C'est exactement ça d9pouces.d9pouces a écrit
Au niveau des GTIA, si j'ai bien compris, on prélève quelques soldats un peu partout et on en fait une unité unique (:D) déployée sur le terrain.
Mais du coup, cela ne risque-t-il pas de poser des problèmes de cohérence sur le terrain ? (les soldats sont moins habitués à manœuvrer ensemble, par exemple)
Cependant la cohérence tactique est parfaitement assurée. Je m'explique.
Un GTIA est projeté en OPEX mais les unités élémentaires (compagnies, escadrons, batteries, etc…) qui le composent ont effectué leur MCP (Mise en condition avant Projection) ensemble. De plus, un GTIA (dans la plupart des cas) est composé d'unités venant de régiment d'une même brigade.
Exemple: le GTIA Vercors sous commandement opérationnel du 7e BCA projeté au Mali lors de Serval 4 était composé des unités suivantes:
- 2e Cie du 7e BCA
- EAE (Escadron d'Aide à l'Engagement devenu aujourd'hui Escadron de Reconnaissance et d'Intervention) du 4e RCh
- 1 section de génie combat du 2e REG
- 1 équipe EO du 93e RAM
- CCL du 7e BCA
- EMT du 7e BCA
Toutes ces unités proviennent de la 27e BIM.
La cie du 7e BCA constituait un 1er S-GTIA (sous groupement tactique interarmes) et l'EAE du 4e RCh le 2e SGTIA.
Bien entendu, en fonction de la mission, on pouvait constituer des DIA (détachement interarmes) qui sont des "minis" GTIA mais qui ne vivent que le temps d'une ou quelques missions.
glwpatton a écrit
On en vient à posre une question :
Pourquoi ne pas former des GTIA permanents y compris en métropole ?
Vu que l'on ne déploie que ça, ou presque.
Bonne question mais c'est absolument impossible. En voici les raisons.
Premièrement comme je l'ai dit plus haut, la formation des GTIA répond à une nécessité opérationnelle des conflits de ces derniers temps. Si la capacité d'adaptation est louable et nécessaire, il ne faut pas en faire une règle. Les principes de la guerre et la tactique ou la stratégie conventionnelle doivent absolument perdurer comme fondement de notre entrainement et de notre réflexion tactique. Les conflits asymétriques sont certes une forme de conflit mais ils ne font pas loi unique. A titre d'exemple, un régiment de cavalerie doit savoir manœuvrer en tant que tel car en cas de conflit "classique" avec engagement massif des forces, les brigades seraient (et sont déjà en réalité) à leur niveau des GTIA.
Deuxièmement, un GTIA regroupe des unités aux compétences et spécificités très nombreuses. Il serait impossible en terme de formation, d'entrainement et surtout de logistique de créer des GTIA permanents. Les besoins sont très différents car les "métiers" sont très différents. Pour caricaturer, ne serait ce qu'en terme de parc de véhicule et de matériels, voici ce que ça donnerait:
VAB, VBL, VBCI, AMX10RC, poste de tir MILAN, ERYX, CAESAR, MO120, LGI, FR 12,7, JAVELIN, etc….. donc autant de formations à organiser (très consommateur en cadres), de créneaux de tir et d'entrainement à trouver, etc, et à chaque fois pour un nombre très réduit de personnel… impossible!!