Pompiers du ciel

On en parle pas beaucoup cette année. Tant mieux, finalement, mais les pompiers volants ne restent pas inactifs.
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Attisé par un vent de sud-ouest, un feu de forêt d'origine indéterminée a parcouru, hier en fin d'après-midi, une cinquantaine d'hectares de pinède et de garrigue dans le massif des Quatre Oures, sur la commune de Toulon.

Le foyer s'est déclaré aux alentours de 17 heures dans le vallon des Bonnes-Herbes, dans un secteur périurbain. Il a rapidement progressé en direction nord-est des barres rocheuses du Baou des Quatre Oures avant de les atteindre vers 20 heures.

Importants moyens aériens nationaux

Engagé sur le seul feu dans la région, le Centre opérationnel départemental d'incendie et de secours (Codis 83), par l'intermédiaire de l'état-major du circos (1), a dépêché sur zone tous les moyens aériens mis à leur disposition. Six Canadair, quatre hélicoptères bombardiers d'eau, deux avions Dash 8, renforcés vers 20 heures par l'arrivée de deux Canadair décollant de la Corse ont multiplié les rotations et les largages jusqu'à 21 heures. Une mission rendue délicate avec la présence de lignes à haute tension, reconnaissait le préfet du Var, Jacques Laisné.

Sous les ordres du lieutenant-colonel Sotty, chef du centre de secours principal de Toulon, les moyens étaient appuyés par 300 sapeurs-pompiers, déployés au sol. Tous les centres de secours du Var, soit douze groupes d'attaque. Aucune habitation n'a été menacée. Pour écarter tout risque, trois détachements ont été positionnés autour des lotissements de La Florane et des villas à proximité de Châteauvallon. « La situation est préoccupante », jugeait vers 18 heures, le lieutenant-colonel Pierre Schaller, commandant du groupement ouest des sapeurs-pompiers du Var. Car l'incendie progressait aussi sur le flan gauche, à contre vent, menaçant la forêt de Châteauvallon. La topographie des lieux a rendu difficile l'intervention. Les pompiers étaient confrontés à des dénivelés importants à proximité des barres rocheuses, des pistes contournant le feu ne permettant pas un accès direct jusqu'au foyer.

Malgré les efforts des soldats du feu, à 20 heures, le feu progressait toujours vers le massif des Hauts-de-Detraze, sur la commune voisine d'Ollioules. Le but était d'empêcher l'incendie d'atteindre le plateau près du secteur d'Evenos et d'éviter qu'il vienne à menacer la pinède de Châteauvallon.

Moins virulent dans sa progression avec un vent de sud-ouest de 30 km/h, le foyer était en bonne voie d'être maîtrisé à 22 heures.

C'est Italien, c'est un 215T, mais c'est impressionant quand même

Les voirs en action c'est vraiment formidable à voir, nos CL-415 à l'occasion, viennent se pratiquer prêt de chez nous, pour remplir leur réservoir, très impressionnant.

Au congrès des Sapeurs Pompiers à Nantes le président de la République relance le débat sur le renouvellement de nos bombardiers d'eau (juste en fin d'article). Certains y verront un rapport avec les essais des Be 200 cet été.

Et pourquoi pas des ventilos ?

Rayon d'action, charge utile, vitesse de croisière… le créneau n'est pas le même.

C'est exactement la même différence entre un Cougar et un Transall, on peu pas vraiment dire qu'il sont parfaitement interchangeable en mission.

d9pouces a écrit

Et pourquoi pas des ventilos ?

En Suisse, c'est ce qui est utilisé. Mais comme le dit très bien Cinétic, ce n'est pas la même "catégorie": on joue dans les poids légers avec des Super-Puma et des Cougar. Ici, les incendies de forêts ne sont pas très fréquents (en général la végétation est moins sêche que par exemple le sud de la France). Et surtout les distances sont plus courtes par rapport aux points d'eau. Même en montagne, tu as des chances d'avoir un torrent ou une rivière au fond de la vallée… Et les pompiers au sol sont là aussi…

Je me demande si D9 ne parlait pas du remplacement des ventilos…

Clansman a écrit

Je me demande si D9 ne parlait pas du remplacement des ventilos…

OUPS! En relisant son post, c'est vrai que je me suis peut-être fourvoyé! Dans ce cas, désolé D9!

Au fait, en France il y a quels ventilos qui s'occupent des incendies?

J'avais entendu que les ventilos étaient certes plus légers, mais avaient d'autres avantages :
- largage d'eau plus précis donc besoin de moins d'eau à chaque largage ;
- besoin d'aller moins loin pour se ravitailler (vu qu'il suffit juste d'un petit point d'eau) ;
- possibilité de baser l'oiseau plus près des feux.

L'un dans l'autre, c'était censé compenser les inconvénients des ventilos…

C'est vrai que c'est des arguments valables, et ça fonctionne plutôt bien.
Par contre, je ne sais pas jusqu'à quel point c'est efficace en cas de grand foyer: si l'hélicoptère doit survoler des surfaces qui ont brûlé et dont la température est encore élevée, ses performances seront peut-être moins bonnes. Les avions auront peut-être moins cette différence de performances, ou puisqu'ils sont plus rapides, elles seront peut-être moins gênantes…

Je n'y connais pas grand chose, et c'est vrai que jusque là je ne m'étais pas posé la question…

Mais je suis sûr que sur ce forum on va avoir des réponses!

Jericho a écrit

C'est vrai que c'est des arguments valables, et ça fonctionne plutôt bien.
Par contre, je ne sais pas jusqu'à quel point c'est efficace en cas de grand foyer: si l'hélicoptère doit survoler des surfaces qui ont brûlé et dont la température est encore élevée, ses performances seront peut-être moins bonnes. Les avions auront peut-être moins cette différence de performances, ou puisqu'ils sont plus rapides, elles seront peut-être moins gênantes…

Je n'y connais pas grand chose, et c'est vrai que jusque là je ne m'étais pas posé la question…

Mais je suis sûr que sur ce forum on va avoir des réponses!

Et puis je compléterais en ajoutant qu'il ne faut pas oublier l'effet des turbulences sur le feu avec l'hélico.
S'il doit s'avérer plus "passe partout" que l'avion en cas de relief décousu, il ne peut porter par contre, par rapport à celui-ci, que très peu d'eau et doit dont larguer plus bas pour avoir un effet de masse liquide.
J'ai bien peur que l'effet sur les flammes et flammèches brassées par ses pales soit plus négatif que positif.

Tiens, je vais tâcher de me renseigner auprès des pilotes "pin-pon" de chez moi.

Les Super-Puma de l'armée suisse peuvent déverser 4 tonnes d'eau à chaques voyages… Mais comme tu le dis, s'ils volent trop haut il n'y a pas assez d'effet de masse et s'ils volent trop bas, ça doit bien atiser les braises…

C'est sympa si tu peux te renseigner, merci!

au final la différence entre le canadair et un super puma n'est pas énorme

Une start-up toulousaine fait le pari de transformer des Airbus A330 destinés à la casse en bombardiers d'eau géants, pour lutter contre les mégafeux. Le premier avion pourrait être opérationnel en 2023 déjà.

jericho a dit le 26/08/2021 à 12:14 :

Une start-up toulousaine fait le pari de transformer des Airbus A330 destinés à la casse en bombardiers d'eau géants, pour lutter contre les mégafeux. Le premier avion pourrait être opérationnel en 2023 déjà.

Initiative intéressante, merci pour le lien Jéricho! Mais je suis curieux de savoir si c'est viable. J'ai du mal à imaginer un avion de la taille d'un A330 en vol à très basse altitude au-dessus des vagues pour remplir… 40000L d'eau! En plus, la VSO d'un A330 doit être dans les 130-150 nœuds (dans les 250 km/h), voire plus quand il est chargé de 40T d'eau? A cette vitesse, il vaut mieux qu'il n'y ait pas de plaisancier canotant sur la trajectoire . Et puis, j'imagine qu'au ras de la mer, les réacteurs risquent d'ingérer par mal d'eau? Ils doivent digérer l'eau salée nettement moins bien que des turboprops…
Bref, ce n'est sans doute pas infaisable, mais juste curieux de voir les ingénieurs répondre à ces défis.