L'accouchement fut long et difficile mais voilà enfin le résultat!
Je laisse sans problème la place sur les futures fiches d'avions Farman
Origines Lors de la cinquième exposition de la Locomotion Aérienne en décembre 1913 (ancêtre du Salon de l’aéronautique), le matériel volant présenté est pour la première fois essentiellement à vocation militaire. Outre Blériot avec son modèle XI, Maurice Farman présente son nouvel appareil dédié à la reconnaissance et au réglage d’artillerie, le MF.10. Cet appareil servira de prototype au modèle MF.11 qui sera officiellement produit à partir de juillet1914.
Le MF.11 reprend en fait les lignes principales du MF-7 mais, au contraire de ce dernier, Maurice Farman pensa directement cet avion comme un bombardier capable de se défendre par lui-même. Des progrès sont également réalisés sur le plan de la structure qui est renforcée et sur le plan aérodynamique.
L’appareil se présentait ainsi sous la forme d’un biplan biplace bipoutre. Doté d’un cockpit à ciel ouvert, le pilote prenait place à l’arrière tandis que l’observateur s’installait à l’avant avec sa mitrailleuse Lewis sur pivot.
Il était initialement propulsé par un moteur Renault à huit cylindres en V d’une puissance de 70 chevaux qui entraînait une hélice propulsive bipale en bois. Le train d’atterrissage était également renforcé pour permettre des atterrissages sur terrain peu préparé grâce à quatre roues montées deux par deux.
L’avion réalisa son premier vol en septembre 1914 et, devant la quasi absence de bombardier digne de ce nom, l’armée de l’Air commanda le MF.11 à plusieurs milliers d’exemplaires.
Par la suite, des MF-11 servirent en Belgique, en Russie, au Portugal, en Italie et au Royaume Uni. La plupart des MF-11 restèrent en service jusqu’à la fin 1916, époque à laquelle ils étaient devenus totalement obsolètes, incapables de se défendre lors d’attaque par l’arrière. Ils devinrent des appareils de formation jusqu’à la fin de la guerre.
Au total plus de 4000 exemplaires furent construits
Bien que construits à plusieurs milliers d’exemplaires, le MF.11 resta, en gros, que 2 années en première ligne. Réputé lent et vulnérable lors des attaques par l’arrière, l’appareil fut considéré par ses pilotes comme une plateforme extrêmement stable et surtout très robuste (en mars 1915, un appareil rentra de mission avec près de 400 impacts de balles et 14 éclats d’obus !).
A noter également que ce sont plusieurs MF.11 de l’aéronavale anglaise qui ont effectué le premier bombardement de nuit. En effet, le RNAS envoya ses bombardiers le 21 décembre 1914 sur Ostende, pour détruire la gare ainsi que des sites d’artillerie.
Versions Très difficile d’indiquer les différentes versions du MF-11, chaque évolution donnant lieu à une nouvelle appellation nommée « type Armée ».
Pour résumer :
MF11. Correspond aux types armée VI, IX à XXV, L et LI (sont tous dédiés principalement à la reconnaissance et au réglage d’artillerie « A2 », même si certains furent utilisés pour la chasse de nuit des Zeppelins)
MF11bis. Dans ce modèle la position de l’observateur est inversée. Au contraire du MF.11 initial, l’observateur est placé devant le pilote ce qui est plus pratique pour manier la mitrailleuse ! Les MF.11bis correspondent aux types armée XXVIII à XXXIX, XLV (dédiés à la reconnaissance et au réglage d’artillerie), LII à LIV (dédiés au bombardement)
MF12A2 : Lancé en décembre 1914, le MF.12 est un MF.11bis à la voilure agrandie (type Armée XXVI, pas de production).
Utilisateurs militaires Arabie Saoudite : 2 Farman MF.11 reçu de l’Italie en 1921.
Australie : 23 appareils répartis dans le No. 5 Squadron Australian Flying Corps en Angleterre, dans le Mesopotamian Half Flight AFC (2 appareils) ainsi que dans la Central Flying School AFC à Point Cook en Australie.
Autriche –Hongrie : Un appareil italien capturé utilisé par la « Flik 16 » en avril 1917
Belgique: 22 MF11 renommés MF.14 et 12 MF.11bis renommés MF.130 de fin 1914 à fin 1917.
Espagne : 6 appareils de décembre 1914 à fin 1929.
France : Les escadrilles ayant utilisées des MF.11 ou 11bis :
MF1 : De février 1915 à décembre 1915. 2 victoires homologuées. Pas de perte
MF2 : De février 1915 à février 1916. 3 victoires homologuées et 1perte au combat.
MF5 : De février 1915 à juillet 1916. 1 victoire homologuée et 1 non homologuée. 2 pertes suite à accidents.
MF7 : De mars 1915 à novembre 1916. 4 victoires homologuées et 4 pertes (2 au combat et 2 par accidents)
MF8 : D’avril 1915 à novembre 1916. 2 victoires homologuées et 2 non homologuées. 8pertes (3 pertes au combat et 5 par accidents)
MF14 : De janvier 1915 à novembre 1915. 1 victoire homologuée et 2 pertes (dont 1 en combat aérien)
MF16 : D’avril 1915 à juillet 1916. 1 victoire homologuée et 5 pertes (dont 4 au combat)
MF19 : De janvier 1915 à décembre 1915. 1 victoire homologuée et 3 pertes (dont 2 au combat)
MF20 : De janvier 1915 à décembre 1915. 1 victoire homologuée et 1 perte au combat.
MF22 : De novembre 1914 à octobre 1916. 0 victoire et 2 pertes au combat.
MF24 : De juin 1916 à novembre 1916. 0 victoire et 0 perte.
MF25 : De fin 1914 à fin 1916. 4 victoires homologuées et 1perte au combat.
MF29 : De juin 1915 à novembre 1916. 7 victoires homologuées et 12 pertes (dont 7 au combat)
MF32 : De mars 1915 à juillet 1916. 2 victoires homologuées et 1 non homologuée. 0 pertes
MF33 : De janvier 1915 à novembre 1916. 0 victoire, 1 perte par accident.
MF35 : De janvier 1915 à août 1916. 0 victoire, 4 pertes (dont 3 au combat).
MF36 : De février 1915 à juillet 1916. 1 victoire homologuée et 3 pertes (dont 2 au combat).
MF40 : De mars 1915 à juillet 1916. 0 victoire et 0 perte.
MF41 : De mars 1915 à juillet 1916. 0 victoire et 1 perte au combat.
MF44 : D’avril 1915 à août 1916. 2 victoires homologuées et 4 pertes (dont 2 au combat)
MF45 : D’avril 1915 à août 1916. 1 victoire homologuée et 1 perte par accident.
MF50 : D’avril 1915 à août 1916. 1 victoire non homologuée et 0 perte.
MF52 : D’avril 1915 à juin 1916. 0 victoire et 0 perte.
MF54 : De mai 1915 à octobre 1916. 0 victoire et 2 pertes en combat.
MF55 : De mars 1915 à avril 1916. 0 victoire et 1 perte par accident.
MF58 : De mai 1915 à juin 1916. 1 victoire homologuée et 1 perte au combat.
MF59 : De juillet 1915 à septembre 1916.
MF60 : De juillet 1915 à septembre 1916.
MF62 : D’août 1915 à mai 1916. 1 victoire homologuée et 2 non homologuées. Pas de perte.
MF63 : D’août 1915 à mai 1916.
MF70 : De juillet 1915 à septembre 1916.
MF71 : De décembre 1915 à septembre 1916.
MF72 : De novembre 1915 à septembre 1916. 0 victoire et 3 pertes dont une au combat.
MF 123 : de février 1916 à décembre 1916 (par dédoublement de la MF29). 0 victoire et 0 perte
Italie : Fabriqué sous licence sous la désignation SIA 5, l’appareil possédait une mitrailleuse fixe et un moteur Fiat A10 de 100CV. Jusqu’à 55 exemplaires produits répartit dans 4 escadrons (10a, 31a, 104a et 106a squadriglia) de 1915 à 1922
Japon : Construit sous licence sous la désignation MO-4 puis MO-6 de 1915 à 1924. 138 appareils construits (à confirmer s’il n’y a pas confusion avec d’autre Farman comme les MF-7 et les HF-20).
Portugal : 2 appareils d’aout 1916 jusqu’en 1917. Affectés principalement à l’instruction à Escola de Aeronáutica Militar (EAM) de Vila Nova da Rainha.
Roumanie : 9 appareils de 1916 à 1917.
Royaume Uni : Surnommé par les Anglais "Shorthorn" en comparaison avec le MF.7 « longhorn » du fait des ses patins raccourcis, le MF.11 fut construit sous licence et servit aussi bien dans le Royal Flying Corps que dans le Royal Naval Air Service de la fin 1914 à fin 1919. Plus de 700 appareils reçus
Royal Flying Corps (RFC): Le MF.11 équipa les n°2,3,4,9,14, 16,19,23,24,25,29,30,65 squadron.
Royal Naval Air Service (RNAS): 90 exemplaires pour des missions de bombardement et de patrouille maritime.
Russie : 20 exemplaires achetés à la France en 1914 ont été utilisés dans l'aviation navale dans la mer Baltique jusqu'en 1917.
Moins d’une centaine d’exemplaires de MF.11 fabriqués sous licence furent utilisés par l’armée de l’air impériale Russe durant le conflit.
Serbie : de mars 1915 à mai 1916, jusqu’à 10 MF.11 aux couleurs serbes mais appartenant, au départ ,à l’escadrille MF99 S française. 5 victoires dont 2 homologuées. Pas de perte en combat aérien.
Suisse : 2 appareils MF. 11 de 1915 à 1916 dont 1 appareil capturé qui appartenait au capitaine Madon futur as aux 41 victoires. Ce dernier s'était égaré dans le brouillard et fut contraint d'atterrir en Suisse où il fut interné. Il s’en échappe à la fin de l’année 1915 pour reprendre le combat comme pilote de chasse. Comme quoi à l’époque, les camps de prisonniers suisses étaient à l’image du gruyère…
Ukraine : Un appareil en 1918.
Pays sans confirmation (Pays régulièrement cités comme utilisateurs de l’appareil mais dont je ne trouve aucune trace d’utilisation)
Grèce: 4 HF.20 et peut être un MF.7. Rien trouvé sur des MF.11
Norvège : Le pays a reçu 4 MF.7 pour la Norwegian Army Air Service et 12 MF.40 mais rien sur des MF.11
Caractéristiques du MF.11 (1914) Premier vol : dernier trimestre 1914
Rôle : reconnaissance et bombardement
Equipage : 2 (un pilote et un observateur)
Longueur : 8,50 m
Envergure : 16,13 m
Hauteur : 3,90 m
Poids à vide : 620 kg
Masse maximale au décollage : 945 kg
Motorisation: 1 moteur Renault ou Dion ou Lorraine de 70 à 110CV
Performances : Vitesse Maximale : 116 km/h
Vitesse ascensionnelle: 1,50m/s
Autonomie : 3,45 h
Plafond : 3800 m
Armement: Une mitrailleuse mobile de 7.7mm
18 bombes de 7.5kg
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