Historique
Le Seabird SB7L-360 "Seeker" est un avion léger biplace d’observation, à ailes hautes, monomoteur avec hélice propulsive et train d’atterrissage classique.
En 1982, Don Adams, un vétéran de la RAAF et son fils Peter Adams sont persuadés que la plupart des missions qu’effectuent les hélicoptères d’observation pourraient être effectuées par un avion léger offrant une excellente visibilité et capable de voler à basse vitesse, pour un prix moins élevé et une autonomie supérieure.
En 1983, ils fondent l’entreprise Seabird Aviation Australia Pty Limited dans laquelle ils construisent des avions sous licence. En parallèle, l’étude d’un avion léger d’observation aux capacités de décollage et d’atterrissage courts est lancée.
Ils choisissent une configuration monoplace avec une cabine dégagée pour offrir un maximum de visibilité. Les ailes sont en position hautes et le moteur est installé à l’arrière avec une hélice propulsive. Pour éviter une collision de cette dernière avec le sol, le moteur est surélevé et une poutre de queue est fixée en position basse, munie d’un empennage horizontal et d’une dérive à son extrémité. L’appareil est désigné SB4 "Rouseabout" et effectue son premier vol en 1983. Quatre appareils sont construits, dont trois vendus à des clients privés.
En 1985, commence l’étude du SB5 "Sentinel", qui reprend la configuration générale du SB4, mais avec un poste de pilotage biplace côte à côte et de grandes surfaces vitrées permettant une très bonne visibilité vers l’avant et les côtés. Les ailes sont agrandies et son train d’atterrissage classique facilite son utilisation à partie de pistes sommairement aménagées. Le premier des trois prototypes effectue son premier vol le 1er octobre 1989, mais le programme prend du retard, car les moteurs choisis qui sont de conceptions récentes ne reçoivent pas leurs certifications.
Seabird se tourne alors vers un moteur déjà disponible, mais plus lourd, ce qui oblige à agrandir la cellule et augmenter encore l’envergure. Deux nouveaux prototypes sont construits, le SB7L-235 muni d’un Lycoming O-235 de 88 kW (120 cv) et le SB7L-360 muni d’un Lycoming O-360-B2C de 134 kW (182 cv).
Le SB7L-235 fait son premier vol le 6 Juin 1991 et reçoit sa certification le 12 Mars 1993, avec une masse maximale au décollage de 850 kg.
Le SB7L-360 effectue également son premier vol en 1993, avant de recevoir sa certification avec une masse maximale au décollage de 897 kg en janvier 1994. En 1995, le "Seeker" reçoit son certificat de production et sa certification FAA en mars 1999.
La structure de la cabine est en tubes d’acier, le reste de la cellule est en aluminium et fibres de verre. Le cockpit est muni de deux sièges anti-crash côte à côte. Les instruments de vol, compatibles avec l’utilisation de lunettes de vision nocturne, sont réunis sur une console centrale. La visibilité est excellente vers l’avant et les côtés grâce à de grandes surfaces vitrées semblables à celle rencontrées sur les hélicoptères. Un système de climatisation permet son utilisation dans les régions désertiques.
L’équipage possède suffisamment de place pour s’équiper de parachutes de secours, voir même de gilet de sauvetage. Les ailes droites, munies d’un léger dièdre, sont en positions hautes pour ne pas générer d’angles morts. Elles disposent d’un point d’attache sous chacune d’elles pour installer un réservoir de carburant supplémentaire. Le moteur, situé assez haut à l’arrière du cockpit est un moteur à piston Lycoming actionnant une hélice bipale propulsive. Les réservoirs de carburant ont une capacité totale de 184 L, dont 172 L utilisables. Une poutre de queue fixée au bas de la cabine en terminée par la dérive et l’empennage horizontal. Le train d’atterrissage fixe est de type classique. Le "Seeker" peut être équipé de capteurs électro-optiques et infrarouges installés dans une tourelle sous le fuselage.
De nombreuses démonstrations sont effectuées en Océanie et en Asie, montrant l’utilité de l’appareil pour des forces de police, des entreprises privées ou l’armée. Malgré ces efforts, Seabird Aviation ne reçoit aucune commande et doit trouver un partenaire à l’étranger. En décembre 2003, un contrat de collaboration est signé avec le KADDB (King Abdullah II Design and Development Bureau) jordanien. Cet accord comprend le développement d’un avion d’observation léger pouvant être utilisé par des pays du Proche-Orient et les Etats du Conseil de coopération du Golfe.
La filiale Seabird Aviation Jordan L.L.C est créée afin de représenter l’entreprise au Moyen-Orient et en Afrique, et assembler les appareils sur place. L’appareil développé est un "Seeker" légèrement modifié désigné "Seeker 2".
Ses ailes sont munies d’un point d’attache sous voilure pouvant recevoir un réservoir de carburant supplémentaire ou une charge offensive. Les empennages horizontaux sont équipés d’un aileron vertical à leurs extrémités. Les images enregistrées par les capteurs électro-optiques et IR peuvent être envoyées en temps réel à une station au sol et il est également possible d’installer un éjecteur de paillettes et de leurres thermiques, afin de protéger l’appareil d’un éventuel tir de missile sol-air.
Cette version désignée SB7L-360A2 est équipée d’un moteur Lycoming IO-390-A1B6 de 157 kW (212 cv) et possède une masse maximale au décollage de 925 kg.
Ses missions principales sont l’observation, la photographie aérienne, la surveillance des frontières, de pipeline, de centrales électriques ou d’autres infrastructures stratégiques. Il peut patrouiller durant quatre heures avec le plein en interne, voir même sept heures avec la capacité maximale en carburant en vitesse de croisière économique.
En 2004, la Jordanie achète six appareils et, la même année, l’US Air Command en achète deux pour la force aérienne irakienne. La Tanzanie disposerait d'au moins un appareil (immatriculé JW9704 et basé à Dar-es-Salaam), il y aurait également des exemplaires aux Émirats Arabes Unis et en Azerbaïdjan.
Une ligne de production est également ouverte par Seabird American Aviation Inc. en 2006, à Albuquerque au Nouveau-Mexique.
Une version modernisée du "Seeker 2" est proposée avec un cockpit muni d’écrans multifonctions, d’un nouveau système de navigation, d’un gestionnaire de programmes et de deux alternateurs permettant l’utilisation de capteurs plus performants. Cette version désignée SB7L-360A3 est équipée d’un moteur Lycoming IO-390-A1B6 de 157 kW (212 cv).
Un "Seeker" entièrement automatisé est actuellement à l’étude. Il devrait pouvoir prendre l’air, se diriger vers une zone ou un objectif à surveiller, puis revenir et atterrir de façon autonome après avoir effectué sa mission.
Un nouvel appareil désigné SB9 "Stormer" attend des fonds pour finir son développement. Bien que gardant les lignes générales du "Seeker 2", ses dimensions sont entre 40 et 50% plus importantes. Il est muni d’un cockpit biplace en tandem blindé et sa motorisation est garantie par un turbopropulseur de 750 cv. Conçu pour effectuer des misions de reconnaissance armée et d’appuis au sol, il devrait être équipé d'un canon en tourelle sous le nez et emporter jusqu’à 1’000 kg d’armement sous les ailes, avec une autonomie de 4 heures.
Le SB10 de tourisme et de liaison devrait garder la même structure générale que le SB9, mais avec une cabine plus vaste permettant le transport de quatre à six personnes.
Texte de Jericho, avec son aimable autorisation.
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