Transport Allianz C-160H Astarté

Historique

Apparu à peu près à la même époque que le C-160G Gabriel (l’autre version spécialisée du C-160NG), le C-160H Astarté répond à un besoin très spécifique exprimé en décembre 1981. Il s’agit alors de disposer d’un appareil apte à pouvoir transmettre l'ordre présidentiel d’ouverture du feu nucléaire aux SNLE de la Force Océanique Stratégique, en cas d’incapacité à entrer en communication avec eux par les moyens conventionnels. Son nom, Astarté, est d’ailleurs un acronyme révélateur : Avion STAtion Relais de Transmissions Exceptionnelles. 

Ce système de transmissions d’urgence repose sur une antenne VLF (Very Low Frequency) filaire américaine, ou plus exactement dipôle, constitué d'un brin court de 1372 m et d'un brin long de 8687 m enroulée autour d’un tambour situé dans la soute de l’appareil. L'un sert à transmettre le signal et l'autre à le polariser. Le signal est émis sur l'antenne courte et la polarisation est réalisée par l'antenne longue. Les émissions sont réalisées lorsque l'avion décrit une orbite spécifique pour que l'antenne longue effectue une spirale en forme de tronc de cône inversé et tombe vers la surface du globe, en l'occurence vers la mer. Cependant, en cas de besoin, l'émission peut aussi être réalisée en vol droit. Il est alors nécessaire d'ajuster différemment la longueur de l'antenne longue afin d'avoir le bon rapport (lambda=C/f), et obtenir une émission correcte. 

En tout état de cause, le cône en bout d'antenne ne doit pas toucher l'eau. Cela provoquerait la rupture immédiate de l'antenne (des ruptures ont d'ailleurs lieu lors des phases d'essais, l'avion recevant alors un petit cône rouge peint sur le fuselage !). Les cônes en bout d'antenne ont pour rôle de les maintenir en tension et de les empêcher de battre au vent relatif. La VLF est choisie car ce type d’onde est le seul capable de pouvoir pénétrer en profondeur dans l’eau sans être réfracté en surface. Plus simplement, plus la fréquence est basse, moins les ondes sont arrêtées par la matière, mais moins elles transmettent d'informations.



Après un premier vol le 27 février 1985 depuis l’aéroport de Bordeaux-Mérignac, 4 exemplaires sont construits entre 1985 et 1989. Ils sont tous intégrés au sein de l'Escadron Astarté EA 00.059 créé le 1er septembre 1987 sur la BA 105 d'Evreux. L'EA 00.059 évolue ensuite pour devenir le Groupe Aérien 00.059 Astarté, auquel est rattaché l'escadron avion EA 01.059 Bigorre.

La multiplication de l’usage du satellite pour transmettre les communications met fin à la carrière des Astarté. La mission de transmission vers les SNLE est aujourd'hui reprise par le Système de Transmissions de Dernier Recours (SYDEREC).
Le 3 juillet 2001, les 4 C-160H produits sont retirés du service et cannibalisés, les épaves reposant toujours sur la base aérienne 279 de Châteaudun.


Texte de Tandure et Ansierra117, avec leur aimable autorisation

Pays utilisateur

• France : Armée de l'Air et de l'Espace (4 exemplaires)  —  Plus en service