On recommence…
http://www.globalsecurity.org/military/world/europe/nbmr-3.htmA l'automne 1961, l'OTAN lance le concours NMBR-3 (NATO Military Basic Requirements), destiné à procurer un avion d'attaque au sol et de reconnaissance à décollage court ou vertical, avec une vitesse minimale de Mach 0,92 à basse altitude. Il doit remplacer le Fiat G.91.
Pas moins de 11 projets furent présentés : en France, le Br.122 et le Nord 4400. En Allemagne, le VJ-101 et le FW 1262. En Italie, le Fiat G.95/4. Aux États-Unis, le Lockheed CL-704. Et enfin, au Royaume-Uni, l'Armstrong-Whitworth AW.406, le BAC/English Electric P.39 et les Shorts PD.45, 49 et 56.
Le Br.122 est un avion à ailes hautes et envergure variable, capable d'évoluer à vitesses hautement supersoniques (Mach 2,5 en altitude, Mach 1,3 au niveau de la mer). Il finit donc par répondre à d'autres concours, en particulier français.
Le premier Br.122 était un concurrent direct du Mirage G, auquel il ressemblait beaucoup. Sa flèche variait de 15 à 70°. Les entrées d'air étaient rectangulaires comme celles du Jaguar, l'empennage horizontal en bas du fuselage et il était motorisé par un seul réacteur, un TF-306 exigé par les officiels français.
Il fut testé en soufflerie, mais les autorités lui préférèrent le Mirage G qui reprenait des éléments du Mirage F2 alors en cours d'essais en vol.
La variante Br.122A était expérimentale et destinée à mettre au point la formule de géométrie variable en vol : elle était donc plus légère (une dizaine de tonnes), et dotée d'un réacteur Atar 9K. Il restait biplace en tandem, avec un ingénieur d'essais en place arrière. Lorsque l'aile se repliait en arrière, elle formait avec l'empennage horizontal un delta parfait : ce fut la première variante à recourir à cette configuration.
Lorsque Breguet abandonna la formule de l'envergure variable, le projet perdit tout intérêt. Il avait donné naissance auparavant à un dérivé opérationnel, le Br.122B doté de deux réacteurs Rolls-Royce RB153 (3100 kgp à sec et 5350 kgp avec PC chacun).
Le Br.122B était lui-même décliné en 3 variantes : une version monoplace d'appui tactique, deux versions biplaces en tandem de chasse dont une embarquée. Cette dernière répondait au programme DAFNE de la Marine Nationale (Défense Aérienne des Forces Navales Éloignées) lancé en 1964 et destiné à trouver un remplaçant aux Crusader considérés comme intérimaires.
Le monoplace devait peser entre 11 et 12 tonnes tandis que les biplaces pesaient de 13 à 14 tonnes. Il avait comme concurrent un autre Breguet, le Br.120, ainsi que le Mirage III G. L'appareil issu du concours DAFNE devait opérer à partir du Foch et du Clemenceau.
Mais le programme DAFNE, trop coûteux, est bientôt annulé.
Le Br.122 fut décliné en un quatrième projet qui ne reçut pas de désignation particulière. Il s'agissait en réalité d'une simple étude, non destinée à aboutir à un vrai avion. Dessiné dans les années 1963-1964, c'était un biplace côte-à-côte de dimensions comparables au F-111. Là aussi, l'aile en se repliant formait un delta avec l'empennage horizontal. Son fuselage se terminait par une queue particulièrement longue.
L'appareil est trop imposant et ambitieux pour avoir la moindre chance d'être construit en France, le projet ne va donc pas plus loin que l'étude sur le papier.
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