Le coup des réacteurs verticaux n'a jamais été une bonne idée, on dirait. À part sur le Yak-36, et encore, je ne sais pas si on peut dire que le Yak-36 était une bonne idée

Lorsque MiG dut concevoir un successeur au MiG-21, qui allait donner naissance au MiG-23, il étudia deux solutions : l'aile à envergure variable qui allait donner naissance au Flogger, et le décollage vertical, qui mena au Faithless. Dans tous les cas, l'appareil devait voler à Mach 2,3.
Le Faithless est connu sous beaucoup de désignations différentes : MiG-23PD (pour pod'yomnye dvigateli, qu'on peut traduire en gros par "décollage vertical"), MiG-23-01, E-23DPD, voire Ye-230. La désignation MiG-23PD semble être la bonne. Toujours est-il qu'il succéda directement au MiG-21PD, lui-même à décollage vertical, apparu en 1966 et qui s'avéra être un échec.
Il fut étudié dès 1964 par V. Mikoyan, le neveu d'A.I. Mikoyan lui-même. La construction du prototype commença en 1965.
S'il reprenait la plupart des éléments du futur Flogger (dont la partie avant et la dérive), il s'en différenciait également par une aile delta (celle du MiG-21, mais agrandie) et des entrées d'air différentes, équipées d'une souris comme sur les Mirage.
Le MiG-23PD fut équipé du réacteur R-27F-300 de 7800 kgp, ainsi que des deux réacteurs verticaux d'appoint, les Koliesov RD-36-35, qui équipaient déjà le MiG-21PD et le Yak-38. Ces deux réacteurs d'apoint étaient placés au milieu du fuselage, à 85°, et étaient alimentés par une trappe s'ouvrant sur le dos de l'appareil, lors des phases de décollage et d'atterrissage. Un unique exemplaire fut construit.
Il effectua son vol inaugural le 3 avril 1967, avec Pyotr M. Ostapyenko aux commandes. Malheureusement, il ne put jamais réaliser un authentique décollage vertical. La puissance des réacteurs d'appoint représentait le quart de la masse à vide de l'appareil, ce qui interdisait la phase verticale. La course minimale au décollage était de 180 à 200 mètres. Sa vitesse minimale était de 150 km/h.
Le Faithless fut présenté le 9 juillet 1967 au meeting de Moscou. Un faux canon Gsh-23, deux missiles K-23 et un numéro tactique firent croire aux occidentaux que l'appareil était sur le point d'entrer en service. En réalité, il s'agissait certainement de son dernier vol. Le Flogger s'avéra bien plus performant.