Anadyr-Ugolny

Historique

A l'extrémité est de ce qui était alors l'Union Soviétique, dans la région de la Chukotka, les autorités soviétiques lancèrent la construction au début des années 1950 d'un aérodrome militaire. De par sa position de l'autre côté du détroit de Béring, le site avait une très grande importance militaire, notamment pour mener des frappes stratégiques sur le territoire américain.

Une longue piste de plus de trois kilomètres fut bâtie au bord de la mer séparée de la ville d'Anadyr par un bras de mer. L'aérodrome, baptisé Ugolny ou Ugolnye Kopi servit d'abord de base avancée pour les bombardiers stratégiques soviétiques. En parallèle, il accueillait aussi des avions civils. La première unité connue pour avoir occuper le site fut le 214è GvVTAP (régiment de transport de la Garde), un régiment alignant des Lisunov Li-2 et qui resta à Anadyr jusqu'en 1953.

En 1960, l'installation à trois kilomètres au nord-est de l'aéroport du quartier général de la nouvelle 25è DPVO (division de la défense aérienne), dépendante de la 11è Armée aérienne soviétique, donna une nouvelle impulsion au site. Très limitée en moyens par rapport à nombre de ses consoeurs, la 25è DPVO avait la charge de défendre la Chukotka, les ports stratégiques d'Anadyr et de Providenia, et de repérer tout appareil américain franchissant le détroit d'Alaska en direction de l'est.

Ugolnye Kopi et ses environs concentraient la moitié de la division, à savoir un régiment de chasse, le centre nerveux et une partie des moyens d'une brigade de détection radar (129è RTBR) ainsi qu'un régiment de chasse. Le 529è IAP assura cette mission de 1968 à 1982 avec des Yakovlev Yak-28P. Il échangea sa place avec le 171è IAP (transféré depuis la base de Gudauta, en Géorgie) qui disposait quant à lui de Sukhoï Su-15 et resta à Anadyr jusqu'à sa dissolution, en 1992.

Les lieux étaient défendus par les quatre bataillons (trois dans un rayon de treize kilomètres autour de l'aéroport, le dernier à dix-huit kilomètres au nord-est) du 1242è ZRP (régiment de missiles antiaériens), chacun étant équipés de missiles S-75 (code OTAN : SA-2 Guideline).

Enfin, le district militaire d'Extrême-Orient constitua sur l'aéroport un escadron indépendant de transport mixte, vraisemblablement dans les années 1960. Cet escadron devint le 11è OSAE PSS en 1980 et fut spécifiquement chargé de missions de recherche et de sauvetage. Il disposait pour cela d'Antonov An-12 et An-24, d'Iliouchine Il-14 et d'hélicoptères Mil Mi-8.

Actuellement, la partie militaire de l'aéroport semble peu utilisée. La 25è DPVO fut dissoute en 1998. Des bombardiers russes se sont cependant posés à plusieurs reprises dans les années 2000 sur la piste, dans le cadre d'exercices. Le regain d'activité dans la région pourrait laisser augurer d'un renforcement des capacités militaires russes sur le site.

Des forces paramilitaires y sont cependant présentes, avec deux détachements du FSB et de la Rosgvardia (garde nationale) opérant différents types de Mil Mi-8.

Pistes existantes

• Piste de 3 500 m (11 483 ft) orientée 01/19 (Béton)