Chiffre impressionnant !!

Dans les années 1950, la vulnérabilité des vastes aérodromes en cas d'attaque soviétique incita avionneurs et responsables militaires à lancer un grand nombre d'avions à décollage verticaux.
Une des solutions envisagées était le "Tail-sitter" ou "décollage sur la queue". L'avantage de cette solution était de pouvoir utiliser le même moteur aussi bien pour le décollage que pour le vol, sans parties mobiles et donc complexes.
Morane-Saulnier se lança dans l'étude d'un tel appareil, décliné en plusieurs variantes, à partir de 1954. Cette étude fut confiée à Georges Caillette. Celui-ci était cependant conscient de la difficulté de cette même formule, c'est-à-dire le contrôle de l'appareil lorsqu'il était immobile.
Sa réponse était le "Statodyne", c'est-à-dire un équilibrage des masses et de poussées tel que l'avion était auto-stable. Le centre de gravité était placé le plus bas possible par rapport au centre de poussée des réacteurs, principe qui fut d'ailleurs breveté.
Les Statodynes, dont le MS.1001, furent présentés aux services officiels en janvier 1955. Ils reprenaient tous "l'aile en cœur" (ou encore ogivale) présente sur le MS.1000 conçu à la même époque. La flèche est progressive au bord d'attaque, l'allongement compris entre 1,25 et 1,30 donc très faible, les épaisseurs relatives égales ou inférieures à 6%. Ces ailes étaient considérées comme simples au point de vue structurel, très stables à forte incidence et décrochant sainement.
3 types de voilures étaient envisagées, dont un monoplan cantilever sans empennages horizontaux mais une dérive et une quille ventrale imposante, une aile en croix, ou encore 3 voilures séparées de 120° *. Le fuselage était une ogive, contenant 2 réacteurs. Le train d'atterrissage était constitué de patins se rétractant dans le fuselage.
Ces deux réacteurs étaient montés face-à-face, l'un vers l'avant et l'autre vers l'arrière. Ainsi, entrées d'air et tuyères pivotaient de 180°. Au début étaient prévus une paire d'Orpheus (celui monté normalement à 2920 kgp avec PC, l'autre à 2200 kgp sans PC). A partir d'avril 1955, étaient envisagés soit des Orpheus de 2e génération, soit des RB.168, soit des Atar.
Le carburant était contenu principalement dans la voilure. Compte tenu de la brièveté de la mission envisagée (interception sur zone), le MS.1001 n'emportait que 760 l, soit une autonomie de 10 minutes. L'armement était limité à un missile air-air, contrôlé par un radar de tir dans le nez.
Le pilote était logé dans une cabine largable. Au départ, il était dans une position assise, puis fut envisagé une position couchée.
Les Statodynes atteignirent le stade des essais en soufflerie. Mais ils furent abandonnés vers 1956. En effet, les services officiels se désintéressèrent des avions ADAV et de plus, le MS.1001 leur sembla trop original sur nombre de points (la position couchée du pilote, les ailes, la disposition des moteurs qui fit ressembler certains projets à de dessins de science-fiction). Quand à Morane-Saulnier, il préféra se concentrer sur le MS.1500 Épervier.
* A la manière du Viper de la série "Battlestar Galactica" pour les connaisseurs.
Clansman a écrit
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