Sukhoï S-54

Rappels

Historique

Le 20 avril 1990, le commandant en chef des forces aériennes soviétiques, Yefimov, exprima officiellement le besoin de remplacer le millier de L-39 utilisés pour l'entraînement, insuffisants pour passer sur les nouveaux avions de combat MiG-29 et Su-27. De plus, la république Tchèque était dans l'incapacité de fournir de nouvelles pièces détachées. Le premier document officiel est émis le 25 juin suivant par la Commission d’État de l'industrie militaire.

Les spécifications sont émises en octobre 1990 : l'appareil doit être biréacteur, décoller voire atterrir sur 500 m, avoir une distance de convoyage de 2500 km et avoir un rapport poussée/masse de 0,6 ou 0,7. L'avion doit aussi pouvoir opérer à partir de terrain non préparés (une obligation en Russie) et avoir une stabilité et un contrôle reprogrammables. Enfin, l'avion ne doit comporter que des composants russes. L'achat d'au moins 1200 exemplaires est envisagé, dont les premiers doivent être livrés en 1994.

C'est en janvier 1991 qu'est formellement lancé le concours UTS (Uchebno-Trenirovochnyi Samolyot) pour un appareil d'entraînement avancé, avec des capacités secondaires de chasse, d'attaque et de reconnaissance.

4 avionneurs se mirent sur les rangs : MiG avec son MiG-AT, Myasishchev avec son M-200, Sukhoï avec son S-54 et Yakovlev avec son Yak-130. Certaines sources évoquaient un 5e candidat, mais on n'en sait pas plus et ce n'est pas certain.

La désignation S-54 avait déjà été utilisée en interne pour le Su-17M4, mais c'est bien un nouvel avion. Sukhoï se basa sur son Su-27, et plus spécifiquement sur la version embarquée Su-33, pour définir son nouveau modèle : une variante avec 2 petits réacteurs fut envisagée, mais finalement elle se basa sur un appareil monoréacteur, utilisant un AL-31F (le moteur du Su-27), ou un R-195FS à post-combustion, ou encore un AL-41F.

La silhouette du S-54 rappelait bien celle du Su-27 (ailes en flèche, double dérive, double quille ventrale), mais en plus trapue, avec des plans canards et des entrées d'air semi-ventrales. Sa masse à vide était moitié celle du Su-27. En 1996, une nouvelle version agrandie d'un quart fit son apparition au salon de Farnborough : la longueur passait de 12 à 15 mètres.

Le S-54 devait disposer de commandes de vol électriques, de sièges éjectables Zvezda K-36, d'écrans multifonctions de 14/15 pouces. Il pouvait emporter un radar N001 ou N011 : le diamètre de son nez serait d'un mètre, le même que celui du Su-27. Bien qu'engin à hautes performances avec une vitesse de Mach 1,55, il était censé assurer aussi des missions d'entraînement initial contrairement à ses concurrents.

Les ingénieurs de Sukhoï firent le choix d'un unique réacteur, contrairement aux spécifications, afin de réduire les coûts d'entretien et d'opération. L'argument ne convainquit pas les autorités russes qui rejetèrent le S-54 dès la première phase de sélection.

Le S-54 servit de base au S-55 et S-56, et fut proposé à des clients à l'exportation, dont l'Inde et l'Afrique du Sud. Mais il resta sans suite et ne fut jamais construit.


Texte de Clansman.

Versions

  • Sukhoï S-54 (1992) : Projet d'avion d'entraînement monoréacteur russe du début des années 1990.
  • Sukhoï S-54 (1996) : Version allongée du S-54 d'origine, 15,3 mètres de long. Jamais construit.

Sur le forum…

  • MiG ou Myasishchev, c'était pas tellement leur créneau non plus… Tupolev, ouaip c'est une bonne idée, mais je viens de finir leurs projets et je n'ai rien trouvé en ce sens.

    Je pensais à Aero et une nouvelle version du L-39 (le L-59 était déjà dispo, le L-159 était apparemment déjà dans les cartons). Mais comme on exigeait que du Russe, il se serait fait sortir vite fait.

    Mais je le redis, ce 5e constructeur n'est pas du tout certain.
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  • Quel constructeur aurait pu être le 5ème ? Tupolev ? ce n'est pas tellement son créneau…

    Merci pour le petit historique car je ne connaissais que les (très) grandes lignes du projet :)
    Et tous ces points d'exclamation, vous avez remarqué ? Cinq ! C'est la marque d'un aliéné qui porte son slip sur la tête. L'opéra fait cet effet à certains.Terry Pratchett
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  • La fiche sur le site

    Avec un plan 2 vues dans les images.
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  • Le 20 avril 1990, le commandant en chef des forces aériennes soviétiques, Yefimov, exprima officiellement le besoin de remplacer le millier de L-39 utilisés pour l'entraînement, insuffisants pour passer sur les nouveaux avions de combat MiG-29 et Su-27. De plus, la république Tchèque était dans l'incapacité de fournir de nouvelles pièces détachées. Le premier document officiel est émis le 25 juin suivant par la Commission d’État de l'industrie militaire.

    Les spécifications sont émises en octobre 1990 : l'appareil doit être biréacteur, décoller voire atterrir sur 500 m, avoir une distance de convoyage de 2500 km et avoir un rapport poussée/masse de 0,6 ou 0,7. L'avion doit aussi pouvoir opérer à partir de terrain non préparés (une obligation en Russie) et avoir une stabilité et un contrôle reprogrammables. Enfin, l'avion ne doit comporter que des composants russes. L'achat d'au moins 1200 exemplaires est envisagé, dont les premiers doivent être livrés en 1994.

    C'est en janvier 1991 qu'est formellement lancé le concours UTS (Uchebno-Trenirovochnyi Samolyot) pour un appareil d'entraînement avancé, avec des capacités secondaires de chasse, d'attaque et de reconnaissance.

    4 avionneurs se mirent sur les rangs : MiG avec son MiG-AT, Myasishchev avec son M-200, Sukhoï avec son S-54 et Yakovlev avec son Yak-130. Certaines sources évoquaient un 5e candidat, mais on n'en sait pas plus et ce n'est pas certain.

    La désignation S-54 avait déjà été utilisée en interne pour le Su-17M4, mais c'est bien un nouvel avion. Sukhoï se basa sur son Su-27, et plus spécifiquement sur la version embarquée Su-33, pour définir son nouveau modèle : une variante avec 2 petits réacteurs fut envisagée, mais finalement elle se basa sur un appareil monoréacteur, utilisant un AL-31F (le moteur du Su-27), ou un R-195FS à post-combustion, ou encore un AL-41F.

    La silhouette du S-54 rappelait bien celle du Su-27 (ailes en flèche, double dérive, double quille ventrale), mais en plus trapue, avec des plans canards et des entrées d'air semi-ventrales. Sa masse à vide était moitié celle du Su-27. En 1996, une nouvelle version agrandie d'un quart fit son apparition au salon de Farnborough : la longueur passait de 12 à 15 mètres, puis à 17 mètres en 1999.

    Le S-54 devait disposer de commandes de vol électriques, de sièges éjectables Zvezda K-36, d'écrans multifonctions de 14/15 pouces. Il pouvait emporter un radar N001 ou N011 : le diamètre de son nez serait d'un mètre, le même que celui du Su-27. Bien qu'engin à hautes performances avec une vitesse de Mach 1,55, il était censé assurer aussi des missions d'entraînement initial contrairement à ses concurrents.

    Les ingénieurs de Sukhoï firent le choix d'un unique réacteur, contrairement aux spécifications, afin de réduire les coûts d'entretien et d'opération. L'argument ne convainquit pas les autorités russes qui rejetèrent le S-54 dès la première phase de sélection.

    Le S-54 servit de base au S-55 et S-56, et fut proposé à des clients à l'exportation. Mais il resta sans suite et ne fut jamais construit.



    https://en.wikipedia.org/wiki/Sukhoi_S-54


    https://www.globalsecurity.org/military/world/russia/s-5456.htm


    https://www.globalsecurity.org/military/world/russia/s-54.htm


    https://www.secretprojects.co.uk/forum/index.php/topic,27.0/nowap.html


    https://translate.google.fr/translate?hl=fr&sl=ru&u=http://www.airwar.ru/enc/xplane/s54.html&prev=search


    https://translate.google.fr/translate?hl=fr&sl=ru&u=https://ru.wikipedia.org/wiki/%25D0%25A1-54&prev=search


    https://www.airvectors.net/avruff.html#m2
    Rang, sang, race et dieux n'entrent en rien dans le partage du vice… et de la vertu. (de Cape et de Crocs, tome 1).>> N'oubliez pas de lire et de relire le Réglement du forum>> N'oubliez pas de consulter les index des sujets avant de poster les vôtres.
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