Short SA.4 Sperrin

Rappels

  • Catégorie : Prototype
  • Constructeur : Short drapeau du pays
  • Premier vol : 10 août 1951
  • Production : 2 appareils construits (cellules neuves)
Short SA.4 Sperrin

Historique

Le Short S.A.4 Sperrin est un prototype de bombardier stratégique quadriréacteur muni d’ailes médianes, d’un empennage conventionnel, d’un train d’atterrissage tricycle escamotable et d’une soute à bombe.

Le 11 août 1947, le ministère de l’air britannique publie la spécification B.14/46 concernant l’acquisition d’un bombardier moyen basé à terre. Il doit être d’une maintenance facile, y compris à partir des bases d’outre-mer, capable de voler à 800km/h entre 11'000 et 14’000m et lâcher une bombe de 4’540kg sur une cible distante de 1'500 miles nautiques.

Par la suite, les autorités britanniques décident de s’équiper d’un bombardier à réaction capable de performances semblables aux appareils américains et soviétiques de même catégorie. Pour cela, elles publient la spécification B.35/46, plus exigeante que la précédente, qui allait devenir le fondement des exigences concernant les bombardiers de dissuasion nucléaire aéroportée britannique. Les demandes supplémentaires sont une masse de 45 tonnes en pleine charge, une vitesse de croisière de 930 km/h, un plafond pratique de 15'000 mètres et la capacité d’emporter une bombe atomique de 4’500 kg mesurant 9,1m de long sur 3,0m de diamètre dans une soute.

Devant les difficultés pour réaliser l’appareil rapidement, la spécification B.14/46 est finalement maintenue, afin de bénéficier de capacités dans un avenir proche, en attendant l’arrivée du nouveau bombardier à capacité atomique plus tard.

Quatre constructeurs répondent à cette demande et c’est la proposition de Short Brothers qui est retenue : le S.A.4 "Sperrin", du nom d’une chaîne de montagnes située en Irlande du Nord.

Considérant que ce nouveau bombardier allait être rapidement mis en service, il est décidé que les deux prototypes et la cellule d’essai au sol doivent être construits sur les installations de production qui serviront ensuite à la fabrication des avions de série. Ce choix, qui pourrait sembler être une bonne idée de prime abord, a finalement ralenti le programme.



La structure entièrement métallique du Sperrin est principalement construite en alliage d’aluminium, de même que son revêtement dont la finition est particulièrement soignée afin de diminuer autant que possible la trainée. La partie avant du fuselage est composée du poste de pilotage pressurisé et, en-dessous, d’un lest en béton installé pour les premiers essais en vol et qui est remplacé ensuite par un radar H2S Mk.9 avec un radôme en fibres de verre. Le cockpit accueille les cinq membres de l’équipage : le pilote, le co-pilote, le navigateur, l’opérateur radio et le spécialiste en armement. Ces trois derniers ont leurs sièges situés derrière ceux des pilotes et dirigés vers l’arrière. Durant le bombardement, le spécialiste en armement quitte son siège pour s’allonger dans un compartiment en forme de tube, situé l’avant du cockpit, et équipé d’une verrière conique. Les prototypes du Sperrin n’ayant jamais été utilisés pour un bombardement, il n’y a donc jamais eu besoin de cette vitre et ces appareils sont munis d’une pointe opaque. Le pilote est le seul membre de l’équipage à être muni d’un siège éjectable : en cas de danger les autres doivent évacuer l’appareil par une trappe située sous la console du navigateur.

La partie centrale du fuselage est partagée également en deux parties. La partie supérieure comporte, entre autre, des réservoirs de carburant, alors que la partie située au-dessous du longeron des ailes est constituée d’une soute à bombes. Cette dernière, d’une longueur de 9,9 mètres, est munie d’une double-porte dont l’ouverture s’effectue grâce à des vérins hydrauliques. Les ailes, installées en position médiane, ont des bords d’attaque en flèche et des bords de fuite droits. Elles comportent des réservoirs de carburant dans leurs structures et sont équipées de systèmes hypersustentateurs permettant des courses de décollage et d’atterrissage réduites. Une nacelle-moteur est installée sur chaque aile, chacune comportant deux réacteurs Rolls-Royce Avon RA.2 de 27 kN (2’750 kgp) installés l’un au-dessus de l’autre. Ces moteurs sont indépendant les uns des autres et une cloison pare-feu horizontale est installée entre eux afin de diminuer les risques. Les empennages sont conventionnels avec un dièdre positif et la dérive est arrondie à son sommet.



Le train d’atterrissage tricycle est entièrement escamotable. Il est composé d’un train avant orientable muni de deux roues en diabolo se rétractant sous le nez et d’un train principal, également muni de deux paires de roues en diabolos, qui prend place dans les ailes. Bien que les systèmes de contrôles ne soient pas directs et actionnent les surfaces aérodynamiques par l’intermédiaire de boites de transmission, le pilote ressent artificiellement les sensations dans ses commandes de vol.

Si les prototypes n’ont jamais été munis de contre-mesures ni même armés, ils sont néanmoins équipés d’un radar de navigation et de bombardement. Les tests effectués ont permis de constaté qu’il pourra aisément emporter une plus grande quantité de bombe que les 4’500 kg exigées, sans diminuer ses performances.

Le premier prototype (VX158), qui est en quelque sorte également le premier avion de série, n’effectue son premier vol que le 10 août 1951, piloté par Tom Brooke-Smith. À ce moment-là, le premier prototype du Vickers Valiant a déjà volé et il est déjà presque certain que ce dernier sera par la suite commandé en série. Le S.A.4 n’a donc plus vraiment de rôle à jouer, puisqu’il arrive à peu près en même temps que l’avion qui devait le remplacer, sans parler des Handley-Page Victor et Avro Vulcan dont le développement est déjà bien avancé. Par conséquent, le programme S.A.4 Sperrin est abandonné six mois plus tard. D’après certains spécialistes, si les prototypes n’avaient pas eu besoin d’être construits sur les mêmes installations que les appareils de série, la première escadrille aurait été opérationnelle dès 1952.

Le second prototype (VX161) vole pour la première fois le 12 août 1952, piloté par le Squadron Leader "Wally" Runciman accompagné par l’ingénieur de vol Malcolm Wild. L’appareil est équipé de quatre réacteurs Avon R.A.3 de 29 kN (2’956 kgp) chacun.

Le programme d’acquisition abandonné, les deux Sperrin sont utilisés pour différents essais.
Le VX161, qui est équipé d’une soute à bombe entièrement opérationnelle, est utilisé pour tester l’emport et le largage de plusieurs maquettes de bombe de formes différentes afin de permettre la mise au point de la bombe atomique Blue Danube et de la bombe planante Blue Boar guidée par TV.



Le VX158 est équipé d’un réacteur Gyron Gy1 de 66,7 kN (6’800 kgp) à la place de l’Avon installé en position basse de sa nacelle-moteur gauche. Le premier vol dans cette configuration est effectué le 7 juillet 1955, piloté par "Jock Eassie" et Chris Beaumont. Les essais dans cette configuration asymétrique ont continués jusqu’en mars 1956. Ensuite, le Gyron Gy1 et l’Avon en position basse de la nacelle de droite sont tous deux remplacés par des Gyron Gy2 de 89 kN (9’070 kgp). Le premier vol dans cette configuration a lieu le 26 juin 1956 avec les mêmes pilotes aux commandes. Durant le vol, l’appareil perd la trappe extérieure du train d’atterrissage gauche. Le VX161 est amené de Farnborough et la pièce perdue est cannibalisée pour être remontée sur le premier prototype. Cette "réparation" permet au VX158 de voler durant le salon aéronautique de Farnborough en 1956 propulsé par deux Avon et deux Gyron Gy2. Six mois plus tard, le programme est définitivement interrompu, les deux S.A.4 Sperrin sont abandonnés, le VX161 à Sydenham en 1957 et le VX158 à Hatfield en 1958.


Texte de Jéricho, avec son aimable autorisation.

Versions

  • Short PD.6 : Désignation d’usine du prototype immatriculé VX158 lors des essais avec des réacteurs de Havilland Gyron, premier vol le 7 juin 1955.
  • Short SA.4 Sperrin : Prototypes, 2 exemplaires.

Sur le forum…

  • Clansman a écrit

    Disons que pour moi, médiane, c'est vraiment à peu près au milieu.
    J'aime bien les à peu près… :mrgreen:

    N'empêche que c'est très vague, quand on regarde les explications sur les différents sites qui semblent bien renseignés: en général ils montrent l'image d'une aile pile-poil à 50% de la hauteur du fuselage et une aile tellement haute qu'on a l'impression qu'elle est posée sur la cellule. Certains sites parlent d'ailes mi-hautes ou semi-hautes (et mi-basses ou semi-basses)…

    Au fait, j'ai modifié mon texte en "ailes hautes" même si… :lol:
    " J’ignore la nature des armes que l’on utilisera pour la troisième guerre mondiale. Mais pour la quatrième, on se battra à coup de pierres."  A. Einstein       "Pire que le bruit des bottes, le silence des pantoufles."  Max Frisch
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  • Bon, disons qu'il a 2 ailes (à moins que? :mrgreen: ) et restons-en là :p .
    "En temps de paix, le kamikaze n'a plus de raison de sauter sur quoi que ce soit d'inflammable. Il s'étiole. Le suicide était le seul but de son existence : maintenant qu'il n'a plus de raison de mourir, il n'a plus de raison de vivre.Heureusement, il est possible d'aider le kamikaze à en finir en déclenchant en lui cette irrépressible envie d'exploser sur l'ennemi qui lui valut naguère son immense prestige auprès des gonzesses. Comment? C'est simple : il suffit d'imiter le cri du porte-avions. Regardez bien. Pout, pout, pout, ….Kamikaze : Banzaï !Etonnant, non?"Desproges
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  • Disons que pour moi, médiane, c'est vraiment à peu près au milieu.
    Rang, sang, race et dieux n'entrent en rien dans le partage du vice… et de la vertu. (de Cape et de Crocs, tome 1).>> N'oubliez pas de lire et de relire le Réglement du forum>> N'oubliez pas de consulter les index des sujets avant de poster les vôtres.
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  • Et le monsieur très très têtu lui répondit ^^:

    Paxwax a écrit

    Sur les Airbus par exemple, il y a aussi du carburant sous les ailes. Mais la charge utile, les passagers, est au-dessus des ailes, donc ailes basses.
    Là, la charge utile (les bombes) est au-dessous, donc ailes hautes.
    OK, ailes hautes, comme sur les Mirage 2000 (après tout, ils ont aussi leurs charges offensives au-dessous des ailes…. ) :mrgreen:

    À part ça, et sérieusement, ta théorie voudrait que les F-35, F-22 et T-50 ont les ailes hautes. Je m'en fiche que l'on dise que le Sperrin a des ailes hautes, mais je ne suis pas d'accord avec cet argument-ci, désolé! :D
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  • Et le monsieur très têtu lui répondit ^^:
    Sur les Airbus par exemple, il y a aussi du carburant sous les ailes. Mais la charge utile, les passagers, est au-dessus des ailes, donc ailes basses.
    Là, la charge utile (les bombes) est au-dessous, donc ailes hautes.

    Bon, c'est un peu pour l'amour de la contestation j'avoue :mrgreen: .
    "En temps de paix, le kamikaze n'a plus de raison de sauter sur quoi que ce soit d'inflammable. Il s'étiole. Le suicide était le seul but de son existence : maintenant qu'il n'a plus de raison de mourir, il n'a plus de raison de vivre.Heureusement, il est possible d'aider le kamikaze à en finir en déclenchant en lui cette irrépressible envie d'exploser sur l'ennemi qui lui valut naguère son immense prestige auprès des gonzesses. Comment? C'est simple : il suffit d'imiter le cri du porte-avions. Regardez bien. Pout, pout, pout, ….Kamikaze : Banzaï !Etonnant, non?"Desproges
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  • Paxwax a écrit

    Or, les poutres d'un caisson central de voilure ne peuvent pas passer au milieu de la cellule l'avion, sauf à couper la cabine en 2 et à perdre une place énorme. Un caisson central, c'est forcément au-dessus ou en-dessous du fuselage, du moins ça me paraitrait logique.
    Du coup, à vue de nez, sur ce Shorts, il y a bien un caisson central et les poutres passent dans le toit de la cabine. Tout ce discours pour conclure: je dirais donc ailes hautes (tout ça pour ça, je sais :mrgreen: ).
    Et pourtant… non!
    Sur le Sperrin, au dessous des longerons des ailes traversant le fuselage se trouve la soute à bombe et au-dessus il y a les réservoirs de carburant. Donc ailes hautes peut-être, mais pas parce qu'il n'y a rien au-dessus, na! :p
    (D'ailleurs quand on regarde les plans, il y a environ 1/4 de la hauteur du fuselage qui se trouve plus haut que les ailes).
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  • Question naïve: il y a beaucoup de gros avions à ailes médianes?
    À priori, ça me semble absurde: en effet, les 2 ailes doivent être très solidement assemblées, c'est à leurs emplantures que se concentrent les contraintes les plus fortes de tout l'avion. D'où le concept aujourd'hui utilisé partout de "caisson central de voilure", avec de grosses poutres solides et des boulons en alliages de titane amarrant une aile à l'autre pour que les contraintes de l'une soient équilibrées par les contraintes de l'autre.
    Or, les poutres d'un caisson central de voilure ne peuvent pas passer au milieu de la cellule l'avion, sauf à couper la cabine en 2 et à perdre une place énorme. Un caisson central, c'est forcément au-dessus ou en-dessous du fuselage, du moins ça me paraitrait logique.
    Du coup, à vue de nez, sur ce Shorts, il y a bien un caisson central et les poutres passent dans le toit de la cabine. Tout ce discours pour conclure: je dirais donc ailes hautes (tout ça pour ça, je sais :mrgreen: ).
    "En temps de paix, le kamikaze n'a plus de raison de sauter sur quoi que ce soit d'inflammable. Il s'étiole. Le suicide était le seul but de son existence : maintenant qu'il n'a plus de raison de mourir, il n'a plus de raison de vivre.Heureusement, il est possible d'aider le kamikaze à en finir en déclenchant en lui cette irrépressible envie d'exploser sur l'ennemi qui lui valut naguère son immense prestige auprès des gonzesses. Comment? C'est simple : il suffit d'imiter le cri du porte-avions. Regardez bien. Pout, pout, pout, ….Kamikaze : Banzaï !Etonnant, non?"Desproges
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  • Clansman a écrit

    Sinon, je lui vois les ailes plutôt hautes que médianes.
    C'est ce que j'ai mis au début, avant de corriger: elles sont environ au tiers, donc pas vraiment hautes ni vraiment médianes… mi-hautes, ça joue? :mrgreen:
    Sérieusement, pour moi c'est égal. :)
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  • La fiche sur le site

    Il est plus gros que je ne le pensais, je m'imaginai un appareil de la taille du Canberra.

    Sinon, je lui vois les ailes plutôt hautes que médianes.
    Rang, sang, race et dieux n'entrent en rien dans le partage du vice… et de la vertu. (de Cape et de Crocs, tome 1).>> N'oubliez pas de lire et de relire le Réglement du forum>> N'oubliez pas de consulter les index des sujets avant de poster les vôtres.
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  • Le Short S.A.4 Sperrin est un prototype de bombardier stratégique quadriréacteur muni d’ailes hautes, d’un empennage conventionnel, d’un train d’atterrissage tricycle escamotable et d’une soute à bombe.

    Le 11 août 1947, le ministère de l’air britannique publie la spécification B.14/46 concernant l’acquisition d’un bombardier moyen basé à terre. Il doit être d’une maintenance facile, y compris à partir des bases d’outre-mer, capable de voler à 800km/h entre 11'000 et 14’000m et lâcher une bombe de 4’540kg sur une cible distante de 1'500 miles nautiques.
    Par la suite, les autorités britanniques décident de s’équiper d’un bombardier à réaction capable de performances semblables aux appareils américains et soviétiques de même catégorie. Pour cela, elles publient la spécification B.35/46, plus exigeante que la précédente, qui allait devenir le fondement des exigences concernant les bombardiers de dissuasion nucléaire aéroportée britannique. Les demandes supplémentaires sont une masse de 45 tonnes en pleine charge, une vitesse de croisière de 930km/h, un plafond pratique de 15'000 mètres et la capacité d’emporter une bombe atomique de 4’500kg mesurant 9,1m de long sur 3,0m de diamètre dans une soute.
    Devant les difficultés pour réaliser l’appareil rapidement, la spécification B.14/46 est finalement maintenue, afin de bénéficier de capacités dans un avenir proche, en attendant l’arrivée du nouveau bombardier à capacité atomique plus tard.

    Quatre constructeurs répondent à cette demande et c’est la proposition de Short Brothers qui est retenue : le S.A.4 "Sperrin", du nom d’une chaîne de montagnes située en Irlande du Nord.
    Considérant que ce nouveau bombardier allait être rapidement mis en service, il est décidé que les deux prototypes et la cellule d’essai au sol doivent être construits sur les installations de production qui serviront ensuite à la fabrication des avions de série. Ce choix, qui pourrait sembler être une bonne idée de prime abord, a finalement ralenti le programme.

    La structure entièrement métallique du Sperrin est principalement construite en alliage d’aluminium, de même que son revêtement dont la finition est particulièrement soignée afin de diminuer autant que possible la trainée. La partie avant du fuselage est composée du poste de pilotage pressurisé et, en-dessous, d’un lest en bêton installé pour les premiers essais en vol et qui est remplacé ensuite par un radar H2S Mk.9 avec un radôme en fibres de verre. Le cockpit accueille les cinq membres de l’équipage : le pilote, le co-pilote, le navigateur, l’opérateur radio et le spécialiste en armement. Ces trois derniers ont leurs sièges situés derrière ceux des pilotes et dirigés vers l’arrière. Durant le bombardement, le spécialiste en armement quitte son siège pour s’allonger dans un compartiment en forme de tube, situé l’avant du cockpit, et équipé d’une verrière conique. Les prototypes du Sperrin n’ayant jamais été utilisés pour un bombardement, il n’y a donc jamais eu besoin de cette vitre et ces appareils sont munis d’une pointe opaque. Le pilote est le seul membre de l’équipage à être muni d’un siège éjectable : en cas de danger les autres doivent évacuer l’appareil par une trappe située sous la console du navigateur.
    La partie centrale du fuselage est partagée également en deux parties. La partie supérieure comporte, entre autre, des réservoirs de carburant, alors que la partie située au-dessous du longeron des ailes est constituée d’une soute à bombes. Cette dernière, d’une longueur de 9,9 mètres, est munie d’une double-porte dont l’ouverture s’effectue grâce à des vérins hydrauliques. Les ailes, installées en position médiane, ont des bords d’attaque en flèche et des bords de fuite droits. Elles comportent des réservoirs de carburant dans leurs structures et sont équipées de systèmes hypersustentateurs permettant des courses de décollage et d’atterrissage réduites. Une nacelle-moteur est installée sur chaque aile, chacune comportant deux réacteurs Rolls-Royce Avon RA.2 de 27kN (2’750kgp) installés l’un au-dessus de l’autre. Ces moteurs sont indépendant les uns des autres et une cloison pare-feu horizontale est installée entre eux afin de diminuer les risques. Les empennages sont conventionnels avec un dièdre positif et la dérive est arrondie à son sommet. Le train d’atterrissage tricycle est entièrement escamotable. Il est composé d’un train avant orientable muni de deux roues en diabolo se rétractant sous le nez et d’un train principal, également muni de deux paires de roues en diabolos, qui prend place dans les ailes. Bien que les systèmes de contrôles ne soient pas directs et actionnent les surfaces aérodynamiques par l’intermédiaire de boites de transmission, le pilote ressent artificiellement les sensations dans ses commandes de vol.
    Si les prototypes n’ont jamais été munis de contre-mesures ni même armés, ils sont néanmoins équipés d’un radar de navigation et de bombardement. Les tests effectués ont permis de constaté qu’il pourra aisément emporter une plus grande quantité de bombe que les 4’500kg exigées, sans diminuer ses performances.

    Le premier prototype (VX158), qui est en quelque sorte également le premier avion de série, n’effectue son premier vol que le 10 août 1951, piloté par Tom Brooke-Smith. À ce moment-là, le premier prototype du Vickers Valiant a déjà volé et il est déjà presque certain que ce dernier sera par la suite commandé en série. Le S.A.4 n’a donc plus vraiment de rôle à jouer, puisqu’il arrive à peu près en même temps que l’avion qui devait le remplacer, sans parler des Handley-Page Victor et Avro Vulcan dont le développement est déjà bien avancé. Par conséquent, le programme S.A.4 Sperrin est abandonné six mois plus tard.
    D’après certains spécialistes, si les prototypes n’avaient pas eu besoin d’être construits sur les mêmes installations que les appareils de série, la première escadrille aurait été opérationnelle dès 1952.
    Le second prototype (VX161) vole pour la première fois le 12 août 1952, piloté par le Squadron Leader "Wally" Runciman accompagné par l’ingénieur de vol Malcolm Wild. L’appareil est équipé de quatre réacteurs Avon R.A.3 de 29kN (2’956kgp) chacun.

    Le programme d’acquisition abandonné, les deux Sperrin sont utilisés pour différents essais.
    Le VX161, qui est équipé d’une soute à bombe entièrement opérationnelle, est utilisé pour tester l’emport et le largage de plusieurs maquettes de bombe de formes différentes afin de permettre la mise au point de la bombe atomique Blue Danube et de la bombe planante Blue Boar guidée par TV.
    Le VX158 est équipé d’un réacteur Gyron Gy1 de 66,7kN (6’800kgp) à la place de l’Avon installé en position basse de sa nacelle-moteur gauche. Le premier vol dans cette configuration est effectué le 7 juillet 1955, piloté par "Jock Eassie" et Chris Beaumont. Les essais dans cette configuration asymétrique ont continués jusqu’en mars 1956. Ensuite, le Gyron Gy1 et l’Avon en position basse de la nacelle de droite sont tous deux remplacés par des Gyron Gy2 de 89kN (9’070kgp). Le premier vol dans cette configuration a lieu le 26 juin 1956 avec les mêmes pilotes aux commandes. Durant le vol, l’appareil perd la trappe extérieure du train d’atterrissage gauche. Le VX161 est amené de Farnborough et la pièce perdue est cannibalisée pour être remontée sur le premier prototype. Cette "réparation" permet au VX158 de voler durant le salon aéronautique de Farnborough en 1956 propulsé par deux Avon et deux Gyron Gy2. Six mois plus tard, le programme est définitivement interrompu, les deux S.A.4 Sperrin sont abandonnés, le VX161 à Sydenham en 1957 et le VX158 à Hatfield en 1958.


    Versions :
    S.A.4 Sperrin : Version de série quadriréacteur, seuls deux prototypes sont construits.
    Plusieurs motorisations sont testées sur le premier prototype (VX158): 4 Rolls-Royce Avon RA.2 de 26,6kN (soit un total de 106,4kN), 3 Rolls-Royce Avon RA.2 de 26,6kN et 1 Gyron Gy1 de 66,7kN (soit un total de 146,5kN) et 2 Rolls-Royce Avon RA.2 de 26,6kN et 2 Gyron Gy2 de 89kN (soit un total de 231,2kN). Une seule motorisation sur le second prototype (VX161) : 4 Rolls-Royce Avon RA.3 de 29kN (soit un total de 116kN).


    Utilisateurs militaires :
    Aucun. En test au sein de la RAF.


    Caractéristiques (VX161):
    Equipage : 5
    Longueur : 31,16m
    Envergure : 33,2m
    Hauteur : 8,68m
    Surface alaire : 176,1m2
    Masse à vide : 32’659kg
    Masse maximale au décollage : 52’164kg
    Volume de carburant emporté : 23’356L
    Points d’attache externe: 0

    Moteurs :
    Quatre réacteurs Rolls-Royce Avon de 29,0kN (2’956kgp)

    Performances :
    Vitesse max : 907km/h
    Vitesse de croisière : 805km/h
    Plafond opérationnel : 13’716m
    Distance franchissable : 6’211 km

    Armement :
    Une bombe atomique MC.Mk 1 "Blue Danube" ou jusqu’à 9’080kg de bombes dans la soute.


    Liens internet :
    https://en.wikipedia.org/wiki/Short_Sperrin

    http://www.aviastar.org/air/england/short_sperrin.php

    http://everything.explained.today/Short_Sperrin/

    http://www.avionslegendaires.net/avion-militaire/short-sa-4-sperrin/

    https://www.flightglobal.com/pdfarchive/view/1954/1954%20-%203304.html

    http://gutenberg.us/articles/Short_Sperrin

    https://www.flightglobal.com/FlightPDFArchive/1954/1954%20-%203310.PDF


    Edit: modification en "ailes hautes"
    " J’ignore la nature des armes que l’on utilisera pour la troisième guerre mondiale. Mais pour la quatrième, on se battra à coup de pierres."  A. Einstein       "Pire que le bruit des bottes, le silence des pantoufles."  Max Frisch
      Lien   Revenir ici   Citer modifié par jericho le 9 février 2016 11:32
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