Historique :
L'industrie aéronautique et les forces aériennes japonaises bénéficièrent dès leur création de contacts noués par des ingénieurs et des militaires japonais avec leurs homologues européens. Pour multiplier les contacts (et marquer leur différence), l'Armée et la Marine impériale s'étaient respectivement tournées vers la France et le Royaume-Uni. Mais dans les années 1920, un troisième pays vint disputer les positions de ces deux concurrents : l'Allemagne.
Dans l'après-guerre, l'industrie allemande ne pouvait pas compter sur les commandes militaires nationales et dut se tourner vers l'étranger pour survivre. Sa technologie suscita rapidement l'intérêt des Japonais. En 1924, l'entreprise Kawasaki avait entamé des pourparlers avec le fabricant d'hydravions Dornier et avec le motoriste BMW dans le cadre du développement de ce qui allait devenir le bombardier Kawasaki-Dornier Do N (bombardier lourd de l'Armée type 87). Ce faisant, Kawasaki signait le début d'une série de partenariats avec l'ingénieur Richard Vogt qui permettrait la conception du KDA-2 ou encore du KDA-5. D'autres suivirent au début des années 1930, Aichi se liant avec Heinkel et Mitsubishi avec Junkers.
En février 1931, un groupe de citoyens japonais acquit avec des fonds privés l'un des deux Junkers S 36 produits trois ans auparavant et l'offrit à l'Armée. Cet appareil était destiné à assurer des missions de transport postal mais il fut militarisé en Suède par une entreprise amie. Rebaptisé K 37, il était désormais armé de deux mitrailleuses et pouvait emporter jusqu'à 450 kilos de bombes. Mais ses performantes étaient insuffisantes pour faire face aux nouveaux chasseurs entrant alors en service en Europe. Il en était tout autrement au Japon. Sautant sur l'occasion, Mitsubishi envoya une délégation à Malmö, racheta l'un des appareils ainsi que les plans et l'autorisation de le produire sous licence. Il fut alors démonté puis transporté au Japon où il fut assemblé de nouveau puis engagé en Mandchourie en janvier 1932 à l'occasion de la conquête japonaise de ce territoire. Il s'y comporta bien mais fut sévèrement endommagé un mois plus tard au moment de son retour sur l'archipel suite à une panne de moteur.
Les performances du K 37 poussèrent les autorités militaires à ordonner le développement de deux nouveaux appareils extrapolés de celui-ci : un bombardier lourd (le futur Ki-1) et un bombardier léger. La gestation des deux fut confié à Mitsubishi sur la base de l'expérience acquise.
Le cahier des charges stipulait que le futur bombardier devait pouvoir évoluer à 260 km/h à une altitude de 3 000 mètres. Il devait aussi pouvoir emporter une demie-tonne de bombes sur une distance d'environ 1 100 kilomètres, atteindre les 7 000 mètres d'altitude, être plus léger et plus rapide que le Ki-1 et surtout, pouvoir voler avec un seul moteur dans de bonnes conditions. La même équipe qui travaillait sur le projet Ki-1 fut chargée du développement. Un premier prototype effectua son premier vol en mai 1933 avec deux Bristol Jupiter VI (fabriqués au Japon par Nakaijima) de 435 ch chacun. Mais durant les essais, il s'écrasa à l'atterrissage au retour d'un vol d'évaluation, causant la perte de l'équipage.
Mitsubishi tira profit de l'accident pour améliorer son modèle. Réparé, le prototype reçut deux moteurs plus puissants et un fuselage renforcé (notamment la queue et la partie arrière). Trois autres prototypes et une campagne supplémentaire d'essais démontrant un comportement sain et des performances répondant aux exigences initiales achevèrent de convaincre les décideurs. En novembre 1932, ordre fut donné au constructeur de démarrer la production du Ki-2, officiellement désigné bombardier léger bimoteur de l'Armée type 93 (Rikugun Kuû-San-Shiki Sô-hatsu Keï Bakugeki-ki). Dix-sept exemplaires furent assemblés en 1933 et entrèrent en service cette même année. Ils furent suivis de cent-neuf autres appareils, soit un total de cent-vingt six exemplaires construits entre 1933 et 1936.
Extérieurement, le Ki-2 portait la "patte" des productions Junkers. Entièrement métallique avec un revêtement extérieur s'apparentant à de la tôle ondulée (technique chère à Hugo Junkers), le nouvel appareil était un bimoteur à double dérive et train d'atterrissage fixe. Les roues principales n'étaient pas carénées et une roulette de queue supportait l'ensemble au sol. Sa voilure était implantée en position basse. L'équipage, constitué de trois hommes (un pilote et deux mitrailleurs), prenait place dans trois postes séparés et ouverts à l'air libre. Seul le pilote était vaguement protégé des éléments par deux petits pare-brises à l'avant et à l'arrière.
Deux moteurs Jupiter VII propulsaient le Ki-2. Il s'agissait de moteurs en étoile développant 500 ch chacun et entraînant une hélice bipale en bois à pas fixe. De l'autre côté de chacun des moteurs, des râteliers d'intrados furent installés pour emporter une charge de bombes. Pour sa défense, le Ki-2 disposait de deux mitrailleuses jumelées dans le poste arrière et de deux autres dans le poste avant. Ce dernier se distinguait par sa forme circulaire : la partie inférieure incorporait une rangée de vitres, la partie supérieure et ouverte supportait les mitrailleuses tandis que le tireur dépassait par l'ouverture. Il n'y avait aucune autre arme défensive sur les flancs ou sous le ventre de l'appareil ni aucune partie protégée par un blindage, choses qui se feront plus tardivement au Japon et ailleurs.
Si les débuts opérationnels du Ki-2 se limitèrent à des missions de maintien de l'ordre en Mandchourie et de démonstration de force vis-à-vis du gouvernement chinois, il ne fallut pas attendre longtemps pour que la guerre rattrape le bombardier et l'amène à faire ce pourquoi il avait été conçu : du bombardement horizontal.
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Caractéristiques :
Version :
Mitsubishi Ki-2-I
Type :
Bombardier léger
Équipage :
3 hommes
Motorisation :
2 Nakajima Jupiter VII de 9 cylindres en étoile, à refroidissement par air, chacun développant 500 ch au décollage (570 ch à 3 000 m)
Poids :
Masse à vide : 2 800 kg
Masse maximale au décollage : 4 550 kg
Performances :
Vitesse maximale : 255 km/h à 3 000 m
Vitesse ascensionnelle : 3 000 m en 10 mn
Plafond pratique : 7 000 m
Autonomie : 900 (avec sa charge maximale) à 1 660 km (sans sa charge)
Dimensions :
Envergure : 19,96 m
Hauteur : 4,63 m
Longueur : 12,60 m
Envergure : 56,2 mètres carrés
Armement :
Une mitrailleuse jumelée sur affût mobile Type 89 calibre 7,7 mm (4 x 5 boîtiers de 90 cartouches), dans la tourelle de nez
Une mitrailleuse jumelée sur affût mobile Type 89 calibre 7,7 mm (4 x 5 boîtiers de 90 cartouches), dans le poste de tir dorsal
Charge extérieure : entre 300 et 500 kg de bombes
Pays utilisateurs :
Japon (armée impériale)
Mitsubishi Ki-2
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Ah que je destroye tout ! Ou pas. Sur AMN : Ciders, commandeur suprême, 10872 messages, inscrit le 02 septembre 2006, à 22 h 18
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Très bonne fiche !
PS: Excuse-moi mais je crois que tu as oublié les sources et les imagesNicolas -
Historique :
En 1936, Mitsubishi (et Kawasaki, qui a produit treize appareils de son côté) cesse la fabrication du Ki-2. Toutefois, les dirigeants de la composante aérienne de l'Armée impériale obtiennent du constructeur le lancement d'une version améliorée. Le travail se concentra sur l'aérodynamisme (avec la suppression de certaines parties du revêtement ondulé, laissant place à des parois plus lisses) et sur la motorisation de l'appareil.
Les Ki-2-II sont aisément reconnaissables d'une part par l'installation d'un cockpit fermé pour le pilote et d'une tourelle blindée également fermée pour le tireur avant. D'autre part, le train d'atterrissage fut remplacé par un système se rétractant partiellement dans les nacelles des moteurs. Bien que ces modifications alourdissent l'appareil, cela ne l'empêchait pas d'être plus performant que la version initiale. Le choix de remplacer les Jupiter VII par des Nakajima Ha-1 se révéla payant. Avec une puissance unitaire de 640 ch au décollage, ils permettaient aux Ki-2-II d'atteindre les 280 km/h.
L'armement fut également modifié. Les mitrailleuses Type 89 furent progressivement remplacées par des Type 89 Toku nettement plus efficaces grâce à l'ajout d'un mécanisme copié sur un modèle Vickers. Équipées désormais de chargeurs camemberts, les Toku permettaient aux mitrailleurs de tirer des rafales continues, accroissant significativement la puissance de feu de leurs armes. Actionnée mécaniquement, la tourelle avant renforçait encore les capacités défensives du bombardier tandis qu'une soute à bombes fut aménagée sous le fuselage. Elle permettait de porter vingt bombes de quinze kilos chacune, soit jusqu'à trois cents kilos de charge.
Les soixante-et-un exemplaires fabriqués en 1937 et 1938 rejoignirent leurs devanciers en Chine. Tous participèrent aux premiers combats de la deuxième guerre sino-japonaise (à une exception prêt détaillée plus bas). Plus performants que les Ki-1 et plus fiables que les Ki-3, les Ki-2 étaient appréciés de leurs équipages. Dans les cieux chinois, ils étaient en mesure de faire face aux attaques des chasseurs chinois d'autant plus qu'ils étaient souvent efficacement couverts par une escorte de Ki-10. La plupart des appareils étaient déployés en Chine et en Corée, quelques uns demeurant dans l'archipel japonais pour la formation des pilotes (surtout à l'école d'Hokkoda, spécialisée dans le bombardement léger).
Quelques appareils furent modifiés par Mitsubishi pour faciliter la transition des équipages vers le Ki-2. Des Ki-2-I furent ainsi dotés de doubles commandes et d'une place supplémentaire pour un instructeur. Ils n'étaient naturellement pas armés. Certaines sources indiquent que les treize appareils assemblés par Kawasaki aient été modifiés avec un second cockpit accueillant un quatrième membre d'équipage pour assurer des missions de reconnaissance, mais il est possible qu'il s'agisse d'une confusion avec les appareils d'instruction.
Dans tous les cas, les Ki-2 furent retirés des premières lignes à la fin de l'année 1939. L'appareil accusait clairement son âge et il n'était plus envisageable de l'envoyer au combat. Il conservait en revanche son utilité pour la formation des futurs équipages de bombardiers. En décembre 1941, il était toujours en service en Chine et en Mandchourie dans des centres de formation avancée. Les Alliés lui attribuèrent à cette occasion le nom de code Louise même s'ils n'eurent jamais l'occasion de l'affronter. On ignore quand les ultimes appareils cessèrent de voler mais il est vraisemblable que ce fut en 1942 ou 1943.
Un unique Ki-2-II eut une destinée particulière. Acheté fin 1936 par le journal Asahi Shinbun et légèrement modifié, l'Otori (Phénix) effectua jusqu'en 1939 plusieurs vols longue distance à des fins publicitaires et de propagande. Il se distingua notamment par un vol de vingt-et-une heures entre Tachikawa et Bangkok (soit presque cinq mille kilomètres) en décembre 1936.
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Caractéristiques :
Version :
Mitsubishi Ki-2-II
Type :
Bombardier léger
Équipage :
3 hommes
Motorisation :
2 Nakajima Ha-8-I de 9 cylindres en étoile, à refroidissement par air, chacun développant 640 ch au décollage (730 ch à 4 300 m)
Poids :
Masse à vide : 2 950 kg
Masse maximale au décollage : 4 700 kg
Performances :
Vitesse maximale : 281 km/h à 3 000 m
Vitesse ascensionnelle : 2 000 m en 5 mn 17 s
Plafond pratique : 7 500 m
Autonomie : 900 (avec sa charge maximale) à 1 500 km (sans sa charge)
Dimensions :
Envergure : 19,96 m
Hauteur : 4,63 m
Longueur : 12,70 m
Envergure : 56,2 mètres carrés
Armement :
Une mitrailleuse jumelée sur affût mobile Type 89 calibre 7,7 mm (4 x 5 boîtiers de 90 cartouches), dans la tourelle de nez
Une mitrailleuse jumelée sur affût mobile Type 89 calibre 7,7 mm (4 x 5 boîtiers de 90 cartouches), dans le poste de tir dorsal
Charge extérieure : 500 kg de bombes
Pays utilisateurs :
Japon (armée impériale)
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Sources :
- Bernard Baeza, Les avions de l'armée impériale japonaise. 1910-1945, Editions Lela Presse, 2011
- https://en.wikipedia.org/wiki/Mitsubishi_Ki-2
- http://www.historyofwar.org/articles/weapons_mitsubishi_ki-2.html
- http://airwar.ru/enc/bww1/ki2.html
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Images :
Le quatrième prototype du Ki-2, au sol
Plans trois vues du Ki-2-I
Jolie représentation de deux Ki-2-I en vol
Plans trois vues du Ki-2-II
Ki-2-II au sol, sur une base école au Japon
L'Otori en volAh que je destroye tout ! Ou pas. Sur AMN : Ciders, commandeur suprême, 10872 messages, inscrit le 02 septembre 2006, à 22 h 18 -
Ah les fêtes de fin d'années et les traditionnelles fiches de Ciders! Même japonaises, elles ont un parfum d'orange et de cannelle…" J’ignore la nature des armes que l’on utilisera pour la troisième guerre mondiale. Mais pour la quatrième, on se battra à coup de pierres." A. Einstein "Pire que le bruit des bottes, le silence des pantoufles." Max Frisch
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