A mon avis, l'histoire telle qu'elle s'est déroulée donne elle-même la réponse : le LeO 45/451.
C'est d'abord en effet lui qui est sorti vainqueur du programme de bombardier auquel il était notamment opposé à l'Amiot 350 qui était moins rapide que lui (malgré une esthétique apparemment plus soignée). Ensuite, c'est lui qui a été l'ossature des forces de bombardement française pendant la campagne de France, puis après l'armistice. Pour ce qui est du canon de 20 mm du tireur arrière, que ce soit pour le LeO ou les autres appareils qui en étaient équipés, il avait le gros handicap d'avoir un temps de tir trop court et d'être très difficile à recharger en vol par le tireur.
L'Amiot 351/354 est esthétiquement une magnifique machine. Mais il est donc arrivé derrière le LeO lors de la compétition pour leur programme, il est sorti en très peu d'exemplaires et n'a que très peu participé à des missions de combat. Après l'armistice, sont trop petit nombre construit a fait qu'il a quasiment disparu de l'inventaire français. Je crois me rappeler que les quelques appareils qui ont été maintenus en service (dont des versions spéciales à moteurs non montés sur les avions de série) ont surtout été utilisés comme transport rapide pour les autorités. Maintenant, je pense qu'il avait un potentiel extraordinaire. Seulement dans les faits, il na pas pu le prouver.
Autre bombardier moyen ,trop vieux et tros lent, l'Amiot 143 s'est fait massacré lors de ses sorties.
En raison de ses dimensions, la série des Bréguet 69X ne pouvait être utilisée au plus que comme bombardier léger, pas comme bombardier moyen. L'appareil fut surtout utilisé comme avion d'assaut, rôle dans lequel il subit de très lourdes pertes, moins à cause des qualités de l'avion, qui étaient bonnes, qu'en raison de la tactique française initialement utilisée : les appareils prenaient les colonnes allemandes dans l'axe. Certes, ça permettait d'avoir une plus grande chance de toucher des cibles, mais cela signifiait aussi que les ennemis avaient la possibilité de tirer pendant tout le temps du survol à très basse altitude… Et ce fut un vrai massacre… Ce n'est qu'au bout d'un moment que le commandement compris qu'il fallait en fait arriver à la perpendiculaire pour attaquer. Mais entretemps, le nombre d'appareils avait beaucoup diminué et ils n'eurent qu'un rôle marginal par la suite.
S'agissant des Farman, ce n'était pas non plus des bombardiers moyens, mais des bombardiers lourds. En raison de leur lenteur, et donc de leur fragilité, ils ne furent utilisés que de nuit, pour aller effectuer quelques bombardements de cibles stratégiques au sud de l'Allemagne. Leur action eut peu d'effet. Mais la version qui a bombardé Berlin, n'est pas le Farman 222. Il s'agit du Farman 223/4.
Au départ, le 223/4 est un appareil civil destiné à Air France. En raison de la guerre, les trois (!) exemplaires de l'appareil furent réquisitionnés au profit de la marine, qui effectua sur eux un certain nombre de modifications pour les rendre apte au combat, notamment en les équipant de réservoirs supplémentaires. En fait, un seul fut prêt avant l'armistice, celui baptisé Jules Verne. Si son action eut peu d'effets matériels (seul et avec sa trop faible quantité de bombes), son équipage a accompli une série d'exploits, en effectuant des bombardements à très grande distance, dont celui de Berlin est le plus connu.
Au cours de la seconde guerre mondiale, ce bombardement de Berlin par l'équipage du Farman 223/4 Jules Verne fut le premier effectué par un appareil allié. L'avion survécut à toutes ses missions. En raison de ses exploits, la commission d'armistice germano-italienne l'interdit de vol, contrairement aux deux autres Farman 223/4 qui purent reprendre leur service civil. L'appareil resta donc plus de deux ans dans un hangar du sud-ouest et lors de l'invasion de la zone libre par les Allemands en 1942, il fut incendié pour ne pas tomber aux mains de l'ennemi…
Un site où l'on peut un peu mieux apprécier la bête (attention, il y a une erreur en début d'article, il s'agit bien du 223/4 et non du 222) :
http://kitbox.free.fr/analyses/MS2005_8P/AZUR_JVerne/index.html Sinon, si mes souvenirs sont bons, le Bloch 131, essentiellement utilisé comme avion de reconnaissance, a eu de lourdes pertes pendant les premiers combats de la seconde guerre mondiale et a rapidement été retiré des combats. En revanche, un bombardier léger de Bloch, le 175, dont la version de reconnaissance 174 avait montré de grandes qualités, aurait pu devenir le meilleur bombardier léger français de la seconde guerre mondiale, s'il avait pu entrer en service en tant que tel (lui aussi a essentiellement été utilisé comme appareil de reconnaissance), et en nombre suffisant avant la fin des hostilités…