Airbus-Dassault SCAF NGF
Historique
En juillet 2017, les gouvernements allemand et française annoncèrent leur intention de développer ensemble un système de défense aérienne commun, le SCAF ou Système de Combat Aérien Futur.
Il ne s'agit pas seulement de développer un nouvel avion de combat, mais aussi tout un réseau faisant appel à l'intelligence artificielle et s'appuyant également sur des drones de combat et de reconnaissance voire en essaim, ainsi que des multiplicateurs de force tel qu'avions de veille aérienne, ravitailleurs, avions de commandement, et enfin missiles de croisières. C'est en fait un "système de systèmes" incluant des éléments interconnectés.
Le projet est confié à Dassault en France et Airbus en Allemagne. Ce projet doit d'abord déboucher sur des démonstrateurs à partir de 2025, puis sur des appareils opérationnels à l'horizon 2035-2040. Bien sûr, l'élément principal de ce SCAF est le futur avion de combat, NGF ou New Generation Fighter.
Lors du salon de Berlin (ILA 2018), le 25 avril, Airbus et Dassault annoncent avoir signé un accord initial de coopération. Une lettre d'intention entre ministres de la Défense est signée le lendemain. Le 19 juin 2018, la France est désignée maître d’œuvre du futur avion de combat.Il faut savoir que dans le même temps, un accord similaire entre les 2 pays a été signé pour la conception d'un futur char d'assaut, le maître d’œuvre étant cette fois l'Allemagne.
Ce futur avion de combat doit compléter, puis remplacer les Rafale français et Typhoon allemands, ainsi que les Mirage 2000 et Tornado s'ils sont toujours en service en 2040. Les missions qu'on attend de lui sont à la fois la supériorité aérienne et l'attaque de cibles en surface. Il doit également être furtif et être interopérable avec l'OTAN. L'accent est mis sur la vitesse et la survivabilité. Enfin, pour répondre à un besoin français, une version embarquée sur porte-avions sera étudiée. Le NGF sera un avion de combat de 6e génération : sans revenir sur le débat pertinence/marketing de cette appellation, on ne sait pas encore vraiment ce que recouvre ce terme.
On note donc que le NGF devra être capable de faire face à un conflit de haute intensité, crainte qui préoccupe la plupart des États-majors depuis quelques années. Il s'agit aussi, pour l'Europe en général, de conserver des compétences en matière d'industrie aéronautique. Ce projet reste donc ouvert à d'autres pays européens : l'Espagne par exemple est intéressée.
En novembre 2018, les premiers désaccords apparurent : s'il est à peu près acquis que c'est bien Dassault qui pilotera la conception du futur avion de combat, les choses semblent moins claires concernant le système SCAF dans son ensemble, qu'Airbus se verrait apparemment bien diriger à la place de Thalès. De leur côté, les Britanniques ont dévoilé dès juillet 2018 une maquette du Tempest II, qui se pose en projet concurrent du NGF.
Une première maquette du NGF, à l'échelle 1/10e, est dévoilée lors du salon Euronaval d'octobre 2018. Elle se présente comme un appareil piloté, bimoteur avec des entrées d'air en trapèze et des tuyères vectorielles (comme le F-22). Il n'a ni plans canards ni dérive, comme sur le nEUROn. L'aile, médiane et placée très en arrière, est de type delta sur la maquette, en diamant dans une vidéo promotionnelle. L'appareil est manifestement furtif et devrait disposer d'une soute à armement.
Sa présentation à l'Euronaval et sa disposition devant une photo de porte-avions montrent la volonté d'en dériver une version navale. A noter qu'il y avait également une maquette du futur drone, nommé UCAS (Unmanned Combat Air System), qui ressemble beaucoup au nEUROn.
Il est évidemment bien trop tôt pour tirer quelque conclusion que ce soit sur ce programme, sans même parler de comparaison avec le Tempest ou tout autre appareil. Avec l'Allemagne et Airbus, ce peut être aussi bien un incident de parcours (et il y en aura sans doute d'autres) que les prémices de quelque chose de plus grave. Il y aura peut-être au bout du compte deux avions européens concurrents, ou peut-être qu'ils se fondront en un seul projet. Le futur avion définitif ne ressemblera pas forcément à la maquette présentée en octobre 2018. Rappelons que l'échéance est l'horizon 2040.
Quelques éléments sont tout de même à peu près certains : le successeur du Rafale sera français, du moins en partie, et devra être à même d'affronter des appareils de la classe des Su-57, J-20 et F-22.
Sur le forum…
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Je n'ai qu'une confiance très modérée de ce qu'on pourra réellement faire d'un cloud créé par les Allemands, par exemple en termes d'exportation.
C'est l'expérience : ils ont déjà bloqué des ventes de matériel français parce qu'il y avait des pièces allemandes à l'intérieur (des VBCI, de mémoire), mais ça ne les avait pas déranger de vendre après au même pays.Et tous ces points d'exclamation, vous avez remarqué ? Cinq ! C'est la marque d'un aliéné qui porte son slip sur la tête. L'opéra fait cet effet à certains.Terry Pratchett -
Autrement dit, on garderait la partie sous maîtrise allemande et on abandonne la partie sous maîtrise française parce que les Allemands n'auront pas réussi à en récupérer la maîtrise…
Euh… là je ne te suis pas.

Après, si la France a les reins assez solides (financièrement) pour développer un appareil seule et que le "cloud européen" y est installé, ça pose un problème?" J’ignore la nature des armes que l’on utilisera pour la troisième guerre mondiale. Mais pour la quatrième, on se battra à coup de pierres." A. Einstein "Pire que le bruit des bottes, le silence des pantoufles." Max Frisch -
Autrement dit, on garderait la partie sous maîtrise allemande et on abandonne la partie sous maîtrise française parce que les Allemands n'auront pas réussi à en récupérer la maîtrise…
Et tous ces points d'exclamation, vous avez remarqué ? Cinq ! C'est la marque d'un aliéné qui porte son slip sur la tête. L'opéra fait cet effet à certains.Terry Pratchett -
L'article d'OPEX 360 sur le sujet (probablement plus clair que ma traduction) :
Non,non, je t'assure que ton explication était claire. Et l'article dans OPEX aussi, merci.
J'avoue que ça me rassure que les nouvelles cellules ne soient pas abandonnées…
" J’ignore la nature des armes que l’on utilisera pour la troisième guerre mondiale. Mais pour la quatrième, on se battra à coup de pierres." A. Einstein "Pire que le bruit des bottes, le silence des pantoufles." Max Frisch -
L'article d'OPEX 360 sur le sujet (probablement plus clair que ma traduction) :
Paris et Berlin étudient l'abandon de leur projet d'avion de chasse pour donner la priorité à un "cloud de combat" - Zone Militaire -
jericho a dit le 17/11/2025 à 18:06 :
Si, mais au lieu d'un NGF, il y en aurait deux, différents : un français et un allemand (pour ce dernier, peut-être en coopération avec l'Espagne, vu qu'aux dernières nouvelles, les Espagnols soutenaient la partie allemande dans les divergences avec Dassault), mais avec un cloud commun. Cela économiserait, un peu, les coûts.
Je ne suis pas sûr de bien comprendre… On garderait les mêmes cellules, soit les Eurofighter, Rafale et Gripen, mais on les intégrerait dans un "Cloud" pour une meilleures fusion des capacités, c'est bien cela? Pas de nouvel avion?
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Je ne suis pas sûr de bien comprendre… On garderait les mêmes cellules, soit les Eurofighter, Rafale et Gripen, mais on les intégrerait dans un "Cloud" pour une meilleures fusion des capacités, c'est bien cela? Pas de nouvel avion?
" J’ignore la nature des armes que l’on utilisera pour la troisième guerre mondiale. Mais pour la quatrième, on se battra à coup de pierres." A. Einstein "Pire que le bruit des bottes, le silence des pantoufles." Max Frisch -
Si ça se confirme, je dirai : et ce qui devait arriver arriva… Et ce ne sera probablement pas plus mal…
Article Financial Times, avec le titre : Berlin et Paris discutent de l'abandon du chasseur conjoint pour se concentrer sur le « nuage de combat » aérien
https://www.ft.com/content/e0cc4893-d1c3-45a4-9e3e-d35cedd4b46d
(traduction automatique Edge: )L’Allemagne et la France discutent de la réduction de leur projet phare de défense aérienne d’un coût de 100 milliards d’euros, en abandonnant les projets de construction conjointe d’un avion de chasse et en se concentrant sur le développement d’un système de commandement et de contrôle surnommé le « combat cloud ».
Berlin et Paris se précipitent pour sauver leur Future Combat Air System (FCAS), le plus grand programme d’armement d’Europe, qui est au bord de l’effondrement car Airbus et Dassault Aviation ne s’accordent pas sur la manière de construire le New Generation Fighter (NGF) du programme. Des responsables des deux pays ont indiqué que l'option qui a été discutée, avant les réunions de haut niveau cette semaine, est de réduire la collaboration au « nuage de combat » commun. Le concept de créer une interface basée sur le cloud — qui relierait les avions de chasse et leurs pilotes aux capteurs, radars et drones ainsi qu’aux systèmes de commandement terrestres et maritimes — constitue déjà un pilier de la FCAS.
Si le projet d’un avion de chasse construit conjointement est abandonné, se concentrer sur le cloud permettrait aux pays de poursuivre une forme de collaboration, ont indiqué les responsables. Ils ont toutefois averti qu’aucune décision n’avait encore été prise. Le combat cloud, qui vise à renforcer les capacités des armées de l’UE en utilisant l’intelligence artificielle pour traiter rapidement de grands volumes de données, est une collaboration entre Airbus défense en Allemagne, Thales en France et Indra en Espagne. (…). Une personne proche du projet a déclaré que se concentrer sur le système cloud pourrait impliquer de repenser certains aspects, comme « accélérer le calendrier à 2030 au lieu de 2040 ».
L’avenir du FCAS sera discuté lors de réunions entre la ministre française de la Défense Catherine Vautrin et ses homologues allemands à Paris lundi, et le lendemain entre le chancelier Friedrich Merz et le président Emmanuel Macron à Berlin, selon des responsables. D’autres réunions sont prévues avec les partenaires industriels. Le ministre allemand de la Défense, Boris Pistorius, a déclaré vendredi que des discussions étaient en cours sur « la question de savoir si le projet devait continuer et comment il devait continuer ».
(…).
La chancellerie allemande, Airbus, Dassault et le gouvernement espagnol ont refusé de commenter. Le ministère français de la Défense a refusé de commenter les options FCAS en discussion, mais a déclaré que des discussions étaient en cours pour « faire avancer de toute urgence » le programme. Paris, Berlin et Madrid doivent décider d’ici la fin de l’année si elles commencent à travailler sur un avion de démonstration, dont le coût est estimé à plusieurs milliards d’euros. Mais de nombreuses personnes impliquées dans le programme estiment qu’il est déjà trop tard pour résoudre le différend de longue date entre Airbus et Dassault, l’entreprise familiale française qui fabrique l’avion de chasse Rafale.
(…)
Mais toutes les parties s’accordent à dire que l’Europe doit développer son propre cloud pour la défense aérienne. (…). Thomas Pretzl, président du conseil d’entreprise Airbus Defence and Space, a déclaré la semaine dernière au personnel qu’il voulait « mettre fin au partenariat tendu avec Dassault sans nuire aux relations franco-allemandes ». Il était important que toute décision sur le projet ne nuise pas aux liens entre Paris et Berlin, a déclaré un responsable gouvernemental, « parce que cela n’a rien à voir avec les gouvernements, il s’agit des entreprises ». -
Tant que le projet ne sera pas abandonné (donc pas avant 2027), je ne me réjouirais pas
Pas avant 2027, vraiment?
" J’ignore la nature des armes que l’on utilisera pour la troisième guerre mondiale. Mais pour la quatrième, on se battra à coup de pierres." A. Einstein "Pire que le bruit des bottes, le silence des pantoufles." Max Frisch -
jericho a dit le 12/11/2025 à 13:02 :
Bof, c'est surtout une façon de dire qu'on ne peut pas quitter le SCAF pour ne pas abandonner l'Allemagne.
Petite balle perdue ? Pas si sûr…
Évoquant le SCAF, Mme Vautrin insiste : « L’Allemagne n’a pas la capacité pour fabriquer un avion », de quoi calmer tout le monde.
Tant que le projet ne sera pas abandonné (donc pas avant 2027), je ne me réjouirais pas
Et tous ces points d'exclamation, vous avez remarqué ? Cinq ! C'est la marque d'un aliéné qui porte son slip sur la tête. L'opéra fait cet effet à certains.Terry Pratchett
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