles plus performants, le Mitsubishi Ki-30 et le Kawasaki Ki-32.
La production totale du Ki-3 est estimée à 243 exemplaires, produits en majorité par les usines Kawasaki (quarante unités furent sortis par la Ishikawajima Hikokî S.K.K (la future société Tachikawa). Le Ki-3 n'ayant pas reçu de code allié, il ne semble pas qu'il fut un jour rencontré en combat par des pilotes américains ou britanniques. Si tel avait été le cas, le résultat d'une telle rencontre eut été douloureusement prévisible.
Texte de Ciders, avec son aimable autorisation.
Ancien pays utilisateur
- Japon impérial : Armée de l'air japonaise impériale (240 exemplaires)
Versions
- Kawasaki Ki-3 : Unique version de série.
- Tachikawa Ki-3 : Exemplaires construits par Tachikawa (40).
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Belle pièce historique, content de te revoir au boulot Ciders.
Index maj by the way¤ Nicolas Sur AMN : Nico2, inscrit le 09 Jan 2006, 16:45>> N'oubliez pas de lire et de relire le Règlement du forum.>> N'oubliez pas de consulter les index des sujets avant de poster les vôtres. -
Historique :
Durant les années 1920 et 1930, le conglomérat japonais Kawasaki avait décidé de se doter d'une branche aéronautique. Elle lança la construction d'une première usine à Kobe en 1922, avant d'aménager un complexe de production plus imposant à Kagamigahara entre 1923 et 1927. Ce complexe fut doté d'un aérodrome devant servir aux essais des nouveaux appareils. Ce site devait aussi par la suite servir aux militaires japonais en tant que base aérienne.
La conception des avions Kawasaki bénéficia de l'apport de technologies européennes. En 1924, l'entreprise signa un accord avec Claude Dornier, qui envoya sept ingénieurs travailler sur le Kawasaki-Dornier Do-N (désignation officielle : bombardier lourd de l'Armée type 87). Parmi eux, le docteur Richard Vogt qui devait rester près de dix années au Japon et qui devait participer à la conception de plusieurs modèles Kawasaki, dont le KDA-2 Kaï (désignation officielle : bombardier léger de l'Armée type 88) et le KDA-5 (désignation officielle : chasseur de l'Armée type 92).
A l'automne 1932, l'Armée japonaise demanda à Kawasaki de lui procurer un remplaçant pour le KDA-2 Kaï, un appareil efficace alors en première ligne depuis deux ans. Les militaires demandaient un avion maniable et capable d'appuyer efficacement les troupes au sol, au plus près de l'ennemi. Désireux d'aller le plus rapidement possible, Vogt et son équipe d'ingénieurs décidèrent de reprendre la cellule du Kawasaki KDA-6, un prototype d'avion de reconnaissance qui semblait une base saine, dotée de bonnes performances. Il n'avait été refusé par les autorités militaires que parce que les besoins officiels avaient changé durant sa conception. Un premier prototype fut prêt en avril 1933 et immédiatement testé en vol. Les essais se révélant satisfaisants, Kawasaki reçut une commande officielle. La production démarra en janvier 1934, les premiers avions de série étant affectés aux unités de première ligne dans la foulée.
Désigné officiellement sous l'appellation bombardier léger monomoteur de l'Armée type 93, le Kawasaki Ki-3 était un biplan classique, de structure métallique en alliages légers et à revêtement mixte. Il fut doté d'un train d'atterrissage fixe, de carénages de roues et d'une roulette de queue non rétractable (il fut le premier Kawasaki à en être doté, les modèles antérieurs ayant été pourvus d'une béquille). L'équipage prenait place dans un cockpit ouvert (avec un petit pare-brise devant chaque emplacement) en tandem, juste en arrière de la voilure.
Le moteur choisi pour équiper l'avion était le BMW IX de 12 cylindres en V, doté d'un compresseur, que Kawasaki produisit sous licence à partir de la fin de l'année 1933. D'une puissance de 700 ch, il entraînait une hélice bipale en bois, à pas fixe. Plus puissant que le BMW VI du KDA-2 Kaï (500 ch), il offrait de meilleures performances (260 km/h en pointe, contre 210 km/h) et un meilleur plafond pratique (7 000 m contre 5 200 m). Malheureusement, ce moteur se révéla très peu fiable en conditions opérationnelles, notamment sur les terrains peu préparés, et son compresseur extrêmement fragile.
L'armement du Ki-3 était lui aussi supérieur à celui du KDA-2 Kaï. Le plan inférieur de la voilure était muni de râteliers capables chacun de porter une bombe de 25 kilos. Il y avait dix râteliers sous chaque aile (ou trois râteliers d'une capacité de 50 kilos). Une mitrailleuse frontale type 89 était disposée à côté du moteur, tandis qu'un système jumelé type 89, servi par le radio-navigateur, couvrait l'arrière de l'avion. Le Ki-3 n'était cependant pas blindé et sa structure légère offrait peu de protection à l'équipage ou au moteur.
En 1935, le Japon s'engagea résolument en Mandchourie. L'Armée impériale déploya de nouvelles unités aériennes pour soutenir les forces terrestres. En 1936, des Ki-3 équipaient trois Chûtaï (compagnies aériennes) du 10è Hikö-Rentaï (régiment aérien, basé à Tsitsihar) et deux du 16è Hikö-Rentaï (qui comptait aussi deux Chûtaï de chasse ; basé à Mutanchiang) engagés en Mandchourie. On trouvait aussi des Ki-3 au sein du 6è Hikö-Rentaï (deux Chûtaï de bombardement léger et une de chasse ; Pyongyang, Corée), du 7è (deux Chûtaï de bombardement léger et deux de bombardement lourd ; Hamamatsu, Japon), du 8è (un Chûtaï de bombardement léger et un de chasse ; Pingtung, Taïwan) et du 9è (deux Chûtaï de bombardement léger et deux de chasse ; Hoeryong, Taïwan).
Quand éclata le conflit entre la Chine et le Japon à l'été 1937, des Ki-3 figuraient à l'inventaire des 5è et 9è Hikô-Daitaï (deux Chûtaï de bombardement léger chacun) et du 14è Dokuritsu Chûtaï. Mais ils étaient déjà relégués en seconde ligne. Les rapports des équipages japonais sur le manque de fiabilité du BMW IX et sur la vulnérabilité des cellules au feu adverse avaient dissuadé les militaires de les engager encore en première ligne, au plus près de l'ennemi. Les exemplaires survivants furent progressivement réutilisés pour des missions d'entraînement ou de liaison, et remplacés par des modèles plus performants, le Mitsubishi Ki-30 et le Kawasaki Ki-32.
La production totale du Ki-3 est estimée à 243 exemplaires, produits en majorité par les usines Kawasaki (quarante unités furent sortis par la Ishikawajima Hikokî S.K.K (la future société Tachikawa). Le Ki-3 n'ayant pas reçu de code allié, il ne semble pas qu'il fut un jour rencontré en combat par des pilotes américains ou britanniques. Si tel avait été le cas, le résultat d'une telle rencontre eut été douloureusement prévisible.
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Caractéristiques :
Version :
Kawasaki Ki-3
Type :
Bombardier léger
Équipage :
1 pilote, 1 radio-navigateur
Motorisation :
1 BMW IX de 12 cylindres en V, à refroidissement liquide, d'une puissance de 700 ch (800 ch à 1 500 m)
Poids :
Masse à vide : 1 650 kg
Masse maximale au décollage : 3 100 kg
Performances :
Vitesse maximale : 260 km/h à 1 500 m
Vitesse ascensionnelle : 3 000 m en 12 mn
Plafond pratique : 7 000 m
Distance franchissable maximale : 750 km
Dimensions :
Envergure : 13 m
Hauteur : 3 m
Longueur : 10 m
Surface alaire : 38 mètres carrés
Armement :
1 mitrailleuse frontale type 89 calibre 7,7 mm (300 cartouches)
1 mitrailleuse orientable jumelée type 89 de calibre 7,7 mm (2 x 3 boîtiers de 90 cartouches chacun)
Charge extérieure : jusqu'à 500 kg de bombes
Pays utilisateurs :
Japon
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Images :
Ki-3 au sol
Ki-3 en vol… notez les râteliers d'intrados
Et une belle maquette
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Sources :
- Les avions de l'armée impériale japonaise (1910-1945), Bernard Baeza, Éditions Lela Presse, 2011
- http://www.historyofwar.org/articles/weapons_kawasaki_ki-3.html
- http://www.aviastar.org/air/japan/kawasaki_ki-3.php
- http://en.wikipedia.org/wiki/Kawasaki_Ki-3
- http://www.wwiivehicles.com/japan/aircraft/bomber/kawasaki-ki-3-type-93-light-bomber.asp
Ah que je destroye tout ! Ou pas. Sur AMN : Ciders, commandeur suprême, 10872 messages, inscrit le 02 septembre 2006, à 22 h 18