En même temps, quand on voit ce qui se passe sur le terrain, les attaques meurtrières de Yamba, Foutouri et tout récemment de Diapaga ou encore à la frontière avec le Bénin (le parc du W), je n'ai pas de visibilité sur l'apport direct des forces aériennes Burkina Bé dans ce combat contre les GAT. Même s'il ne faut pas sous-estimer la capacité de nuisance de l'ennemi, les ramifications agissantes dans la sous-région et les problèmes sociaux qui ankylosent nos états, l'armée de l'air Burkinabée est quand même assez bien outillée : 3 A29B Super Tucano, quelques SF260 Warrior, au moins une dizaine de TB2/Akinçi,une dizaine de Mil MI8/17/24, quelques Fennec et surtout deux vecteurs DA42MPP… L'ouverture de la base aérienne de Kaya n'était pas une priorité vu qu'il y a déjà celle de Ouaga, et de Bobo en base-arrière et verrou avec le Mali. Pourquoi ne pas renforcer Pô en y créant une base aérienne, ville où il y a déjà traditionnellement des infrastructures militaires solides ou même la ville de Léo. En plus adossée au Ghana qui est encore assez solide, ces villes permettraient plus facilement des projections tactiques vers les frontières avec le Bénin, le Togo et verrouiller l'axa Diapaga-Kompoungou-Pama… (Sources images Le Monde)

Le renseignement terrain est la clé de voûte de toute action militaire bien avant l'état des forces et les capacités de réaction. Et c'est là où le bât blesse… Le problème du Burkina, c'est cette succession de coup d'états qui sont suivies de violentes purges dans les rangs des forces de sécurité qui privent, aussi, l'armée de réelles capacités offensives et surtout tous ces VDP qui sont bien volontaires mais qui ne sont pas des combattants disciplinés et aguerris… Face à des professionnels du terrorisme et de la guerre larvée asymétrique… Si nous y ajoutons des relents de conflits ethniques et de suspicions de coups fourrés dans les rangs de l'armée…