Nieuport-Delage NiD.42
Rappels
- Catégorie : Avion de combat
- Constructeur : Nieuport-Delage
- Premier vol : 1923
- Lancement du projet : 1923
- Production : 31 appareils construits (cellules neuves)
- Missions : Chasse
- Voir aussi… : Gourdou-Leseurre GL.30, Nieuport-Delage NiD.52, Wibault 7 C1
Historique
En début d’année 1923, à la suite des récents progrès en aéronautique, le Service technique de l'aéronautique français (STAé) désire remplacer à partir de 1926 les Nieuport-Delage NiD.29, ainsi que les derniers chasseurs de la première guerre mondiale encore en service. Il lance un programme d’acquisition pour un appareil de type "C1", soit un chasseur monoplace. Les exigences sont une vitesse de 240 km/h à 5'000 mètres d’altitude et un armement constitué de quatre mitrailleuses approvisionnées de 500 coups chacune. De plus, l’appareil devra être équipé d’un des derniers moteurs développés en France, soit le Lorraine 12 W de 450 ch, le Gnome & Rhône Jupiter 9 de 420 ch ou l’HispanoSuiza V12 de 500 ch. Les constructeurs désirant participer à cet appel d’offre ont jusqu’à l’été 1924 pour construire un prototype, afin de le faire évaluer.
Parmi les 30 concurrents inscrits, on trouve le Monoplan de Nieuport-Delage, muni d’ailes parasol. Il est de construction mixte, avec un fuselage en bois contrecollé, une voilure comportant deux longerons en duralumin, des nervures en contreplaqué et un revêtement entoilé. Dans un premier temps, l’avion conserve le moteur Hispano-Suiza 8Fb du NiD.29, protégé par un nouveau carénage, avec des prises d’air et un radiateur qui sont modifiés. L’empennage s’inspire de celui du NiD.29bis, mais sans quille ventrale ni compensation aérodynamique sur les gouvernes de profondeur. L’armement est constitué de deux mitrailleuses synchronisées installées dans le capot et de deux autres dans les ailes. Les réservoirs de carburant internes ont un volume total de 340 litres. Le constructeur lance la construction de deux prototypes, mais ce projet Monoplan est abandonné et les deux prototypes ne seront jamais terminés.
En revanche, cette étude sert au projet NiD.42 dont la version sportive NiD.42S est la première à voler, motorisée par un Hispano-Suiza de 600 ch entrainant une hélice bipale. Les deux prototypes construits en 1923 sont munis d’ailes hautes contreventées de dimensions réduites. Aux commandes d’un des deux NiD-42S, Joseph Sadi-Lecointe est chronométré à 375 km/h le 15 février 1924. Il gagne la Coupe Beaumont en 1924 avec une vitesse moyenne de 311 km/h sur 300 km et 306,7 km/h sur 500 km, battant ainsi le record national sur ces distances. L’année suivante il remporte une nouvelle fois la Coupe Beaumont à la vitesse moyenne de 312 km/h.
Au printemps 1924, c’est au tour de la version militaire développée spécialement pour répondre à la demande du STAé de prendre l’air. Désignée NiD.42 C1, elle est inspirée de la version sportive précédente, avec néanmoins plusieurs différences. Le moteur est un Hispano-Suiza 12Hb de 500 ch, les ailes reprennent la configuration parasol du projet initial, alors que l’empennage est désormais de forme elliptique. L’armement est constitué de deux mitrailleuses Vickers de 7,7mm synchronisées dans le capot et de deux mitrailleuses Darne de 7,7 mm installées dans la voilure.
Le NiD.42 C1 est évalué en juillet 1924 à Villacoublay avec 11 autres prétendants présélectionnés, mais aucun des participants ne donne réellement satisfaction. Par conséquent, il est décidé de refaire des essais l’année suivante afin de laisser du temps aux compétiteurs pour qu’ils améliorent leurs appareils. En attendant la mise en service de ce futur chasseur, il est décidé de commander un nouveau lot de 400 biplans NiD.29 pour compléter les différentes unités de l’Aéronautique.
Bien que ses performances soient très satisfaisantes, il est reproché au NiD.42 C1 d’être peu maniable, instable et de produire d’importantes vibrations dans certaines conditions de vol. Nieuport-Astra modifie son appareil en lui ajoutant de petites ailes en position basse, faisant ainsi du NiD.42 C1 un sesquiplan. Après ces modifications, il pèse une cinquantaine de kilogrammes de plus et perd un peu de vitesse, mais il gagne en stabilité, en maniabilité, et il ne vibre plus. Ses défauts corrigés, l’ingénieur Gustave Delage décide de construire d’autres exemplaires pour effectuer différents essais.
Le second prototype est un biplace désigné NiD.42 C2, armé en plus d’une mitrailleuse sur affût en place arrière. Les troisième et quatrième prototypes, motorisés respectivement par un Lorraine-Dietrich 12Eb de 450 ch et un Hispano-Suiza 12Gb de 500 ch, sont désignés NiD.44 et NiD.46. Le cinquième prototype est mis à la disposition de Fernand Lasne, pour lui permettre de battre plusieurs records de vitesse.
En automne, de nouvelles évaluations sont effectuées et le NiD.42 C1 est déclaré vainqueur. Le 4 décembre, une commande est passée à Nieuport-Astra pour un premier lot de … deux exemplaires de présérie. Une commande plus importante est prévue, mais il est demandé que des modifications soient apportées à ces exemplaires de série. Les ingénieurs de Nieuport mettent plus d’une année pour mettre en place les modifications sur ces appareils, temps durant lequel le STAé continue à tester les autres concurrents. Le 29 janvier 1927 une commande pour une première série de 25 NiD.42 est enfin passée, de même que pour un même nombre d’exemplaires de Gourdou-Leseurre LGL-32 et de Wibault 7, bien que ces derniers aient été moins bien classés.
Une seconde série de 25 exemplaires est annulée au dernier moment, lorsqu’il apparaît clairement à son entrée en service à la fin de l’année 1927, que le NiD.42 C1 est déjà largement dépassé.
Plusieurs avions dérivés sont ensuite développés. En 1926, une version munie de flotteurs asymétriques, désignée NiD-42H, est proposée à l’Aéronavale, mais cette dernière n’est pas intéressée et aucune commande n’est passée. Des modèles dérivés du de la version de base, nettement supérieurs et désignés NiD.52 et NiD.62, seront ensuite mis en service. La plupart des NiD.42 C1 sont modifiés pour correspondre au standard NiD.62, les autres sont retirés du service dès 1929.
Après avoir évalué le NiD.42 en juin et juillet 1926, l’armée de l’air turque en commande 50 exemplaires. Cette commande est par la suite annulée, faute de moyens financiers. L’année suivante, le NiD.42 est déclaré vainqueur d’un concours organisé en Espagne et une licence de production est vendue à ce pays pour le modèle NiD.52, un appareil dont la structure est entièrement métallique.
Ancien pays utilisateur
- France : Armée de l'Air et de l'Espace
- Nieuport-Delage NiD.42 C1 (27 exemplaires)
Versions
- Nieuport-Delage Monoplan Nieuport-Delage : Projet à ailes parasol, motorisé par un Hispano-Suiza 8Fb de 380 ch, deux prototypes jamais achevés.
- Nieuport-Delage NiD.42 C1 : Première version militaire, monoplace, motorisée par un Hispano-Suiza 12Hb de 450 ch, un prototype, cinq avions de présérie et 20 avions de série.
- Nieuport-Delage NiD.42 C2 : Le second prototype est la version biplace, motorisée par un Hispano-Suiza 12Hb de 450 ch et armé en plus d’une mitrailleuse sur affût en place arrière.
- Nieuport-Delage NiD.42H : Un prototype construit en 1926, semblable à la version C1, mais équipé de deux flotteurs asymétriques, proposé à l’Aéronavale.
- Nieuport-Delage NiD.42S : Version sportive monoplan motorisée par un Hispano-Suiza de 600 ch ; deux exemplaires construits.
- Nieuport-Delage NiD.44 : Prototype motorisé par un Lorraine-Dietrich 12Eb de 450 ch, un exemplaire construit.
- Nieuport-Delage NiD.46 : Prototype motorisé par un Hispano-Suiza 12Gb de 500 ch, un exemplaire construit.