Gourdou-Leseurre GL.30

  • Série de chasseurs monoplaces français des années 1920, monoplans à ailes parasol.

    Au début des années 1920, le constructeur Gourdou-Leseurre met au point un avion de course motorisé par un Bristol Jupiter de 380 ch. Muni d’ailes parasol de forme trapézoïdales et d’un train d’atterrissage escamotable, l’appareil participe à la Coupe Beaumont en 1923 et boucle le parcours à une vitesse moyenne de 360 km/h.

    Devant ces performances, il est décidé d’en développer une version de chasse. Désigné GL.31, le nouvel appareil est équipé d’ailes de plus grandes dimensions. L’hélice bipale en bois est désormais actionnée par un moteur radial Gnome-Rhône 9A de 420 ch. L’empennage garde sa configuration conventionnelle. Pour réduire les coûts et la masse de l’appareil, il est décidé d’abandonné le train d’atterrissage escamotable pour un train avant fixe, avec un patin à l’arrière. Son armement est constitué de quatre mitrailleuses fixes, deux dans les ailes et deux à l’avant du fuselage. Ces dernières sont synchronisées et tirent au travers du disque de l’hélice. Le prototype GL.31.01 effectue son premier vol en 1926, mais il ne dépasse malheureusement pas les 260 km/h.

    Un autre prototype est construit avec des ailes rectangulaires. C’est à cette période que la France décide de remplacer ses anciens chasseurs monoplaces, dont un certain nombre datent de la Grande Guerre. De 1925 à 1928, Gourdou-Leseurre devient une filiale des Ateliers et Chantiers de la Loire et durant ces 3 années les appareils construits portent le préfixe LGL. C’est pour cette raison que lorsque le prototype prend l’air en 1924, il est désigné LGL.32.01 (Loire-Gourdou-Leseurre ; modèle 32 ; prototype N°1). On remarque que le LGL.32 est le seul avion de la firme produit en série avec le préfixe LGL.

    Il participe ensuite aux évaluations de l’Aéronautique Militaire de 1924, puis de 1925 durant lesquelles il se classe en seconde position, derrière le NiD.42 de Nieuport-Delage. L’Aéronautique militaire ne semble pas aimer mettre tous ses œufs dans le même panier et commande en janvier 1927, en plus des Nieuport-Delage, cinq LGL.32 d’évaluation et vingt exemplaires de présérie désignés LGL.32C.1 (chasseur monoplace). Elle commande également des Wibault 7, moins performants, mais possédant une cellule métallique qui semble déjà préfigurer les avions à venir.

    Par la suite, le LGL.32 est jugé très satisfaisant et 380 appareils sont commandés par l’Aéronautique Militaire. De son côté, l’Aéronautique Maritime en commande 15 exemplaires. Ces avions sont rapidement adaptés au bombardement en piqué par un renforcement de sa structure, l’installation d’un nouveau train d’atterrissage principal séparé, sans axe entre les roues, et d’un dispositif permettant l’emport et le largage d’une bombe de 50 ou 100 kg sous le fuselage.

    De nombreux projets sont développés par la suite, certains menant à un ou plusieurs appareils. La plupart se différencient entre eux par la motorisation ou par quelques modifications de la configuration générale. On notera toutefois qu’en 1937, alors qu’il est déjà jugé obsolète, une nouvelle série de 14 ou 16 LGL.32 est construite, munie d’un train avant qui permet le largage en piqué d’une bombe ventrale de 100kg.

    Bien que commandés en assez grand nombre, le nombre de LGL.32 en service au sein de l’Aéronautique Militaire baisse rapidement à cause d’un fort taux d’attrition. En 1934, ils sont transférés dans des unités de formation et d’entrainement et en 1936 il n’en reste plus que 135 en état de vol. Plusieurs sont alors vendus de deuxième main à différentes forces aériennes étrangères.

    Le LGL.32 et ses dérivés ont été utilisés dans quatre autres pays.
    La Roumanie commande 50 appareils identiques à la version de base française.
    Le gouvernement basque autonome reçoit 4 LGL.32 de seconde main en 1936 pour lutter contre les nationalistes et, quelques mois plus tard, les forces républicaines espagnoles en reçoivent 14 exemplaires neufs (et probablement pas 16 comme certaines sources le disent, selon les immatriculations délivrées). L’année suivante un autre exemplaire, modifié en bombardier en piqué sur le modèle français en 1937, est également livré. Désigné GL.633, ce dernier est utilisé avec quatre autres LGL.32 dans l’attaque du cuirassé nationaliste España le 30 avril 1937. Le navire percute une mine marine durant ses manœuvres pour échapper aux avions républicains, avant d’être touché par une ou deux de leurs bombes, dont celle du GL.633, qui le coulent.
    La Turquie achète également une douzaine de LGL.32.
    La Bolivie reçoit également un LGL.32 qu’elle utilisera par la suite durant la guerre du Chaco, entre 1932 et 1935.

    Toutes versions confondues, c’est environ 520 appareils neufs qui sont sortis des chaines de production.



    Versions :
    GL.30 : Version sportive motorisée par un Bristol Jupiter de 490 ch et équipée d’un train escamotable ; un exemplaire construit.

    GL.31 : Version de chasse armée de quatre mitrailleuses, munie d’ailes à l’envergure plus importante et motorisée par un moteur Gnome-Rhône 9A ; un prototype construit.

    GL.32.01 : Un prototype d’une version de chasse armée de deux mitrailleuses et motorisée par un Gnome et Rhône Jupiter 9A.

    LGL.32 : (Aussi désignés LGL.32C.1) Version de chasse armée de deux mitrailleuses de 7,7mm et motorisée par un Gnome et Rhône Jupiter 9A ; environ 490 exemplaires construits.

    LGL.32T : Version d’exportation du LGL.32 pour la Turquie, 12 exemplaires construits.

    LGL.32 Hy : Version hydravion équipée de deux flotteurs qui a établi un record du monde d’altitude en hydravion le 28 mars 1927 ; un LGL.32 modifié.

    LGL.321 : Un LGL.32 remotorisé avec un Gnome & Rhône 9Ac.

    LG.322 : Projet de chasseur monoplace motorisé par un Gnome & Rhône.

    LGL.323 : Un LGL.32 remotorisé avec un Bristol Jupiter suralimenté de 373 kW (600 ch) pour tenter des records d’altitude.

    LGL.324 : LGL.323 modifié, il bat deux records du monde d’altitude : 9'600 m (avec charge utile de 500 kg, piloté par Pierre Lemoigne le 23 mai 1929) et record mondial d'altitude d'avion terrestre de 11’000 m (le 24 octobre 1929, piloté par Albert Lécrivain).

    LGL.33 : Version proche du LGL.32, se différenciant par le moteur Lorraine 12Eb, des entretoises d’ailes et un train d’atterrissage modifiés et une dérive redessinée ; un exemplaire construit.

    LGL.34 : Version proche du LGL.32, se différenciant par le moteur Hispano-Suiza 12Gb ; un exemplaire construit.

    LGL.341 : Version proche du LGL.32, se différenciant par le moteur Hispano-Suiza 12Hb ; deux exemplaires construits, se différenciant avec des configurations du radiateur différentes.

    LGL.351 : Version motorisée par un Renault 12J ; un exemplaire construit.

    LGL.354 : Identique au LGL.351, mais avec une capacité en carburant et en armement augmentée.

    LGL.390 : Prototype de chasseur de nuit motorisé par un Hispano-Suiza 9Va ; un LGL.32 converti.

    GL.40 : Aussi désigné type G, prototype de chasseur monoplace motorisé par un Hipano-Suiza 8Fb, construit en 1931, il porte le record d’altitude pour sa catégorie à 12'066 mètres ; un exemplaire construit.

    GL.410 : Version améliorée possédant un fuselage de LGL.32 avec un train d’atterrissage principal séparé (sans axe entre les roues) et les ailes du GL.31 ; un exemplaire construit et testé à Villacoublay en 1932.

    GL.422 : Projet de chasseur monoplace motorisé par un Salmson 18 Asb de 500 ch.

    GL.430 : Version dérivée du GL.410 avec une cellule renforcée pour opérer comme bombardier en piqué embarqué au sein de la Marine ; un prototype construit.

    GL.432 : Version semblable au GL.430 ; quatre avions construits en 1936 pour effectuer les essais en vol.

    GL.450 : Version de chasse dérivée du GL.410

    GL.482 : Version de chasse dérivée du GL.410 motorisée par un Hispano-Suiza 12Xbrs ; un exemplaire construit.

    GL.521 : Version bombardier en piqué motorisée par un Gnome-Rhône 9Kfr munie d’un empennage horizontal situé plus haut ; 2 prototypes construits.

    GL.633 : Version bombardier en piqué similaire au GL.432 ; un exemplaire construit.


    Utilisateurs militaires :
    Bolivie : 1 LGL.32C-1 utilisé durant la Guerre du Chaco (1932 – 1935).

    Espagne : 4 LGL-32.C1 de seconde main en 1936 pour le gouvernement autonome basque, 14 (16 selon d’autres sources) LGL.32 neufs pour la république espagnole en 1936, un GL.633 en 1937.

    France : 405 LCL.32.C1 au sein de l’Aéronautique militaire et 15 LGL.32 au sein de l’Aéronautique navale.

    Roumanie : 50 LGL.32 en service au sein de l’Aeronautica Regală Română (l’Aéronautique Royale Roumaine).

    Turquie : 12 LGL.32



    Caractéristiques et performances LGL.32 :
    Equipage : 1
    Longueur : 7,55 m
    Envergure : 12,2 m
    Hauteur : 2,95 m
    Surface alaire : 24,9 m2
    Masse à vide : 963 kg
    Masse maximale au décollage : 1'376 kg
    Moteurs : un Gnome et Rhône 9A Jupiter VIII 9 cylindres de 450 kW (600 ch)
    Vitesse max haute altitude : 215 km/h
    Vitesse max basse altitude : 270 km/h
    Vitesse ascensionnelle : 10,8 m/s
    Plafond opérationnel : 9'700 m
    Distance franchissable : 500 km
    Armement : 2 mitrailleuses Darne ou Vickers de 7,7mm synchronisées tirant au travers du disque de l’hélice



    Liens internet :
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Gourdou-Leseurre_LGL-32

    https://en.wikipedia.org/wiki/Gourdou-Leseurre_GL.30

    https://www.aviafrance.com/gourdou-leseurre-gl-30-aviation-france-409.htm

    https://www.secretprojects.co.uk/threads/gourdou-leseurre-gourdou-designations.20653/

    http://www.adar.es/colaboracionesgourdou.htm

    https://archive.org/details/AircraftOfTheChacoWar192835/page/n89/mode/2up
    " J’ignore la nature des armes que l’on utilisera pour la troisième guerre mondiale. Mais pour la quatrième, on se battra à coup de pierres."  A. Einstein       "Pire que le bruit des bottes, le silence des pantoufles."  Max Frisch
      Lien   Revenir ici   Citer modifié 2 fois par jericho le 31 mai 2022 16:56
  • La fiche sur le site, avec sa grosse vingtaine de versions que j'ai répertoriée.
    " J’ignore la nature des armes que l’on utilisera pour la troisième guerre mondiale. Mais pour la quatrième, on se battra à coup de pierres."  A. Einstein       "Pire que le bruit des bottes, le silence des pantoufles."  Max Frisch
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